mercredi 29 novembre 2017

SCENE DE VIE : ECROULEMENT DE PAL ! ça devait arriver...

ECROULEMENT DE PAL
"ça devait arriver !"




 

Tout  lecteur connait un jour ce phénomène intempestif de l'écroulement de PAL (Pile à lire) !

A force d'entasser livres sur livres, d'y glisser des revues à reprendre un jour, comme me l'a dit mon épouse  "ça devait arriver " et cela s'est produit au mauvais moment évidemment.

Il a suffi de peu de choses, un énième livre même pas très gros posé négligemment et l'un des pieds de la travailleuse de couture servant à cette PAL a cédé.

Patatras !

Il ne restait plus qu'à tout ramasser...






De facto, ce fut aussi le moment de trier ! Alors, j'y ai vu deux romans de Yasmina Khadra (sans doute lié à l'effet du dernier que j'avais lu et pas trop aimé, d'où ce purgatoire ?), certains encore sous cellophane (tel un Jean-Paul Dubois), un Stephen King commencé pour un tiers depuis au moins 6 mois (celui sur l'assassinat de Kennedy - essoufflement de lecture ?), un Gide (Les nourritures terrestres, pas facile), les lettres de Mme de Sévigné (acheté récemment et un effet direct de la lecture de Proust, s'agissant d'un des livres préférés de la grand-mère du narrateur), un gros pavé de Matthieu Ricard (le début m'avait fortement intéressé, à reprendre au plus vite) mais je ne vais pas vous les lister tous, cela deviendrait soporifique. 

D'autres n'avaient plus leur place sur  une PAL et ont rejoint la bibliothèque. Quant aux revues, ce fut le moment de les ranger.

Une fois ce tri fait, il restait le problème du support de la PAL puisque l'un des pieds était endommagé. Et là, pour ceux qui connaissent mes dons de bricoleur, nous entrions dans une phase fort hasardeuse et délicate..

Je voulus d'abord voulu utiliser une colle à bois, de celle dont on nous assure une prise facile et très rapide... qui ne prit jamais et n'eut comme effet de me maculer les doigts.

Je songeai alors à clouer le tout, mais encore fallait-il trouver un marteau et un clou ? Certes, il y en a dans la maison mais de là à les débusquer c'était autre chose. Bon, après des recherches, je dénichai au garage un marteau et un clou rouillé... Armé de mes deux "mains gauches", je tentai de clouer ce pied récalcitrant mais constatai rapidement que le bois était en train de se fendiller. Mon habileté manuelle était de nouveau prise en défaut et ce n'est pas l'envie qui me manquait de tout envoyer valser ! Je n'osai imaginer le sourire narquois qu'aurait pu avoir mon père ébéniste à la vue de mes lamentables tentatives...

Ce n'est pas que je veuille me défendre mais je fais partie de cette catégorie de personnes persécutées par les objets ! Quoi que je fasse leur volonté s'oppose à la mienne...

Finalement, je recourus à un expédient basique quoique peu esthétique, un gros élastique. Alors cela tiendra ce que ça tiendra, mais le support PAL était de nouveau opérationnel, à condition d'en réduire le poids.

Pas si facile que cela la vie de lecteur !




la PAL réduite de 2/3


Bonnes et belles lectures

JC Togrège
29/11/2017

samedi 25 novembre 2017

LIVRE /// PROUST FAIT-IL PEUR ?

LA PRISONNIERE
MARCEL PROUST



Proust fait-il peur ?
Drôle de question, non ?




Si je commence par cette interrogation quelque peu provocatrice, c'est parce que j'ai remarqué que mes chroniques sur "Proust" étaient parmi les moins lues de mon blog.

Alors que j'arrive presque au bout de mon voyage dans "La recherche du temps perdu" avec ce 5ème roman paru de façon posthume (La Prisonnière - éditée en 1923 alors que Marcel Proust est mort en 1922),  j'aimerais vous dire comme ce fut un beau voyage. Un voyage commencé en novembre 2016 avec encore deux escales en vue : "Albertine disparue" que je viens de commencer et "Le temps retrouvé".


Certes, l'on est loin d'une partie des publications actuelles où il y a des rebondissements à chaque page, où tout est aseptisé (peu de descriptions, des phrases courtes, un vocabulaire réduit) de peur que le lecteur ne décroche, ne "zappe".

Chez Proust d'abord, il y a une maîtrise absolue de la langue et une grande beauté de l'écriture qu'il ne faut pas réduire à ses longues phrases où l'on peut se perdre. Il faut simplement réapprendre à lire lentement, accepter de revenir en arrière, et croyez-moi cela reste abordable à tous. Je vais dire une évidence mais lire demande un petit effort dont on est largement récompensé. Ah oui, je sais que le mot "effort" est maintenant perçu comme négatif, ce qui est une absurdité en soi.

Quant on commence une lecture de Proust, il faut s'attendre à des digressions (cela permet à l'auteur de nous parler de la Vie) et à une analyse des sentiments sur maintes et maintes pages. Rien n'est survolé, tout est décortiqué, l'on suit les méandres de la pensée du narrateur. Pour qui n'aime que l'action, je comprends que cela puisse dérouter.

Pour être franc, il est vrai qu'il est nécessaire de disposer de temps pour s'y consacrer et avoir l'esprit dispos. Si j'ai mis 20 ans pour le lire (j'ai acheté l'œuvre en 1989), ce n'est pas pour rien !

Ne croyez pas non plus que ce soit un pensum d'ennui et de sérieux ! L'humour y est largement présent, le déceler devient un délice. Entendons-nous, je ne parle pas des grosses blagues bien graveleuses et faciles si en vogue actuellement mais d'un humour subtil, d'une mise en ridicule de certains personnages. D'ailleurs un livre et un spectacle furent consacrés à l'humour dans l'œuvre de Proust.

Et puis quel plaisir de devenir un familier de "la sonate de Vinteuil", de Mme Verdurin (son salon abominable de préjugés bourgeois), de la "Petite Madeleine, de Swann, d'Odette (la Cocote parvenue), d'Albertine, de Françoise et bien sûr du narrateur (mondain oisif vivant de sa fortune,remettant sans cesse son envie d'écriture, amoureux si exigeant et compliqué).

Enfin, cela témoigne aussi d'une époque disparue (fin XIXème siècle - début XXème siècle) et de cet art des grands romanciers de nous plonger dans un autre monde que le nôtre.

Après un si long préambule, venons-en au thème de "La Prisonnière" qui est celui de l'amour exclusif et de la jalousie. La prisonnière c'est Albertine ! Elle demeurera quelques mois chez notre narrateur qui voudra tout connaître de ses faits et gestes avec cette obsession de savoir si Albertine est également attirée par les femmes.

Extrait : "Combien je souffrais de cette position où nous a réduits l'oubli de la nature qui, en instituant la division des corps, n'a pas songé à rendre possible l'interpénétration des âmes ! Et je me rendais compte qu'Albertine n'était pas même pour moi (car son corps était au pouvoir du mien, sa pensée échappait aux prises de ma pensée) la merveilleuse captive dont j'avais cru enrichir ma demeure, tout en y cachant aussi parfaitement sa présence, même à ceux qui venaient me voir et qui ne la soupçonnaient pas au bout du couloir dans la chambre voisine, que ce personnage dont le monde ignorait qu'il tenait enfermée dans une bouteille la Princesse de la Chine ; m'invitant sous une forme pressante, cruelle et sans issue, à la recherche du passé, elle était plutôt comme une grande déesse du Temps."

Bonne et belle lecture

JC Togrège
25/11/2017







mardi 14 novembre 2017

VIVE SAINTE CECILE ! : Une belle tradition à perpétuer

VIVE SAINTE CÉCILE !



Tout musicien, croyant ou non, connaît cette date du 22 novembre où l'on célèbre Sainte Cécile, patronne des musiciens. Il est Inutile de préciser que, les week-end limitrophes de cette date, les instrumentistes sont accaparés par leur passion, soit en ponctuant la messe de morceaux de musique, soit lors de concerts laïcs.

Quelqu'en soit la forme, c'est la "grand-messe" pour les musiciens !


Après la musique, vient le moment de se retrouver tous ensemble autour d'un apéritif ou d'un repas. Eh oui, car le plaisir de jouer ensemble, c'est associer les mots Musicalité, Convivialité et Amitié.



Il y a quelques années, nous avions retrouvé dans "les malles du passé" une vieille partition sur un papier jauni intitulée "Vive Sainte  Cécile " de Paul Dupuy, un canon à deux voix égales. En exergue, il y était porté la remarque suivante : Pour une fin de séance, ou banquet, en l'honneur de Sainte Cécile".

Ce n'est pas qu'il s'agisse d'une œuvre impérissable, la mélodie est facile, les paroles simples mais c'est révélateur d'une époque où des banquets accompagnaient très souvent cette célébration et où l'on chantait.


Je n'ai aucune précision sur  ce compositeur ni sur la date de cette chanson (années 1910/1920 ou après-guerre ?) ne possédant qu'une page de la partition sans date d'édition.

En voici le 1er couplet et le refrain :

" Pour la Sainte Cécile,
En campagne comme en ville,
Tout musicien jubile
Car le plus inhabile
Sans se faire de bile
Peut chanter ce cœur facile


Vive Sainte Cécile
Vive Sainte Cécile"


Y eut-il d'autres couplets ?

Comme l'écrivait si bien Marcel Proust dans " La Prisonnière", la musique c'est une forme de communication :

Extrait " ... Des personnes plus agréables causèrent un moment avec moi. Mais qu'étaient leurs paroles, qui, comme toute parole humaine extérieure, me laissaient si indifférent, à côté de la céleste phrase musicale avec laquelle je venais de m'entretenir ? J'étais vraiment comme un ange qui, déchu des ivresses du Paradis, tombe dans la plus insignifiante réalité. Et de même que certains êtres sont les derniers témoins d'une forme de vie que la nature a abandonnée, je me demandais si la Musique n'était pas l'exemple unique de ce qu'aurait pu être - s'il n'y avait pas eu l'invention du langage, la formation des mots, l'analyse des idées - la communication des âmes."

Puisse cette tradition de fêter ensemble l'amour de la Musique se perpétuer encore très longtemps au sein des Harmonies, Orchestres et Fanfares !

Puissions-nous, musiciens et mélomanes, continuer à faire vibrer notre âme toute la vie grâce à la Musique !

Vive Sainte  Cécile !



J-C Togrège
12/11/2017
(ajouts des photos 22/11/2020 et 20/11/2023)


mercredi 8 novembre 2017

CINE /// LE SENS DE LA FETE : une comédie divertissante de qualité !

LE SENS DE LA FETE
DE ERIC TOLEDANO ET OLIVIER NAKACHE
 

Avec Jean-Pierre Bacri, Gilles Lelouche, Eye Haidara, Jean-Paul Rouve, Vincent Macaigne




Disons-le tout de suite, si vous cherchez un divertissement de qualité au cinéma, "Le sens de la fête" ne pourra que vous ravir.

C'est rythmé, les dialogues sont bons et percutants, les personnages haut en couleur et intéressants, le scénario va crescendo et le rire n'est pas vulgaire (contrairement à nombre de comédies made in France, oui je sais, je l'ai déjà dit mais ça continue à être produit...)

Et puis, si vous aimez Jean-Pierre Bacri en bougon attachant, vous verrez comme ce rôle est fait pour lui et comme il y excelle.




Max, incarné par Jean-Pierre Bacri, est traiteur/organisateur de soirées. Il sait faire mais ce mariage friqué qu'il a en charge va être pour lui une descente en enfer.

 Rien ne va se passer comme cela devrait. Son équipe se dispute, commet des impairs et c'est sans compter sur une recrue de dernière minute qui n'a jamais exercé ce métier. Et puis, il a face à lui un marié complétement "improbable", cela pour le bonheur du scénario qui peut partir haut les cieux. 

Outre Jean-Pierre Bacri, tous les acteurs sont bons et sonnent "juste" tout au long de cette longue journée de mariage.

Je suis obligé de préciser qu'un déroulement heureux sera en partie le fait d'un flûtiste, et tant pis si cela fait dans l'égocentrisme musical.

Et si vous hésitez encore, sachez que ces deux réalisateurs sont ceux qui ont fait "Intouchables".

Cinéphilement vôtre

JC Togrège
08/11/2017

mardi 7 novembre 2017

14/18 /// NETTOYEUR DE TRANCHEES - JC TOGREGE -

NETTOYEUR DE TRANCHEES A VIE
JC TOGREGE

 


 
La première vague, après avoir franchi la première
ligne ennemie, nettoie à fond le terrain conquis,
fouille les boyaux et les cheminements
 


2 heures du matin, et encore une fois ce réveil prématuré, en sueur et les yeux hagards, le cœur qui  cogne dans la poitrine après ce même cauchemar !
 
 
 

 


Il faut quelques longues minutes douloureuses à Paul pour revenir à lui,  que son rythme cardiaque reprenne sa mesure et qu’il puisse identifier  son lit, l’armoire, le guéridon et son épouse Georgette couchée à ses côtés.  Elle dort paisiblement, habituée maintenant à ce que l’obscurité ne soit pas totale. Il prend le verre d’eau posé sur la table de nuit pour humecter ses lèvres sèches, rafraichir sa gorge. Il sait que l’endormissement sera long à revenir mais il est chez lui et non là-bas.
 
Il  avait essayé de dormir volet tout à fait clos mais il se réveillait alors hurlant et gesticulant, se croyant de nouveau dans l’horreur de la guerre. Il dérangeait toute la maisonnée, ses cris broyant le silence de la nuit. Au moins maintenant, le retour à la réalité était facilité par un rai de clarté de lune. Il reprenait conscience un peu  plus rapidement de l’endroit où il se trouvait.

Vingt ans ont passé depuis son retour mais rien n’y fait. Il ne peut pas oublier ce rôle d’assassin qu’on lui fit endosser, qu’on lui imposa, celui de nettoyeur de tranchées.


Nettoyeur de tranchées , comment pourrait-il en parler ? Cela ne fait pas partie des faits glorieux dont se vantent les anciens combattants telles les montées au front . Ce ne fut jamais tout à fait officiel dans les états-majors, cela ne colle pas avec l’image de la « Grande Guerre », alors l’on n’en dit mot, ça reste en soi comme une honte, un péché impardonnable. Comment les autres pourraient ils comprendre ? Et comment le regarderaient-ils ensuite ?  Non, il valait mieux garder le silence.

Et pourtant, une fois qu’une tranchée avait été prise à l’ennemi, c’est bien eux, les nettoyeurs de tranchées, qu’on envoyait faire le sale boulot, tuer tout ce qui était encore vivant, à coup de grenades lancées dans les boyaux, de pistolet puis au couteau à grande lame. Certains utilisaient même une pelle bien aiguisée car elle tranchait net et ne restait pas bloquée dans la chair. Il fallait agir vite afin qu’il ne restât personne pour tirer dans le dos des copains qui devaient continuer leur avancée.

Pour ne pas devenir fou, il avait vite compris qu’il ne fallait surtout pas regarder les yeux. Eviter le regard des blessés qu’il allait achever, ce regard affolé de celui qui comprend que sa vie à peine commencée va lui être volée , que c’en est fini, qu’il n’y aura pas de pitié, qu’il n’y aura que la violence du coup, une déchirure, et puis plus rien !

Il n’avait pu empêcher que certains regards ne pénètrent subrepticement dans ses yeux et n’y demeurent à jamais, sentinelles toujours en veille. Ce sont ces regards qui surgissaient la nuit pour tourmenter sa conscience, toutes les nuits et cela jusqu’à sa dernière.

 Il les comprenait si bien. Ce n’était pas cela être soldat, là c’était être bourreau, assassin. Refuser aurait valu d’être passé par les armes pour refus d’obéissance face à l’ennemi, alors pour rester en vie encore un peu il avait obtempéré.
 
fusée éclairante au-dessus des tranchées
 

Il se souvenait encore de cette permission de fin 1915, six jours obtenus au bout de cinq mois au front, le retour auprès de la famille qu’il fallait rassurer et puis ce vendredi où il avait voulu fuir pour ne pas y retourner. Il avait alors tout lâché à sa mère sur l’ignominie du combat et surtout sur sa sale besogne. Il ne voulait plus tuer, lacérer les corps, il ne prendrait pas ce train, il fuirait plutôt ou resterait tapi n’importe où.

 La Maria, sa mère, avait reçu le choc de sa déclaration, mais avait tenu bon face à son fils. Ne pas prendre le train du retour, c’était déserter, c’était l’arrestation par les gendarmes et être fusillé. La nation était alors inflexible et ne rechignait pas à faire des exemples.

S’il y avait une petite chance, une toute petite chance, pour que son Paul restât vivant, il fallait la tenter. Elle l’avait laissé crier, dire l’indicible, l’horreur, le sang, les corps explosés, les râles.  Elle avait vu ses deux grosses larmes d’homme qui avaient coulé lentement sur ses joues, compris sa détresse. Elle lui avait pris la main, lui avait parlé et parlé encore jusqu’à l’anesthésier pour qu’il renonçât à son projet de fuite.

Puis elle l’avait accompagné jusqu’au train, l’âme déchirée, toute en pleurs à l’intérieur. Qui sait si elle ne l’envoyait pas se faire tuer ! Elle l’avait même remis avec une autorité inflexible dans le train alors qu’il en était descendu, les yeux affolés...

 Depuis, il avait compris tout cela, cette souffrance et le courage qui avaient été celui de la Maria, petite femme forte de caractère qui lui avait sauvé la vie. Et pourtant dans le train, comme il l’avait maudite sa mère, celle qui le renvoyait vers les carnages, vers l’inhumain.

Et maintenant, cette vie, qu'elle était difficile à affronter avec tous ces morts qui le hantaient !

A tout jamais, il le savait, chaque nuit, il endosserait l’habit du nettoyeur de tranchées et en souffrirait, cela il le ressentait du plus profond de son être.
 
Une tranchée bouleversée au moyen de mines
et conquise à la baïonnette
 
Cette affliction perpétuelle qui surgissait la nuit, c'était le prix qu'il devrait payer pour avoir survécu aux tranchées. Cela, Paul l'avait su dès retour !

 

JC Togrège
"Moments de vie"
19/10/2017

PS : Ces photos sont extraites de "L'album de la Guerre" paru en 1932 à partir de clichés et dessins publiés par "L' Illustration" de 1914 à 1921. Deux grands livres de la bibliothèque de mon grand-père paternel également sortis des malles du passé.
 

dimanche 5 novembre 2017

MUSIQUE /// AUTOBIOGRAPHIE DE MICHEL POLNAREFF : Spèrme

Spèrme
Michel Polnareff
Autobiographie



Aussi incroyable cela soit-il eu égard à mon admiration pour le chanteur, j'ai attendu plus d'un an avant de lire l'autobiographie de Michel Polnareff parue en mars 2016.

A ma décharge, je dirai d'abord que j'ai déjà lu beaucoup de livres sur sa personne dont celui qu'il a co-écrit avec Philippe Manœuvre "Polnareff par Polnareff" et que je recommande à tous ses admirateurs.

Et puis, autant j'accepte tout musicalement de Polnareff, pour l'écrit c'est un peu différent. J'avoue que le titre qu'il a choisi m'a rebuté, même si j'en comprends le sens. N'étant pas le géniteur de son fils Louka, il a voulu dissocier le mot sperme du mot père et expliquer ce qu'il entend par être père, d'autant que le sien fut des plus pitoyables. Cela n'en fait pas pour autant un titre réussi.




Mais je savais bien que tôt ou tard j'en ferai l'acquisition. Dont acte !

Alors y a t'il quelque chose de plus dans ce livre que dans les autres ?

OUI !

Polnareff y aborde longuement l'intimité familiale de son enfance avec un père tyrannique et brutal qui faisait peur autant à son fils qu'à sa femme. L'un des chapitres de ce livre est intitulé " Etre tout le contraire de mon père". Un père qui le condamnait à de très longues heures d'études de piano chaque jour. Inutile de préciser qu'il aborde totalement différemment la paternité de son fils Louka à qui il a bien sûr offert une paire de lunettes blanches.

Extrait "Mon père m'a mené la vie dure et m'a refusé l'enfance. Il a toujours attendu de moi la perfection et je me suis ingénié à le satisfaire dès mes quatre ans : dix heures quotidiennes face au clavier. Avais-je seulement le choix ? Je n'ai pas le souvenir de m'être véritablement posé la question"

Ce qu'il y a de curieux dans cette lecture plus d'un an et demi après, c'est d'y lire ce qu'il dit d'un nouvel album pratiquement fini ... et qui n'est toujours pas paru à ce jour. L'une des chansons est consacrée à son fils, peut-être l'entendrons-nous un jour ?

Il y évoque aussi sa tournée à venir avec une mise en scène qui se révéla fabuleuse pour un concert plus rock et tonique que sa tournée de 2007.

Et puis, l'on y retrouve sa foi en la Musique, son respect pour le public, sa mégalomanie aussi, son amour des jeux de mots, son anticonformisme, sa jeunesse, son perfectionnisme, tout ce qui en fait un personnage attachant et hors norme à qui l'on pardonne beaucoup.

Toutefois, il y a une erreur que le flûtiste que je suis, est obligé de relever. Contrairement à ce qu'écrit Polnareff, ce n'est pas Jean-Pierre Rampal qui joue sur "Paris s'éveille" de Dutronc mais Roger Bourdin.

Extrait : "A 18 ans, j'avais peur de la vie. Je n'ai jamais eu peur de la mort. En fait, peut-être est-ce parce que je n'y crois pas. C'est comme si je n'étais pas concerné, et ce que n'allait pas m'arriver à moi. Je n'ai vraiment pas peur de la mort, mais quand elle se présentera, j'aimerais autant ne pas être là!"


Photo que m'a 'envoyée un ami de passage à Montluçon

Musicalement vôtre

JC Togrège
05/11/2017