mardi 21 août 2018

LIVRE /// LES LETTRES DE MME DE SEVIGNE

LES LETTRES DE MME DE SEVIGNE


Le narrateur de "La recherche du temps perdu" évoque très souvent sa grand-mère, qui était une grande lectrice et  admiratrice des lettres de Mme de Sévigné.
 
Cela m'a incité à m'intéresser à cette marquise qui nous laissa plus de 1000 lettres de correspondance et dont je n'avais lu aucune. C'est ce qu'on peut appeler une conséquence collatérale de la lecture de Proust que de me diriger vers le XVIIème siècle.
 
Alors que je venais d'acheter un recueil de choix de lettres de Mme de Sévigné, par hasard, en furetant dans les livres issues de la bibliothèque de mon grand-père paternel, j'ai eu la bonne surprise de découvrir un vieux livre aux pages un peu jaunies de la collection Picard édité par la "Librairie d'Education Nationale" avec une préface de Marthe Cardon.
 
 
 
Vous l'avez deviné, entre les deux ouvrages, je me suis emparé du plus ancien, d'autant qu'il comporte des illustrations d'après les documents de l'époque. Certes, cela sent un peu le vieux papier, mais c'est un peu comme l'odeur du temps perdu... Je n'ai pas trouvé de mention de date d'édition. Si mes recherches sur internet sont bonnes, ce serait une publication de 1912. 
 

 

C'est avec un grand plaisir que j'ai lu ces 100 lettres qui sont l'œuvre d'une grande épistolière mais aussi d'un grand écrivain. Mme de Sévigné aborde aussi bien des anecdotes familiales ou de son cercle de relations que des faits historiques tels que la mort de Turenne, l'exécution de la Brinvilliers, le procès de Fouquet ou la guerre.

Je ne m'attendais pas à être pris à ce point par sa correspondance et cela grâce à son écriture pleine d'esprit non dénuée d'humour.

Extrait :
"Enfin, c'en est fait, la Brinvilliers est en l'air : sn pauvre petit corps a été jeté, après l'exécution, dans un fort grand feu, et ses cendres au vent; de sorte que nous la respirerons, et que , par la communication des petits esprits, il nous en prendra quelque humeur empoisonnante, dont nous serons tout étonnés."


De nombreuses lettres sont adressées à sa fille qu'elle chérissait au-dessus de tout.

Extrait :

"Quel jour, ma fille, que celui qui ouvre l'absence ! Comment vous a-t-il paru ? Pour moi, je l'ai senti avec toute l'amertume et toute la douleur que j'avais imaginées et que j'avais appréhendées depuis si longtemps. Quel moment que celui où nous nous séparâmes ! Quel adieu et quelle tristesse d'aller chacune de son côté, quand on se trouve si bien ensemble."


Cela me fit penser à tous nos sms et mails que nous nous envoyons et qui rejoignent le néant, signant ainsi la fin de l'art épistolaire.

Bonnes et belles lectures !

JC Togrège
21/08/2018



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