lundi 30 septembre 2019

LE GRAND LIVRE... ET SA VOIX QUI NE ME PARLE PAS !

LE GRAND LIVRE !


Cela fait quinze jours que je peine sur la lecture d'un "grand livre" qui me laisse, oserai-je le dire, indifférent. Le seul effet qu'il a sur moi est de précipiter mon sommeil le soir...

Et pourtant, je vous assure que je me suis acharné, revenant en arrière, essayant la lecture à voix haute pour en ralentir le rythme mais rien n'y fait. Comme il y a de nombreux personnages dont je confonds les noms, consciencieusement je les ai listés sur une petite feuille avec quelques annotations pour m'y retrouver mais rien n'y fait. Je me perds dans les "il" ou "elle" fort nombreux dans le récit, ne sachant plus de qui il est question.

 Je ne peux que reconnaître l'existence d'un style, d'une écriture, d'une voix mais malheureusement, cette voix ne me parle pas. Parfois quelques paragraphes attirent mon intérêt mais c'est de courte durée et je replonge dans ce qui ressemble davantage à un devoir obligatoire (le finir coûte que coûte!) qu'à un plaisir-lecture.

Ne pas finir un livre qu'on trouve mauvais, c'est plutôt salutaire en soi, à quoi bon perdre son temps ?
Mais peiner sur un livre dont on sent qu'il est de qualité mais qui nous résiste, c'est autre chose ! Il y a comme un goût d'échec...

Alors, oui, la honte m'a envahi face à ce grand auteur reconnu internationalement...
Cela ne pouvait venir que de moi, qu'est-ce qui pouvait clocher ?

N'étant pas lecteur à abandonner si vite, je suis allé sur le net voir pour avoir quelques clefs sur l’œuvre, lire des commentaires de blogueurs ou journalistes. Tout ce petit monde (ou presque) salue le grand écrivain... ce qui ne fait que renforcer mon sentiment d'inaptitude ou de rencontre avortée avec ce "grand livre".

Avec ces quelques éclairages, j'ai tenté de poursuivre.

A un peu plus de 200 pages, j'ai commencé à sauter des lignes, des paragraphes puis à fureter quelques pages plus loin sur un autre chapitre. La suite est aisée à deviner, cela s'est fini par un arrêt de lecture !

Force m'est de me reconnaître ma défaite !

Il y a quelques autres grands livres dont je me rappelle, non pas pour les avoir lus, mais pour ne pas avoir su les lire.

Ainsi en fut-il de Salammbô de Flaubert alors que j'avais aimé sa "Madame Bovary".
Ah oui, ça y est je vous déçois !
Et encore je ne vous ai pas donné le nom du livre en question... et ne le ferai pas car en plus ce ne serait pas politiquement correct !

Bonnes et belles lectures

J-C Togrège
30/09/2019


CINE /// UN JOUR DE PLUIE A NEW YORK : Un Woody Allen de bon cru !

UN JOUR DE PLUIE A NEW YORK
DE WOODY ALLEN
Avec Timothée Chalamet, Elle Fanning, Selena Gomez, Jude Law, Cherry Jones etc.



Quelle ne fut pas notre surprise dimanche après-midi  que cette vision d'une salle pleine pour le dernier film de Woody Allen ! Mon épouse et moi avons même dû nous mettre dans des rangées différentes.

Certes, la salle ne contient qu'une petite centaine de places, mais cela prouve tout de même que la qualité fait encore se déplacer les cinéphiles. Il est vrai  aussi que le temps morose et pluvieux était une bonne occasion pour trouver refuge devant une toile.

Puisque je parle de qualité, celle-ci se trouve bien dans ce dernier film de Woody Allen, qui est une comédie romantique très agréable où l'on retrouve ce qu'on aime du réalisateur, notamment son ton bien à lui.


Deux étudiants, Gatsby et Ashleing, décident de passer un week-end amoureux à Manhattan, profitant du fait que la jeune fille doit y interviewer un réalisateur célèbre avant la sortie de son film.
Une fois cette tâche accomplie, ils auront tout leur temps devant eux.

Mais rien ne se passe comme prévu et chacun de leur côté, ils vont suivre une pérégrination dans la ville avec des rencontres inattendues et des situations insolites. Outre ce désagrément, cela permettra à Gatsby de mieux savoir ce qu'il veut et de regarder sa mère différemment.
Quant à sa petite amie, elle est en admiration quasi béate devant le petit monde du 7ème art, dont un réalisateur déprimé, un scénariste infidèle cocufié et un acteur très "people".

Avec Woody Allen, comme une ville sous la pluie a du charme  !
Et comme ce charme est renforcé avec une musique jazzy présente tout du long du récit ...

Bien sûr, comme dans toute sa filmographie, il y a de nombreux dialogues fort savoureux et bien dosés en humour léger. L'on y trouve aussi le thème du couple et de ses atermoiements amoureux.

Un bien beau film dont sont privés les Américains du fait du boycott du réalisateur dans son pays.
Souvenons-nous que Chaplin, en son temps, y fut également boudé et que c'est en Europe qu'il put pendant un temps continuer à diffuser son oeuvre.

Cinéphilement vôtre

J-C Togrège
30/09/2019

mardi 17 septembre 2019

LIVRE /// 29 ANS ET DEJA 9 ROMANS

TROIS SAISONS D'ORAGE
CÉCILE COULON



29 ans et déjà 9 romans !
Surprenant, non comme certains sont précoces ?

Cela laisse pantois...

Des passages télé intéressants dénotant un esprit vif et futé au terme duquel je me disais : ah oui, il faut que je la lise !

Et avec cela, Céline Coulon ne donne même pas l'impression d'avoir la grosse tête.

 Autant d'arguments pour vouloir en savoir plus en la lisant !


Au hasard, j'ai acheté "Trois saisons d'orage" paru en 2016 et qui a obtenu le prix des libraires en 2017.

J'ai tout d'abord été surpris, très agréablement, par son style d'écriture bien loin de ce qui se fait actuellement. C'est écrit dans une langue plutôt classique avec des chapitres comportant des titres. Rien de vieillot, non ce n'est pas ça non plus, mais plutôt un goût littéraire certain pour ce qui est bien écrit, comme quelqu'un d'épris pour la langue française. Et quel bien cela fait de ne pas y trouver à chaque page des termes anglais pour faire soit prétentieux soit dans le coup !

Dans le récit, l'on ne sait pas d'abord où l'on va. Céline Coulon nous présente des lieux (un petit village perdu, des falaises, une carrière où travaillent les "fourmis blanches") et des personnages sur trois générations.
Tout s'agence petit à petit, l'on sent la tension monter lentement, l'on pressent un drame mais lequel... Et puis il y a un secret, une passion interdite, réprimée mais stop je m'arrête là.

La nature y joue un rôle très important, elle y est à la fois magnifique et hostile.
Cécile Coulon a vécu son enfance dans un village, l'on ressent bien son amour pour la campagne et la nature. Ce n'est pas une enfant de la ville décrite comme froide et conquérante.

Il y a de très beaux personnages tant masculins que féminins, certains savent ce qu'ils veulent, d'autres ont des failles. Il y a aussi l'inattendu qui survient contre lequel il est difficile de lutter.
Il y a quelques imbéciles aussi, c'est la vie.


Je finirai en disant que j'ai fini ce roman vers 3h du matin et que depuis les personnages me restaient en tête. Il fallait vite en dire quelques lignes !

Extraits : "Les hommes, pourtant, estiment pouvoir dominer la nature, discipliner ses turbulences, ils pensent la connaître. Ils s'y engouffrent pour la combler de leur présence, en oubliant, dans un terrible excès d'orgueil, qu'elle était là avant eux, qu'elle ne leur appartient pas, mais qu'ils lui appartiennent. Elle peut les broyer à la seule force de sa respiration, elle n'a qu'à frémir pour qu'ils disparaissent."

"Au début, l'immensité des lieux protégeait les habitants des regards extérieurs. Néanmoins, si vous donniez un coup de pied dans un caillou au bord d'un chemin désert, quelqu'un demandait le lendemain matin :
- Alors, toujours en colère ?"

Allez savoir pourquoi, le "climat" du livre m'a fait pensé à des romans de François Mauriac.

Bonnes et belles lectures !

J-C Togrège
17/09/2019











vendredi 13 septembre 2019

CINE /// LES HIRONDELLES DE KABOUL : un film d'animation pour adultes

LES HIRONDELLES DE KABOUL
DE ZABOU BREITMAN ET ELEA GOBBE-MEVELLEC


Alors que le risque d'un retour au pouvoir des Talibans en Afghanistan est grand, ce film d'animation rappelle l'obscurantisme dans lequel fut plongé ce pays à la fin des années 90 quand ils étaient au pouvoir.

A travers la vie de deux couples, nous voyons un pays vivant sous la terreur et l'oppression religieuse.

L'action se passe à Kaboul, ville meurtrie au quotidien difficile pour les habitants.

D'un côté un jeune couple amoureux (Mohsen et Zunaira) et de l'autre un couple qui se parle peu, formé d'Atiq (gardien de prison) et Zunaira (gravement malade ). Leurs destins vont se croiser.




Les femmes sont invisibles sous leur burqa imposées par les fondamentalistes. Gare à celles qui n'obéissent pas, le fouet et la lapidation sont monnaie courante. Zunaira s'insurge contre cette situation intolérable.


La beauté des images de ce film d'animation s'oppose à la dureté et noirceur du récit qui est l'adaptation d'un grand roman de Yasmina Khadra dont j'ai déjà dit dans d'autres chroniques tout le bien que j'en pensais.

L'on peut y voir une note d'optimisme en ce sens que même dans des régimes totalitaires de cette espèce qui veulent régir toute la conduite de ses concitoyens, il y demeure ce qui fait la grandeur de l'humanité, à savoir l'amour.

Ce film fut pour nous l'occasion de tester le nouveau cinéma rémois "Opéraims" ouvert depuis quelques jours. C'est un bel endroit pour honorer le cinéma avec une façade heureusement conservée.




Cinéphilement vôtre

J-C Togrège
13/09/2019




jeudi 5 septembre 2019

UN ETE PLURIEL

UN ÉTÉ PLURIEL


J'espère que l'été fut propice à chacun pour se rassasier de lecture loin des tracas professionnels, que ce soit dans son jardin, à la plage, à la montagne ou partout ailleurs. Un livre, l'on peut l'emmener partout, c'est ça qui est bien !

Et puis, c'est tout de même fabuleux quand on peut lire dans son lit jusqu'au bout de la nuit, happé par un récit, sans avoir à se dire que ce sera vraiment dur de se lever le lendemain.

Pour ma part, ce fut un été pluriel et très éclectique, allant d'une littérature qui se lit lentement jusqu'à des romans populaires, l'essentiel étant d'y trouver la qualité et le plaisir.
Je ne répéterai jamais assez : Les livres sont nos amis pour toute la vie. Oui, je sais, je radote !

Commençons par un classique, une magnifique pièce de théâtre que je n'avais jamais lue ou vue, à savoir "La mouette" de Tchekhov qui date de 1895/1896.

L'analyse des personnages y est excellente. Nous avons notamment la mère, Irina, une actrice imbue d'elle-même, obsédée par le fait de rester jeune et séduisante, son fils qui voudrait tant que sa mère le regarde alors qu'elle ne lit même pas les écrits de celui-ci. L'on y trouve aussi l'amant de la mère, un auteur à succès très veule et Nina (la Mouette), jeune fille un peu naïve qui rêve de devenir actrice. Les dialogues sont parfaits et font mouche !

A l'issue de cette lecture, je me suis précipité sur une version théâtrale filmée disponible sur YouTube.


Autre type de  style, de récit et d'auteur avec le dernier roman de
Stephen King :" L’outsider"
"La pensée ne confère au monde une apparence d'ordre que pour ceux qui ont la faiblesse de croire à ces faux-semblants."
Colin Wilson  ("The Country of the blind")

Depuis quelques années, l'écrivain s'est remis à faire de bons livres, ce qui est le cas de celui-ci qu'il est bien difficile de lâcher. J'ai vraiment adoré la première partie dans laquelle un homme innocent se voit accuser d'un crime ignoble. Toute la ville le croyant coupable, l'on n'écoute pas ses arguments. Il se dit que son alibi va sauter aux yeux de tous, que le cauchemar va finir mais non cela continue... La deuxième partie (bien menée également) est plus classique dans son récit, s'agissant d'une lutte contre une entité maléfique.


Il ne faut pas que j'oublie de vous parler de Jon Kalman Stefansson et du dernier roman de sa trilogie. J'ai déjà consacré des chroniques à cet auteur islandais reconnu sur le plan international.

"Le cœur de l'homme", tout comme les deux précédents, est un livre qui se lit lentement. L'écriture est exigeante, poétique et de très bonne qualité.

L'on y retrouve le gamin et Jens le postier qui ont survécu à la tempête de la neige dans cette Islande rude de la fin du XIXème siècle.

 
Extrait : " Où s'achèvent les rêves, où commence le réel ? Les rêves proviennent de l'intérieur, ils arrivent, goutte à goutte, filtrés, depuis l'univers que chacun de nous porte en lui sans doute déformés, mais y-a-t-il quoi que ce soit qui ne l'est pas, y a -t-il quoi que ce soit qui ne se transforme pas, je  t'aime aujourd'hui, demain, je te hais - celui qui ne change pas ment au monde"

Je terminerai par un auteur très populaire "Franck Thilliez" dont je n'avais pas lu une ligne jusqu'à présent. Mon beau-frère m'en parlant régulièrement, j'ai voulu savoir de quoi il en retournait. Eh bien, voilà une bonne surprise, prouvant que la littérature dite populaire (souvent avec dédain chez les pseudo-intellos) peut être de qualité.

Au hasard, j'ai commencé par emprunter "La forêt des ombres" pour m'apercevoir que j'en avais vu l'adaptation. Malgré cela, j'ai été de nouveau pris par l'intrigue et les personnages placés dans un huis clos angoissant et terrifiant.

Un vieil homme propose à un jeune auteur peu fortuné d'écrire pour lui un livre sur un tueur en série, en échange d'une très grosse somme d'argent. La condition est de s'atteler à cette tâche dans un chalet retiré de la Forêt noire. L'auteur accepte et y emmène son épouse et sa fille...

L'on devient vite addict au récit de Thilliez tant l'intrigue est implacable et pleine de suspens. L'on va dans le noir, le très noir, l'on y côtoie des âmes perverses et tourmentées...

 Le style est agréable et non bâclé comme dans certains thrillers écrits à la chaîne, ce qui m'a amené à lire également son premier roman "Train d'enfer pour Ange rouge" (2003) dans lequel intervient le commissaire Sharko qui est un personnage récurent de l'auteur. L'addiction fut la même !

Cette chronique ne serait pas complète sans une touche de poésie avec "La nuit du cœur" de Christian Bobin.

"Les livres sont comme la vie : ils s'éloignent après nous avoir parlé. De leur passage demeure une couleur, la déclaration de guerre d'un rire, l'intelligence d'un silence, d'un détail. Ce détail se referme sur le tout et le protège"

Un livre à déguster par petites touches par ci par là ... Ce Bobin parle si bien poésie !

Bonnes et belles lectures

J-C Togrège
05/09/2019