mardi 9 octobre 2018

LIVRE /// MONSIEUR ORIGAMI - JEAN-MARC CECI : "A quoi sert-il d'avoir si être nous manque"

MONSIEUR ORIGAMI
JEAN-MARC CECI
 

" A quoi sert-il d'avoir si être nous manque"


Alors que lire est généralement une activité solitaire, j'ai la conviction que les livres nous rapprochent du monde. Grâce à eux, nous écoutons avec plus d'ouverture, d'empathie celui qui est différent de nous.

Aurais-je prêté attention à cet article paru dans la presse locale "Mille grues en papier pour le japon" si je n'avais pas lu "Monsieur Origami" ? Peut-être pas et surement pas avec la même attention.

Il y est mentionné que des enfants d'une école de Laon vont confectionner milles grues en papier et les envoyer au Japon.

Par ce livre j'ai appris cette légende japonaise selon laquelle celui qui confectionne mille grues en papier voie son vœu exaucé. C'est ce que tenta une jeune victime des retombées de la bombe d'Hiroshima qui ne put en réaliser que 644 avant de mourir. Depuis elle a sa statue à Hiroshima comme symbole de paix.



Ce n'est pas le thème du livre mais la légende y est mentionnée car le personnage principal, Maître Kurogiku,  pratique l'art de l'origami (pliage du papier) à partir du washi" , "papier de la paix et de l'harmonie" qu'il fabrique à partir de branches du  kozo (un mûrier). Un dialogue fait de nombreux silences va s'instaurer avec un jeune homme nommé Casparo préoccupé par la fabrication d'une horloge complexe.

Ce livre a un style très épuré duquel il se dégage un charme, une poésie et une réflexion sur le temps et le sens de la vie.

Extrait :

- Vous avez vraiment tout quitté pour une femme ?
Maître Kurogiku se tait. Regarde Casparo. Parle :
- Posez-vous cette seule question : quitter quoi ?
- Eh bien, tout ce que vous aviez.
- A quoi sert-il d'avoir si être nous manque


J'ai lu deux fois ce petit livre de 150 pages et d'une manière très différente. Ce fut d'abord d'une traite avec l'envie d'en savoir plus sur ce Maître Kurogiku, sa passion de l'origami et sa pratique de la méditation. Ma deuxième lecture fut lente et par intermittence. Les phrases simples de l'auteur nous mènent à la réflexion bien plus qu'un long traité de philosophie.

L'on peut y voir aussi un conte oriental empli de sagesse.

Bonne et belle lecture

JC Togrège
10/10/2018


PS : Merci à Lucie !






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