ETE 93
CARLA SIMON PIPO
En cette disette cinématographique estivale pour qui n'est pas amateur de "super héros" ou de "comédies franchouillardes", il n'est pas facile de trouver un film à se mettre sous la dent, d'autant qu'à Reims notre choix s'est considérablement réduit depuis la fermeture d'un cinéma.
Et puis, à de rares séances, j'ai vu qu'il était programmé le premier film de Carla Simon Pipo, réalisatrice espagnole : Eté 93.
A travers ce récit autobiographique, il y est question d'une petite fille de 6 ans, Frida, qui vient de perdre ses parents et qui se trouve hébergée par son oncle et sa tante. Alors que citadine, elle va découvrir le monde de la campagne qui lui est inconnu en compagnie de sa cousine Anna âgée de 4 ans, tout en vivant la douleur d'être orpheline.
Aucun pathos ou sentimentalisme dans ce film qui a pris le partie de filmer tout à hauteur des yeux de l'enfant. Il y a une succession de scènes de la vie quotidienne de cette petite fille qui essaie de décrypter les conversations des adultes. L'on comprendra que ses parents sont morts du sida même si le mot n'est jamais prononcé. La peur de la contamination est présente autour d'elle.
Derrière une apparence froide, Frida souffre car elle a perdu ses parents et ne comprend pas ce qui s'est passé. Il ne lui a pas été expliqué la maladie de sa mère. Elle se trouvait chez ses grands-parents dans les derniers moments de celle-ci. Elle sait que sa mère avait mal partout et qu'elle était fatiguée.
Elle écoute les propos des adultes pour essayer de comprendre mais comme ils sont souvent masqués, sa détresse ne fait que s'accentuer. Cela la conduit à faire des bêtises qui pourraient être fort dommageables pour sa petite cousine qui la suit partout, ravie d'avoir un compagnon de jeux.
L'on est plus proche du "cinéma vérité" ou d'un style documentaire que d'une histoire romancée pour émouvoir Margot. Parfois les deux enfants sont si criants de vérité qu'on a l'impression qu'elles ont oublié la caméra, tant les jeux auxquels elles s'adonnent semblent naturels.
En somme, un premier film intéressant qui vient à point pour nous qui venions de revoir "le vieil homme et l'enfant", autre regard d'enfant blessé à une autre époque.
Cinéphilement vôtre
JC Togrège
22/07/2017
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