dimanche 26 août 2018

CHANSON /// CONTREBRASSENS : Les chansons immortelles de Brassens chantées au féminin

CONTREBRASSENS
UNE BELLE RENCONTRE AU FESTIVAL
"MUSIQUES EN CHAMPAGNE"


Aller à un festival, c'est partir à la rencontre d'artistes que l'on connait ou pas, c'est partir à l'aventure...

Suivre un festival, c'est aussi faire confiance aux programmateurs, espérer de belles découvertes qui nous feront vibrer. Alors, certes il peut y avoir parfois des déconvenues, mais qu'importe si cela nous a permis de belles rencontres !

Une belle rencontre, j'en fis une de taille ce samedi dans le superbe cadre du site du Royal Champagne à  Champillon avec "Contrebrassens" programmé par "Musiques en Champagne"




Certes, je savais que ce concert s'articulerait autour des chansons de Georges Brassens et rien que pour cela, le déplacement se justifiait, mais ne m'attendais pas à ce que j'ai entendu.

Le groupe "Contrebrassens" a su habiller différemment les chansons du grand Georges, sans en dénaturer les lignes mélodiques, tout cela avec une contrebasse, une guitare et un petit piano jouet. Les arrangements inattendus et réussis ont mis en valeur la qualité musicale des compositions. Et puis bien sûr, il y eut le bonheur d'entendre les superbes textes avec la jolie voix de Pauline Dupuy qui est une très bonne interprète. Elle a fait sienne cette belle écriture avec sa touche à elle, une vraie réussite.

J'avouerai aussi mon grand plaisir à entendre enfin chanter en français, alors que tant de jeunes dédaignent leur langue (donc leur culture !) pour l'anglais. Arrêtez de nous dire que le français ne sonne pas aussi bien, c'est un argument qui ne tient pas.

Pour compléter ce beau concert, nous avons acheté le CD que j'écoute en boucle depuis ce matin. La formation musicale est plus étoffée que lors du concert, et c'est vraiment un bel album.

Alors chantons Brassens !



Musicalement vôtre

JC Togrège
26/08/2018

samedi 25 août 2018

LIVRE /// COULEURS DE L'INCENDIE DE PIERRE LEMAITRE : la suite du grand roman "AU REVOIR LA-HAUT

COULEURS DE L'INCENDIE
PIERRE LEMAITRE
 


"Couleurs de l'incendie" est la suite du prix Goncourt 2013 "Au revoir là-haut", succès populaire qui fut brillamment adapté au cinéma par Albert Dupontel.

La question se pose toujours un peu quand on a beaucoup aimé un livre et qu'une suite paraît : serons-nous déçus, est-ce une exploitation du filon ou une œuvre véritable ? J'avais eu écho de lecteurs faisant la fine bouche alors ...

Je répondrai simplement en disant que j'ai lu ce roman de 530 pages en trois jours et que, pendant le temps où je ne lisais pas, l'intrigue demeurait en moi. Seul un concert rock de qualité style années 60 avait su pendant quelques heures me la sortir de l'esprit.





Ce qu'il y a de formidable avec Pierre Lemaire, c'est qu'il sait allier une intrigue prenante, des personnages haut en couleur, une écriture de qualité teintée d'ironie avec du fond, en l'occurrence ici le contexte historique des années 1930.

L'on y côtoie des individus corrompus dans tous les domaines (politique, industrie, journalisme), où l'individualisme domine et où tous les coups sont permis pour s'enrichir. Et puis, c'est aussi la crise économique de 1929, la montée des populismes, les nazis arrivant au pouvoir en Allemagne, les mouvements fascistes en France, tout cela à travers un récit mené à la Dumas sans aucun temps mort.

Mais, je ne vous ai encore rien dit de l'intrigue et vous en dirai peu comme toujours pour ne pas gâcher votre plaisir de lecture.

Sachez seulement que cela commence par les obsèques du banquier Marcel Péricourt en février 1927 qui ne vont pas se dérouler du tout comme prévu. Sa fille, Madeleine (la sœur d'Edouard, le personnage fantasque de "Au revoir là-haut") se trouve alors héritière d'une grande fortune.

J'ajouterai que la vengeance est au centre de la trame romanesque.

Extrait : (...) Il avait deux filles montées en graine, aux jambes maigres, aux genoux cagneux et à l’acné épanouie, qui pouffaient de rire en permanence, ce qui les contraignait à masquer avec la main la denture épouvantable qui faisait le désespoir de leurs parents ; on aurait dit qu’à leur naissance, un dieu démoralisé avait balancé à chacune une poignée de dents dans la bouche, les dentistes étaient consternés ; sauf à tout éradiquer et à leur poser un râtelier dès la fin de leur croissance, elles étaient promises à vivre derrière un éventail toute leur vie. Il faudrait pas mal d'argent pour la clinique dentaire ou pour la dot qui en tiendrait lieu. Cette question hantait Charles comme une malédiction."

Pour compléter ce récit, je vous conseille un livre d'histoire que j'ai lu il y a déjà un moment "Les années 1930" de Pascal Blanchard et Farid Abdelouahab. Les auteurs dressent un parallèle entre ces années et ce qui se déroule aujourd'hui avec le retour du populisme en Europe. C'est très instructif et inquiétant.






Bonnes et belles lectures

JC Togrège
25/08/2018

                                                                                 

mardi 21 août 2018

LIVRE /// LES LETTRES DE MME DE SEVIGNE

LES LETTRES DE MME DE SEVIGNE


Le narrateur de "La recherche du temps perdu" évoque très souvent sa grand-mère, qui était une grande lectrice et  admiratrice des lettres de Mme de Sévigné.
 
Cela m'a incité à m'intéresser à cette marquise qui nous laissa plus de 1000 lettres de correspondance et dont je n'avais lu aucune. C'est ce qu'on peut appeler une conséquence collatérale de la lecture de Proust que de me diriger vers le XVIIème siècle.
 
Alors que je venais d'acheter un recueil de choix de lettres de Mme de Sévigné, par hasard, en furetant dans les livres issues de la bibliothèque de mon grand-père paternel, j'ai eu la bonne surprise de découvrir un vieux livre aux pages un peu jaunies de la collection Picard édité par la "Librairie d'Education Nationale" avec une préface de Marthe Cardon.
 
 
 
Vous l'avez deviné, entre les deux ouvrages, je me suis emparé du plus ancien, d'autant qu'il comporte des illustrations d'après les documents de l'époque. Certes, cela sent un peu le vieux papier, mais c'est un peu comme l'odeur du temps perdu... Je n'ai pas trouvé de mention de date d'édition. Si mes recherches sur internet sont bonnes, ce serait une publication de 1912. 
 

 

C'est avec un grand plaisir que j'ai lu ces 100 lettres qui sont l'œuvre d'une grande épistolière mais aussi d'un grand écrivain. Mme de Sévigné aborde aussi bien des anecdotes familiales ou de son cercle de relations que des faits historiques tels que la mort de Turenne, l'exécution de la Brinvilliers, le procès de Fouquet ou la guerre.

Je ne m'attendais pas à être pris à ce point par sa correspondance et cela grâce à son écriture pleine d'esprit non dénuée d'humour.

Extrait :
"Enfin, c'en est fait, la Brinvilliers est en l'air : sn pauvre petit corps a été jeté, après l'exécution, dans un fort grand feu, et ses cendres au vent; de sorte que nous la respirerons, et que , par la communication des petits esprits, il nous en prendra quelque humeur empoisonnante, dont nous serons tout étonnés."


De nombreuses lettres sont adressées à sa fille qu'elle chérissait au-dessus de tout.

Extrait :

"Quel jour, ma fille, que celui qui ouvre l'absence ! Comment vous a-t-il paru ? Pour moi, je l'ai senti avec toute l'amertume et toute la douleur que j'avais imaginées et que j'avais appréhendées depuis si longtemps. Quel moment que celui où nous nous séparâmes ! Quel adieu et quelle tristesse d'aller chacune de son côté, quand on se trouve si bien ensemble."


Cela me fit penser à tous nos sms et mails que nous nous envoyons et qui rejoignent le néant, signant ainsi la fin de l'art épistolaire.

Bonnes et belles lectures !

JC Togrège
21/08/2018



mardi 14 août 2018

LIVRE /// QUICHOTTE, AUTOPORTRAIT CHEVALERESQUE - ERIC PESSAN - Un roman curieux et différent !

QUICHOTTE, AUTOPORTRAIT CHEVALERESQUE
ERIC PESSAN


J'avais déjà lu des romans d'Eric Pessan, qui est un auteur que j'apprécie pour son style et les thèmes abordés, mais comme ce livre est curieux !

Curieux en ce sens qu'au début je me demandais bien où il allait et ce qu'était même cet ouvrage. Alors qu'il y a écrit "roman", il commence par publier des lettres de recommandation d'auteurs pour son livre, puis consacre ses premiers chapitres à parler de Don Quichotte. Serait-ce un essai consacré à ce personnage hors norme de Cervantès ?

Et puis, au fil des pages et chapitres, tout se met en place et cela devient captivant progressivement.

Au final, le plaisir de lire passe par la surprise et là c'en est une. Que ce serait triste de lire toujours le même type de littérature !



Soyez rassurés, il n'est pas nécessaire d'être un spécialiste du chef d'œuvre de Cervantès pour entrer dans ce livre. Don Quichotte, qu'on l'ait lu ou non, tout le monde connait plus ou moins son histoire, son compagnon bedonnant Sancho Panza sur son âne, sa charge contre les moulins à vent, sa dégaine avec sa lance sur son vieux cheval etc.

Eric Pessan fait ressusciter ces deux personnages et les transporte dans notre époque où "le Chevalier à la triste figure" va devenir redresseur de torts...Et comme notre temps est riche en horreurs, injustices et aberrations de toutes sortes, autant vous dire qu'il a du travail. Ce biais permet à l'auteur de lister tout ce qui va de travers aujourd'hui, ce qui justifie en partie l'épaisseur de l'ouvrage...

Mais ce n'est pas tout, Eric Pessan nous parle aussi de son métier d'écrivain, de son amour pour la littérature et c'est ce qui m'a le plus passionné dans son texte. Il sait dire son amour de l'écriture et la manière dont il le vit.

Il invente également  une grande fête à laquelle il convie ses auteurs préférés (pour la plupart décédés) et ses amis. Tout ce petit monde va se côtoyer et échanger des idées.

Le livre est ponctué de cours chapitres commençant par "Ce qu'il faut d'héroïsme pour ..." et c'est la dureté de la vie quotidienne qui est épinglée (le licenciement, l'abus de pouvoir, la monotonie du quotidien etc..)

Extrait " Ce qu'il faut d'héroïsme pour accepter que nos rêves soient pollués par nos vies, pour permettre cette perméabilité terrible qui nous fait revivre pendant notre sommeil les angoisses de nos veilles, qui nous replonge au bureau, nous renvoie face aux échéances impossibles à tenir, réinvente les rebuffades et les colères rentrés; ce qu'il faut d'héroïsme pour rejouer, nuit après nuit, les fatigues, les humiliations les terreurs les rancœurs les vexations et les hontes de nos journées."

Je n'ai pas forcément adhérer à tous ces propos dont celui-ci :"... ce qu'il faut d'héroïsme pour ne pas frapper ceux qui donnent quotidiennement à leur chien ce qui pourrait sauver trois vies humaines"
Opposer ainsi les animaux aux hommes m'a toujours semblé injuste ! La planète n'appartient pas qu'à l'espèce humaine.

J'ajouterai que c'est très bien écrit et qu'il justifie pour cette raison une lecture lente.

Je retiendrai aussi une expression :  " A nous d'obliger nos vies à nous rendre heureux."

Bonnes et belles lectures estivales pleines de surprises !

JC Togrège
14/08/2018

PS Merci à Stéphanie. Promis, je vais enlever toutes les petites croix que j'ai mises au crayon de papier...


vendredi 10 août 2018

LITTERATURE JEUNESSE /// LE CASQUE D'OPAPI : La guerre 14/18 racontée aux enfants

LE CASQUE D'OPAPI
Texte de Géraldine Elschner
Illustrations de Fred Sochard

 



Un jeune garçon creuse un trou pour y planter un arbre et tombe sur un "drôle d'objet tout rond". Son grand-père lui explique qu'il s'agit d'un casque de soldat de la guerre 14/18.

Le garçon, intrigué, veut en savoir plus.

Son grand-père lui raconte alors ce qui s'est passé dans ce conflit, se rappelant que son propre grand-père y fut soldat.

L'un des grands intérêts de cet album réside tout entier dans le titre avec ce mot "OPAPI" qui est la contraction de OPA (grand-père en allemand) et PAPI (grand-père en français).




Les ascendants de l'enfant sont à la fois allemands et français. D'un côté du Rhin habite son Opa qui s'appelle Franz et de l'autre côté son Papi Jean. Il aime à aller chez l'un et l'autre.

Que l'enfant soit issu d'un couple franco-allemand, ce qui est le cas de l'auteur du texte, permet d'aborder cette guerre sans partie pris et de parler de la souffrance des deux camps.

Et puis, un tableau de Fernand Léger "la partie de cartes" sert d'idée maîtresse dans la façon de représenter la guerre. Ce peintre cubiste participa à cette guerre et en fit de nombreux dessins et plusieurs tableaux.

Cela permet aux enfants de découvrir cette guerre ainsi qu'un peintre du mouvement cubiste à travers une histoire très bien racontée.

Extrait :

 "Le voilà chez moi, le vieux casque, tout rouillé par le temps, tout noirci par la terre dans laquelle il a dormi si longtemps. Je plantais un petit chêne dans la prairie lorsque ma pelle l'a réveillé ce matin"

Géraldine Elschner raconte qu'elle a planté un chêne sur le lieu où ses deux grands-pères ont combattu.

Bonne et belle lecture

JC Togrège
11/08/2018


PS Merci à Aurore !

dimanche 5 août 2018

SE MUSCLER LE CERVEAU AVANT TOUT EPISODE DES LAPINS CRETINS !

LES LAPINS CRETINS


Si vous croisez dans la rue un enfant qui, en vous regardant, fait "haaaaaaaaaaaaaaaaa" sans aucune raison, ne le regardez pas avec apitoiement ou condescendance, ne pensez pas qu'il soit atteint de démence précoce ou issu d'une famille dégénérée.

Rien de tout cela, c'est simplement qu'il a abusé de la série "les lapins crétins" !

Vous ne connaissez pas, ce n'est pas grave du tout !
Par contre, les enfants connaissent tous !

Comme son nom l'indique, ces lapins sont d'un crétinisme total. Ils ne s'expriment que par des borborygmes et des " haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa" en ouvrant la bouche en grand. Ils ne réfléchissent pas du tout à leurs actes et ne font que des bêtises... ce qui ravit les enfants qui adorent tout ce qui touche à la transgression des règles. Jusque là pourquoi pas, sauf que c'est vraiment crétin et le peu de dialogues intelligibles n'est sans doute pas ce qu'il y a de mieux. La bande son devient même particulièrement horripilante au delà d'un ou deux épisodes.

Je n'ai découvert l'existence de ces dessins animés que très récemment par l'entremise de mon petit-fils avec qui nous avons conclu un marché.

En effet, j'avais le choix entre lui interdire la série et trouver un compromis !

Alors, avant tout visionnage d'un épisode de ces fameux "Lapins crétins", nous avons convenu qu'il fallait se muscler le cerveau afin de ne pas devenir aussi crétin que ces lapins. Une mesure de protection en quelque sorte...

Se muscler le cerveau  mais comment ?

Pardi, c'est simple, un livre avant tout épisode ! 

Notre petit-fils a accepté cette solution car de toute façon il aime bien qu'on lui raconte des histoires.
Une fois le livre terminé, l'on considère que le cerveau est assez musclé pour supporter un nouvel épisode de ces lapins.

Je reconnais m'être amusé à trouver cette formule de "se muscler le cerveau" qui fonctionne très bien.

Je tiens aussi à préciser que ce n'est pas une série apaisante pour les enfants et qu'ils en sortent généralement bien excités.

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19538967&cserie=16991.html
https://www.youtube.com/user/lapincretinsinvasion

Heureusement que les livres sont nos amis pour la vie en toutes circonstances !

JC Togrège
05/08/2018

samedi 4 août 2018

CINE /// L'ENVOL DE PLOE : un dessin animé tout mignon

L'ENVOL DE PLOE

 


Ce dessin animé islandais, loin des grosses productions, crée une belle surprise et permet aux enfants, en cette période caniculaire, de trouver de la fraîcheur au cinéma avec un film tout mignon mais pas niais pour autant.

Alors, pour qui en a assez des dessins animés bruyants où les personnages crient plus qu'ils ne parlent, avec des monstres partout, voilà de quoi voir quelque chose de différent.

Les images sont jolies et le personnage principal, Ploé, a une bonne tête et des yeux tout attendrissants.





Ploé, est de la famille des Pluviers qui émigre en hiver vers le Sud. Suite à un traumatisme, il ne sait pas voler et ne peut partir pour le grand voyage.

Une fois tous les Pluviers partis, il va tout faire pour survivre avec l'espoir de retrouver sa famille ainsi que son amoureuse. Il fera alors de nombreuses rencontres...

Il y a du conte initiatique dans ce film (surmonter sa peur, sa tristesse), des poursuites dans le ciel, un grand méchant (l'aigle Shadow), des répliques amusantes et des bons sentiments.

Une belle histoire pour les enfants de 4 à 7 ans que les adultes verront également avec plaisir.

Cinéphilement vôtre

JC Togrège
04/08/2018