ENTRE CIEL ET TERRE
DE JON KALMAN STEFANSSON
- Un auteur islandais qui ne laisse pas indifférent -
Une semaine faite de découvertes, car après le choc cinématographique de "La La Land", autre surprise de qualité avec cet auteur islandais contemporain: Jon Kalman Stefanson
Et autre hasard, car le jour de la Saint Valentin, j'ai lu ces phrases tirées de ce livre :
" Bàrour sortait toujours à huit heures pour regarder la lune au moment où sa bien aimée, debout devant la ferme, faisait de même, il y avait entre eux des montagnes et des immensités, mais leurs yeux se rencontraient sur l'astre nocturne, exactement comme ceux des amants le font depuis le début des temps, voilà pourquoi la lune a été placée dans le ciel"
Des extraits de ce type, le livre en foisonne !
Autant vous dire que j'en ai mis des petites croix au crayon qu'il me faudra effacer quand je rendrai ce livre à sa propriétaire...
Le récit se passe au XIXème siècle, en Islande, dans un village pauvre. La vie y est rude et dangereuse pour les pêcheurs, nombre de marins périssent en mer. Bàrour et celui qui est appelé " le Gamin" (jeune garçon de vingt ans) sont unis, au delà de leur travail sur le bateau de pêche, par leur amour de la lecture.
Ce livre nous touche par la force de son écriture teintée de poésie et aussi par ce qu'il nous dit de la difficulté de l'existence de ces pêcheurs, par sa description de ce pays que l'on connait peu, mais aussi parce qu'il nous parle de la vie, de la mort, de l'amitié, de la loyauté, de la lecture, de la difficulté de vivre, du sentiment d'être différent et pas à sa place.
Un livre différent avec une approche du récit atypique, un livre qui nous interpelle...
Extrait :
" Certaines poèmes nous conduisent en des lieux que nuls mots n'atteignent, nulle pensée, ils vous guident jusqu'à l'essence même, la vie s'immobilise l'espace d'un instant et devient belle, limpide de regrets ou de bonheur. Il est des poèmes qui changent votre journée, votre nuit, votre vie. Il en est qui vous mènent à l'oubli, vous oubliez votre tristesse, votre désespoir, votre vareuse, le froid s'approche de vous : touché ! dit-il et vous voilà mort. Celui qui meurt se transforme immédiatement en passé. Peu importe, combien sa volonté de vivre était forte et combien l'existence était impensable sans lui : touché ! dit la mort, alors la vie s'évanouit en une fraction de seconde et la personne se transforme en passé. Tout ce qui lui était attaché devient un souvenir que vous luttez pour conserver et c'est une trahison que d'oublier. Oublier la manière dont elle buvait son café. La manière dont elle riait. Cette façon qu'elle avait de lever les yeux. Et pourtant, pourtant, vous oubliez. C'est la vie qui l'exige. Vous oubliez lentement, mais sûrement, et la douleur peut être telle qu'elle vous transperce le cœur."
Bonne et belle lecture
JC Togrège
16/02/2017
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