dimanche 6 mai 2018

LIVRE /// DES NOEUDS D'ACIER DE SANDRINE COLLETTE




DES NOEUDS D’ACIER

DE SANDRINE COLLETTE



Suite à ma lecture de "Six fourmis blanches", je publie ma chronique écrite en 2014 consacrée au  premier roman de Sandrine Collette.
 

Les amateurs de thriller et de polar seront séduits par ce roman qui devient captivant passé les 50 premières pages. Le récit décolle alors complètement et nous plongeons dans l’horreur !

L ’on se croyait dans du déjà lu, une histoire classique d’un homme sortant de prison, voulant se venger de son frère et retrouver sa petite amie. Jusque là rien de très original si ce n’est que ce Théo va tomber dans un piège et devenir l’esclave, au sens strict du terme, de deux vieux  cinglés dans un lieu isolé, en pleine montagne. 

Il sera enchainé dans une cave, traité comme un chien (d’ailleurs ses geôliers l’appellent le « chien ») et devra s’acquitter de toutes les sales besognes inimaginables. Rien ne lui sera épargné : les coups, les tortures psychologiques, le rabaissement au rang d’animal, les longues heures de travail.

 
 
Extrait : « Nul besoin d'un miroir : mes doigts suffisent à me renvoyer une image terrifiante. Je ne suis plus qu'un reste d'humanité. Une entité qui ne pense qu'à manger, boire et dormir, à éviter les coups, et à se relever le lendemain. Les vieux avaient raison. Je ne vaux pas beaucoup plus qu'un chien. Je ne suis même pas affectueux. Je suis de la race de ces bêtes galeuses qu'on attache au bout d'une chaîne et que personne ne veut plus caresser. Ce que je suis devenu c'est aux vieux que je le dois. Toute ma souffrance et toute ma déchéance, ce sont eux qui les ont faites. J'espère de toutes mes forces qu'il existe quelque chose au delà qui pourra me venger. Au nom de la haine qui me sera restée jusqu'au bout, même sans force, et sans volonté. Un peu de justice. »

 Alors qu’au départ le personnage est plutôt antipathique, on rentre en empathie avec lui de par toutes les souffrances qui lui sont infligées. L’on espère qu’il parviendra à échapper à ce cauchemar car il conserve en lui l’espoir infime de pouvoir s’évader.

 C’est un livre sur la déchéance, la séquestration, la déshumanisation.

 En terme de filiation de récit, cela lorgne un peu du côté de « Misery » de Stephen King.

Le style est percutant et convient parfaitement à la montée de l’angoisse. Et puis la narration renforce ce sentiment car écrit comme un journal et présenté comme un fait divers réel.

 Extrait « Parfois j'ai encore du mal à croire qu'il y a des hommes assez fous pour en arriver là ; et pourtant j'en ai vu défiler, des détraqués, en vingt ans d'expérience. Tous m'ont prouvé, les uns après les autres, que les histoires vraies dépassent l'imagination dans ce que l'homme peut avoir de déséquilibré et de dangereux. »

Tout semble si réaliste et crédible qu’une fois le livre terminé, je me suis jeté sur internet pour en avoir le cœur net. Je ne vous dirai pas le résultat de cette recherche... Alors vrai fait divers ou pas ?


Ce livre, qui est un premier roman, a obtenu le « grand prix de littérature policière 2013 » et « le prix des lecteurs 2014 »


 Je vous souhaite de belles lectures.
 


JC Togrègeµ05/10/2014
 
 

 






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