mercredi 5 novembre 2025

CINE /// MARCEL ET MONSIEUR PAGNOL

 MARCEL ET MONSIEUR PAGNOL
de Sylvain Chomet

avec les voix de Laurent Laffite, 
Géraldine Pailhas, Thierry Garcino


Ce film d'animation retrace la vie de Marcel Pagnol  (1895/1974) qui fut successivement dramaturge, cinéaste puis écrivain, avec cette faculté rare d'une réussite sur les trois tableaux. 

Les difficultés, les épreuves et échecs ne sont pas éludés; cela montre la force de caractère qu'il fallut au Monsieur pour réussir dans des registres différents.

Le récit commence de façon très originale avec la rencontre de Marcel Pagnol vieillissant avec l'enfant qu'il fut, ce qui lui permet de se plonger dans ses souvenirs.

Une autre très bonne idée est à saluer, celle consistant à mêler de vrais extraits de films de Marcel Pagnol aux images d'animation. Ainsi nous pouvons revoir Fernandel, Raimu, Orane Demaziz, Jacqueline Bouvier et tant d'autres acteurs excellents ayant tourné sous sa direction.


Ce film est plein de tendresse, de sensibilité, de poésie et de luminosité.
Les dessins joliment rétros conviennent parfaitement pour récréer le décor de l'époque.



A l'issue de la projection, l'on a envie de relire ses livres sur ses souvenirs d'enfance (4 tomes), de revoir ses pièces de théâtre et ses films. 

Pour ma part, je me suis replongé dans une biographie écrite par Raymond Castans qui était un ami de Marcel Pagnol. 

Ce livre " Il était une fois ... Marcel Pagnol' , paru en 1978, contient de nombreuses photos, gravures et documents. 

Un très bel ouvrage !


Cinéphilement vôtre

J-C Togrège
05/11/2025


PS Un regret quant au choix de la musique de fin au générique.



samedi 25 octobre 2025

L'OREILLE ABSOLUE d'Agnès Desarthe

 L'OREILLE ABSOLUE
Agnès Desarthe


Ce livre commence par une scène formidable se déroulant lors d'un conseil municipal d'une commune rurale.  Le maire annonce le problème majeur du moment, à savoir qu'on ne sait plus où les mettre.

Mais qui donc ? Eh bien, les morts, car le cimetière est plein et pas extensible. Et puis il y a tous ceux qui n'ont pas renouvelé leur concession et qui "sont logés gratis".

Alors, le tant de trouver une solution, le maire décrète : "il faudrait que les gens arrêtent de mourir."

Ensuite, le roman prend une tournure à laquelle je ne m'attendais pas, sans un véritable développement de cette problématique, si ce n'est que l'hiver n'arrive pas, que la saison semble bloquer et que personne ne meurt.

Ce préambule permet ensuite à l'autrice de dresser de nombreux portraits de personnes qui ont un seul point commun, celui de faire partie de l'Harmonie du village. Et là, reconnaissons qu'elle maîtrise bien le sujet musical (les codes, les termes), ce qui justifie parfaitement le titre du roman. L'on verra qui parmi les personnages a ce don de l'oreille absolue.

Par certains aspects, le récit m'a fait penser un peu au film "La fanfare" qui met aussi en valeur la musique pratiquée par des non professionnels.

Les portraits sont admirablement dressés avec une écriture à la hauteur.

C'est un livre qu'il ne faut pas lire trop vite, raison pour laquelle je l'ai relu une seconde fois. Ne vous attendez pas à une histoire à rebondissements ou autres, c'est plutôt comme une partition où chacun vient faire sa partie, où il y a un refrain, des développements.

C'est aussi le retour au village d'une petite fille que personne ne voyait et qui trouvait son plaisir dans la musique, confectionnant avec les moyens du bord (ferraille et autre) des instruments.

Musicalement vôtre.

J-C Togrège
25/10/2025

PS Lors de l'émission La Grande Librairie du 29 octobre, j'ai appris que Agnès Desarthe jouait de la flûte traversières. 






mercredi 15 octobre 2025

LIVRE /// LA LETTRE ECARLATE de Nathaniel Hawthorne : l'un des premiers romans américains

 LA LETTRE ECARLATE
NATHANIEL HAWTHORNE


Ce livre figurait depuis un moment sur ma PAL (pile à lire).

J'avais déjà tenté à deux reprises de le lire mais bloquai rapidement au bout de 5 à 7 pages.  Contournant le problème, la 3ème fois, je décidai de passer la longue introduction intitulée "Le bureau des Douanes" pour aller directement au texte. 

Et ça changea tout, puisque j'ai pu aller jusqu'au bout et que j'ai fortement apprécié tant le style que l'histoire.

Il s'agit de l'un des tout premiers romans américains paru en 1850.




La lettre écarlate, c'est ce A cousu sur le vêtement de Hester Pryne pour la désigner comme une femme adultère devant vivre au ban de la cité. Nous nous trouvons dans une communauté puritaine d'une colonie située au Massachusetts. Les Puritains étaient des protestants "intégristes" qui voulaient construire une société très stricte sur le plan religieux, en somme des gens austères et plutôt fermés.

Hester Pryne, dont le mari a été déclaré disparu, a donc eu une liaison avec un homme dont elle ne veut pas révéler l'identité, et de qui elle a eu une fille.

Elle va faire de ce A qui la désigne comme impure quelque chose d'autre, recouvrant artistiquement cette lettre de fils d'or, car elle est très habile couturière. Son A va changer de sens, car malgré cette mise à l'écart, elle va aider son prochain. Alors A comme altruisme, comme ange, aidante  ? A chacun d'y associer ce qui correspond le mieux à cette héroïne.

J'ai apprécié le style de cet auteur avec ses longues phrases et cette façon ancienne d'écrire. Certains trouveront peut-être cela ampoulé, pour ma part, je considère que c'est littéraire.

J'ai aimé aussi cette figure féminine forte dans un roman à la fois historique et pamphlétaire à l'égard de l'hypocrisie morale de son époque.

En conclusion, un beau roman que je vous recommande.

Une fois celui-ci terminé, je suis revenu à la longue introduction où l'auteur parle de l'ennui que fut le sien quand il travaillait dans un bureau de douane. Un ennui que j'ai ressenti aussi, même si certains passages sont intéressants.

Extrait "J'incline à penser que l'instant où un homme se fait couper la tête* est rarement le plus agréable de sa vie. Mais, et cela vaut pour la plupart de nos malheurs, même un événement aussi grave porte avec lui son remède et sa consolation, pour peu que la victime veuille bien tirer le meilleur parti, et non le pire, de l'accident qui lui arrive".

Bonne lecture !

J-C Togrège
15/10/2025

* Par "couper la tête", il faut entendre "perdre son poste de travail"


mercredi 24 septembre 2025

ABECEDAIRE DE BOULT-SUR-SUIPPE de J-C Togrège

 ABECEDAIRE DE BOULT-SUR-SUIPPE
Années 1940-1950

J-C TOGREGE




Ce n'est pas un livre d'historien ou de sociologue, ce que je ne suis pas, mais un recueil de témoignages des Anciens et Anciennes de Boult-sur-Suippe, village situé dans la Marne.

L'objectif a été d'écouter et de respecter la parole de chacune et chacun, et de la retranscrire au plus juste, avec ses mots, comme un témoin dans une course de relais que je passe aux générations plus jeunes.

La plupart des personnes contactées ont accepté de me recevoir, intéressées par mon projet. A chaque fois, ce furent de belles rencontres parfois suivies d'autres ou d'appels téléphoniques complémentaires. Avec leur accord, j'ai inséré des extraits de leur interview, donc du langage parlé, pour gagner en authenticité. Une anecdote en dit parfois davantage qu'un long discours.


Vous n'y trouverez pas de jugement, d'analyse, voire de comparaison positive ou négative avec notre époque. Ce n'était pas mon propos.

J'y ai intégré quelques décisions municipales  issues des registres des délibérations consultés aux archives départementales de Châlons-en-Champagne lorsqu'elles pouvaient être complémentaires aux sujets abordés.

La forme d'un abécédaire fut retenue pour en rendre la lecture plus vivante, plus légère. Certains sujets sont plus développés que d'autres, ceci étant lié aux souvenirs de mes interlocuteurs.

Au départ, je voulais couvrir trois décennies : 1940,1950 et 1960. Constatant un changement radical du mode de vie dans les années 1960 lié principalement au développement des moyens de déplacement et à la télévision, je me suis concentré sur la période précédente, tout en me réservant la possibilité d'un tome 2 sur les décennies 1960 et 1970.

Tout déplacer pour le 1er mai
Dessin de Jean-Jacques Dumont

Jean-Jacques Dumont m'a fait l'amitié d'illustrer avec talent un grand nombre de mes textes, trouvant à chaque fois la bonne approche.

Au final, ce travail m'a appris beaucoup sur le village de Boult-sur-Suippe où je demeure depuis plus de 30 ans et auquel je suis fort attaché.

Ce livre est le premier d'un tryptique consacré à cette commune.




Bonne lecture

J-C Togrège
24/09/2025

PS : livre vendu au prix de 10 euros que vous pouvez vous procurer en vous adressant à : jctogrege@gmail.com


lundi 8 septembre 2025

LIVRE /// AGATHA CHRISTIE

 AGATHA CHRISTIE


Pendant l'été, Agatha Christie a su répondre à mon envie de lecture divertissante alliant des personnages bien campés à des histoires à suspens.

Mon épouse disposant nombre de romans de l'autrice, j'étais allé consulter internet pour avoir une idée de ceux qui étaient considérés comme les plus réussis. Eliminant ceux que je connaissais déjà ("Les 10 petits nègres", "Mort sur le Nil" et "Cinq petits cochons"), je me suis fait une petite liste que voici, et suis parti dans l'univers d'Agatha Christie.


LE MEURTRE DE ROGER ACKROYD (1926) : 

Cela commença par un suicide lié  à un chantage suivi d'un assassinat au couteau de l'industriel Roger Ackroyd. Ce dernier venait de recevoir une lettre qui disparaitra de la scène du crime.

Hercule Poirot, alors en vacances dans la bourgade où se déroule le récit, sera appelé à la rescousse, ce qui le sortira de l'ennui qu'il ressent à cultiver son jardin.

La structure narrative est particulièrement bien réussie et l'humour y a sa place. 


MEURTRE EN MESOPOTAMIE (1936) :

Une jeune infirmière est engagée pour veiller sur Mme Leidner dont son mari craint pour sa santé mentale. Elle aurait des hallucinations, des crises d'inquiétude.

L'histoire se déroule sur un chantier de fouilles archéologiques en Irak, domaine que connaissait l'autrice par son mari qui était archéologue.

Encore une enquête menée par Hercule Poirot, attachant malgré sa suffisance.



LA PLUME EMPOISONNEE (1942) :

Une histoire de lettres anonymes suivie d'un suicide dans un petit village anglais où un frère convalescent et une sœur sont venus se reposer. 

Cette fois-ci, l'enquête sera menée par Miss Marple, autre personnage clef de l'œuvre d'Agatha Christie.

Un récit doublé d'une étude sociologique.



A.B.C CONTRE POIROT (1936) :

Alors qu'Hercule Poirot est en retraite, il va devoir reprendre de l'activité car un tueur en série le défie. En effet, par courrier, il lui annonce ses crimes à venir.

Nous nous trouvons ici dans l'analyse psychologique d'un tueur en série que Poirot n'arrive pas à cerner !




Agatha Christie est une autrice dont les romans vieillissent bien et dont les intrigues demeurent excellement ficelées.

Bonne lecture.

J-C Togrège
08/09/2025

samedi 16 août 2025

LIVRE /// SUN DANCER de Claire Barré et Ernie LaPointe : Sagesse et visions d'un Natif américain

 SUN DANCER

Sagesse et visions d'un Natif américain
de Claire Barré et Ernie LaPointe



Les livres d'histoire sont écrits par les vainqueurs, c'est bien connu ! Evidemment, ils réécrivent les choses à leur avantage passant sous silence certaines exactions commises.

Ainsi en est-il de la construction des Etats-Unis qui s'est faite sur le génocide des peuples qui vivaient en Amérique avant l'arrivée des Européens.

Ce fait rend d'autant plus intéressant un livre écrit par l'arrière-petit-fils de Sitting Bull, figure emblématique  de la résistance contre les colons.

Sitting Bull était un chef de la tribu des Lakotas (Sioux), notamment connu pour sa victoire contre le Général Custer en juin 1876.



Nous les nommons les Indiens ou les Amérindiens,  termes qui ne conviennent pas à Ernie LaPointe et auxquels il préfère celui de "Natif américain".

A travers l'histoire de sa vie, Ernie LaPointe parle d'abord de l'extermination par millions des Natifs : femmes, enfants, vieillards, hommes. Tout fut fait pour massacrer les différents peuples autochtones (Apache, Iroquois, Cheyennes, Sioux, etc)  et leur voler leur terre. Quant à ceux qui survécurent, ils furent parqués dans des réserves. 

Le terme de génocide est celui qui convient totalement à ce qui fut présenté comme la "conquête de l'Ouest". Rappelons-nous nombre de Western mettant en scène de gentils colons contre de méchants et cruels indiens, à cent lieux de la réalité. Heureusement d'autres réalisateurs rétablirent ensuite la vérité.

Mais dans ce livre, il y a bien d'autres thèmes abordés, dont celui de sa participation à la guerre du Vietnam  et au stress post traumatique dont souffrit Ernie LaPointe à son retour.

Ce qui lui permit de se reconstruire, ce fut le retour à ses racines et à sa culture. Et là, nous avons une grand partie consacrée à la spiritualité des Lakotas. Nous sommes loin de la vision matérialiste du monde occidental. Il y est question de communion avec la Terre- mère-terre, de pratiques ancestrales, de communication avec les esprits. 

S'inquiétant de l'avenir du monde, il espère néanmoins "que les habitants de cette planète pourront s'éveiller et revenir aux vraies valeurs, redevenir les gardiens de cette Terre".

Un livre multi-facettes passionnant !

Bonnes lectures !

J-C Togrège
16/08/2025







vendredi 15 août 2025

PAS BESOIN D'ALLER TRES LOIN - 4 - Le Familistère de Guise

PAS BESOIN D'ALLER TRES LOIN - 4 -
LE FAMILISTERE DE GUISE


Voici une autre destination située dans le département de l'Aisne pour découvrir le Familistère de Guise, une utopie réalisée qui dura un siècle, jusqu'en 1968 à la faillite de l'usine.

La visite nous plonge dans l'histoire sociale et philosophique de notre pays : les socialistes utopiques dont Charles Fourier inventeur du phalanstère, les conditions de vie des ouvriers au XIXème siècle, la question de l'hygiène domestique, les cités ouvrières, etc.




Buste de Godin

Et bien sûr la concrétisation de tout cela avec le Familistère fondé par Jean-Baptiste André Godin à partir de 1860.

Quoi que l'on dise, il est des personnages qui sont hors norme et novateurs. Godin créa ce Familistère pour y faire vivre de façon décente les ouvriers qu'il employait dans son usine.

Il mit en place un lieu de vie en communauté avec des espaces communs (pouponnière, crèche économat, buanderie-piscine, école, bibliothèque, le parc d'agrément…) et des appartements privés. Reconnaissons que ce n'était pas fait pour qui aime vivre loin du regard des autres. Et il y avait de nombreuses règles à respecter !


C'était un homme d'une grande capacité de travail, qui lisait beaucoup. Il s'intéressa aussi à la phrénologie, la sculpture et le spiritisme.



Pour qui aime les visites guidées, ce qui est notre cas, c'est parfait car nous avons pu avoir :

Une visite guidée d'une heure sur l'histoire de cette expérience du Familistère.

4 autres visites express d'une trentaine de minutes avec les thèmes suivants :

- Qui est Godin ?
- Godin et la publicité.
- L'aile gauche (habituellement non visitable car en restauration).
- Les caves du Familistère (visitable selon la saison).


 



Outre ces visites guidées, nous pûmes parcourir l'ensemble du site et déjeuner dans le très joli parc. Eh oui, à chaque fois, les arbres m'attirent !





Sur le plan "musical", nous appréciâmes le kiosque à musique dans le parc et le théâtre ; lieux où il devait être agréable de faire des concerts.



Au théâtre, il y eut une projection d'un film avec la vision de l'éducation et des loisirs par Godin confrontée à celle de Fourier et Jean-Jacques Rousseau.







Dans le courant de l'après-midi, avant la visite des caves du Familistère, nous avons fait un crochet jusqu'au château de Guise avec un parcours comportant de nombreuses marches et des galeries. Selon l'endroit de la visite, ce fut une alternance de grande chaleur et de fraîcheur bien agréable.



Arrivés à 10h et repartis à 18h


Bonnes vacances !

J-C Togrège
15/08/2025

vendredi 8 août 2025

PAS BESOIN D'ALLER TRES LOIN - 3 - : La cité internationale de la langue française

PAS BESOIN D'ALLER TRES LOIN - 3 -
La Cité Internationale de la langue française
 à Villers-Cotterêts (Aisne)


Après un mois de juillet très studieux à travailler sur mon manuscrit (relecture, corrections, modifications, échanges avec les relectrices, etc.), il était temps de remettre en application ma rubrique "Pas besoin d'aller très loin".

Ce fut le cas avec la visite de la Cité internationale de la langue française qui se trouve dans le château de Villers-Cotterêts (département de l'Aisne).

Quel beau lieu pour rendre hommage à la belle langue qu'est le français !

Nous y sommes restés 5 heures, ce qui est en soi un indicateur sur l'intérêt que nous y avons pris.



Bien sûr, il y a des livres, beaucoup de livres (comment pourrait-il en être autrement ?) mais aussi des vidéos (extraits de films, de sketches), des planches explicatives, des chansons.

Et puis, il y aussi tout un aspect ludique avec des jeux à faire seul ou à plusieurs, que ce soit la composition d'un texte à partir d'un poème existant, des dictées, des mots cachés, deviner un titre de roman, etc.

Nous avons eu le droit à un conseil lecture d'une bibliothécaire virtuelle en fonction des réponses à des questions portant sur la littérature.  A mon épouse, il fut conseillé "Voyage d'une parisienne à L'Hassa" de Alexandra David-Néél (1927) et à moi "3 femmes puissantes" de Marie N'Diay (2009). Nous tenterons ces lectures.





Parmi toutes les citations affichées, j'en ai retenu une de Victor Hugo :

"Une langue ne se fixe pas.
L'esprit humain est toujours en marche,
ou, si l'on veut, en mouvement
Et les langues avec lui."

Bien sûr, cela n'a rien à voir avec l'invasion exaspérante de l'anglais tant à l'écrit qu'à l'oral ! 





 


Nous visitâmes aussi une très jolie chapelle où l'on peut y voir une plaque de marbre rouge relative à l'ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 que signa François 1er.

Cette ordonnance donna au français le caractère de langue officielle pour les documents légaux en remplacement du latin.

 




Cerise sur le gâteau, dans le parc il y avait une exposition de photos d'arbres avec des titres très poétiques.


Un très bel endroit instructif et ludique pour tous les amoureux de la langue française !

Bonnes vacances.

J-C Togrège
08/08/2025

samedi 26 juillet 2025

LIVRE /// LES RENAISSANCES de Agnès Martin-Lugand

 LES RENAISSANCES
AGNES MARTIN- LUGAND

Après une plongée dans les romans très noirs de Karine Giebel, où souvent ses personnages finissent mal, j'avais envie d'une lecture d'un autre type. 

Ce fut d'abord vers mon livre de chevet que je me suis tourné, à savoir "Les Contemplations" de Victor Hugo. C'est dans ce recueil que se trouve l'un de ses poèmes les plus connus et touchants. 

"Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. (...)"

Ce recueil divisé en 6 parties est d'une richesse incroyable. C'était un génie ce Hugo !


Puis, comme c'est l'été, ce fut l'envie d'un livre avec un dénouement positif. Pour cela, le dernier roman de Agnès Martin-Lugand m'a semblé adapté. Pour en avoir déjà lu quelques uns, c'est souvent une histoire de reconstruction. En cela le titre "Les Renaissances" convient très bien.

Alors me direz-vous, c'est du Feel Good. Certes, mais quand c'est de qualité (bien écrit, des personnages bien ancrés, un récit auquel on s'attache), ce serait dommage de s'en passer. Et puis, ça nous fait du bien, c'est d'ailleurs le principe de ce genre ! 

De toute façon, j'aime la diversité dans la lecture.

Bien sûr, il va y avoir la rencontre entre deux personnages très différents et tous deux "cabossés" : Rebecca romancière et Lino restaurateur de vieux meubles.


Outre cette confrontation bien menée, il y a d'autres sujets abordés dans ce roman qui en font sa singularité. 

Rebecca est une romancière qui a eu du succès et qui n'arrive plus à écrire, ce qui provoque en elle un mal-être, à moins que ce ne soit sa vie qui ne lui convienne plus créant ce mal être l'empêchant d'écrire. Toujours est-il qu'elle est en panne d'inspiration et en souffre !

Ce qui est très original aussi, c'est tout ce qui tourne autour de la création d'un roman et la réflexion sur le fait de s'attacher à des personnages fictifs. En effet, dans sa renaissance en tant qu'autrice, Rebecca va mettre en mots l'histoire que Lino lui raconte. A qui s'attache t-elle réellement ? A cet homme qui lui fait le récit de sa vie ou au personnage qu'elle crée dans son roman ? La fiction et la réalité se mêlent dans son esprit.

L'on y retrouve aussi les thèmes de la résilience et de l'amour sous ses différentes formes.

En somme un beau moment avec une lecture qui apporte du bien-être, tout à fait adapté en période estivale.

Bonnes lectures plurielles !

J-C Togrège
26/07/2025


jeudi 17 juillet 2025

PLAISIR DU MATIN de J-C Togrège : le plaisir de composer un bouquet au jardin

 PLAISIR DU MATIN

Le plaisir d'aller au jardin au matin pour y cueillir de jolies fleurs.
Merci Jardin !



Plaisir simple du matin
Flânerie au jardin
Saluer les fleurs jolies
Leur grâce accomplie.

En prélever des écloses
Dans leur apothéose
Pour un bouquet coloré
Qui éclairera, embellira
enchantera notre journée.

Le temps pourra être ingrat
Notre maison rayonnera.

Texte extrait du recueil "Les bourgeons renaîtront"







lundi 14 juillet 2025

CINE /// AMELIE ET LA METAPHYSIQUE DES TUBES : UNE MERVEILLE !

 AMELIE ET LA METAPHYSIQUE DES TUBES
de Maylys Vallada et Liane-Chi Han



Il allait de soi que j'irai voir ce film d'animation qui est une adaptation d'un des romans que je préfère d'Amélie Nothomb paru en 2000 : "Métaphysique des tubes" (roman autobiographique).

Il s'agit d'une histoire racontée à hauteur d'enfant avec une grande importance accordée au regard. Ah les yeux verts de la petite Amélie découvrant le monde !

Amélie est une petite fille belge née au Japon où son père est diplomate, tandis que sa mère est pianiste. Nous allons suivre ses trois premières années de vie.

Il est rare qu'un film sache sublimer autant un roman tout en respectant l'esprit. L'usage de la voix off faisant entendre les mots du livre y participe, ainsi que la très belle musique de la compositrice et pianiste Mari Fukuhura, au son de laquelle j'écris cette chronique.


Alors qu'il s'agit d'un film français, j'ai d'abord cru que c'était une production japonaise dans le courant du génial Hayao Miyazaki. Les images sont vraiment magnifiques, très douces.

Il y a de la poésie, des moments oniriques, d'autres très réalistes sur le quotidien de la vie, d'autres qui sont drôles. Je comprends qu'Amélie Nothomb ait déclaré avoir pleuré lorsqu'elle a vu ce film, tant l'émotion est forte parfois, notamment dans les rapports de l'enfant avec sa "nounou" Nishio-san.

Le mot qui résume tout cela, c'est que ce film est une MERVEILLE !

A mon retour, je me suis précipité sur ma bibliothèque pour en sortir le roman que j'ai commencé à relire. 



Cinéphilement vôtre

J-C Togrége

samedi 5 juillet 2025

LIVRE /// Karine Giebel : des livres noirs au suspens haletant

KARINE GIEBEL : des livres noirs au suspens haletant !


Je venais de lire des romans d'auteurs confirmés que j'admire et étais resté sur ma faim. Ce n'est pas que c'était mal, mais par rapport à leurs livres précédents, c'était moyen. Pas la peine de les citer, c'est juste pour vous indiquer mon état d'esprit  expliquant que je cherchais une histoire forte et dépaysante dans une bibliothèque.

En feuilletant "CHAMBRES NOIRES", j'ai vu que c'était un recueil de nouvelles, genre littéraire qui m'a toujours plu. 

C'est ainsi que j'ai découvert Karine Giebel et ai été séduit par ses histoires qui portent le nom de films aimés de l'autrice : Le vieux fusil, Un monde parfait, L'armée des ombres et Au revoir les enfants.

Parmi les personnages principaux, je citerai Martin qui se fait kidnapper et enfermer dans un réduit pour le punir d'une faute du passé, Yvonne pensionnaire d'un EPHAD pendant le confinement, Axel et sa famille dont les vacances virent au drame, Mathilde forcenée du travail pour nourrir sa famille et qui ne s'en sort pas. Des thèmes bien différents pour des nouvelles qui captivent.


J'ai voulu poursuivre cette belle expérience de lecture avec d'autres romans de cette autrice dont "ET CHAQUE FOIS, MOURIR UN PEU" suivi du tome 2 "TRAUMA(S)", soit un total d'environ 1200 pages que je n'ai pas vu passer. 

Je me rappelle avoir fini le 1er tome vers 1h30 du matin tant j'étais captivé par l'histoire de Grégory, infirmier faisant de l'humanitaire sous l'égide du CICR (Comité International de la Croix Rouge française). C'est plus fort que lui, il faut qu'il aille soigner son prochain partout où les hommes massacrent leurs semblables.

Alors il alterne sa vie en famille et ses missions dans différents pays tels que la Tchétchénie, le Rwanda, le Congo pour n'en citer que quelques uns.

Autant le dire, rien ne nous est épargné sur les horreurs commises ! Et pour autant, Grégory ne désespère pas de l'espèce humaine. Il n'y a pas que des salauds mais aussi tant d'hommes, de femmes, d'enfants à soigner, sauver. Le plus dur c'est quand il faut sélectionner ceux qui ont une chance de survie importante par rapport à d'autres et que le temps presse. 



Forcément, à force d'enchainer des missions de ce type, cela laisse des traumatismes profonds. Et tout bascule quand ses proches sont touchés et qu'il vit alors des drames personnels s'ajoutant aux visages de tous ceux qu'il n'a pas pu sauver pendant ses missions.

En commençant le 2ème tome, je me suis demandé comment l'autrice allait se renouveler, il aurait été vain de refaire la même chose que pour le premier. Et là, changement radical dans l'histoire qui devient plus accès sur la vie de Grégory. Et de nouveau, c'est passionnant et inattendu.






Je n'allais pas m'arrêter en si bon chemin, et ai continué avec : "JUSTE UNE OMBRE".

Cloé Beauchamp est une femme ambitieuse, assez hautaine, une battante qui a réussi et s'apprête à obtenir un poste de haute lignée dans son entreprise.

Mais voilà qu'une "ombre" se met à la suivre, à la harceler, voilà que des objets disparaissent et réapparaissent dans son appartement.

Elle perd pied progressivement d'autant que personne ne la croit, elle ne peut fournir aucune preuve.

Est-elle paranoïaque, glisse t-elle dans la folie  ou a t-elle affaire à un pervers particulièrement retors ? 

Un thriller psychologique d'une grande efficacité !

La force de l'autrice, outre son sens du récit, c'est la consistance de ses personnages auxquels l'on s'attache. Comme je l'ai écrit dans une autre chronique, voilà des êtres de papier pour qui l'on vibre ; ils deviennent comme de vraies personnes ! 

Le monde qu'elle dépeint est souvent noir, très noir, en somme le contraire d'un "Feel Good".

Et surtout, ces livres sont d'un suspens incroyable. Ils nous tiennent tellement en haleine qu'il était difficile de les lâcher.

Bonnes lectures estivales !

J-C Togrège
05/07/2025



samedi 28 juin 2025

ALBUMS JEUNESSE : Les enfants et l'Environnement

 LES ENFANTS ET L'ENVIRONNEMENT


Lire aux enfants des histoires sur l'environnement, c'est faire le pari sur l'avenir et espérer qu'une fois adultes, ils traiteront mieux la planète que nous le faisons. 


Commençons par les petits en maternelle avec LE GRAND MENAGE DE PETIT CRABE dont le texte et les illustrations sont de Paula Bowles.


Petit Crabe est heureux de partager sa plage enchanteresse avec ses amis mais quand ceux-ci se mettent à la couvrir de déchets cela ne va plus. Il saura hausser la voix et tous se mettront au grand ménage.

Le nettoyage et le respect de la nature, c'est l'affaire de tous !


Production des enfants - Petit Crabe en colère
en voyant tous les déchets  !




Autre très bon livre avec de jolies illustrations pour parler biodiversité : UN ENDROIT EXTRAORDINAIRE de Lucy Cousins.

Quatre amis, Libellule, Abeille, Scarabée et Coccinelle cherchent un endroit où ils pourront vivre.  Leur quête les mènera vers différents endroits mais à chaque fois, cela ne va pas : les fleurs sont piétinées, il y a pulvérisation d'insecticides, des déchets jonchent le sol, bref rien ne va et ils désespèrent

Cela jusqu'à leur rencontre avec Papillon qui leur fera découvrir le jardin d'un jardinier qui aime les insectes, où ils pourront vivre.




Un jardin extraordinaire imaginé par des enfants de maternelle



Poursuivons avec des élèves en classe élémentaire, et d'abord des CP qui ont adoré " FORET DES FRERES" de Yukiko Noritake. 

Deux frères héritent chacun d'une forêt qu'ils vont gérer de façon diamétralement opposée. L'un va "s' y faire sa petite place" en respectant la nature tandis que l'autre "va faire de la place", construire, encore construire et abattre tous les arbres.

De grandes pages où alternent l'évolution du lieu par chacun des deux frères, ce qui permet une réflexion sur ce que l'on veut faire de notre planète.



Il n'y a qu'une Terre !


Quant aux plus grands (CM1); ils prirent plaisir à écouter l'histoire du berger Elzéard Bouffier qui fit revivre sa région, en Haute Provence, en plantant des arbres entre 1913 et 1947. 

Loin du fracas du monde, il œuvra pour la nature.

L'HOMME QUI PLANTAIT DES ARBRES est une nouvelle écrite par Jean Giono en 1953.

Bien que présenté comme très réaliste, le berger est un personnage de fiction.


Comme l'homme qui plantait des arbres, comment embellir la planète ? Eh bien, les enfants ont de bien bonnes idées. En voici quelques unes : planter des fleurs, planter des livres, nettoyer la mer, trier les déchets, utiliser moins d'énergie de la terre etc.

Les enfants furent également sensibles à LA LEGENDE DU COLIBRI : Alors qu'un incendie menaçait la forêt, ce petit oiseau allait de la rivière jusqu'au feu sur lequel il jetait une goutte d'eau. Alors que les autres animaux se moquaient de son action, il leur répondit " moi au moins, je fais ma part".

Et si nous faisions tous notre part ?



Je tiens à préciser que je me suis contenté de lire ces livres aux enfants (en tant que lecteur de "Lire et faire lire") et que le travail réalisé ensuite le fut sous la conduite des enseignantes.

Bonne lecture !

J-C Togrège
28/06/2025