lundi 31 décembre 2018

VOEUX 2019 :ET SI NOUS OSIONS CE REVE ?


Et si nous osions ce rêve ?


Et si nous faisions ce rêve
D’une humanité en trêve
Lassée de la cupidité,
Ouverte à la lucidité ?


Et si nous rêvions ce projet
De propreté et de rejet
De la brute vulgarité
Pour séduire la vérité ?


Et si nous osions ce songe
D’une terre d’espérance
Vidée de toute idée rance
Purifiée de tout mensonge ?


Et si nous vivions ce rêve,
Ce refus du renoncement
Tel un fécond engagement
Le signe de la relève ?


Quel charme a cette idée
Cette idéale chimère ,
Cette croyance infondée
Cette belle éphémère !


JC Togrège
(extrait du recueil "En éveil")



samedi 29 décembre 2018

ASTERIX LES CITATIONS LATINES EXPLIQUEES : Cogito, ergo sum

ASTERIX
LES CITATIONS LATINES EXPLIQUÉES
Bernard-Pierre Molin


A une époque où l'on se complaît à se vautrer dans l'Anglais, qu'est-ce que ce petit livre fait du bien !

Alors que le snobisme tant professionnel que journalistique nous assomme avec des expressions anglaises, un retour aux sources tout en s'amusant c'est vivifiant !

Faudrait-il rappeler à tous ces fats prétentieux qui aiment le jargon franglais que le but dans la communication c'est de se faire comprendre et non de vouloir  faire celui qui sait mieux que l'autre ?

Pourquoi oublions-nous que notre langue c'est notre culture ? Les Corses, Bretons, Catalans et tant d'autres l'ont bien compris eux  !


Bref, vous l'avez compris, l'usage de plus en plus grand de l'Anglais m'énerve au plus haut point !

Uti, non abuti ! (user, ne pas abuser !)


Ce petit ouvrage, avec des extraits de bandes dessinées, nous explique de façon drôle la signification et l'origine des citations latines que l'on trouve dans les différents albums d'Astérix.

Est-il besoin de rappeler que le français est une langue d'origine latine ?

Tant pis, si cette chronique vous semble anachronique, ringarde, voire réactionnaire, elle exprime mon exaspération quant à l'utilisation abusive de l'Anglais ?

Trouvez-vous normal que tant de chanteurs ou groupes français choisissent l'Anglais ? Ou est-ce pour cacher la superficialité de leurs propos ?
Trouvez-vous cohérent que des notes de service en entreprise soient faites en Anglais ?
Trouvez-vous plus percutant que les CV de cadres se rengorgent de compétences exprimées en Anglais ? 
Je pourrai continuer encore longtemps, mais là ça ferait vraiment râleur !

Or le but de ce petit livre n'est pas du tout de cet ordre. Il ne revendique rien, il est simplement ludique et instructif en même temps. L'on y évoque Caton l'Ancien, Cicéron, Virgile etc en plus des irréductibles du village qui résistent encore et toujours à l'envahisseur romain.

Au hasard, pour finir avec humour, une autre citation : "Vinum et musica laetificant cor" (Le vin et la musique mettent la joie au cœur)

Bonnes et belles lectures à tous les Gaulois et Gauloises.

JC Togrège
29/12/2018










mercredi 26 décembre 2018

CATHERINE POULAIN : LE GRAND MARIN : un livre encensé où j'ai peiné un peu

LE GRAND MARIN
CATHERINE POULAIN


La difficulté est là : Comment parler d'un livre quasi-unanimement encensé par tous et qui a reçu de nombreux prix ...alors que soi-même l'on a un peu peiné dans la lecture ?

Ne pas en parler du tout ?
Non car c'est un roman original avec un style bien particulier et qui mérite qu'on s'y attarde.
C'est une écriture avec du souffle, c'est indéniable.

Le sujet est peu banal également car il se situe dans le milieu de la pêche en Alaska. A travers Lili et sa quête d'une vie à vivre pleinement, j'ai découvert un environnement que je ne connaissais pas.

Mais alors ?



Lili, c'est cette Française qui a tout quitté pour rejoindre l'Alaska et y devenir pêcheur. Elle doit lutter, souffrir pour se faire accepter dans un milieu d'hommes. Sans se plaindre, elle va au bout de ses forces et parvient à être respectée. Son parcours est bluffant ! Elle veut vivre, voir le monde, ne pas sombrer dans la monotonie d'une vie confortable. L'on ne saura rien de sa vie d'avant.

Là où je me suis un peu perdu, c'est dans la répétition des scènes de pêche et du travail sur les bateaux. De même, j'avais du mal à distinguer tous les marins qu'elle côtoie. Pratiquement tous sont des durs qui de retour au port vont se saouler.  C'est un livre où l'on boit beaucoup, où l'on tue beaucoup de poissons et où la vie est laborieuse et incertaine.

L'histoire d'amour avec le "Grand Marin" a amené une respiration dans un récit âpre et dur.


J'ai été agacé par l'utilisation de mots ou de phrases en anglais d'autant qu'il n'y avait pas toujours de traduction. Cela commença dès la citation en exergue de Walt Whitman non traduite en français.
Sacrebleu, tout le monde ne parle pas la langue de Shakespeare !
Et en contrepied, je dirai "Uti non abuti *!'

Extrait :

" - Qu'est-ce que tu veux foutre à Point Barrow ?
- C'est le bout. Après y a plus rien. Seulement la mer polaire et la banquise. Le soleil de minuit aussi. Je voudrais bien y aller. M'asseoir au bout, tout en haut du monde. J'imagine toujours que je laisserai pendre mes jambes dans le vide.. Je mangerai une glace ou du pop-corn. Je fumerai une cigarette. Je regarderai. Je saurai bien que je ne peux pas aller plus loin parce que la terre est finie.

- Et après ?
- Après je sauterai. Ou peut-être que je redescendrai pêcher."


Bonnes et belles lectures

JC Togrège
26/12/2018

* User, ne pas abuser




mardi 25 décembre 2018

BD /// LES GRANDS ESPACES - CATHERINE MEURISSE -

LES GRANDS ESPACES
CATHERINE MEURISSE



"Les filles, la campagne sera votre chance."

Voilà ce que dirent les parents de Catherine Meurisse à leurs deux filles quand en 1987 ils emménagèrent à la campagne dans une vieille ferme à rénover avec un très grand jardin à mettre en forme.

C'est cette enfance à la campagne qui nous est racontée, sans idéalisme bêtifiant mais avec les yeux de l'enfance, le toute avec une certaine poésie tant dans le texte que les images.






 Nous suivons cette vie champêtre avec d'autant que ravissement que nombre d'auteurs y sont cités : Loti, Proust (eh oui, encore lui ! mais c'est normal c'est un génie !), Montaigne, Zola (lui il en prend pour son grade à ne pas bien connaître le cycle des fleurs dans les saisons..) etc.
 
Ainsi, par exemple, les deux sœurs créent un musée avec les "trésors" qu'elles découvrent (de vieilles pierres, des bouses, etc.), apprennent à connaître les fleurs et arbres que plantent leurs parents.

Elles y côtoient aussi des animaux et y font l'apprentissage de la mort.

Déjà les méfaits de l'homme y sont très nets. Ainsi, le remembrement, s'il augmenta la productivité, enlaidit considérablement la campagne en rasant tout (les haies, les arbustes), ce qui rendit le paysage d'une platitude complète avec des champs cultivés à perte de vue. Et puis, déjà des épandages y sont mentionnés avec les mauvaises odeurs qui les accompagnent (et cela l'on connait encore !!!).

Extrait :

Écoutez ce que dit Marcel. "Le seul véritable voyage, ce n'est pas d'aller vers de nouveaux paysages, mais d'avoir d'autres yeux... de voir l'univers avec les yeux d'un autre, de cent autres...et cela nous le pouvons avec un Elstir... Avec ses pareils, nous volons d'étoiles en étoiles".
C'est qui Esltir ?
Un peintre.



 Un album joliment dessiné et bien écrit!

Vous souhaitant de nombreux livres en cadeaux pour 2019 !

Bonnes lectures

JC Togrège
23/12/2018

dimanche 23 décembre 2018

NOEL JOYEUX de J-C Togrège

NOËL JOYEUX





           

           Célébrons Noël, Noël joyeux !


            Avec le regard neuf de l'enfance
            Émerveillons-nous de cette occasion
            D'ouvrir la porte de notre maison
            Et de délier notre cœur.

            Célébrons Noël, Noël joyeux !

            Goûtons à la félicité essentielle
            D'une réunion familiale heureuse
            Autour d'une table endimanchée,

            Près du sapin joliment décoré.

            Célébrons Noël, Noël joyeux !




                                                        Recevons comme une offrande
                                                        La préparation du repas,

                                                        Le fumet de la viande
                                                        Le bouquin du vin choisi avec soin.

                                                        Célébrons Noël, Noël joyeux !

                                                        Et si nous y prêtons attention
                                                        Nous percevrons la présence
                                                        Des personnes en allées
                                                        Qui demeurent en notre cœur.


                                                        Célébrons Noël, Noël joyeux !

                                                                    J-C Togrège

                                                      


Extrait du recueil "Variations autour de Noël"










vendredi 21 décembre 2018

CINE /// LE FILS DE L'EPICIER - ERIC GUIRADO : un film plein de charme et d'humanité !

LE FILS DE L’ÉPICIER
ERIC GUIRADO

avec Nicolas Cazalé, Clotilde Hesme, Daniel Duval, Liliane Rovère



Il est rare que je fasse une chronique suite au visionnage d'un DVD alors pourquoi celui-ci ?


C'est un film de 2007 que j'ai emprunté à la médiathèque presque par hasard, pour voir ce que c'était, par curiosité en somme. Je ne me rappelais même pas en avoir entendu parler lors de sa sortie.

Dans ces cas-là, c'est du pile ou face !

Eh bien ticket gagnant !

Et je me dis que c'est un film que j'aimerais partager avec d'autres, tant il y a de la sensibilité et de l'humanité dans ce film.




Antoine, la trentaine, est un personnage renfermé et solitaire qui va de petit boulot en petit boulot. En rupture de famille, l'on devine qu'il a dû galérer.

Pour des raisons d'argent, il quitte provisoirement la ville pour venir remplacer à la campagne son père malade qui tient une petite épicerie. Il ne le fait pas de gaîté de cœur, l'on sent qu'il y a des rancunes accumulées et du non-dit dans cette famille. L'argent qu'il va gagner va servir pour aider sa seule amie, Clotilde, à passer son Bac.

Ajoutons de suite qu'en plus de la petite épicerie d'un village, il y a ce camion qui parcourt les hameaux et petits villages pour ravitailler les quelques habitants qui s'y trouvent encore. Nous sommes dans un monde rural en grande partie vidée de sa jeunesse où il ne reste que les plus âgés.

Antoine va conduire cette épicerie ambulante, d'abord de mauvaise grâce, en bougonnant puis peu à peu il va s'ouvrir aux rencontres et s'humaniser. Clotilde, jouée par Clotilde Hesme va contribuer à ce changement avec son beau sourire radieux...

Tous les personnages sont bien filmés, crédibles, apportant chacun une touche d'authenticité au récit qui peut paraître simple de prime abord. Derrière cette simplicité, il y a une profondeur de sentiments, de l'humain !

Les dialogues sonnent justes et il y a de l'humour à petites doses à travers les rencontres...

Un film touchant et bien filmé dont "la petite musique" tourne encore dans mon esprit.

Cinéphilement vôtre

JC Togrège
21/12/2018









mercredi 12 décembre 2018

LIVRE /// TANGENTE VERS L'EST - MAYLIS DE KERANGAL

TANGENTE VERS L'EST
MAYLIS DE KERANGAL


Voilà un format de lecture qui ne m'est pas coutumier puisque ce court roman ne compte que 127 pages.

Je l'ai d'abord commencé un soir de fatigue mais sans résultat.
En le reprenant ensuite, j'ai compris mon erreur. C'est un livre qui, de par la longueur des phrases et son rythme de récit, doit se lire lentement. Et si possible à haute voix, ce que j'ai fait.

Cette lecture lente m'a permis d'apprécier le style et de rester plus longtemps avec les personnages d'Aliocha et Hélène qui vont se rencontrer dans le Transsibérien.

 Aliocha et Hélène n'ont rien en commun, même pas la langue et pourtant une solidarité va naître.


Aliocha est un jeune homme russe de 20 ans en partance pour la Sibérie pour y effectuer son service militaire. Très vite, il conçoit l'idée de fuir, de déserter.

Quant à Hélène, française de 35 ans, elle fuit un amant et un pays qu'elle ne supporte plus.

Alors qu'ils ne parlent pas la même langue, ils vont se rencontrer à travers cette envie de prendre la tangente et parvenir à communiquer dans le roulis de ce train en partance pour la Sibérie.

Extrait : "C'est la fin de l'après-midi, le ciel tourne cendre. La lucarne arrière est de nouveau libre. Sans attendre, Aliocha s'y poste, happé par cette focale unique sur le monde, comme un œil que l'on aurait derrière la tête, fasciné par la vision du chemin de fer qui blinde à rebours dans le fond du paysage, ruban strié alternant le clair et le foncé, stroboscope éclairant son visage, et bientôt, hypnotisé, il touche ce point de l'espace où la forêt avale les rails encore chauds, engloutit les traverses en un puits de mystère, peu à peu il oublie le wagon, oublie les gars qui fument dans son dos et l'odeur des peaux qui ventousent les parois à force de suer, il n'est plus que ce point de fuite qui dévore l'espace et le temps, coïncide avec lui, s'en obsède, prêt à verser lui aussi dans le grand trou noir, à y basculer tête la première, tout plutôt que la Sibérie, tout plutôt que la caserne, si concentré en cet instant qu'il n'entend pas les deux types qui s'approchent derrière lui et ventres en avant le bousculent, le prennent en sandwich, puis brusquement le repoussent et le pressent contre la cloison comme s'ils voulaient y enfoncer son corps."

 J'ai aimé ce livre pour cette histoire de rencontre et de fuite, pour la description des paysages et pour ce récit au rythme du train.

Maylis de Kérangal est également l'auteur de "réparer les vivants" que j'avais fortement apprécié.

 http://leschroniquesdejctogrege.blogspot.com/2016/11/livre-reparer-les-vivants.html

Bonnes et belles lectures

JC Togrège
12/12/2018

samedi 8 décembre 2018

MUSIQUE : BOHEMIAN RAPHSODY - BRYAN SINGER -

BOHEMIAN RAPHSODY
BRYAN SINGER


Je n'ai eu qu'un seul regret à la sortie de ce film de plus de deux heures qui m'a largement emporté dans la musique de ce groupe de légende qu'est Queen, et un regret de taille !

En effet, aucun CD du groupe n'était à ma disposition dans la voiture pour le retour alors que je n'avais qu'une idée, prolonger l'univers du film en écoutant encore et encore des titres de Queen.


Aussitôt rentré, je me suis plongé dans le live "Wembley'86" et c'est au son d'un autre CD que je commence cette chronique.

"Another one bites the dust" ! Qu'est-ce que nous avons pu danser sur ce titre incontournable !




Revenons au film qui raconte l'histoire de Freddie Mercury et du groupe Queen, des débuts dans des petits clubs jusqu'aux concerts mythiques.

Rami Malek, l'acteur qui interprète (l'on pourrait dire "incarne") Freddie Mercury est bluffant. Il a su montrer les différents aspects de la personnalité du chanteur-rocker, ses failles, son charismatisme, son génie de la scène et de la création, le tout sans oublier l'apport des autres membres du groupe : Brian May, Roger Taylor, John Deacon.

La maladie (le sida), l'homosexualité, les frasques de Freddy Mercury sont traitées avec pudeur, beaucoup plus suggérées que montrées (comme l'on aurait pu le craindre avec les tendances du cinéma actuel !) et c'est très bien ainsi.

L'on y apprend aussi les origines de sa famille (Parsis) et l'histoire de son grand amour féminin qui se mua en une amitié et ce jusqu'au bout.

Tout au long du film, l'on retrouve les innombrables tubes de Queen avec des séquences en public très réalistes.

Et lorsqu' arrive la fin du chanteur, l'on est ému par sa disparition à seulement 45 ans le 24 novembre 1991.


"We are the champions my friends"

Musicalement vôtre

JC Togrège
08/12/2018

mercredi 5 décembre 2018

LIVRE /// SEULS LES ENFANTS SAVENT AIMER - CALI : un livre authentique et sensible

SEULS LES ENFANTS SAVENT AIMER
CALI



Un chanteur qui se met à écrire un roman, au départ ça peut susciter une interrogation, des doutes, voire des ricanements. Un coup de pub ? Ou une vraie démarche littéraire ?

J'avais vu cet échange télévisuel avec Christine Angot où avec dureté elle avait remis en cause la crédibilité de son narrateur dans le livre. La "spécialiste" avait rendu son jugement !

Et puis, il y eut le bouche à oreille de lecteurs agréablement surpris menant à l'envie  à mon tour de m'y plonger. Rien de tels que des lecteurs pour aiguiller d'autres lecteurs...

Stoppons le suspense de suite, j'ai aimé cet ouvrage!




J'ai aimé la façon dont Cali fait resurgir les souvenirs de l'enfant de 6 ans qu'il était lorsque sa mère est morte. Certes, la voix de l'enfant et la voix de l'adulte se croisent parfois pour décrire cette blessure, ce manque et plus globalement la peur viscérale de la mort. Si tout meurt, à quoi bon s'attacher se dit l'enfant ! 

L'histoire intime de ce petit garçon nous touche car il aborde un sujet universel, celui de la perte de l'être aimé. C'est difficile à tout âge, mais c'est encore plus traumatisant pour un enfant de cet âge, d'autant que sa famille, le trouvant trop jeune, ne lui avait pas permis d'assister aux obsèques. De sa fenêtre, il voit s'éloigner sa famille pour ce qu'il appelle : "une heure que je n'ai pas connue".

C'est écrit avec sensibilité, subtilité, émotion mais sans pathos déplacé.


A l'issue de ce roman, je suis allé écouter la chanson "Seuls les enfants savent aimer" dont on retrouve les paroles par bribes dans le récit.
  
Extrait : Quand tu es revenue à la maison, juste avant la fin, tu n'étais déjà plus la même. A l'hôpital, les docteurs avaient tenté de guérir ton mal, pour çà ils t'avaient brûlée de l'intérieur. Tu étais partie si longtemps. Je comprenais à peine ce qui se passait. En moi il n'y avait que ce mot : pourquoi ? Un mot qui cognait contre les murs du silence. Ce mot qui cherchait une issue, un bout de réponse, n'importe quoi, et qui sans cesse hurlait, pourquoi ?
Tu es revenue. Pour partir à jamais."

Un livre authentique  qui m' a permis de découvrir l'homme Cali alors que je ne connaissais que le chanteur à travers certains tubes.

JC Togrège
05/12/2018

dimanche 2 décembre 2018

MUSIQUE /// LE NOUVEAU POLNAREFF : à écouter sans modération !

MICHEL POLNAREFF
"ENFIN !"



Mon achat prioritaire de ce samedi fut le nouvel album de Polnareff intitulé "Enfin !" car je n'avais pas pu l'acquérir le jour de sa sortie, c'est à dire le 30 novembre. Une journée de retard, c'était encore limite gérable pour un fan de mon acabit...

Si je vous dis que je l'ai écouté en boucle tout le week-end, cela pourra vous donner une idée de la qualité des nouveaux titres.

N'écoutez pas trop les critiques de la Presse qui sont bien injustes avec celui qui reste l'un des compositeurs français les plus doués.

Le point positif, c'est que tous en parlent, ce qui est à la mesure de l'événement musical. Et pour se faire une idée objective, asseyez-vous dans votre canapé et écoutez l'album sur une bonne chaine hi-fi !



Contrairement à ce qui est dit, ce disque n'est pas foutraque, il est protéiforme, c'est totalement différent. Et puis, il faut savoir que Polnareff n'est jamais là où on l'attend, il est imprévisible, c'est l'un des charmes du personnage.

Le chanteur lui-même l'a mis en correspondance avec le "Polnareff"s" sorti en 1971 (excellent album que je recommande) qui comportait déjà des titres chantés et d'autres que musicaux.


Dans cet album, il y a des ballades (piano voix avec "Grandis pas", très jolie chanson où il parle de son fils), du rock symphonique, de la pop, de l'électro, du tempo disco, des guitares. Il réussit même à glisser quelques mesures de tango dans une bonne reprise de "Ophélie" qui prend toute sa mesure. Mon épouse a su discerner de beaux passages de clarinette sur "Position"...

L'on y retrouve les arrangements musicaux dont il a le secret avec des musiciens hors pair.


Tout le Polnareff qu'on aime est là sous ses différentes formes d'inspiration dans un disque tonique : des titres coquins et fortement allusifs ("Position", "Sumi"), un joli texte écologique ("Terre Happy" avec un jeu de mot dont il est féru.), de l'ironie sur lui même ("Longtime" et sa difficulté à écrire) des titres rythmés et bien sûr il y a sa voix.

A l'issue de  l'écoute de ce disque, l'on se dit que le temps n'a pas de prise sur Polnareff.

Musicalement vôtre.

JC Togrège
02/12/2018









mercredi 28 novembre 2018

LIVRE /// LA COUSINE BETTE - HONORE DE BALZAC : Un auteur à lire et relire

LA COUSINE BETTE
HONORE DE BALZAC



Balzac est l'un de mes auteurs préférés dont j'ai lu l'intégralité de "la Comédie humaine" vers 30 ans et que je relis maintenant de temps à autre, toujours avec le même enchantement.

J'aimerais tant amener vers son œuvre ceux qui pensent que c'est l'auteur de longues descriptions ennuyeuses.

Mais non, c'est d'abord un analyste psychologique de premier ordre qui a su dépeindre différents types de caractères et comportements, tout en présentant avec acuité et un sens critique affuté son époque.




Dans la cousine Bette, plusieurs travers et déviances sont pointés :

D'abord, il s'agit de la vengeance d'une parente pauvre, la cousine Bette, qui sous une apparence mielleuse fait tout pour détruire une famille dont elle est jalouse depuis l'enfance. Pour cela, elle n'hésitera pas à mentir, trahir et échafauder des plans machiavéliques. Malgré la noirceur de son âme, force est de reconnaître que l'on s'attache à ce personnage chez qui des failles et blessures sont perceptibles.

Il y aussi la perversité du comte Hulot qui sacrifie tout (sa famille, sa fortune, son honneur) pour satisfaire ses pulsions sexuelles auprès de maîtresses de plus en plus jeunes. Sa faiblesse, sa lâcheté ont de quoi irriter ! 

Côté de la jeunesse, nous y trouvons Wenceslas, le sculpteur velléitaire qui sait mieux parler d'art que de se mettre au travail, trouvant toujours une excuse pour procrastiner.

Et puis, il y a Mme Marneffe, toute en perfidie, qui vend ses charmes aux plus offrants avec la bénédiction de son mari, à qui cela permet de bénéficier de promotion au sein de son administration sans trop y travailler. Une fois entre les mains de cette femme, les vieux vicelards n'ont plus qu'à délier leur bourse et oublier tout amour-propre.


Certes, il se trouve dans ce roman des gens "vertueux" mais le sort ne leur est guère favorable. L'on se croirait presque au XXIe siècle ....

Je reconnais que certaines considérations de l'auteur (sur les femmes particulièrement) sont un peu datées mais n'oublions pas le contexte de l'époque.

 Pour employer une formule de notre temps, c'est un roman sur l'argent et le sexe, mais écrit dans un langage choyé et allusif.

Extraits :
 

"Mme Marneffe s'arrêta dans cette œuvre de picador, la cousine Bette l'effraya. La physionomie de la Lorraine était devenue terrible. Ses yeux noirs et pénétrants avaient la fixité de ceux des tigres. Sa figure ressemblait à celle que nous supposons aux pythonisses, elle serrait ses dents pour les empêcher de claquer, et une affreuse convulsion faisait trembler ses membres. Elle avait glissé sa main entre son bonnet et ses cheveux pour les empoigner et soutenir sa tête, devenue trop lourde; elle brûlait! La fumée de l'incendie qui la ravageait semblait passer par ses rides comme par autant de crevasses labourées par une éruption volcanique. Ce fut un spectacle sublime."

"Il y a des gestes dont la franche lourdeur a toute l'indiscrétion d'un acte de naissance."

Bonne et belle lecture!

 

JC Togrège
28/11/2018

dimanche 18 novembre 2018

STE CECILE : 75 ANS DE MUSIQUE POUR CE TROMPETTISTE NE UN 22 NOVEMBRE

75 ANS DE MUSIQUE POUR CE TROMPETTISTE
 NE UN 22 NOVEMBRE



Maurice Villière a pris sa retraite musicale avec son dernier concert public en juillet 2018 au sein de l'H3C (Harmonie du 3ème Canton de Reims) où il sera resté 61 ans.


L'histoire d'amour de Maurice et de la Musique commença alors qu'il n'avait que 10 ans avec ses premiers cours à l'école de musique de Charleville. 

Très vite, il intégra l'harmonie municipale de Charleville jusqu'à son service militaire à Paris qu'il effectua dans la Musique. Il suivit des cours au conservatoire de Boulogne-Billancourt avec le trompettiste, Mr Debaes, soliste à la Garde Républicaine. Celui-ci l'encouragea à poursuivre, ce dont Maurice se rappelle encore avec gratitude. Il obtint un accessit puis emménagea à Reims en 1957 où de suite il rejoignit l'H3C. 

Il intégra ensuite l'Harmonie des Tonneliers, la Philhar d’Epernay et St Brice Harmony dès sa création. Ces engagements cumulés, ce furent 4 répétitions par semaine : le lundi, le mercredi, le jeudi et le dimanche matin.



Ce fut avec plaisir que je l'ai rencontré avec son épouse à son domicile pour me parler de son parcours et de sa passion.

Pourquoi la trompette ?

MV : J'ai tour d'abord commencé par le piston, mais aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours aimé la trompette. C'est un choix personnel pas du tout orienté par ma famille, même si mes parents étaient amis avec un professeur trompettiste à l'école de musique de Charleville.
Mon père, pour son plaisir personnel, jouait de la guitare hawaïenne, mais sans plus.


Lorsque tu étais dans plusieurs formations, cela représentait combien d'heures de travail
 par semaine ? 

MV : Je jouais pratiquement tous les jours, que ce soit lors des répétitions (jusqu'à 4 par semaine) ou dans mon appartement. Je n'ai jamais eu de souci avec mes voisins, certains allant jusqu'à s'asseoir dans l'escalier pour m'écouter. Bien sûr, je ne travaillais mon instrument qu'en journée pour ne pas déranger.

Son épouse ajoute malicieusement :"S'il avait pu dormir avec sa trompette, il l'aurait fait!"

Avec l'enthousiasme dans le regard, Maurice exprime son amour pour son instrument.

MV : La trompette, il faut la faire chanter ! Cela se joue doucement, souffler trop fort c'est abimer le son. Et avant que le son ne parte, il faut le sentir dans sa tête.

Toutes ces répétitions et concerts, était-ce conciliable avec la vie professionnelle ? 

MV : En tant que photograveur au journal l'Union, je travaillais parfois en soirée. Alors pour compenser, outre mon travail à la maison, je prenais des congés pour assister aux répétitions importantes et concerts. J'organisais mon agenda en fonction de la Musique !

Et la vie familiale ? 

MV : J'ai eu de la chance que mon épouse comprenne ma passion et m'encourage dans cette voie.

Comment qualifierais-tu ta passion ? 

MV : C'est ma première passion, presque une "possession".
Outre la pratique musicale, j'écoute beaucoup de jazz et de classique. Parmi les trompettistes, ma préférence va en premier lieu vers Harry James; bien sûr, il y a Maurice André également.
Harry James avait un mécanisme incroyable. L'entendre interpréter "le vol du bourdon", c'est quelque chose d'inoubliable.


Je suis né le jour de la Ste Cécile, patronne des musiciens. Peut-être lui dois-je ma passion que j'ai pu satisfaire avec bonheur ? Me retrouver avec ma trompette et mes amis musiciens, donner du plaisir au public, c'est merveilleux !


Maurice avec sa méthode ARBAN à laquelle il est fidèle depuis 60 ans


Quelles ont été tes rencontres les plus marquantes ?

MV : Il y en a eu beaucoup et je ne peux pas toutes les citer. Alors puisqu'il faut choisir...

Commençons par quelques uns de mes professeurs. Tout d'abord en 1945, il y eut Mr Dulauroy, qui jouait du piston en soliste en orchestre d'harmonie. Cette rencontre fut marquante pour moi.
Il y eut aussi un trompettiste de Lille avec qui j'ai pris des cours à Reims.


Je me souviens que Mr René Fournier, le Chef de l'Harmonie des Tonneliers et de la Philhar d'Epernay avait insisté pour que je rejoigne ses formations, même s'il savait que je ne pourrai pas assister à toutes les répétitions du mercredi des Tonneliers. Il m'a fait confiance.

Il y eut aussi Mr Francis Tremlet qui dirigea 30 ans l'H3C qu'il a d'ailleurs remontée. Un gars très humain dont je salue le dévouement ! Il savait attirer les jeunes et mettre à les musiciens à l'aise.


Il y en eut d'autres bien sûr.

Maurice, la retraite musicale, c'est vraiment possible ? 

MV : L'âge venant, j'étais fatigué d'où ma décision de cesser de jouer en orchestre. J'ai préféré arrêter tant que j'étais encore performant et capable d'assurer des passages en solo. Pour autant, je continue à jouer à la maison pratiquement tous les deux jours. Mon auditoire aujourd'hui, c'est mon épouse ... et les voisins.
Ces derniers temps, je joue "l'adagio" d'Albinoni, "Pour une poignée de dollars" d'Ennio Morricone et "Trumpet blues and cantabile" d'Harry James.


Tournons-nous vers Aimée, son épouse.

Est-ce facile de vivre avec un musicien aussi passionné ? 

AV : Oh mais oui ! Je savais que Maurice était un passionné, un "acharné", un perfectionniste et l'ai toujours encouragé. Comme nous faisons tout ensemble; j'aimais l'accompagner au concert et participer ensuite à l'après-concert où tous se retrouvaient. Et puis, je suis mélomane.
Maurice, c'est mon virtuose !


Mais si, mon chéri ! dit-elle en souriant à Maurice qui trouvait le compliment exagéré. Cette dernière répartie se fit à travers un échange de regards plein de complicité et de tendresse.



Interview réalisé par JC Georget
le 25 octobre 2018


mercredi 14 novembre 2018

LIVRE /// STATION ELEVEN - EMILY ST JOHN MANDEL "Parce que survivre ne suffit pas !"

STATION ELEVEN
EMILY ST. JOHN MANDEL



Des romans ou des films post apocalyptiques, vous allez me dire que ce n'est pas nouveau, que vous connaissez. Un fléau survient (pandémie guerre nucléaire ou autre), la civilisation s'écroule et des petits groupes tentent de survivre dans un monde sans foi ni loi.

En commençant ce roman, j'ai pensé à celui de Stephen King "le Fléau" mais ce ne fut que passager car le traitement du sujet est très différent.

Et puis quelle idée géniale que d'imaginer une troupe "la Symphonie Itinérante" qui sillonne les routes pour aller jouer des pièces de Shakespeare et donner des concerts classiques ! C'est l'Art qui sauve l'humanité !


N'attendez pas de ce récit des batailles, du sang, de la vengeance en pagaïe ! L'auteur n'est pas dans ce registre, même si ces éléments s'y trouvent. Nous ne sommes pas dans un thriller.

Le devenir des survivants est passionnant, d'autant que les allers-retours fréquents dans le passé nous les montrent dans leur vie d'avant quand il suffisait d'appuyer sur un bouton pour avoir de la lumière ou d'ouvrir un robinet pour que l'eau coule. Au fur et à mesure, nous comprenons les liens entre les personnages, jusqu'à ce prophète fêlé qui se dit être "la lumière".
 
L'art est partout dans le roman, à travers un roman graphique "Station Eleven"qui est l’œuvre d'un des personnages et aussi par ce musée réunissant les objets d'avant la catastrophe (ordinateur, téléphone etc).

Ce livre parle des grands sujets de la vie : la mémoire, le temps, l'art, les choix d'une vie...

"La Symphonie itinérante quitta l'aéroport par une matinée de septembre ensoleillée. La troupe y étai restée cinq semaines, à se reposer et à effectuer des réparations sur les caravanes, à jouer du Shakespeare et de la musique en alternance, un soir sur deux, et ils laissèrent dans leur sillage une gueule de bois orchestrale et théâtrale. Cet après-midi-là, Garett fredonna un concerto brandebourgeois pendant qu'il travaillait dans les jardins, Dolorès récité à mi-voix des passages de Shakespeare  pendant qu'elle balayait le hall, les enfants s'exercèrent à l'escrime avec des bâtons. Clark se retira dans la musée et donné un coup de plumeau sur ses objets en pensant aux membres de la Symphonie qui s'éloignaient le long de la côte, emportant leur Shakespeare, leurs armes et leur musique."

Bonne et belle lecture

JC Togrège
15/11/2018