MEMOIRES DE PORC-EPIC
D’ALAIN MABANCKOU
Venant de rentrer d’un concert
fort festif de « La Mine de Rien », avec encore des mélodies plein la tête et du
rythme dans le corps, il n’est pas possible de dormir de suite ; alors autant poursuivre la soirée en vous parlant
d’une de mes lectures récentes
« Mémoires de porc-épic » d’Alain Mabanckou.
Un porc-épic, qui est en fait le
double animal de Kibandi, fait le récit de sa vie à un grand baobab. Autant le préciser
en préambule, il est de la famille des « doubles nuisibles ». Il va
alors expliquer comment pendant quarante ans, il a obéi à son maître en tuant
ses ennemis à l’aide de ses grands piquants.
Et puis, il faut que je vous
dise aussi, nous sommes loin de la logique cartésienne de l’Occident où tout
doit s ‘expliquer. Nous nous trouvons en Afrique !
Il nous surprend, nous dépayse, nous tient en
haleine avec des histoires de possession, de rituel, de magie, nous emmène dans
un monde inconnu où les morts peuvent désigner leur assassin pour qui sait les
écouter.
Et puis le porc-épic se livre à
des réflexions sur la nature humaine,
sur ceux qu’il nomme « les cousins germains des singes »
C’est terriblement rafraichissant
d’autant que le récit est également émaillé de proverbes tels que
ceux-ci :
« Le tambour est fait de la peau du faon qui s’est éloigné de
sa mère »
« Si tu veux que Dieu se marre, raconte-lui tes projets. »
Alain Mabanckou s’approprie des
contes oraux africains pour nous les restituer sous forme de fable
philosophique, ce qui donne un charme fou à ce livre qui fut récompensé du prix
Renaudot en 2006.
Bonne et belle lecture
JC Togrège
03/05/2014
03/05/2014
PS du 04/09/2017 : article de 2014 que je publie de nouveau après avoir lu "Verre cassé" du même auteur.
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