jeudi 14 novembre 2024

LIVRE /// NE TIREZ PAS SUR L'OISEAU MOQUEUR de Harpee Lee

 NE TIREZ PAS SUR L’OISEAU MOQUEUR
DE HARPEE LEE


Découvrir un livre auquel l’on n’avait pas songé et dont on ignorait même l’existence et qui nous parvient dans les mains parce qu’un lecteur ami a pensé qu’il pourrait vous plaire, voici un cadeau inestimable.

C’est le cas pour « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » unique roman d’Harper Lee (auteur américain) publié en 1960 au moment de la lutte anti-ségrégationniste.

« Il se leva et marcha jusqu’au bout de la véranda. Après avoir examiné la glycine, il revint nonchalamment vers moi.
- D’abord, Scout, un petit truc pour que tout se passe le mieux entre les autres, quels qu’ils soient, et toi : tu ne comprendras jamais aucune personne tant que tu n’envisageras pas la situation de son point de vue...
- Pardon ?
- ...tant que tu ne te glisseras pas dans sa peau et que tu n’essaieras pas de mettre à sa place
. »

Atticus Finch, qui tient ce discours à sa fille Scout, est un avocat veuf et humaniste. Il élève seul ses deux enfants dans les années 1930, époque de la Grande Dépression, à Alabama. Sa seule l’aide, c’est celle d’Alpirnia, sa vieille cuisinière noire.

La petite fille, à travers le récit de trois années , nous amène dans le monde savoureux de l’enfance qui s’interroge sur le monde qui l’entoure sans être encore empreint des préjugés, a-priori, idées toutes faites des adultes.

Scout, c’est une petite fille qu’on pouvait qualifier autrefois de garçon manqué, qui traine vêtue d’une salopette avec son frère ainé et se pose des tas des questions.

J’ai toujours pensé qu’un très bon roman pouvait nous dépeindre plus fidèlement une époque qu’un livre d’histoire, et c’est le cas avec celui-ci. Voilà ce qu’était le racisme ordinaire et bien-pensant aux Etats-Unis dans les années 30 à l’égard de la communauté noire. Les braves gens pouvaient s’offusquer de ce qui se passait en Europe avec la montée de l’extrême droite et l’antisémitisme tout en considérant comme des sous-hommes les Noirs qui vivaient à côté d’eux.

Comme le montrera le récit du procès d’un jeune homme noir accusé à tort d’avoir violé une femme blanche, même la pire racaille blanche pouvait être soutenue en dépit des faits.

Si ce livre nous touche encore aujourd’hui, c’est qu’il est universel car le racisme continue à pourrir les rapports entre les peuples avec ce même principe imbécile qui fait que certains considèrent leur communauté supérieure aux autres.

S’il nous touche, c’est aussi par le regard porté par l’enfant sur le monde des adultes. C’est comme une bonne bouffé de fraîcheur !

Quant au récit, il est touchant (jamais larmoyant), parfois drôle, initiatique et instructif.

Et puis, le pouvoir du titre « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » ? C’est cela aussi la force de la littérature. N’a t’on pas envie de savoir ce qui se cache derrière ?

Selon le proverbe américain, tuer l’oiseau moqueur, cet oiseau qui n’a d’autre vocation que de chanter, est un péché. N’est-ce pas comme retirer la grâce en ce monde ? A vous d’en juger ? Je ne souhaite pas déflorer davantage le récit.

Vous souhaitant de belles lectures,
Bien courtoisement

JC Georget
21/09/2014
(chronique republiée le 14/11/2024)






samedi 9 novembre 2024

LIVRE /// MON MARI de Maud Ventura : Messieurs, ne comparez jamais votre épouse à une clémentine

 MON MARI
MAUD VENTURA



Amélie Nothomb ayant déclaré que ce roman était "un délice irrésistible", un tel argument ne pouvait que me plonger dans sa lecture.

C'est l'œuvre d'une jeune romancière française qui oscille entre humour et thriller.

Au début, cela commence doucement, trop proprement, l'on se demande où l'on va.

C'est l'histoire d'une femme qui après 15 ans de mariage veut vivre avec son mari la passion des premières années. Elle a des enfants, certes, mais se concentre avant tout sur son histoire d'amour, scrutant toutes les réactions et actions de son conjoint.




Gare à lui s'il oublie un bisou du soir, un geste de tendresse, s'il utilise un mot inadéquat ou autre, car alors la Dame met en place un système gradué de punitions qu'elle lui inflige. 

Plus la faute lui semble importante et plus la punition le sera.

Voilà qu'un jour, lors d'un portrait chinois avec des amis, son mari choisit la clémentine pour représenter son épouse. Et là, cela ne va plus du tout, car ce fruit ne lui convient absolument pas. Pourquoi ce choix qu'elle juge fade ? C'est indigne de leur passion !

Le roman est décliné en 7 chapitres qui correspondent aux 7 jours de la semaine, c'est le tableau de bord de l'épouse.

L'on passe du rire au suspens, car plus on avance dans la semaine, et plus la tension monte. Jusqu'où ira-t-elle ? Bien sûr, je n'en dirai pas plus, mais sachez que la fin est très originale et inattendue.

Messieurs, un conseil, ne comparez jamais, au grand jamais, votre épouse à une clémentine, il vous en coûterait trop…

Un premier roman original et réussi qui fait passer un bon moment.

Bonne lecture

J-C Togrège
09/11/2024

vendredi 25 octobre 2024

LIVRES : PARLONS DE PATERNITE

LA PATERNITE

Cette chronique-ci sera consacrée au thème de la paternité à travers trois ouvrages, deux romans et une bande dessinée, sans oublier une référence à une chanson française.



Commençons par "le roman de Jim".

N'ayant malheureusement pas pu voir le film au cinéma (et pourtant cela me tentait bien), j'en ai lu le roman de Pierric Bailly.

Grand bien m'en a fait : ce roman est attachant, poignant et émouvant !

Aymeric tombe amoureux d'une femme qui est enceinte d'un autre homme, mais comme le lui dit Florence : il n'y a pas de papa !

Ils se mettent en couple et élèvent ensemble l'enfant auquel Aymeric s'attache de plus en plus...

Puis au bout de 10 ans, le géniteur revient. Quelle place lui faire ?

Puis, et cela devient dramatique, Florence quitte la France laissant Aymeric sans aucune nouvelle de celui qu'il considérait comme son enfant. Il n'a aucun droit et ne sait pas comment garder le contact... 

Ce roman nous parle d'un sujet peu abordé celui de l'attachement hors des liens du sang et de la douleur qui survient de l'absence en cas de rupture.

Cette histoire m'a rappelé une très belle chanson de Serge Lama : "L'enfant d'un autre"

"C'est elle qui est partie mais c'est lui qui me manque
Ce tout petit garçon qui n'était pas de moi
Mais qui su lier mon âme saltimbanque
Avec sa tête dans mon cou  avec son rire dans sa gorge.
Ne plus l'avoir contre ma joue, ça me rend malheureux"

"Et l'absence est venue peser sur ma détresse"


Venons-en maintenant à "Sidérations" de Richard Powers.

Un livre brillant qui conte les relations père-fils avec une grande sensibilité, dans un très beau style.

Théo Byrne s'occupe seul de son fils Théo âgé de 9 ans depuis que son épouse est décédée.

La maladie dont souffre l'enfant n'est pas vraiment nommée mais l'on pense à l'autisme, à l'hyper sensibilité, ce qui rend son intégration difficile notamment à l'école.

Théo ne sait pas s'il agit bien, mais c'est l'amour qui lui dicte sa façon de faire, alors il raconte l'espace et les étoiles à l'enfant que cela passionne.

Comme dans son chef d'œuvre " L'arbre monde", il y est aussi question de la nature, des animaux, de l'écologie. 

Et enfin, Richard Powers sait aussi nous parler de science, d'intelligence artificielle sans que cela ne nous ennuie...


Terminons cette chronique avec l'adaptation en BD du roman post apocalyptique  de Cornac McCarthy "la route". 

Un père et un fils errent sur la route à travers un monde dévasté, se méfiant des autres, et toujours à la recherche de nourriture.

Le dessinateur français Marc Larcenet a su rester fidèle à l'œuvre et à l'ambiance angoissante dans des dessins réalistes soignés en noir et blanc.

Assez peu de mots entre le père et le fils mais un attachement viscéral. 

C'est sombre, très sombre mais fort beau.


Bonnes et belles lectures !

J-C Togrège
25/10/2024






mardi 22 octobre 2024

VOYAGE AU PAYS BASQUE - 1 - LA MAISON D'EDMOND ROSTAND

 VOYAGE AU PAYS BASQUE - 1 -




Après la croisière sur le Douro, nous continuons à nous chouchouter en 2024, année de notre quarantième anniversaire de mariage, avec un voyage au Pays basque.

Quelle jolie façon de vivre les prolongations estivales en allant dans le Sud Ouest en début d'automne avec des températures qui allèrent jusqu'à 28 degrés ! 

Et puis, à cette période de l'année cette région n'est plus saturée de touristes, ce qui est appréciable pour qui ne raffole pas de la foule. 

Certes, c'est une possibilité réservée pour grande partie à une population qui n'est plus salariée...



couleur appelée "rouge basque"

Autant vous le dire de suite, je ne connaissais pas grand chose de l'histoire du Pays basque, sachant tout de même qu'il se trouvait pour partie en France et pour l'autre en Espagne. 

Dès notre arrivée, notre guide nous expliqua que le Pays basque comportait 7 provinces, 3 en France et 4 en Espagne, et que c'est la révolution française qui avait fixé les frontières entre les deux nations.

La première chose que l'on remarqua en arrivant, ce fut le nombre de maisons blanches avec des volets rouges.




Ma chronique ne sera pas dans l'ordre chronologique puisque je vais aborder de suite la villa Arnaga située à Cambo-les-Bains que nous ne visitâmes qu'en milieu de séjour. 

Mais c'est un tel joyau que je ne peux pas attendre.

Cette maison fut celle du célèbre écrivain Edmond Rostand et de son épouse, la poétesse Rosemonde Gérard. Elle compte 40 pièces.




Cyrano de Bergerac


Edmond Rostand, natif de Marseille, découvrit le Pays basque sur le conseil de son médecin qui lui en avait recommandé le micro climat bénéfique pour les maladies respiratoires.  

L'écrivain s'y rendit pour soigner sa pleurésie, tomba amoureux du pays et y acheta une colline sur laquelle il y fit construire sa maison de style néo-basque de 1903 à 1906. C'est lui qui en conçut les plans ainsi que ceux du parc.




l'éternelle chanson, son poème le plus connu

Rosemonde Gérard n'aima pas l'endroit car elle s'y ennuyait, préférant la vie mondaine de la capitale. 

Lorsque le couple se sépara, elle rencontra un jeune compositeur du nom de Richepin qui mit en musique certains de ses textes.




Une décoration faite d'après la poésie de Victor Hugo.








Quant au parc, il est magnifique avec une partie "jardin à la française" et une autre "jardin à l'anglaise.



 


Un parc où il fait bon flâner

Un lieu de rêverie

Qui mène à la sérénité...





Un lieu d'une telle beauté qu'elle nous 

touche au plus profond de l'âme.













L'on y croise aussi les bustes représentant les écrivains qu'Edmond Rostand appréciait le plus : Victor Hugo, Miguel de Cervantès et Shakespeare.



A l'issue de cette visite, j'ai pris deux résolutions pour mon retour : lire l'Aiglon d'Edmond Rostand et acheter un recueil de poésie de Rosemonde Gérard.



Bien à vous

J-C Togrège
22/10/2024

vendredi 4 octobre 2024

PAS BESOIN D'ALLER TRES LOIN - 2 -

PAS BESOIN D'ALLER TRES LOIN - 2 -
JOINVILLE  (HAUTE-MARNE)


Poursuivons dans la rubrique des escapades d'une ou deux journées avec cette fois-ci la découverte de Joinville, ville de Haute-Marne d'un peu moins de 3000 habitants.

Nous avons commencé par pique-niquer dans un parc agréable où des tables sont mises à disposition.


Nous avons ensuite parcouru le quai des Peceaux, quartier pittoresque au bord de l'eau.



Puis nous nous sommes rendus au Château du Grand Jardin, qui est classé "Monument historique" et "Jardin remarquable".

Il s'agit d'un château Renaissance qui n'est pas meublé. 

C'était un lieu pour y faire des fêtes et non pour y séjourner longtemps.

De ses combles, nous avons une vue sur le parc.



Dans la chapelle du château se trouvent deux magnifiques cariatides en albâtre massif représentant l'une la Tempérance et l'autre la Justice.

                                                 
  

Et vint la visite du parc qui s'étend sur quatre hectares de promenade, et là ce fut magnifique, enchanteur et rassérénant au possible.



Quelle diversité pour nos yeux éblouis !

Une collection de buis, des ifs façonnés de formes différentes, de grands et beaux arbres, un parc renaissance, un parc romantique, des sentiers bucoliques, un labyrinthe de verdure...

Un lieu idéal pour se reposer, se détendre, voire méditer pour ceux qui pratiquent cet exercice.




Nous nous sommes promenés pendant deux heures sans être rassasiés de tant de beauté.

Un conseil si vous y allez : munissez vous d'un roman et installez-vous sur l'un des nombreux sièges qu'il y a un peu partout. Si nous en avions eu un, nous serions restés encore plus longtemps.












L'art y est aussi présent avec des œuvres
mêlant le métal et le bois qui s'intègrent 
harmonieusement dans le paysage







Pour terminer cette belle journée, nous avons visité l'église de la ville, qui est pleine de charme.

Quant à l'Auditoire (ancien tribunal), ce sera pour une autre fois car il était fermé.

 


Bonnes excusions !

J-C Togrège
04/10/2024




Ci-contre, il s'agit de Saint Charbel et non de Saint Chablis comme j'avais cru lire avant de mettre mes lunettes....


dimanche 22 septembre 2024

RUDOLPH, LE PETIT RENNE PAS COMME LES AUTRES DE J-C Togrège

 RUDOLPH, LE PETIT RENNE PAS COMME LES AUTRES



Sa différence au Petit Renne
C'est à son nez qu'il la devait.
Rouge vif éclatant, tel il était.
Pourquoi fallait-il que cela gêne ?

Tout seul, il allait le cœur gros
Pour fuir les moqueries continuelles.
Ses camarades en faisaient trop !
Où trouverait-il sa place naturelle ?

Son nez rouge, c'était sa particularité
Il faisait partie de sa personnalité.
Non, ce n'était pas  une infirmité
chacun, chacune est comme il est.

Texte de J-C Togrège
Illustration de Jean-Jacques Dumont



Une belle histoire de Noël pour les enfants qui permet d'aborder des thèmes comme le harcèlement, la différence et le fait que chacun a sa place dans notre monde.

Commande par correspondance à jctogrege@gmail.com (coût avec envoi postal : 12 euros)

Bonne lecture !

J-C Togrège

22/09/2024

jeudi 19 septembre 2024

PAS BESOIN D'ALLER TRES LOIN -1 -

 PAS BESOIN D'ALLER TRES LOIN - 1 - 
AISNE



Partir vers de nouveaux horizons, des régions ou pays inconnus, bien sûr que c'est agréable, enrichissant et dépaysant ! 

Mais l'on peut aussi faire de petites escales d'une ou deux journées à proximité de son domicile, et voir de beaux endroits comme nous l'avons fait au mois d'août.

Ce sera l'objet de cette série de chroniques "Pas besoin d'aller très loin" en commençant par une journée passée dans l'Aisne.


Commençons par les ruines du château fort de Fère-en-Tardenois. 

Il s'agit de belles ruines et non de quelques pierres disséminées ici ou là, ce qui nous permet d'avoir une bonne vision de ce que fut ce château.

Après les avoir parcourues, nous avons pu pique-niquer sur le site car il y a quelques tables sous des arbres.

C'est un bel endroit calme et peu fréquenté, avec de très belles vues.






Nous avons poursuivi en nous rendant à la Hottée du Diable qui se trouve à un peu plus de 10 kilomètres, direction Coincy. Cela s'appelle un "chaos de grès"

C'est un lieu avec de nombreuses roches qui font le bonheur des enfants. Ils prennent plaisir à y grimper, s'y cacher et marcher dans le sable.

Chacun peut y voir des formes selon son imagination.

L'on y trouve beaucoup de bruyères. Pour ne pas les piétiner  des sentiers ont été réalisés, car c'est un lieu où l'on peut également randonner.



Le nom du site vient d'une légende du Moyen-Age où un entrepreneur pactisa avec le Diable pour qu'il l'aide à finir la construction d'une abbaye pendant la nuit . En échange de son âme, le Diable y consentit mais le matin arriva trop vite et, en s'enfuyant, les bretelles de sa hotte cédèrent, les pierres de grès se répandirent...




Bien à vous.

J-C Togrège
19/09/2024