vendredi 26 avril 2024

ALAIN CHAMFORT : L'IMPERMANENCE - Un album très abouti -

 ALAIN CHAMFORT
L'IMPERMANENCE


Alain Chamfort vient de sortir un album très abouti avec des textes d'une grande qualité dus à la plume de René Dominique Burgaud. Quant à la musique, il en est le compositeur toujours aussi inspiré.

La pochette représente des fleurs, symbole de l'impermanence, concept qui vient du bouddhisme pour signifier que rien ne dure, que rien n'est permanent, éternel, que tout meurt.

Les thèmes abordés sont très divers, ceux d'un homme qui s'interroge sur le monde qui l'entoure. Une grande place est réservée à un ensemble de cordes, avec également quelques titres plus "pop".



Une fan
Nous avons eu la chance de participer à une rencontre limitée à une trentaine de personnes au siège du journal l'Union. Après un échange entre le journaliste et le chanteur, chacun a pu poser des questions à Alain Chamfort qui a répondu avec simplicité et humour. 

Ce fut un exercice avec lequel il se prêta de bonne grâce, ce qui correspond bien à la personne sympathique qu'il est.

Parmi les fans réunis, tous avaient des préférences parmi un répertoire éclectique de tant de décennies. Les premières années furent évoquées, l'incontournable "Manureva" mais aussi les albums plus récents avec des textes exigeants et d'une écriture particulièrement soignée.

Parmi les 11 titres de l'album,  j'apprécie tout particulièrement :

A l'aune", une ballade nostalgique avec piano 
" Après la vague reste l'écume
après le concert les costumes
après l'amour une amertume
dur d'être après ce que nous fûmes"

La Grâce 
"Aurai-je su toucher les gens
autant que ceux qui m'ont touché
trouver la part d'humanité
qu'on a tous indifféremment"

Il y aussi un titre pop positif "Tout s'arrange à la fin" écrit par son parolier précédent, Jacques Duval, et puis  "Whisky Glace" avec Sébastien Tellier.

Je vous recommande également son album précédent "Le désordre des choses", autre collaboration très réussie avec Pierre-Dominique Burgaud dans une ambiance plus "pop" que "l'Impermanence".



Voilà un artiste qui a su se renouveler, se relever lors des échecs pour mieux rebondir sans se trahir et sans se répéter.

Un artiste authentique d'une grande élégance.





Musicalement vôtre

J-C Togrège
26/04/2024

samedi 20 avril 2024

CINE /// ANATOMIE D'UNE CHUTE : une palme d'or 2023 bien méritée !

 ANATOMIE D'UNE CHUTE
DE JUSTINE TRIET

avec Sandra Hüller, Milo Machado-Craner,
 Swann Arlaud



Habituellement, mes chroniques se font quelques jours après avoir vu le film, afin de ne pas perdre le fil de mes impressions et du récit.

Pour "Anatomie d'une chute", cela doit bien faire un mois qu'il me reste en mémoire, ce qui en démontre sa force.

Un couple et son enfant vivent à la montagne loin de tout. Un jour, le père est retrouvé mort au pied du chalet. Est-il tombé malencontreusement, s'est-il suicidé ou bien a t-il été poussé ?

Une enquête commence et très vite son épouse est suspectée, d'autant que le couple était en crise. Un procès s'ensuivra.



L'enfant, malvoyant, est tiraillé entre ses sentiments pour ses deux parents. Non seulement il est triste car son père est mort, mais en plus il craint de perdre sa mère qui risque la prison. Et surtout quelle est la vérité ? Sa mère aurait-elle pu tuer son mari ? Dilemme affreux pour l'enfant ! Et pour la mère qui veut garder la confiance de son fils, comme c'est difficile...

Nous assistons au procès où la vie du couple sera décortiquée, faisant surgir l'intime au grand jour. D'un côté une écrivaine à succès et de l'autre un homme en peine d'inspiration qui n'arrive plus à écrire, un couple qui n'est plus sur la même longueur d'ondes, tout en continuant à s'aimer à leur façon.

Ce film est brillant et intelligent, la réalisation efficace et les acteurs de très haut niveau. Il fait aussi penser à la difficulté extrême d'être un juré d'assises. Comment savoir ce qui est vrai ou faux quand les preuves formelles manquent ?

Une palme d'or 2023 bien méritée pour un film qu'on n'oublie pas.

Cinéphilement vôtre

J-C Togrège

vendredi 5 avril 2024

CINE : BOLERO

 BOLERO 
de Anne Fontaine

avec Raphaël Personnaz, Donna Tillier,
 Jeanne Balibar, Emmanuelle Devos


Plus qu'un simple film biographique sur la vie du génial compositeur, c'est aussi l'histoire de la naissance du "Boléro" et surtout celle de la création musicale.

Maurice Ravel entend la musique dans sa tête mais a parfois du mal à la retranscrire, et puis il lui arrive de ne pas trouver l'inspiration comme pour ce ballet que lui a commandé la célèbre danseuse russe, Ida Rubinstein. Et c'est alors la page blanche avec aucune note qui ne vient dessus, ou alors rien qui ne le satisfasse. 

Mais l'air de rien, l'inspiration arrive par fragments d'idée, subrepticement. Et puis le doute jusqu'à la création du ballet en 1928 avec la musique du Boléro, œuvre devenue depuis universellement connue et jouée un peu partout.

Autant dire que j'ai trouvé remarquable toute cette partie sur le processus créatif.


La réalisatrice sait nous peindre un personnage introverti, exprimant peu ses sentiments, dont l'histoire d'amour principale est celle qu'il vit avec la musique. 

Deux femmes auront un rôle capital dans sa vie : Misia, sa muse jouée par Jeanne Balibar, et Marguerite Long, son amie pianiste interprété par Emmanuelle Devos.

Tout au long du film, nous avons le plaisir d'entendre la musique de Ravel : Pavane pour une infante défunte, la valse, le magnifique concerto pour piano en sol majeur, Alborata del gracioso, etc. Et puis, pour parachever le tout, nous avons droit à une superbe chorégraphie sur le Boléro.

Raphaël Personnaz excelle dans ce rôle où il est totalement crédible y compris dans les scènes d'interprétation, même si pour certaines ce sont les mains d'Alexandre Tharaud que nous voyons à l'écran.

Si le rythme très lent du film peut surprendre au début, l'on se laisse vite séduire par cette façon de faire, emporté par l'interprétation des acteurs, la reconstitution d'époque (certains  plans ont été tournés dans la maison de Ravel) et évidemment par la musique du compositeur.

Cinéphilement et musicalement

J-C Togrège
05/04/2024

dimanche 31 mars 2024

CHANGEMENT D'HEURE

 CHANGEMENT D'HEURE



Le changement d'heure peut s'avérer dangereux

Changement d'heure

Avancer ou reculer l'aiguille
Est-ce une heure qu'on nous dérobe
Ou une surnuméraire qui se faufile ?
Contrainte qu'il faut que l'on gobe !

L'aiguille doit avancer ou reculer !
Serait-il possible de refuser
Et du reste du pays se décaler ?
C'est imposé et non à discuter.

Avancer ou reculer l'aiguille
Même conséquence qui m'étrille
Celle d'un rendez-vous manqué
Mes rêves sur un autre horaire demeurés.

Texte de J-C Togrège
Illustration de Jean- Jacques Dumont

vendredi 15 mars 2024

LIVRE /// LA LANGUE DES CHOSES CACHEES de Cécile Coulon

LA LANGUE DES CHOSES CACHEES
CECILE COULON


Quel beau titre poétique et mystérieux ! 

Il donne envie de se plonger dans le nouveau roman de Cécile Coulon.

Dès le prologue, l'on constate comme l'écriture est belle, riche, maîtrisée, le vocabulaire choisi avec soin. C'est beau et fort en même temps, et l'on comprend que ce sera un conte et qu'il sera noir parce que les hommes maltraitent le monde.

L'époque n'est pas précisée, les personnages n'ont pas de nom (c'est Le Fils, L'homme aux épaules rouges, La Mère, La Femme aux yeux verts), le récit est à la lisière du fantastique dans un petit village reculé qui se nomme "Le fond du puits"


Le Fils est ce qu'on peut appeler un guérisseur et c'est la première fois qu'il va "officier" seul sans sa mère qui n'est plus en mesure de voyager. C'est donc particulier pour ce Fils qui se demande s'il va être à la hauteur, s'il va être accepté et savoir décrypter "la langue des choses cachées" pour soulager ceux qui l'ont appelé.

" Cent fois il avait accompagné sa mère quand elle était appelée - il n'y avait pas d'autre manière de le dire, elle était appelée -, quand les hommes ne savaient plus où demander de l'aide. Les hôpitaux étaient trop loin, les médecins absents, les vieux refusaient d'être soignés autrement que par des coupeurs de feu, des guérisseurs, des rebouteux. Les noms qu'on donnait à sa mère, elle s'en accommodait, et quand son fils lui demandait comment elle se définissait, elle répondait : " Nous voyons des choses cachées et il n'y pas de mot pour cela"

Le Fils saura t-il lire les choses cachées dans les silences qui recouvrent les secrets des Hommes ? De ces silences qui agissent sur l'esprit et le corps des gens ? Ces silences, ces secrets difficiles à vivre qui provoquent des maladies incompréhensibles ? 

Sa mère lui avait enjoint de ne ne s'occuper que de la personne pour qui il était appelée, en l'occurrence un enfant, mais il ne pourra pas et sera happé par une vieille histoire...

Un roman différent d'une grande force !

Bonne lecture

J-C Togrège
15/03/2024

jeudi 14 mars 2024

LIVRE /// MRS DALLOWAY de Virginia Woolf

MRS DALLOWAY
VIRGINIA WOOLF


Une émission littéraire vue il y a quelque temps m'avait fait mettre sur ma LAL (liste à lire) le nom de Virginia Woolf.

Présentée comme une autrice majeure, novatrice et féministe, je m'étais dit qu'il me fallait combler cette lacune.

L'ennui avec les livres mis sur un piédestal, c'est qu'ils font un peu "peur", ce qui est absurde en soi. Libre à chacun d'aimer ou non un livre et peu importe s'il a fait l'objet de louanges dithyrambique par ailleurs.

Toujours est-il que je l'ai abordé avec beaucoup d'attente, tant de lecteurs et lectrices le considérant comme un chef d'œuvre.

Alors ? Alors ?


"Mrs Dalloway" c'est d'abord une écriture qui nous apprend à ralentir notre lecture, étant le contraire des romans où l'action est telle que les pages défilent à toute allure. Cela pour deux raisons : d'abord il n'y a pas d'intrigue (certains pourraient penser qu'il ne s'y passe rien) et puis parce que c'est un style ciselé et riche avec de longues phrases se prêtant bien à la lecture à voix haute.

Paru en 1925, ce livre raconte une journée de Mrs Dalloway, femme d'une cinquantaine d'années de la haute société londonienne qui s'apprête à donner sa soirée mondaine. 

Elle va revoir Peter Walsh, rentré des Indes, qu'elle a aimé et qui est resté son ami, repenser à Sally son amie d'enfance.

Il s'agit d'une introspection, d'un dialogue intérieur mêlant le passé et le présent, de sensations, d'états d'âme.

Clarissa (c'est son prénom) a choisi le conformisme en épousant sans passion Richard Dalloway, qui a fait d'elle une femme établie, tout cela étant loin de ce qu'elle pouvait espérer quand elle était jeune. L'on peut dire qu'il y a Clarissa d'un côté (son être profond) et Mrs Dalloway (son être social établi).

Il s'y trouve un autre personnage très intéressant, Septimus, homme profondément marqué par la guerre et qui sombre dans la folie. Cela nous vaut des pages très particulières sur ses visions, sur ce qu'il ressent. Malgré le soutien de son épouse, il sombrera de plus en plus.

C'est indéniablement un livre très bien écrit avec des passages poétiques et qui n'est pas si facile que cela d'accès.

J'y ai vu un peu une analogie dans le style et "l'ambiance" avec Marcel Proust qui fut d'ailleurs son contemporain.

Bonne lecture.

J-C Togrège
14/03/2024

mercredi 6 mars 2024

Parez de poésie la vie

 
PAREZ DE POESIE LA VIE


Les mots claquent bruts, crus, durs
Si frontalement tout se crie
Sans finesse ni demi-mesure
Si brutalement tout se dit.

Moi, je préfère 
Ce qui se pressent
Se sous-entend
Se suggère.

C'est grossier, la foule s'esclaffe
A la bassesse, pas d'interdit
Le vulgaire signe des autographes
Sans retenue, l'on applaudit.

Moi, je préfère
Les mots d'orfèvre
Ce qui se nuance
Fait double sens.

Enfants de ce monde à venir
De beauté ne soyez jamais assouvis
Soyez subtils pour ne pas flétrir,
Parez de poésie la vie.

J-C Togrège
( extrait du recueil "Les bourgeons renaîtront")

vendredi 23 février 2024

LA GRENOUILLE QUI NE SAVAIT PAS QU'ELLE ETAIT CUITE de Olivier Clerc

LA GRENOUILLE QUI NE SAVAIT PAS QU'ELLE ETAIT CUITE
OLIVIER CLERC


Comme vous le savez, j'aime la lecture plurielle, nous permettant de passer de romans faciles à des œuvres plus complexes, d'auteurs connus à d'autres méconnus ou oubliés. L'éclectisme permet de ne pas s'enfermer dans un schéma de pensée, dans un confort fait d'habitudes.

En parcourant les allées d'une médiathèque, je suis tombé sur un ouvrage mis en avant par une bibliothécaire : La grenouille qui ne savait pas qu'elle était cuite… et autres leçons de vie d'Olivier Clerc.

C'est un livre composé d'allégories amenées à nous faire réfléchir.

L'auteur nous invite à rester conscients, en éveil, à penser par nous-mêmes à travers sept fables, ma préférée étant celle qui donne le titre au livre et dont voici le texte ci-dessous :

"Imaginez une marmite remplie d'eau froide dans laquelle nage tranquillement une grenouille. Le feu est allumé sous la marmite, l'eau chauffe doucement. Elle est bientôt tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue de nager.

La température commence à grimper. L'eau est chaude. C'est un peu plus que n'apprécie la grenouille, mais elle ne s'affole pas pour autant, surtout que la chaleur tend à la fatiguer et à l'engourdir.

L'eau est vraiment chaude, maintenant. La grenouille commence à trouver cela désagréable mais elle est aussi affaiblie, alors elle supporte, elle s'efforce de s'adapter et ne fait rien.

La température de l'eau va ainsi continuer de monter progressivement, sans changement brusque, jusqu'au moment où la grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir sans jamais s'être extraite de la marmite.

Plongée d'un coup dans une marmite à 50 degrés, la même grenouille donnerait immédiatement un coup de patte salutaire et se retrouverait dehors."

Dans l'analyse qui suit cette fable, l'auteur alerte sur toutes les transformations nocives qui peuvent se mettre en place au fur et à mesure et auxquelles nous ne prêtons pas attention, car se faisant petit à petit.

C'est vrai pour l'environnement bien sûr avec la situation que l'on connait aujourd'hui, mais aussi pour les relations amoureuses ou amicales, la perte de valeurs dans notre société, etc.

Pour appuyer son propos, Olivier Clerc imagine quelqu'un qui aurait vécu dans les années 80 et qui découvrirait le monde d'aujourd'hui sans la transition des décennies. Ne serait-il pas déboussolé, ceci dit sans parler des transformations technologiques, de tout ce qui nous pousse vers le bas. S'il ne fallait qu'un exemple, prenons celui des émissions de téléréalité où les limites de la vulgarité sont sans arrêt repoussées.

Sans vouloir faire dans le passéisme ou le déclinisme (non, tout n'était pas mieux avant !), force est tout de même de constater que le monde tourne sans doute moins rond. 

Différents thèmes sont abordés avec les autres fables : la patience, la persévérance, la construction de l'individu, les épreuves nécessaires, l'éveil de sa conscience, le fait de penser par soi-même, etc.

S'agit-il d'un livre de développement personnel, de philosophie ? Un peu des deux vraisemblablement.

Bonne lecture

J-C Togrège
23/02/2024

samedi 17 février 2024

MICHA : L' ART DE LA SIESTE

 MICHA : L'ART DE LA SIESTE



Sur sa couverture préférée

La sieste ? Qui peut mieux qu'un chat pour nous convaincre des bienfaits de la sieste ? 

Alors, je laisserai Micha nous en dire tout le bien qu'il en pense et en éprouve à partir de quelques photos qui prouveront son bien être.

Il suffit d'observer un chat pour voir comme il est heureux quand il dort… Et puis vous savez qu'un chat rêve mais de quoi ? Mystère.



Jolie musique

Comme tout chat qui se respecte, Micha aime les endroits moelleux, tels que les lits, les canapés, les fauteuils. Cela c'est pour l'hiver, l'été ce sera aussi dans le jardin. 

Le lieu change mais toujours importe le confort…

Certaines siestes commencent le matin de manière musicale en écoutant France musique.

L'on peut voir ses oreilles grandes ouvertes tournées vers la source de diffusion, avec une nette préférence pour les musiques douces, ce qui est le cas de la programmation du matin. Et puis comme vous le savez pas de slogan publicitaire criard sur cette radio, c'est idéal pour plonger dans un doux sommeil…



Chat contorsionniste


             Micha combine l'art de la contorsion avec celui de la sieste.

            Certaines de ses positions sont carrément improbables
            mais semblent bien lui convenir.

             Ce serait un vrai défi pour nous humains de faire de
            même, non ?

             N'aurait-il pas le don de se mettre en scène ? 



Certaines siestes sont de l'ordre de l'abandon total comme le prouve cette photo où il se trouve sur le dos.

Dans la nature, un animal ne dort pas ainsi car le ventre est l'endroit le plus vulnérable en cas d'attaque.

Il faut qu'il se sente totalement en sécurité pour adopter une telle attitude.


Micha et le télétravail


      Micha étant un félin bien ancré dans son époque,
      il a  parfaitement intégré le télétravail 
en y mêlant
      un peu de repos avant de se remettre au boulot...
      un peu plus tard.





Je cache mes yeux


Parfois, il met ses pattes devant les yeux, sans doute
gêné par la lumière qui perturbe son endormissement.




Haaaaa ! Cette chronique me fait bailler et me donne envie de me recoucher, tout comme Micha.

Pas vous ? 



Bonne sieste à tous et toutes !

J-C Togrège
17/02/2024


PS : Chronique validée par Micha

samedi 10 février 2024

Livre /// DES HISTOIRES QUI NOUS EMBARQUENT !

 DES HISTOIRES QUI NOUS EMBARQUENT !

Certains romanciers ont une imagination débordante et l'art de la décliner dans des récits que l'on n'arrive pas à lâcher. Allez encore un petit chapitre se dit-on en regardant l'horloge et puis encore un autre…  Leurs personnages sont si incarnés qu'on y pense encore après avoir posé le livre, se demandant la suite de l'histoire dans laquelle ils sont embarqués.

Pour illustrer ce type d'écrivains de littérature populaire de qualité, voici quelques unes des mes dernières lectures en ce domaine :

La poursuite du bonheur de Douglas Kennedy : C'est l'histoire mouvementée de Sarah qui aimera passionnément deux hommes dans sa vie : Jack Malone avec qui ce sera un coup de foudre réciproque et puis son frère. 

Rien ne sera facile pour Sarah : Abandonnée par Jack Malone sans explications, elle fera tout pour l'oublier. Et puis il y a son frère qu'elle doit sans arrêt soutenir car il sombre vite. Malgré cela, elle restera vaillante…

C'est aussi la description de la société américaine à l'époque du Maccarthisme dans les années 50 avec la chasse aux sorcières (la peur, l'obsession du rouge, du communisme). Un pavé de plus de 750 pages largement captivant.


Les charmes discrets de la vie conjugale de Douglas Kennedy : Ici, nous sommes dans les années 1970 avec Hannah qui s'ennuie avec son médecin de mari dans une vie morne dans un patelin perdu… 

Cela la pousse malgré elle à se rendre coupable d'un délit qui mettra 30 ans avant de bouleverser son existence.

A travers ce récit, c'est aussi une vision et une critique de l'Amérique.

Dans un autre style, beaucoup plus noir, j'ai beaucoup apprécié "La faille" de Franck Thilliez.

L'inspecteur Sharko nous mène dans une enquête éprouvante pour son équipe, pour lui et pour nous car tournant autour de questions importantes sur la mort et les mystères du cerveau. 

Où se trouve la frontière entre la mort et la vie ?
Jusqu'où la Science peut-elle aller sans piétiner l'éthique ? 



Pour nous convaincre qu'il n'est pas allé trop loin en racontant n'importe quoi, dans la postface, l'auteur nous donne des références internet sur les différents sujets qu'il a abordés. Et l'on se dit que l'horreur et les apprentis Frankenstein ne sont pas que dans les romans !


Je terminerai par un roman publié en 1942 qui n'a rien perdu de son intérêt : Cinq petits cochons d'Agatha Christie

Le fameux Hercule Poirot reprend une enquête qui a fait condamner une femme seize ans plus tôt, en raison de témoignages accablants. 

Un très bon livre de "La reine du crime" avec une énigme qui nous fait nous triturer les méninges, pris que nous sommes par le récit… Mais c'est qui le coupable ?



Bonne lecture !

J-C Togrège
10/02/2024

mercredi 7 février 2024

LE KAMISHIBAÏ : une autre façon de lire des histoires aux enfants

LE KAMISHIBAÏ
Une autre façon de lire des histoires


Comme je le dis souvent aux enfants, ce sont les Japonais qui ont inventé cette forme de lecture il y a bien longtemps, alors que la télévision n'existait pas.

Le principe c'est celui d'illustrations que l'on fait défiler dans un butaï, sorte de petit théâtre en bois, tandis que le lecteur lit le texte écrit au dos des différentes planches.

Et la magie commence !



C'est une forme qui plait beaucoup aux enfants, même aux tout petits de 18 mois à 3 ans, avec par exemple l'histoire de "Petit rond bleu et les sons" dont les textes et les illustrations sont d'Isabelle Courtois. 

C'est un récit qui permet l'intervention de petites percussions (guïro, tambour, xylophone, clochette, maracas et tambourin) pour illustrer des bruits du quotidien. 

Pour les enfants, il y a le plaisir des belles illustrations très colorées associé à celui de découvrir des instruments de musique.


En école maternelle, la séduction opère parfaitement avec "Bavouille l'escargot" : texte de Céline Lamour-Crocet et illustrations de Leslie Flèche. 

Bavouille se fait gronder à cause de la bave qu'il laisse derrière lui. Tricotine l'araignée lui reproche d'emmêler les fils de sa toile, Robapois la coccinelle se plaint que sa robe est tâchée, Travailleuse la fourmi rouspète car elle s'y englue les pattes. Alors Bavouille décide de partir



J'y ai ajouté une petite chanson avec des paroles adaptées sur une mélodie d'Anne Sylvestre  (L'escargot Léo), que les enfants ont repris avec moi en tapant dans les mains :

" L'escargot bavouille, bavouille, bavouille
L'escargot laisse des traces
L'escargot bavouille, bavouille, bavouille
L'escargot laisse des traces derrière lui.


Pour les plus grands, "Tuga et le chapeau magique" (texte et illustrations de Vanessa Bongcam) donne l'occasion de parler de la déforestation et par conséquent de l'importance de sauvegarder la nature.

Tuga est une petite tortue qui vit heureuse dans la forêt tropicale jusqu'au jour où elle entend de drôles de bruits au loin. Elle s'aperçoit alors que des hommes coupent tous les arbres. Pour sauver sa forêt, elle part à la recherche de quelqu'un qui pourrait l'aider.


Recourir de temps à autre à une lecture "kamishibaï", c'est sortir du cadre ordinaire, comme un petit événement auquel je prends plaisir à associer la poésie et la musique.

Le regard captivé des enfants en dit long !


A la bibliothèque de Boult-sur-Suippe


Bonne lecture
J-C Togrège

lundi 29 janvier 2024

AMELIE NOTHOMB : PSYCHOPOMPE

 PSYCHOPOMPE
AMELIE NOTHOMB


Je pourrai faire chaque année une chronique d'un livre d'Amélie Nothomb, puisque je les lis tous (et les relis)  mais vous pourriez trouver cela lassant et vous moquer.

Si je m'attarde sur "Psychopompe", c'est parce qu'il est différent et qu'il m'a beaucoup touché. Il s'agit d'un récit autobiographique où l'autrice aborde beaucoup de sujets intimes dont certains très graves mais sans dolorisme. 

C'est à la fois léger et grave, toujours très bien écrit, épuré et profond à la fois, ce qui fait le charme de son style.

Léger, comme le vol d'un oiseau, comme celui de l'un qu'elle préfère "l'engoulevent", que je me suis hâté d'aller découvrir sur internet. 


"L'engoulevent métamorphosa mon cerveau. L'oiseau m'apprit à faire flèche de tout bois. A mépriser la pesanteur quand on pouvait si facilement se jouer d'elle pour s'ébattre dans les airs. La vitesse n'était pas le but -quel piètre objectif !- mais la condition sine qua non de l'existence, qui permettait d'échapper aux prédateurs par la seule élégance qui vaille, le plaisir."

Depuis toute petite, elle a une passion pour les oiseaux. Elle a pu en voir de toutes sortes, car comme vous le savez, son père ayant été ambassadeur, elle déménagea beaucoup pendant son enfance.

Qui a souvent fait le rêve de voler se retrouvera dans la description qu'en fait Amélie Nothomb, comme d'une réalité, d'une facilité dont elle se souviendra à son réveil et qu'elle pourra accomplir pour de vrai. Cela pour dire comme cela semble vrai et naturel dans le sommeil !

Grave, car elle aborde des thèmes tels que la mort de son père, un viol qu'elle a subi toute jeune, son anorexie. Et puis, là où elle m'a surpris c'es dans sa capacité à dialoguer avec les morts, tout principalement son père. Alors que celui-ci était réservé de son vivant, depuis il s'est livré. 

Réussir sa mort dépend de nombreux facteurs. Je ne peux pas prétendre les connaître et pourtant, quand quelqu'un réussit sa mort, je le sens : il s'agit de partir au meilleur moment, après avoir accompli ce que l'on savait être sa mission. C'est sûrement le cas de mon père, il n'avait pas besoin de moi pour réussir sa mort, mais j'ose affirmer que j'ai contribué à faire d'elle un chef d'œuvre"

Il y est aussi beaucoup question de l'écriture avec en 4ème de couverture cette unique phrase "Ecrire, c'est voler."

J'aimerais bien pouvoir voler comme Amélie...

Bonne lecture

J-C Togrège
29/01/2024



jeudi 18 janvier 2024

STARMANIA 2023/2024 : Une réussite totale !

STARMANIA 2023/2024

Musique de Michel Berger
Livret de Luc Plamandon
Mise en scène de Thomas Jolly


Dire que le disque de Starmania est sorti en 1978 et le spectacle  monté pour la 1ère fois en 1979...

Nous avons encore tous en tête les titres chantés par Daniel Balavoine, France Gall, Claude Dubois, Diane Dufresne, Fabienne Thibault pour ne citer que ceux-ci. 





Le livret et les chansons n'ont pas pris une ride pour décrire cette dystopie dont on se rapproche de plus en plus, ce qui en rend le récit totalement d'actualité.

Avec cette nouvelle mise en scène, le mot "opéra rock" n' a jamais été aussi juste pour qualifier cette œuvre servie par des musiciens de 1er ordre. C'est tonique, percutant, dynamique, très rock en somme !

Les chanteurs-comédiens sont excellents, tout comme les danseurs dans des chorégraphies magnifiques. Alors, certes l'on ne peut pas oublier les artistes qui ont interprété à l'origine les chansons mais la troupe est largement à la hauteur et se les est réappropriées sans mimétisme.

J'ai apprécié aussi la diction parfaite que je ne retrouve pas souvent dans la chanson française actuelle. Un texte bien écrit, ça sonne bien et ça se comprend !

Les jeux de lumières sont très réussis et donnent une fluidité à la mise en scène. Grâce à eux, l'on ne voit pas les changements de décor, c'est magique !

Et puis, tout au long du spectacle, j'ai été stupéfié par le nombre de tubes qu'il y a dans Starmania.



Je vais manquer de superlatifs tant cette mise en scène est inventive, moderne, novatrice, nous réservant des surprises visuelles tout au long du spectacle, et cela jusqu'au final.

Un spectacle haut de gamme que je pris grand plaisir à voir à la Seine Musicale à Boulogne Billancourt.


Musicalement vôtre

J-C Togrège
18/01/2023



lundi 1 janvier 2024

JUSQU'AU SOUFFLE DERNIER - J-C Togrège

   

 Jusqu'au souffle dernier

Naître à la vie est une grâce accordée,
Prérogative à nulle autre pareille.
Ce serait négligence de vivoter,
Bêtise que de rester en demi-sommeil.

Vivre, vivre avec intensité !

Etre présent au monde, c'est oser,
Croire en ce qui constitue l'essence
De son moi profond, qui fait sens.
Renoncer équivaudrait à capituler.

Vivre, vivre son identité !

Explorer ses folies, ses possibilités,
Ses doutes, ses révoltes, ses curiosités.
Ce serait se perdre que de se conformer
Aux exigences du moment de la société.

Vivre, vivre ses envies  !

Accueillir le bonheur qui passe
Le choyer pour qu'il ne s'efface
Vibrer jusqu'au souffle dernier.


J-C Togrège
1/01/2024