mercredi 1 mars 2017

LIVRE /// A L'OMBRE DES JEUNES FILLES EN FLEURS DE PROUST

A L'OMBRE DES JEUNES FILLES EN FLEURS
MARCEL PROUST
 
GONCOURT 1919
 

Depuis novembre 2016 que je me suis "remis" à Proust, je viens d'en achever le deuxième roman qui obtint le Goncourt en 1919.

Certes, je lis d'autres livres en même temps, ce qui explique ma lenteur, mais en partie seulement. Et c'est très bien ainsi !

Ce sont des romans qui ne peuvent se lire que lentement en harmonie avec le rythme sinueux et étiré de la narration. Il faut prendre son temps, parfois revenir en arrière et même laisser vagabonder son esprit.

C'est le contraire de nombre de romans contemporains où tout doit être percutant, vif, rapide, où il faut tenir son lecteur sans arrêt en haleine, où il faut toujours qu'il se passe quelque chose, souvent en utilisant des phrases courtes et en bannissant les descriptions. 

Chez Proust, un roman ne se dévore pas au sens où on l'entend de nos jours pour décrire un livre qu'on ne peut pas lâcher et qu'il faut finir au plus vite... quitte à l'oublier parfois aussi rapidement. Loin de moi l'idée de dénigrer les auteurs actuels, j'aime aussi être pris par une intrigue et tourner les pages avec frénésie. C'est cela, varier les plaisirs !

C'est simplement pour dire qu'il faut s'armer de patience, se faire à ses longues phrases et parenthèses, ses digressions, aimer l'analyse des sentiments, des sensations. Chez lui, les personnages ont tous une "épaisseur", l'on apprend à les connaître lentement, l'on voit leur évolution au fil des tomes. Et puis, son humour est subtil et c'est plaisir de le débusquer au détour d'une phrase.

Je ne vous ai pas raconté l'histoire car ce serait gâcher le plaisir de ceux qui viennent juste de commencer le premier roman "Du côté de chez Swann", car l'on n'y retrouve les mêmes personnages. Je dirai simplement qu'il apparaît dans celui-ci le baron de Charlus et Albertine.

Et puis il y est parlé beaucoup de jeunes filles qui font rêver Marcel, le narrateur, devenu adolescent.

Extraits :

" Si j'avais été moins décidé à me mettre définitivement au travail, j'aurais peut-être fait un effort pour commencer tout de suite. Mais puisque ma résolution était formelle et qu'avant vingt-quatre heures, dans les cadres vides de la journée du lendemain où tout se plaçait si bien parce que je n'y étais pas encore, mes bonnes dispositions se réaliseraient aisément, il valait mieux ne pas choisir un soir où j'étais mal disposé pour un début auquel les jours suivants, hélas ! ne devaient pas se montrer plus propices. Mais j'étais raisonnable. De la part de qui avait attendu des années, il eût été puéril de ne pas supporter un retard de trois jours (...)"

N'est-ce pas une jolie façon de parler de la procrastination ?

Bonne lecture

JC Togrège
01/03/2017

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