jeudi 22 août 2019

LIVRE /// LES VICTORIEUSES - LAETITIA COLOMBANI

LES VICTORIEUSES
LAETITIA COLOMBANI



Après "La Tresse", le second roman de Laétitia Colombani reste sur les portraits de femmes et sur le principe du récit croisé. Elle y introduit en plus une distance dans le temps puisque l'une vit aujourd'hui et l'autre un siècle plus tôt.

D'un côté,une avocate,  bourgeoise friquée , fait un burn out et réfléchit au sens de sa vie. Elle opte pour une mission bénévole d'écrivain public au Palais de la Femme, foyer d'accueil à Paris. Elle découvre alors ce qu'est la précarité !

De l'autre côté, Blanche Peyron, en 1925, militante sociale au sein de l'armée du Salut, consacre sa vie aux autres en compagnie de son époux. A eux deux, ils arriveront à l'impossible, acquérir un grand immeuble parisien rue de la Charonne pour y accueillir les femmes en détresse.



Le grand mérite de ce roman est de mettre en avant une femme exceptionnelle, Blanche Peyron, que la postérité a oubliée et l'on se demande bien pourquoi ! 
 Ne se résignant jamais, d'une grande opiniâtreté, voici une personnalité altruiste hors du commun qui inspire le respect tant son engagement au service des plus pauvres fut constant.

 Extrait :

"Raisonnable, Blanche ne l'est pas. Elle ne l'a jamais été. Je ne suis pas en état, et après ? lance-t-elle. Je me reposerai dans l'éternité. La sacro-sainte phrase est lâchée ! Albin se fâche, il l'a entendue tant de fois. Autant que ses promesses de se soigner. Sa femme est une obstinée. Une guerrière, un chevalier. Il se dit qu'elle mourra ainsi, l'épée à la main, au combat."

Cela me fait penser dans le domaine de la musique à une autre oubliée, Lili Boulanger, qui malgré sa courte existence fut une compositrice de grande qualité. Je vous invite à écouter notamment "Les sirènes".

En lisant ce livre et en écoutant Lili Boulanger nous réparerons deux injustices de la Postérité !

Bonnes et belles lectures.

J-C Togrège
22/08/2019



lundi 19 août 2019

CINE /// TOY STORY 4 : Toujours aussi inventif !

TOY STORY 4
JOSH COOLEY



Déjà le 4ème épisode de Toy Story !

L'on était en droit de craindre un épuisement du filon ou une redite des premiers épisodes...

Eh bien non !

Cela reste toujours aussi inventif, drôle, touchant avec de nouveaux personnages tels Fourchette (son irrésistible attraction pour la poubelle, c'est quelque chose !) et le motard qui n'a pas confiance en lui (Ah les méfaits de la publicité !)

Cela demeure un régal tant pour les petits que les grands.





Woody,  continue à nous enchanter avec toute sa bande, toujours avec la mission première de rendre heureux les enfants.

Cette fois-ci, ce brave Shériff va vivre un sacré dilemme car il lui faudra choisir entre ce pour quoi il vit depuis toujours (être le meilleur ami d'un enfant) et l'amour...

Ne soyez pas trop surpris si l'émotion vous étreint en fin de film !

Hasard de la lecture, me faisant découvrir hier soir ces lignes de Christian Bobin dans " La nuit du cœur" :

"Les jouets de notre enfance sont des petits bossus qui s'essoufflent à nous suivre. Un jour ils s'effacent, nous regardent nous éloigner, continuer une vie plus belle de ne s'appuyer sur rien. Sur rien, vraiment ? Nos livres savants et nos musiques profondes sont des poupées adultes."

Cinéphilement vôtre

J-C Togrège
19/08/2019

CINE /// LE DERNIER TARANTINO : ça vaut le coup !!!


 IL ÉTAIT UNE FOIS A HOLLYWOOD
QUENTIN TARANTINO

avec Leonardo DiCaprio, Brad Pitt, Margot Robbie etc.





 Alors le dernier Tarantino, il est bien ?

C'est la question qui vient aux lèvres tant le réalisateur est d'envergure et que le titre du film passe au second plan.

Cela m'arrange bien car ma prononciation du titre anglais non traduit en français (!!!!!!) risquerait d'être des plus approximatives (Once Upon a time ...in Hollywood).

Mais, je ne vais pas tergiverser plus longtemps : Oui, le film vaut vraiment le coup ! En sortant de la salle, j'ai été sidéré de constater qu'il durait 2h45... Les deux acteurs principaux y sont pour quelque chose, tant leur performance est éblouissante.



Nous voilà plongés dans le Hollywood de la fin des années 60 revisité par Tarentino qui n'hésite pas à modifier le sens de l'histoire comme il l'a déjà fait précédemment.

Rick Dalton, joué par Leonardo DiCaprio, connut son heure de gloire dans un feuilleton télévisé et rame maintenant à trouver des rôles intéressants. Il est accompagné de Cliff Bouth (Brad Pitt) qui fut son double cascades et qui est devenu depuis son homme à tout faire. Les deux amis sont largement différents de caractère, le premier est angoissé, tourmenté tandis que le second donne dans la "coll attitude" mais il ne faut pas le chercher.

Les personnages fictifs croisent des personnalités réelles telles que Steve McQueen, Polanski et son épouse Sharon Tate, Charles Manson et Bruce Lee. Un petit bout de "La grande évasion" est même retourné avec Rick Dalton...


Comment lister les qualités de ce film sans en oublier  ?

Évidement c'est bien filmé, les plans sont soignés et originaux !
Leonardo DiCaprio et Brad Pitt y sont excellents et leur duo fonctionne très bien.
Il y a de l'excès, de l'humour, une reconstitution parfaite de Los Angelès fin 69, des scènes touchantes tout cela avec le regard d'un cinéaste pas comme les autres.
La violence intervient aussi mais seulement en fin de film.

Ah ! N'oublions pas le chien de Cliff Bouth qui a remporté la "Palme Dog" au Festival de Cannes, ce qui est tout à fait mérité.

Il est possible que des références du cinéma de cette époque puissent échapper à ceux qui n'ont pas la culture cinéphile s'y rapportant. De même, ce film n'est pas fait pour ceux qui aiment les films d'action qui démarrent au quart de tour. Ici, l'on prend son temps de s'imprégner de l'époque et des lieux !

Cinéphilement vôtre

J-C Georget
19/08/2019
















mercredi 14 août 2019

RECIT /// ET LA LUMIERE FUT : Aveugle à 8 ans, résistant à 17 !

ET LA LUMIERE FUT
JACQUES LUSSEYRAN



"La joie ne vient pas du dehors. Elle est en nous quoi qu'il nous arrive.

La lumière ne vient pas du dehors. Elle est en nous, même sans les yeux."

Ce sont les dernières phrases de ce récit poignant d'un livre réédité dans la collection "Résistance, Liberté -Mémoire", publié pour la première fois en 1953.

Jacques Lusseyran nous raconte sa vie, d'abord celle de l'enfant devenu aveugle à l'âge de 8 ans puis celle du jeune résistant qu'il fut dès l'âge de 17 ans.



Les deux parties du livres sont autant intéressantes l'une que l'autre.

La première "l'eau claire de l'enfance", c'est l'adaptation d'un jeune enfant qui a perdu la vue. Loin de ce que l'on imagine, il nous parle de lumière intérieure, de la façon dont il associe les couleurs qu'il a en lui aux espaces ou aux personnes. 

Jacques Lusseyran nous explique aussi le développement de ses autres sens. Rien qu'à l'écoute de la voix, il a une perception de la personnalité de ses interlocuteurs nouvellement rencontrés. Et surtout, il a la chance que ses parents le laissent dans son école, ce qui lui permet de vivre normalement.

La seconde partie "Mon pays, ma guerre" traite de ses faits de résistance pendant la seconde guerre mondiale. Il crée ainsi le mouvement "Défense de la France". Il sera arrêté par la Gestapo, interrogé puis déporté.

Ce livre est poignant car il dénote chez l'auteur une force intérieure, une énergie et un courage hors du commun. Malgré son handicap, il vivra comme il l'entendait, comme tout à chacun, surmontant de nombreuses épreuves en tant que résistant.

Sa foi en la vie, même en camp de concentration, est admirable.

Extrait : "Les enfants d'un pays heureux n'en finissent pas d'être des enfants. Mais ceux d'un pays qui souffre sont des hommes déjà avant même qu'ils ne l'aient désiré, avant même que leur corps ne le permette. Ils ont encore leur bouche de dix ans prête à la moue du chagrin, de l'eau claire dans les yeux, de l'encre sur les doigts, l'argot des potaches, et des petites filles dans leur tête auxquelles ils n'ont pas touché, pourtant ils sont des hommes, déjà, avec une passion de comprendre et de faire qu'il faut assouvir tout de suite. Ils ont mille fois plus d'interrogations qu'il n'existe au monde de réponse"

Bonnes et belles lectures

J-C Togrège
14/08/2019











mardi 6 août 2019

LIVRE /// MARTIN EDEN : Un livre puissant de Jack London

MARTIN EDEN
JACK LONDON



Parfois, au gré de mes lectures, je me demande quel sera le prochain livre qui me transportera totalement, monopolisera toute mon attention tant pour son écriture que pour son récit et accaparera  mon emploi du temps.

En somme, l'un de ces livres qui subjuguent, épatent et marquent ! Des livres qui nous laissent plus intelligents !

Et bien sûr, la rencontre se reproduit...

C'est le cas avec "Martin Eden" de Jack London qui est un roman passionnant, une oeuvre d'une grande force !




 Alors vous allez me dire : - Ah oui, London ? et me citer des livres lus à l'adolescence tels que "l'appel de la forêt"  et "Croc blanc".


Oui, il s'agit bien de cet auteur que j'ai eu un plaisir inouï à redécouvrir avec "Martin Eden", souvent présenté comme son grand roman en partie autobiographique.

Jack London précisera souvent que contrairement à son héros, il n'est pas individualiste mais socialiste, ajoutant que son livre est une charge contre la bourgeoisie.


Le héros se retrouve invité dans une famille bourgeoise après avoir aidé un jeune homme agressé par des voyous. Et c'est alors le choc pour cet ouvrier sans éducation qui a déjà fait maints petits boulots peu gratifiants.

Il est subjugué par ce milieu et surtout tombe amoureux de Ruth, la fille de la maison.

Il va alors décider de se hisser à son niveau en corrigeant ses manières et en se cultivant avec les livres. Il réduira son temps de sommeil au maximum pour apprendre, comprendre et encore apprendre. Grâce à ces efforts, naîtra également sa vocation d'écrivain....

Cela l'amènera vite à remettre en cause la bourgeoisie, son hypocrisie cachée derrière son vernis d'apparences et de bonnes manières.

Ce livre c'est celui d'un apprentissage, d'un éveil intellectuel et de la volonté à travers l'analyse de la société de son époque.

Et puis, c'est bien écrit !

Extrait " Puis, il se retourna et vit la jeune fille; les fantasmagories de son cerveau disparurent : C'était une créature éthérée pâle auréolée de cheveux d'or, aux grands yeux bleus immatériels. Il ne vit pas comme elle était vêtue : il vit seulement que sa robe était aussi merveilleuse qu'elle. Et il la compara à une fleur d'or pâle sur une tige fragile. Non ! c'était un esprit, une divinité, une idole !... Une aussi sublime beauté n'appartenait pas à la terre."

Bonnes et belles lectures !

J-C Togrège
06/08/2019




lundi 5 août 2019

CINE /// YESTERDAY : Une comédie réussie avec la musique des Beatles !

YESTERDAY
DE DANNY BOYLE


avec Himesh Patel, Lily James, Ed Sheeran, Kate McKinnor, Joel Fry etc.

C'est un film que je ne voulais pas voir tant l'idée de départ me faisait penser au scénario de  "Jean-Philippe" de Laurent Tuell dans lequel Fabrice Lucchini, après un coup de poing au visage,se réveille dans un monde où son idole Johnny Halliday n'est pas connu.

Dans "Yesterday, après un accident de circulation, il en est de même pour le héros avec les Beatles !

Je me suis laissé convaincre par le bouche à oreille m'assurant qu'au delà de cette similitude, tout ensuite était différent et réussi.



Voilà pourquoi, du fait que "Rose Wild" n'était plus à l'affiche à Reims, nous nous sommes rabattus sur cet autre film musical, pour notre plus grande satisfaction.

Ce film c'est d'abord celui du thème de l'imposture !

En effet, puisqu'il se trouve dans une dimension où les Beatles n'ont pas existé, Jack Malick, très bien joué par Himesh Patel, va tenter de devenir célèbre avec les titres du fameux groupe de Liverpool. Jusque là ses compositions personnelles n'avaient séduit personne mais cela va changer avec cet autre répertoire.

Alors se pose la question de comment vivre avec un tel mensonge d'autant qu'une histoire d'amour sympathique va compliquer la situation. Lily James est très attachante dans son rôle de bonne copine qui n'est pas dans la bonne colonne...

Tout cela pour dire qu'il s'agit d'une comédie très réussie et que c'est un ravissement total de réentendre les chansons des Beatles.

Parmi les acteurs, j'ai découvert Ed Sheeran qui y tient son propre rôle, celui du chanteur à succès qu'il est mais dont je ne connaissais aucun titre. Un petit tour par YouTube m'a permis de le découvrir et de constater que ce n'était pas mon type de musique.

Détail important s'il en est, Danny Boyle est aussi le réalisateur du magnifique "Slumdog millionaire".

Cinéphilement vôtre

J-C Togrège
05/08/2019

PS : Merci aux Siian !