samedi 11 mars 2017

LIVRE BD /// A CAUSE DE LA VIE - VERONIQUE OVALDE ET JOANN SFAR

 
A CAUSE DE LA VIE
VERONIQUE OVALDE ET JOANN SFAR


Belle rencontre que celle d'une romancière, Véronique Ovaldé ("Et mon cœur transparent",  "Ce que je sais de Vera Candida") et d'un auteur de BD, Joann Sfar ("Le chat du rabbin") pour un livre qui permet à leurs deux imaginaires de se rencontrer et de se mêler pour une histoire charmante et pleine de fraicheur entre deux enfants au début de l'adolescence.

Comment appeler cette œuvre qui réunit deux formes d'expression : les dessins et un texte ? 

Ce n'est pas qu'un roman, ce n'est pas qu'une BD, les deux univers sont à égale importance et en totale symbiose. Alors, inclassable ce conte ?

D'ailleurs, quand je suis allé acheter ce livre en librairie, je ne l'ai pas tout de suite trouvé.
J'ai d'abord regardé parmi les nouveaux romans, il n'y était pas. Je m'apprêtais à me rendre au rayon BD et puis j'ai demandé à la libraire qui m'a répondu : "Comme on ne savait pas où le mettre, nous l'avons placé à l'entrée"

C'est une histoire qui se passe entre deux jeunes voisins en 1984 : d'un côté Nathalie qui préfère à son prénom celui de "Sucre de Pastèque" et qui attend un chevalier servant la sortant de sa monotonie, dont le patronyme serait "Méfaireplusplaisir" et de l'autre Eugène, 11 ans, souvent plongé dans le mutisme pour cacher son bégaiement. Tous les deux sont à part et n'ont guère d'amis. Entre eux, un jeu subtil va se mettre en place avec des défis lancés par la jeune fille comme dans un roman courtois du Moyen Âge. Eugéne, en amoureux prêt à tout, parviendra t-il à conquérir le cœur de sa "belle" en réussissant toutes les épreuves ?

Je suis tombé sous le double charme du texte (la petite musique de l'auteur) et des dessins (sans oublier la coloriste Brigitte Findakly) , qui sont aux services d'une belle histoire faite de défis dans cette époque bien restituée des années 80 : les posters accrochés aux murs, le magnéto cassettes ...

Les personnages sont touchants, attachants et rendus d'autant plus présents qu'ils sont dessinés avec le talent de Joann Sfar.

Les deux arts se complètent, se répondent.
 
En somme un double plaisir pour le lecteur !

Extraits :

" Nous ne pouvons pas parler d'Eugène dans son ancienne école ou de Nathalie à l'école Marguerite-Letoc. Ce serait aller contre leurs volontés. L'école est pour tous les deux un lieu de douleurs qu'ils classent dès qu'ils rentrent chez eux dans la corbeille sans fond des choses à oublier."

"Nathalie se demande pourquoi les adultes ne consultent jamais les enfants à propos de rien. Les enfants, pense t-elle, sont des petites personnes extrêmement intuitives, des personnes qui ont encore une relation sauvage au monde. Il faudrait faire plus souvent confiance aux enfants, se dit Nathalie, et on se tromperait moins fréquemment.


JC Togrège
11/03/2017








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