vendredi 9 juin 2017

CINE //// DJANGO - ETIENNE COMAR - Un film profond et musical

DJANGO
D' ETIENNE COMAR
 
avec Reda Kateb, Cécile de France, Beata Palya


Ce film ne retrace pas la vie de Django Reinhardt, mais nous présente le musicien en pleine tourmente en 1943. Alors qu'il triomphe à Paris et ne vit que pour sa musique, considérant que cette guerre n'est pas la sienne, il se voit "proposer" une série de concerts en Allemagne.
Ne voulant pas jouer pour les nazis, il n'a d'autre solution que de fuir pour essayer de rejoindre la Suisse. Il comprend alors qu'il ne peut pas occulter le contexte politique de son époque.

A travers cet épisode de la vie du génial guitariste, le réalisateur  nous rappelle les persécutions dont furent victimes les Tsiganes, le IIIème Reich les considérant comme des "sous-hommes" et accablant leur musique du terme de "dégénérée".

N'oublions pas que 600 000 Tsiganes moururent pendant la seconde guerre mondiale et que bien d'autres furent internés.

Outre cet intérêt historique majeur, il y a bien sûr la musique de Django Reinhard tout au long du récit qui nous envoûte et nous emmène dans ce swing manouche qui le caractérise. Les scènes musicales sont très bien filmées et les gros plans sur les mains très réussies. A noter que c'est Christophe Lartilleux, qui  a fait la doublure "main", ce qui crédibilise d'autant plus le film sur le plan musical. La caméra filme les mains de quelqu'un qui sait jouer et non quelqu'un qui fait semblant, la différence est énorme.

J'ai été touché par l'émotion qui se dégage du "requiem pour mes frères tziganes" que composa Django Reinhardt et qui fut joué une seule fois à la libération. La partition ayant été égarée, il n'en subsiste que quelques fragments. C'est Warren Ellis qui a complété ce morceau avec l'aide de David Reinhardt (petit-fils de Django)

Et puis, il y a Reda Kateb qui est excellent dans le rôle. Sobre et élégant, il apporte une présence très forte à ce personnage attachant qui nous est présenté avec ses paradoxes. J'avais déjà été séduit par cet acteur (notamment dans "Hippocrate") mais ce film le révèle à sa mesure.  Cela ne fait pas oublier pour autant la prestation des autres acteurs, donc celle de Cécile de France en agent double énigmatique.

Un film profond et musical !

Musicalement vôtre

JC Togrège
09/06/2017



 
 

2 commentaires:

  1. J'ai aussi vu et apprécié ce film sur cette tranche de vie de Django Reinhardt que je méconnaissais. Reda Kateb a pris des cours de guitare. Aussi je trouve très difficile de distinguer si c'est lui qui simule ou s'il s'agit des mains de sa doublure Christophe Lartilleux. Malgré les apparences je pense qu'aucun des deux ne joue véritablement car je crois que le nom de l'interprète apparaît au générique de fin. Quelqu'un peut-il confirmer ? Didier

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  2. Christophe Lartilleux est intervenu uniquement comme doublure "mains". Ce n'est pas lui qu'on entend jouer de la guitare, la musique de la BOF étant du "Rosenberg Trio".

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