LES LACS DU CONNEMARA
Paroles :Michel Sardou et Pierre Delanoë
Musique : Jacques Revaux
A quoi cela tient-il que certaines chansons traversent les décennies et soient connues de toutes les générations?
Quelle alchimie bizarre prévaut à un tel succès continu ?
La rencontre d'une mélodie et d'un texte devenus inséparables suffit-elle à expliquer ceci ?
Pourquoi une chanson plus qu'une autre rentre -t-elle dans le cœur et/ou la tête des gens ? Je ne parle pas ici des rengaines obsédantes dont on n'arrive pas se débarrasser, c'est autre chose !
Qu'on l'aime ou non, c'est le cas de ce titre de 1981 de Sardou qui est aussi bien chanté par les enfants (les Kids United en ont fait une reprise en 2017, ce qui assure une relance de renommée chez les plus jeunes) que par les anciens dans les maisons de retraite.
Certes, l'on n'est pas ici dans le registre provocateur du chanteur mais dans celui qui se veut largement plus consensuel.
En connait-on pour autant les paroles ?
Il m'en revient spontanément quelques bribes ""Terres brûlées au vent", quelques phrases aussi "Maureen a plongé nue dans un lac", "Maureen a dit oui", "La folie ça se danse !" et bien sûr "Là bas au Connemara"... mais guère plus.
Jusqu'à récemment, je n'avais pas compris qu'il y était parlé d'un mariage. C'est dire l'importance de la sonorité des mots qui l'emporte sur le sens même, la musique et l'orchestration y contribuant largement.
Reconnaissons que ce titre a eu le mérite de nous faire connaître une région d'Irlande, ce qui est amusant quand on songe que l'idée première était de parler d'Ecosse.
Michel Sardou a raconté l'origine des "Lacs du Connemara". Pierre Delanoë et Jacques Revaux s'étaient rendus chez le chanteur pour écrire de nouvelles chansons. Le synthé de Revaux avait mal supporté le voyage et quand il en a joué, le son émis leur fit penser à la cornemuse. Cela donna l'idée d'une composition sur l'Ecosse.
Mais voilà, ils ne trouvèrent pas de documents touristiques sur l'Ecosse mais sur l'Irlande. Qu'à cela ne tienne, la cornemuse est un instrument qui se pratique dans les deux pays. Et comme Connemara ça sonnait bien, la chanson pouvait naître.
Ce qui est amusant en lisant le texte, c'est qu'on peut penser que l'idée de l'Ecosse resta tout de même sous-jacente en eux, avec ce qui peut ressembler dans les paroles à une évocation du monstre du Loch Ness qui, comme nous le savons tous, joue à cache à cache dans un lac écossais et non irlandais...
" On y croit encore aux montres des lacs qu'on voit nager certains soirs d'été et replonger pour l'éternité"
Alors qu'aucun des trois n'avait jamais mis les pieds dans cette région, trente ans plus tard, Michel Sardou reçut de l'ambassadeur d'Irlande, les "Clefs du Connemara" pour le remercier de la notoriété que la chanson fit rejaillir sur le Connemara.
Musicalement vôtre
JC Togrège
09/05/2018
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