samedi 24 février 2018

CINEMA /// JEUNE FEMME - un portrait de femme -

JEUNE FEMME
LEONOR SERAILLE

Avec Laétitia Dosch, Grégoire Monsaingeon, Léonor Simaga, Souleymane Seye Ndiaye



Paula, jouée par Laétitia Dosch,  est une jeune femme un peu déjantée, pas mal paumée, qui ne sait pas trop bien quoi faire de sa vie.

Elle a vécu longtemps avec un photographe célèbre qui vient de la mettre à la porte. Elle erre dans Paris, un chat sous le bras (magnifique le chat, par ailleurs, un vrai spécimen pour la ronronthérapie !) à la recherche de petits boulots pour survivre. Peu à peu, sous nos yeux, elle va se reconstruire au gré de rencontres.

Insaisissable, instable, un sourire doux aux lèvres, des yeux mi- troubles, mi- interrogateurs, nous la suivons dans ses errances.




Ce film, c'est le portrait intimiste d'une jeune femme d'une trentaine d'année, pour qui l'on se prend d'empathie au fil du récit. Elle nous agace ou nous touche, mais ne nous laisse pas indifférents.

Laétitia Dosch est à l'écran d'un bout à l'autre du film et l'on peut constater la force de sa présence devant la caméra. Elle donne une vérité, une épaisseur à son personnage somme toute atypique, et capte l'attention.

Ce premier film de Laétitia Dosch a un ton bien à lui, différent de ce que l'on voit actuellement.

Il s'apparente davantage à un cinéma d'art et essai et c'est là que réside l'attraction du septième art : la capacité à nous proposer des styles différents !

En sortant de la salle, j'ai pu constater que les avis des spectateurs étaient très partagés.

J'ai pour ma part été séduit par ce portrait.

Cinéphilement vôtre

JC Togrège
24/02/2018





CINEMA /// THE GREATEST SHOWMAN : une comédie musicale dynamique qui nous en met plein les yeux !

THE GREATEST SHOWMAN
DE MICHAEL GRACEY


Avec Hugh Jackman, Zac Efron, Michelle Williams, Michael Gracey, Zendaya




Voilà un film qui nous en met plein les yeux ! Les effets visuels sont si nombreux qu'il est difficile de tout voir en un seul visionnage tant c'est un tourbillon de couleurs.

Mais, n'oublions pas l'essentiel, c'est d'abord et surtout une comédie musicale style Hollywood : ça danse, ça chante, ça émerveille, ça tourbillonne, ça romance et tout cela pour notre plus grand plaisir.

 C'est la magie du cinéma spectacle sans un moment d'ennui !

A la sortie de la salle, le sourire aux lèvres, il reste en nous encore plein de paillettes multicolores.





Hugh Jackman incarne le personnage de P. T. Barnum, entrepreneur de spectacles américains et créateur du cirque Barnum. Entouré de sa troupe formée d'êtres disgracieux ou différents, il veut donner toujours plus de spectacle, plus d'inattendu, faire briller les yeux de ce monde de la deuxième partie du XIXème siècle.

Hugh Jackman, tout en charme, énergie positive et dynamisme, fait une performance remarquable. Il nous embarque dans ses rêves d'une vie hors du commun, une vie où rêver en grand.

L'on peut dire qu'il tient le show pendant 1h45 entouré d'une troupe également virevoltante. Tout ce petit monde nous communique son énergie et ça fait du bien !

Que ceux qui y cherchent une vérité historique s'abstiennent car la vie de P. T. Barnum est très largement arrangée. Ici, il apparaît presque comme un philanthrope prônant le droit à la différence et l'égalité entre tous les hommes.

En réalité, ce fut surtout un as de la communication, qui recourait aux mensonges les plus gros et qui exhibait les êtres disgraciés pas uniquement dans un but altruiste.

Pour tous les autres qui aiment le spectacle et les comédies musicales, c'est pour vous.

C'est un film qui rend heureux !

Cinéphilement vôtre

JC Togrège
24/02/2017

dimanche 18 février 2018

LIVRE /// MAJDA EN AOUT - SAMIRA SEDIRA : Le récit d'une femme blessée !

MAJDA EN AOUT
SAMIRA SEDIRA



Comme vous l'avez remarqué, mes chroniques littéraires se sont espacées, faute de rencontres marquantes.

Par "rencontres marquantes", je veux parler de ces livres auxquels l'on pense en dehors du temps de lecture, de ces histoires et personnages prégnants (voire dérangeants) parce que différents et qu'on n'oublie pas. J'aime les personnages de fiction consistants qui deviennent réels !

Vous le savez, il me faut à la fois un style et une histoire , l'un sans l'autre ne me satisfaisant qu'à moitié. Eh bien depuis le Pèlerin de "Frères des Astres", j'étais resté sur ma faim, mi rassasié (parce qu'ayant ma dose quotidienne de pages absorbées), mi en manque.

Malheureusement, ces derniers temps, j'eus entre les mains des livres bien trop vite sortis de ma mémoire. N'y voyez pas le syndrome de l'après Proust, tout au moins pas que cela !



Et puis hier soir au coucher, j'ai commencé "Majda en août", presque sans enthousiasme, et fus happé par ce personnage et la tristesse qui broie cette femme jusqu'à la folie. Alors pas question de grasse matinée ce dimanche, dès 6h30 il me fallut le reprendre.

Majda, c'est d'abord une enfant qui pour se faire aimer accepte quantité de tâches ménagères dans l'attente d'un regard d'amour de ses parents.  Or elle est dans une famille où règne le non dit, où l'affection ne se montre pas, et elle en souffre.

Arrivée à l'adolescence, elle subira l'autorité de ses frères (le machisme de certaines familles magrébines) puis sera victime d'un viol dont le nom ne sera jamais prononcé.




Extrait :

"Viol. Un mot que personne, pas même elle, n'avait jamais prononcé, ne serait-ce qu'en pensée. On disait jour de malheur ou le jour où ou encore (et ça, c'était surtout Ahmed) ce jour de merde, mais jamais viol."

A l'âge de 45 ans, après un séjour en psychiatrie, Majda revient chez ses parents qu'elle n'a pas vus depuis 3 ans et le récit commence.

J'ai aimé ce roman court (140 pages) pour son écriture, pour les titres de ses chapitres (des phrases polies, poétiques, parfois énigmatiques) pour la force de son histoire, pour ce personnage blessé auquel on vola son devenir. Il eut peut-être suffi d'une parole libérée...

Ce livre est fort et troublant. En peu de choses, il raconte beaucoup avec grand talent.

Extrait

"Elle leur avait manqué, mais ils n'en parlaient pour ainsi dire jamais. Les douleurs restaient tues, empêchées derrière un voile de fausse indifférence, dévastant tout. S'il était possible de lire la douleur à travers les corps, comme sous l'effet des rayons X, on aurait vu, à l'endroit des deux cœurs, la douleur dans sa représentation la plus forte."

Bonnes et belles lectures tout au long de 2018.

JC Togrège
18/02/2018

Le comité de lecteurs de Bazancourt avec Samira Sedira - Belgique 19/05/2018






dimanche 11 février 2018

CINEMA /// LE LABYRINTHE : Un divertissement de qualité, ce n'est pas à négliger !


LE LABYRINTHE 1,2 et 3
DE WES BALL
 
avec Dylan O'Brien, Thomas Brodie-Sangster, Kaya Scodelario, Aml Ameen, Will Poulter
 
 
 Alors que le dernier volet vient de sortir au cinéma  (" Le remède mortel"), que le 1er film passe à la télévision ce soir sur une chaine grand public, nous avons revu les deux premiers épisodes en DVD avec grand plaisir.
 
Certes, certains pourraient se gausser et estimer qu'il ne s'agit que d'une dystopie de plus pour les "D'jeunes". Tant pis pour eux, ils passeraient à côté de films d'aventures bien menés.
 
Alors, allons au delà de la compartimentation dans laquelle l'on veut nous enfermer et qui déciderait qu'il y a des livres, des musiques, des films pour jeunes, pour vieux, pour intellos, pour gogos et autres catégories, picorons selon notre envie du moment parmi ce qu'il y a de bon partout.
 
Un bon divertissement de qualité, ce n'est pas à négliger !
 
 
 
L'idée de départ est la suivante : Thomas reprend connaissance, après avoir oublié son passé, dans un lien clos nommé "le labyrinthe". Le groupe de garçons qui l'accueille lui explique que nul ne peut quitter cet endroit, le plan des lieux étant sans cesse modifié. Les rares à en être sortis ne sont jamais revenus vivants.
 
C'est visuellement bien réalisé, c'est rythmé mais sans précipitation (nous avons le temps de faire connaissance avec les personnages) et il y a une histoire originale, notamment dans ce premier épisode.
 
Le tout début peut faire penser au mythique et angoissant "Cube" (que je vous invite à voir si ce n'est déjà fait)  pour cette idée d'enfermement, mais c'est bien différent. Autant avec "Cube", l'on est dans le surréalisme, autant là nous nous trouvons dans une histoire qui se veut réaliste tout en situant dans un monde chaotique.
 
 Dans le deuxième film, " La terre brûlée", nos héros se trouvent dans un monde apocalyptique, où la question principale est de comprendre ce qui s'est passé, à qui se fier et comment survivre.




 Comme toute suite, la surprise de départ n'est plus là mais le plaisir à retrouver les personnages demeure avec un scénario faisant la part belle à la manipulation.


Quant au troisième, nous l'avons vu pour la Saint Valentin dans une salle plein d'adolescents, de jeunes, de quelques trentenaires et de nous, jeunes des années 80.




C'est efficace, bien filmé avec de l'action et des rebondissements tout au long du film.

Le scénario tient la route !


Il y a bien quelques petites invraisemblances (pas trop, ça va, et reconnaissons que c'est un peu inhérent au genre)  et une curieuse ressemblance des Fondus avec les Rôdeurs de Walking Dead, mais ça n'en reste pas moins un bon divertissement.

Dans ce dernier épisode, Thomas et ses amis pénètrent dans la ville tenue par Wicked ...  



Cinéphilement vôtre
 
JC Togrège
15/02/2018

jeudi 8 février 2018

LIVRE /// 15 MOIS PLUS TARD - un beau et long périple !

15 MOIS PLUS TARD



Il m'aura fallu 15 mois pour la lecture complète de "La recherche du temps perdu" de Proust, soit 7 romans en 12 tomes pour des milliers de pages au cours desquelles j'ai suivi le parcours du narrateur derrière lequel se cache le romancier. Cet aspect transfigure nettement dans le dernier tome.

Périple ?

Le mot convient  à cette œuvre unique car il s'agit bien d'un long et beau voyage avec de nombreuses haltes au pays du Temps, jusqu'au dernier roman qui porte le titre de " Le temps retrouvé".







Une grande partie de cette lecture fut faite à haute voix, car  je pense que c'est la meilleure manière d'aborder ce style aux longues phrases. Le lire ainsi oblige à ralentir la lecture, condition sine qua non pour ne pas se perdre dans les méandres des phrases, développements et digressions.

Ce ne fut qu'en partie seulement, car contrairement à mes chats, mon épouse ne s'y est jamais accoutumée...

Nous retrouvons dans ce dernier opus les personnages vieillis, ce qui vaut de succulentes pages, comme celles-ci où le narrateur croit être dans une soirée déguisée (avec tous ces cheveux et barbes blanchis, ces statures courbées) alors qu'il s'agit simplement de personnes qu'il n'a pas vues depuis longtemps et qui portent les stigmates de l'âge.

Extrait : Alors moi qui depuis mon enfance, vivait au jour le jour et ayant reçu d'ailleurs de moi-même et des autres une impression définitive, je m'aperçus pour la première fois, d'après les métamorphoses qui s'étaient produites dans tous ces gens, du temps qui avait passé pour eux, ce qui me bouleversa par la révélation qu'il avait passé aussi pour moi. Et indifférente en elle-même, leur vieillesse me désolait en m'avertissant des approches de la mienne." 

Entendons-nous bien, l'on ne quitte pas ainsi Proust après l'avoir fréquenté aussi longtemps. Je vais rester dans son univers avec deux ouvrages qui lui sont consacrés : 





L'humour de Marcel Proust : Une anthologie de Bertrand Leclair



Ce sera une manière de replonger dans les divers romans à travers les passages humoristiques. 

Extrait : "Le médecin, salué par lui avenue de l'opéra quand il le croyait depuis longtemps au Père-Lachaise, verra dans ce coup de chapeau un geste de narquoise insolence"



A la recherche de Robert Proust de Diane de Margerie.

Marcel Proust n'évoque jamais dans son œuvre son frère né deux ans après lui.















Bonne et belle lecture

JC Togrège
08/02/2018