dimanche 26 mai 2019

DVD /// C'EST QUOI LE BONHEUR POUR VOUS ?

C'EST QUOI LE BONHEUR POUR VOUS ?
7 milliards d'individus, 7 milliards de définitions
UN FILM DE JULIEN PERON ET LAURENT QUERALT


C'est quoi le bonheur pour vous ? Voilà une bonne question que nous devrions tous nous poser à un moment de notre vie !  Et si voir ce film était l'occasion d'y réfléchir ?

Cette question, Julien Peron l'a posée à plus de 1500 personnes durant 4 ans à travers le monde.

Certains ne savent pas répondre mais nombreux sont ceux qui nous touchent par leurs propos. Les réponses se font souvent le sourire aux lèvres avec de la pétillance dans le regard.

L'on y retrouve le bon sens perdu dans une société de consommation qui nous pousse à penser que posséder toujours plus est le summum.



Ce reportage fait du bien en ce sens qu'il prouve que l'humanité ça peut être cela aussi ! L'on est loin de tout ce qui veut nous manipuler : le marketing, la réussite matérielle, le règne du plus fort, du plus cynique, le moi égoïste contenté et sublimé.

Au contraire, ici l'on y évoque l'environnement nourricier, le pardon qui augmente le bien-être, la gratitude, la joie partagée, la paix de l'âme.


"Le bonheur est la seule chose qui se double si on la partage" Albert Schweitzer

Cinéphilement vôtre.

J-C Togrège
26/05/2019


PS 1 : Chronique écrite en écoutant la chanson de Cali "C'est quand le bonheur ?"
PS 2 : Merci à Jacotte

jeudi 23 mai 2019

POUR FLÛTISTES DISTINGUE(E)S : Les concertos pour flûte de Devienne

LES CONCERTOS POUR FLÛTE DE FRANÇOIS DEVIENNE
ENREGISTREMENTS DE PATRICK GALLOIS



Patrick Gallois, flûtiste réputé qui fut un élève de Jean-Pierre Rampal, a eu la bonne idée d'enregistrer les 13 concertos pour flûte de François Devienne.

Ces 4 CD édités de 2013 à 2018 m'ont permis de découvrir une oeuvre que je connaissais peu et qui se caractérise par une grande élégance mélodique, de la virtuosité et beaucoup d'ornementation à la flûte.

François Devienne (1759 - 1803), natif de Joinville en Haute Marne fut un contemporain de Mozart. Contrairement à ce dernier, il aimait beaucoup la flûte.



En plus d'être compositeur, François Devienne était bassoniste et flûtiste. On lui doit, outre sa musique, une méthode de flûte publiée en 1782.
Il fut l'un des compositeurs les plus importants de la seconde partie du XIXème siècle.

Grâce aux enregistrements de Patrick Gallois, un éclairage nouveau est donné à ces compositions de grande qualité. J'avoue une préférence pour les concertos 10 et 13.

J'invite tous les flûtistes distingué(e)s à écouter Devienne.


Musicalement vôtre

J-C Togrège




mercredi 22 mai 2019

LIVRE /// L'ART DE PERDRE - ALICE ZENITER : une saga familiale qui commence en Algérie dans les années 1930

L'ART DE PERDRE
ALICE ZENITER


Nous faisons connaissance au début du roman avec Naïma :

Extrait : "Depuis quelques années, Naïma expérimente un nouveau type de détresse : celui qui vient désormais de façon systématique avec les gueules de bois. Il ne s'agit pas simplement d'un mal de crâne, d'une bouche pâteuse ou d'un ventre tordu et inopérant. Lorsqu'elle ouvre les yeux après une soirée trop arrosée (elle a dû les espacer davantage, elle ne pouvait pas supporter qu'il s'agisse d'une misère hebdomadaire, encore moins bihebdomadaire), la première phrase qui lui vient à l'esprit est : Je ne vais pas y arriver.

Cette phrase-clef "Je ne vais pas y arriver", ne correspond pas à un malaise physique d'un lendemain d'excès mais à quelque chose de plus profond, à un mal-être.



Elle va réfléchir sur ses racines et se pencher sur l'histoire de sa famille dont elle ne sait presque rien. Le départ de l'Algérie, l'arrivée en France, tout cela reste tabou au sein de sa famille. On n'en parle pas partant du principe qu'elle ne pourrait pas comprendre.

Par sa quête d'identité familiale, nous allons apprendre l'histoire d'Ali, son grand-père d'origine kabyle, sa réussite puis son départ au moment de l'indépendance de l'Algérie, puis celle d'Hamid, son père, qui va vivre son enfance dans un camp de réfugiés en France.

Cette saga familiale est passionnante car il y a un vrai souffle romanesque. Nous nous attachons aux personnages à travers trois parties : "L'Algérie de Papa", "La France froide", et "Paris est une fête".

Il s'y ajoute une dimension historique assez peu connue : la vie en Algérie dans les années 30, puis la guerre d'indépendance, le déracinement pour ceux qui doivent partir, l'accueil peu chaleureux en France de ceux qu'on appelle les Harkis.

Naïma ira jusqu'à aller en Algérie où sa famille n'est jamais retournée...

C'est un roman comme je les aime car il nous embarque dans un récit tout en nous faisant réfléchir sur un sujet historique liant la France et l'Algérie. C'est apprendre tout en se distrayant !

Bonnes et belles lectures.

J-C Togrège
22/05/2019

lundi 13 mai 2019

DVD /// BIENVENUE A MARWEN : Un film différent, du jamais vu !

BIENVENUE A MARWEN
ROBERT ZEMECKIS
avec Steve Carell, Leslie Man, Diane Kruger, Merrit Never


La surprise de la découverte !

Alors que nous ne connaissions rien de son sujet, nous avons regardé hier soir ce film uniquement sur la base de conseils enthousiastes, le tout suivi d'un "Vous devriez aimer !".

Les premières images du visionnage nous surprennent. Tiens tiens, il s'agit d'un film d'animation sur la 2ème guerre mondiale ? Pourquoi pas ?

Et puis, non car ensuite apparaît le personnage réel de Marc joué par Steve Carell. Mais que fait-il avec ces poupées, pourquoi les photographie t-il ? A quoi correspond ce décor ?

Se poser des questions ainsi ne peut qu'attiser le plaisir cinéphile, non ?

L'on comprend que l'on est face à une œuvre originale qui ne sera pas l'énième "copier coller" de ce qu'on a déjà pu voir. C'est la promesse de la nouveauté qui se profile !


Nous apprenons que suite à un passage à tabac hyper violent duquel il a réchappé par miracle, Marc a perdu la mémoire et vit en grand traumatisé à l'aide de médicaments. Pour survivre, il a reconstitué une petite ville de Belgique à taille réduite où son double viril et charmeur lutte contre les nazis avec l'aide de poupées-mannequins sexy. Les personnages de ce double récit correspondent à ceux de sa vie réelle, dont ses agresseurs. C'est aussi le moyen pour Mark de continuer à exister en tant qu'artiste qui ne sait plus dessiner et se tourne vers la photographie.

Ce film est curieux par son mélange de genres et par sa façon insolite d'aborder de graves sujets.
Il y a du fantastique, du film d'animation, du dramatique, de l'humour, de la thérapie par l'imaginaire, du rêve, de la romance, de la réflexion sur la différence. Tout cela se combine très bien et en fait un film riche qui ne s'oubliera pas.

L'on commence par être troublé par les va et vient entre l'histoire réelle et celle fantasmée où les poupées sont filmées, puis l'on s'attache aux personnages (les réels comme les fictifs) et l'on finit touché par l'histoire de la reconstruction difficile d'un être.

Ce matin, j'ai voulu en savoir plus sur ce film sorti en 2018 réalisé par Robert Zemeckis à qui nous devons "Forrest Gump", "Retour vers le futur" et "Flight" pour n'en citer que quelques uns.

J'ai aussi voulu en savoir plus sur cette histoire vraie de Mark Hugancamp qui, aux États-Unis en 2000, fut victime d'une agression très violente pour avoir dit qu'il aimait se travestir. Il resta neuf jours dans le coma.

Cinéphilement vôtre

J-C Togrège
13/05/2019

PS : Merci à Amandine !

dimanche 5 mai 2019

BD OU ROMAN GRAPHIQUE ?

LE PATIENT
TIMOTHÉ LE BOUCHER


Jusqu'à récemment, le terme de "roman graphique" m'apparaissait comme usurpé, pour tout dire un peu snob ; et puis en lisant certains auteurs comme Timothé le Boucher, je me suis ravisé.

Peut-on parler de bandes dessinées pour de longs récits complexes et sérieux comme ceux-ci qui s'apparentent davantage au développement romanesque ? 

Si nous prenons l'exemple ci-contre "Le patient", il s'agit d'un livre de 292 pages avec un style bien particulier tant sur la partie écrite que sur celle dessinée. L'on n'est pas dans le simple divertissement, ceci dit sans y mettre quoi que ce soit de péjoratif. Nous sommes dans un autre registre, dans une autre démarche, comme c'est le cas aussi pour les mangas que l'on ne peut pas qualifier non plus de BD.



Si l'on s'attache aux deux publications de Timothé le Boucher ("Ces jours qui disparaissent" et "Le patient), l'on s'aperçoit qu'il a des thèmes de prédilection, tel l'identité et la mémoire, cela à travers des récits très différents. Le premier est fortement teinté de fantastique alors que le second est beaucoup plus ancré dans le réel.

Dans les deux cas, l'on y retrouve son graphisme très réaliste, presque froid, ainsi que son attachement à saisir les émotions à travers de gros plans sur les regards de ses personnages.

Quelques mots sur l'histoire de ce "Patient" qu'est Pierre Grimaud qui sort du coma au bout de 6 années. Il avait 15 ans et était le seul rescapé blessé du massacre de sa famille. Une psychologue va accompagner son retour à la vie et à la mémoire. Des rapports teintés de complicité vont s'installer entre les deux personnages dans cet hôpital qui abrite d'autres "cabossés".

Bonnes et belles lectures

J-C Togrège
05/05/2019

jeudi 2 mai 2019

LIVRE /// 1Q84 DE HARUKI MURAKAMI : une trilogie futuriste passionnante

1Q84
Haruki Murakami


Je dois vous l'avouer, je n'avais encore jamais lu Haruki Murakami qui est l'un des romanciers japonais contemporains les plus connus dans le monde.

Pour continuer dans les aveux, sachez que j'avais déjà vu ce titre "1Q84" sur les rayons de la médiathèque, l'associant à tort à une référence scientifique rédhibitoire. Voilà ce que c'est que d'avoir été traumatisé au lycée par des cours de mathématiques où j’ânonnais des formules auxquelles je ne comprenais rien !

Et puis heureusement, lors d'un échange au cours d'un comité de lecture, une lectrice a su me donner envie de me plonger dans cet univers très particulier n'ayant rien à voir avec la matière honnie.

Et grand bien m'en a pris, cette trilogie est passionnante !



Je vais commencer par expliquer le titre à partir d'un extrait du premier tome :

 "1Q84 - Voilà comment je vais appeler ce nouveau monde, décida Aomamé.
Q, c'est la lettre initiale du mot Question. Le signe de quelque chose qui est chargé d'interrogations.
Tout en marchant, elle hocha la tête pour s'approuver.
Que cela me plaise ou non, je me trouve à présent dans l'année 1Q84. L'année 1984 que je connaissais n'existe plus nulle part. Je suis maintenant en 1Q84. L'air a changé, le paysage a changé. Il faut que je m'acclimate le mieux possible à ce monde lourd d'interrogations. Comme un animal lâché dans une forêt inconnue. Pour survivre et assurer ma sauvegarde, je dois en comprendre au plus tôt les règles et m'y adapter.".

Ce roman est tellement dense qu'il est hors de question d'en faire un résumé. Disons tout de même que dans cette année 1Q84, il y a deux lunes, celle que l'on connaît ainsi qu'une plus petite. Il s'y rencontre aussi des petits êtres particuliers nommés les "Little People".

C'est un récit fantastique mais pas trop éloigné de notre monde, une histoire d'amour (entre deux personnes qui ne se sont pas vues depuis 20 ans), un livre qui aborde de nombreux thèmes tels les sectes, la religion, la violence faite aux femmes, le sens de la vie, la littérature et ses contrefaçons... Tout cela est loin d'être exhaustif !

L'on y trouve deux personnages principaux qui seront les voix du roman. Il y a Tengo, professeur de mathématiques travaillant à devenir écrivain, et Aomamé professeur de sports et éliminatrice des hommes ayant violenté des femmes. Dans le 3ème tome, une autre voix interviendra, celle d'Ushikawa, détective privé très laid et très intelligent.

Une œuvre musicale revient régulièrement  tout au long du récit, la Sinfonietta de Janacek que je me suis empressé d'aller écouter. Au regard des commentaires sur YouTube, j'y ai constaté que c'était un rendez-vous des lecteurs de "1Q84".

Il y est mentionné également un clarinettiste que je ne connaissais pas : Barney Bigard.

Extrait : "... Il y a sûrement des clarinettistes de jazz aussi bons que Barney Bigard. Mais aucun n'a autant de délicatesse et de chaleur, disait-elle. Ses interprétations -bien entendu lorsqu'il était au mieux- faisaient surgir des paysages intérieurs. Tengo ignorait ce qu'il en était des autres mais, à force d'écoute, il comprit pourtant combien le jeu de Bigard, tout en restant mesuré et discret, déployait de beauté et d'imagination. Néanmoins pour l'appréhender, il fallait prêter l'oreille. Un guide compétent était nécessaire. Une écoute distraite laissait échapper cette profusion."

Un livre bien écrit, fluide, totalement addictif et qui fait écouter de la musique !

Bonnes et belles lectures.

JC Togrège
02/05/2019