mercredi 13 décembre 2017

LIVRE /// SORTIRAI-JE INDEMNE DE PROUST ?

SORTIRAI-JE INDEMNE DE PROUST ?


Contrairement à ce que j'avais pensé, l'année 2017 ne me suffira pas pour la lecture des 7 romans qui composent "A la recherche du temps perdu" de Marcel Proust.

Novembre et décembre m'ont permis de m'immerger dans les 5ème et 6ème romans qui sont deux aspects de l'histoire d'amour du narrateur pour Albertine : "La Prisonnière" et "Albertine disparue"

Dans le premier, Marcel Proust se livre à un décorticage scrupuleux du sentiment de jalousie, le mal que peut se faire le narrateur à imaginer des infidélités, des préférences d'Albertine, et du mal qu'il cause aussi à celle-ci, d'où ce titre de "Prisonnière. Quant à l'autre pendant de l'histoire, il s'agit de la perte de cet amour possessif et du temps nécessaire à son effacement.

Et bien sûr, il y est encore question du temps, de la mémoire, de l'oubli, de la mort, enfin de tous les grands thèmes de Proust.

Mais, mon interrogation est d'un tout autre ordre !

Après un tel chef d'œuvre d'écriture, de réflexions, d'analyses, que vais-je pouvoir lire ?
Ne vais-je pas trouver que tout autre style est fade, qu'il y manque de la profondeur ?
Une fois les sommets côtoyés, comment reprendre une vie de lecteur normal ?

En somme sortirai-je indemne de Proust ?

Il me semble qu'il y a des auteurs hors norme qui changent le lecteur en lui ouvrant des horizons inattendus, qui le rendent plus exigeants. Leur fréquentation nous fait nous sentir plus intelligents, ils nous aident à mieux comprendre le monde.

Certes j'exagère, je le sais bien !

La littérature est riche, multiple et nul doute que je continuerai à vibrer, à m'enthousiasmer et que mon appétit de lecture demeurera insatiable. Et puis, si besoin, les poètes m'aideront dans cette transition.

Vous l'avez compris, l'œuvre de Proust restera comme l'un de mes événements marquants de 2017.

Extrait :

"On dit quelquefois qu'il peut subsister quelque chose d'un être après sa mort, si cet être était un artiste et mit un peu de soi dans son œuvre. C'est peut-être de la même manière qu'une sorte de bouture prélevée sur un être, et greffée au cœur d'un autre, continue à y poursuivre sa vie même quand l'être d'où elle avait été détachée a péri."

Bonnes et belles lectures !

JC Togrège
13/12/2017





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire