mardi 10 juillet 2018

LIVRES /// NUL NE GUERIT DE SON ENFANCE

FRAPPE-TOI LE COEUR
AMELIE NOTHOMB

"Ah ! frappe-toi le coeur, c'est là qu'est le génie.
C'est là qu'est la pitié, la souffrance et l'amour "


Alfred de Musset


Le mois de juillet, cela sonne pour moi comme le retour des concerts classiques (avec le festival des Flâneries musicales rémoises) et la lecture du roman Amélie Nothomb de l'année précédente.

Pourquoi celui de l'année précédente ? Car c'est souvent l'époque où il sort en version bon marché à France Loisirs et que son format s'insère bien dans ma pochette du "flâneur musical".

Quant au lien entre la lecture et le festival, il s'explique par le fait qu'il faut arriver selon les lieux entre 1h à 2h avant le concert pour être bien placé. Comment mieux utiliser ce temps d'attente qu'en lisant ?






Le sujet de ce conte c'est la jalousie maternelle. Une très belle jeune femme qui vit par l'admiration que les autres lui vouent découvre avec horreur que son bébé est magnifique et qu'il accapare l'attention de tous. Elle en devient jalouse et n'accorde aucun amour à cet enfant qui en souffre.
Comment concevoir que sa mère ne l'aime pas, d'autant qu'elle n'a pas le même comportement avec son frère et sa sœur ?

Comme l'a chanté Jean Ferrat "Nul ne guérit de son enfance"....

https://www.youtube.com/watch?v=bTYApkseLAQ

L'on retrouve avec plaisir le style fluide, épuré et élégant de la Dame au chapeau dans un récit très original.

Extrait :

" A 11 ans, Diane sentit son univers s'effondrer. Jusqu'alors, si elle avait pu tenir, c'est parce qu'elle croyait sa mère inconsciente de sa souffrance. Et là, elle découvrait que dans la version maternelle, c'était elle la coupable de l'absence de tendresse qui lui était adressée. L'accusation de jalousie relevait du comique, comparée à celle-là. Comment allait-elle continuer à vivre, étouffée qu'elle était par le sentiment d'une injustice démentielle?"

Hasard de lecture, il me fut conseillé "Muette" d'Eric Pesson qui traite également de cette absence d'amour destructrice. Il s'agit d'une étude psychologique remarquable d'une ado en désarroi qui fugue pour fuir sa famille. C'est brillamment écrit et terriblement triste. Ce qui me ramène encore à la chanson incontournable de Jean Ferrat !


Ces deux lectures se complètent, se répondent sous deux formes différentes mais avec ce même sujet du désamour familial. Et alors, l'on se dit que c'est une chance extraordinaire d'avoir vécu son enfance au sein d'un foyer aimant.



Extrait :

"Faire confiance, Muette ne peut pas, ne sait pas. Les apparences trompent tellement. La main tendue dissimule souvent une serre. Muette boutonne ses gilets jusqu'au col, elle se claquemure dès qu'on l'aborde, flaire le piège. Dans le doute, elle préfère se détourner qu'être capturée."

 Bonnes et belles lectures estivales



JC Togrège
10/07/2018

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