dimanche 31 décembre 2017

CINEMA /// LES LUMIERES DE LA VILLE : UN CHEF D'OEUVRE QUE JE REVOIS CHAQUE ANNEE

LES LUMIERES DE LA VILLE
CHARLIE CHAPLIN
 
 
Avec Charlie Chaplin, Virginia Cherrill, Harry Myers
Film sorti en 1931





Ceux qui me connaissent savent l'admiration que je voue à Charlie Chaplin (un génie !) et à ses films intemporels.

Parmi sa filmographie, il y en a un que je ne peux pas rester plus d'un an sans le revoir : "Les lumières de la ville" (ou City Lights).

Alors que le cinéma parlant s'était installé, il sortit ce film sonore sans dialogues (mais avec des intertitres comme du temps du muet) estimant plus que tout l'art de la pantomime. Ce fut déjà une gageure en soi !








Bien sûr je connais ce film par cœur et pourtant il continue à me faire rire et surtout à me toucher, comme aucun autre.

L'histoire peut se résumer ainsi : une jeune fille aveugle et pauvre vend des fleurs pour survivre. Par un quiproquo, elle prend Charlot, le vagabond, pour un homme riche. Lui de son côté tombe éperdument amoureux de la jeune fille et va tout faire pour l'aider.

La jeune fille "voit" en lui, non pas le misérable dont tout le monde se moque, mais l'homme de cœur sensible et bon. Sa cécité lui permet d'aller au-delà des apparences de ceux qui n'ont pas son handicap !

Par amour, Charlot lui permettra de recouvrer la vue, tout en sachant qu'ainsi son mythe tombera et qu'alors il la perdra. Son amour est totalement désintéressé, au service de l'être aimé

Et puis, surtout, il y a cette scène finale où ils se retrouvent par hasard, lui plus loqueteux que jamais après un séjour en prison, et elle devenue fleuriste avec son magasin sur le boulevard.

Cette scène que j'ai vue des dizaines de fois me fait venir les larmes aux yeux à chaque fois, tant la charge émotionnelle est poignante et réussie. Et pourtant tout se passe dans le regard des deux acteurs où il y apparait une succession de sentiments (la crainte, la peur, l'étonnement, la déception, la pitié, l'amour). C'est beau, c'est magnifique, c'est exceptionnel, c'est du génie !

Réussir une telle scène alors qu'en plus les deux acteurs avaient des relations tendues, c'est véritablement l'art cinématographique à son sommet.

https://www.youtube.com/watch?v=T4JvEkyIKhU


 
 
 

Cinéphilement vôtre

JC Togrège
31/12/2017


vendredi 29 décembre 2017

POETISER SA VIE !



Poétiser sa vie


Il est temps de modérer notre allure futile
De vibrer de toute notre âme, de ressentir
De retoquer cette vaine course infertile.
Etre dans le Temps qui se vit, ne plus courir
Là est l’urgence, poétisons notre vie !

Parsemons nos heures de moments de beauté
D’enchantement, de rêve, de créativité
Fréquentons le monde des poètes immortels
Notre destinée n’en sera que plus belle
Là est le chemin, poétisons notre vie !

Pour qu’une journée nous charme, peu suffit
S’extasier devant la délicatesse d’une fleur
Contempler du ciel sa palette de coloris
Rencontrer une rime, une sonate, un auteur
Là est le salut, poétisons notre vie !

Il est vital de pourfendre les dieux païens :
Rentabilité et Compétitivité
De s’affranchir des servitudes du quotidien
Et de notre démarche d’automate agité.
Le temps c’est de la Vie, poétisons là !


JC Togrège
23/12/2017

 

samedi 23 décembre 2017

ALBUM JEUNESSE : UN NOËL POUR LE LOUP - DEDIEU

UN NOËL POUR LE LOUP
DEDIEU





Une double réussite pour cet album jeunesse de Dedieu !

Des illustrations très travaillées, soignées et magnifiques, dans des tons doux en grand format (35cm x 25cm), parfois en double page.

Un texte bien écrit pour une histoire somme toute triste, qui renouvelle le thème du Loup.








Loup veut inviter tous ses voisins pour le repas de Noël.
Il prépare un bon repas et des cadeaux pour chacun car il souhaite que tous s'amusent.
Et puis, il s'ennuie tout seul !
Mais, sa mauvaise réputation ne rebutera t-elle pas les autres animaux ?

Pour avoir lu ce livre auprès de groupes d'enfants, j'ai pu constater leur émerveillement devant les illustrations, le temps qu'ils mettaient à bien regarder les détails.

Quant au récit, il est prenant.
Comment ? Ce loup n'a jamais connu un repas de famille pour Noël ? Cela sonne fort dans l'imaginaire des enfants en cette période de fêtes.

Certes, il est nécessaire d'en expliquer certains mots car le vocabulaire est d'un bon niveau. Cela contribue à ce qu'il soit réussi.

Extrait" Du creux des arbres sortaient de délicieux fumets. Des parfums de gâteaux embaumaient les bosquets. Les sucreries s'accumulaient"

Le style en rend la lecture à haute voix très agréable tant pour le lecteur que pour l'auditoire. Écouter une histoire, c'est aussi goûter la saveur des mots.

Espérant que de nombreux albums jeunesse trouveront leur place au pied des sapins, afin que les enfants fassent leur cette devise " Les livres sont nos amis pour toute la vie !',


Bonne et belle lecture.

JC Togrège
23/12/2017

PS : Ce livre me semble difficile d'accès au-dessous de six ans.



vendredi 22 décembre 2017

LIVRE - CINE /// KNOCK : Louis Jouvet a tant imprégné ce rôle....

KNOCK
 


Je ne vous parlerai pas de la nouvelle adaptation cinématographique de Lorraine Lévy avec Omar Sy dans le rôle vedette, car je n'ai pas souhaité la voir au-delà de la bande annonce.


Ce n'est pas qu'Omar Sy ne soit pas talentueux, loin de là ( je l'ai déjà apprécié dans d'autres films), mais dans mon esprit, celui qui incarnera à jamais Knock ne peut être autre que Louis Jouvet. Même la version théâtrale de Fabrice Luchini ne m'a pas convaincu, tout au moins pour les extraits que j'ai vus, trouvant l'interprétation trop "clamée".






Louis Jouvet, avec sa voix profonde et imposante, a tant imprégné ce personnage que cela ressemble presque à une gageure de lui succèder.

Seulement voilà, qui parmi les jeunes générations connait encore Louis Jouvet, artiste majeur du cinéma français dans le cinéma français des années 30/50 ?  L'on ne parle plus guère de lui, et même le DVD de son Knock n'est pas disponible.
Il en est de même pour l'auteur de cette pièce de théâtre de 1924 qu'est Jules Romains.

Aussi, je considère que c'est une très bonne chose que des reprises soient faites avec des acteurs actuels populaires pour tirer de l'oubli tant l'acteur que le romancier. L'on sait qu'un film à succès draine alors vers le livre une partie de ceux qui ont aimé le récit.

Pour ma part, j'ai préféré relire la pièce qui raconte l'histoire d'un charlatan (ce fameux Docteur Knock) passé maître en manipulation. Prendre l'ascendant sur sa clientèle, c'est pour lui le moyen de s'enrichir et de briller.

J'y ai vu un miroir de notre époque passée championne dans l'art de la manipulation, que ce soit à travers des techniques de vente enseignées aux commerciaux, les messages publicitaires harcelants nous prenant pour des gogos ou autre discours de communiquant dévoyé.

Mais, vous, ça vous gratouille ou ça vous chatouille ?

Extrait  :

Knock (...) : De quoi souffrez-vous ?
 Le tambour : Attendez que je réfléchisse ! Voilà. Quand j'ai dîné, il y a des fois que je sens une espèce de démangeaison ici. (il montre le haut de son épigastre)  Ca me chatouille, ou plutôt ça me gratouille.
Knock (d'un air de profonde concentration) : Attention. Ne confondons pas. Est-ce que ça vous chatouille, ou est-ce que ça vous gratouille?
Le tambour : Ca me gratouille. (Il médite.)  Mais ça me chatouille bien un peu aussi...

(...)
 Knock (il médite d'un aire sombre) : Est-ce que ça ne vous gratouille pas davantage quand vous avez mangé de la tête de veau à la vinaigrette ?
Le tambour : Je n'en mange jamais. Mais il me semble que si j'en mangeais, effectivement, ça me gratouillerait plus.

Knock : Ah ! ah ! très important. Ah ! ah ! Quel âge avez-vous ?(...)


Et si vous voulez revoir Jouvet : https://www.youtube.com/watch?v=Bglpy83gISs



Cinéphilement vôtre

JC Togrège

PS 07/01/2018 : Nous avons pu revoir le film en DVD. Quel grand acteur que ce Jouvet !

mardi 19 décembre 2017

LIVRE /// LA PROMESSE DE L'AUBE : un magnifique roman de Romain Gary


LA PROMESSE DE L’AUBE
DE ROMAIN GARY
 

Alors que l'adaptation cinématographique de ce film vient de sortir, je publie la chronique que j'avais écrite en 2011 après avoir lu ce magnifique roman de Romain Gary.
 
Puisse le film être à la hauteur d'un tel chef d'œuvre !
 
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
 
 
 
J'étais en CE2 et avais alors pour maîtresse (l'on ne disait pas alors "institutrice" et encore moins "professeur des écoles"), Melle D..., personne sévère et stricte, mince et fort souvent habillée tout de noir. Contrairement à ses autres collègues enseignantes, elle ne portait pas de blouse et était toujours en pantalon, vêtement alors peu porté par les femmes.

J'allais oublier de préciser que c'était mon année scolaire 1968/1969. (Bigre ma brave dame ! ça ne nous rajeunit guère !)

 J'étais subjuguée lorsque cette Melle D. nous racontait l'histoire de France ou les leçons de morale, tant elle y mettait de l'intonation et de l'interprétation. Pourquoi raconter cela me direz-vous ? Quel intérêt pour vous, amis de la lecture ?

 
 

Il s'avère que j'ai très longtemps gardé en souvenir une leçon de morale de cette époque dont le thème devait être le partage ou quelque chose de proche. Je la réentends encore nous lire cet extrait de roman pour illustrer son propos  :

 Extrait de " La promesse de l'aube"

"..Depuis treize ans, déjà,  seule, sans mari, sans amant, elle luttait ainsi courageusement, afin de gagner, chaque mois, ce qu'il nous fallait pour vivre, pour payer le beurre, les souliers, le loyer, les vêtements, le bifteck de midi - ce bifteck qu'elle plaçait chaque jour devant moi - ce bifteck qu'elle plaçait chaque jour devant moi dans l'assiette, un peu solennellement, comme le signe même de sa victoire sur l'adversité. Je revenais du lycée et m'attablais devant le plat. Ma mère, debout, me regardait manger avec cet air apaisé des chiennes qui allaitent leurs petits.
Elle refusait d'y toucher elle même et m'assurait qu'elle n'aimait que les légumes et que la viande et les graisses lui étaient strictement défendues.
Un jour , quittant la table, j'allai à la cuisine boire un verre d'eau.
Ma mère était assise sur un tabouret; elle tenait sur ses genoux la poêle à frire où mon bifteck avait cuit. Elle en essuyait soigneusement le fond graisseux avec des morceaux de pain qu'elle mangeait ensuite avidement et , malgré son geste rapide pour dissimuler la poêle sous la serviette, je sus soudain, dans un éclair, toute la vérité sur les motifs réels de son régime végétarien.
Je demeurai là un moment, immobile, pétrifié, regardant avec horreur la poêle mal cachée sous  la serviette et le sourire inquiet, coupable, de ma mère, puis j'éclatai en sanglots et m'enfuis."

 
 Ce récit m'avait fasciné !
 
Elle terminait sa leçon en nous disant que par la suite la mère et l'enfant avaient partagé le bifteck en deux parts égales. Je n'ai su que des décennies plus tard, qu'il s'agissait d'un extrait d'un livre de Romain Gary, "La promesse de l'aube". Lorsque je me suis trouvé face à ces lignes, ce fut une véritable petite madeleine de Proust, me projetant dans cette classe de l'école primaire du centre ville de Reims.

 
Dans ce livre remarquable, l'auteur y raconte sa mère qui était un personnage fantasque, une sorte de "Mère Courage", qui ne vivait que pour son fils qu'elle élevait seule. Elle l'admirait, l'adorait et faisait tout pour lui car elle était persuadée qu'il avait un trait de génie, sans trop savoir encore dans quelle domaine il se distinguerait; mais elle était sûre d'une chose, il serait quelqu'un d'important, adulé par les femmes et reconnu par ses contemporains. Quelle charge lourde à porter pour un enfant qui voulait que sa mère soit fière de lui ! Cela lui fit écrire ses lignes-ci, qui explique le titre de son livre  :

 Autre extrait de " La promesse de l'aube"

"... Ce fut seulement aux abords de la quarantaine que je commençais à comprendre. Il n'est pas bon d'être tellement aimé, si jeune, si tôt. ça vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c'est arrivé. On croit que ça arrive ailleurs, que ça peut se retrouver. On compte là-dessus. On regarde, on espère, on attend. Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont plus que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que  des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour et vous avez sur vous de la documentation. Partout où vous allez, vous portez en vous le poison des comparaisons et vous passez votre temps à attendre ce que vous avez déjà reçu. Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il faut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants."

 Magnifique, non ?

Nul doute pour moi que cet auteur est l'un des très grands du XXème siècle ! Sa langue est belle, riche, limpide et teintée d'humour par petites touches délicates.

 
Je vais conclure par une "morale" en rapport avec mon préambule scolaire.

Les leçons de morale n'étaient sans doute pas inutiles quand elles étaient illustrées avec talent et pédagogie... puisque l'enfant que j'étais a conservé en lui ce récit de Romain Gary.

 

Vous espérant de belles lectures,
Bien courtoisement

JC Togrège
 

21/11/2011

samedi 16 décembre 2017

CINEMA /// COCO : Une réussite pour les petits et les grands !

COCO
DE LEE UNKRICH ET ADRIAN MOLINA




Si je voulais la faire "faux intello", je dirai doctement que nous avons visionné un film d'animation à l'esthétique exceptionnelle.

Si je voulais un alibi, je pourrais dire que nous avons emmené notre petit-fils voir un dessin animé, mais ce serait mentir car nous y sommes allés en couple.

La vérité, c'est que nous avons eu une belle émotion cinématographique avec "Coco, film intergénérationnel des studios Disney Pixar.







Miguel est un petit garçon qui rêve de devenir un grand guitariste dans une famille où la musique est honnie et bannie (bref, vous imaginez, l'horreur absolue !). Lors de la fête des morts au Mexique (El dia de los Muertos), Miguel se retrouve vivant au pays des morts.

Ce film est riche en couleurs, en inventions visuelles, en musique, en rythme, le tout avec un scénario très original qui connaît un vrai rebondissement. Il faut du talent pour parler de choses pas faciles comme la mort et la mémoire familiale, surtout lorsqu'une grande partie du public est composée d'enfants.

Ce film, c'est aussi la célébration de la Musique, la place qu'elle prend dans la vie !

La réussite, c'est que ce n'est ni mièvre ni superficiel, chacun (grands et petits) pouvant y trouver son plaisir, son axe de réflexion, son émotion. Et si la véritable mort, c'était lorsque plus personne ne pensait à vous ?

Il fut curieux de voir cette épidémie de "poussière dans l'œil" sans considération d'âge...

Je dirai quand même que ce "Coco" me semble difficile d'accès pour les tout petits (moins de 5 ans) et les " grincheux jamais contents". Pour tous les autres, je le recommande ardemment.

Cinéphilement vôtre

JC Togrège
16/12/2017








mercredi 13 décembre 2017

LIVRE /// SORTIRAI-JE INDEMNE DE PROUST ?

SORTIRAI-JE INDEMNE DE PROUST ?


Contrairement à ce que j'avais pensé, l'année 2017 ne me suffira pas pour la lecture des 7 romans qui composent "A la recherche du temps perdu" de Marcel Proust.

Novembre et décembre m'ont permis de m'immerger dans les 5ème et 6ème romans qui sont deux aspects de l'histoire d'amour du narrateur pour Albertine : "La Prisonnière" et "Albertine disparue"

Dans le premier, Marcel Proust se livre à un décorticage scrupuleux du sentiment de jalousie, le mal que peut se faire le narrateur à imaginer des infidélités, des préférences d'Albertine, et du mal qu'il cause aussi à celle-ci, d'où ce titre de "Prisonnière. Quant à l'autre pendant de l'histoire, il s'agit de la perte de cet amour possessif et du temps nécessaire à son effacement.

Et bien sûr, il y est encore question du temps, de la mémoire, de l'oubli, de la mort, enfin de tous les grands thèmes de Proust.

Mais, mon interrogation est d'un tout autre ordre !

Après un tel chef d'œuvre d'écriture, de réflexions, d'analyses, que vais-je pouvoir lire ?
Ne vais-je pas trouver que tout autre style est fade, qu'il y manque de la profondeur ?
Une fois les sommets côtoyés, comment reprendre une vie de lecteur normal ?

En somme sortirai-je indemne de Proust ?

Il me semble qu'il y a des auteurs hors norme qui changent le lecteur en lui ouvrant des horizons inattendus, qui le rendent plus exigeants. Leur fréquentation nous fait nous sentir plus intelligents, ils nous aident à mieux comprendre le monde.

Certes j'exagère, je le sais bien !

La littérature est riche, multiple et nul doute que je continuerai à vibrer, à m'enthousiasmer et que mon appétit de lecture demeurera insatiable. Et puis, si besoin, les poètes m'aideront dans cette transition.

Vous l'avez compris, l'œuvre de Proust restera comme l'un de mes événements marquants de 2017.

Extrait :

"On dit quelquefois qu'il peut subsister quelque chose d'un être après sa mort, si cet être était un artiste et mit un peu de soi dans son œuvre. C'est peut-être de la même manière qu'une sorte de bouture prélevée sur un être, et greffée au cœur d'un autre, continue à y poursuivre sa vie même quand l'être d'où elle avait été détachée a péri."

Bonnes et belles lectures !

JC Togrège
13/12/2017





samedi 9 décembre 2017

CHANSON /// JULIETTE : Un très beau spectacle à Charleville !

JULIETTE
"J'AIME PAS LA CHANSON"




Cela faisait des années que nous voulions voir sur scène Juliette, cette chanteuse pas comme les autres.

Nous y avons mis le temps car  Juliette a déjà trente ans de carrière derrière elle, mais ça y est, nous avons assisté à son spectacle "J'aime pas la chanson" dans le beau théâtre de Charleville ce samedi.
 
Une si longue attente pour un grand ravissement, un rendez-vous qu'il ne fallait pas manquer duquel l'on ressort le regard pétillant avec l'impression d'être plus intelligent qu'en y entrant.





Si j'emploie le mot  "spectacle", c'est que c'est bien plus qu'un tour de chant. La mise en scène s'apparente à celle d'une pièce de théâtre. Juliette nous invite chez elle alors qu'elle reçoit des amis pour faire de la musique. Rien n'y manquera, pas plus le concierge que le voisin irrité par le bruit.

Quant aux chansons de Juliette, ce sont des pépites abordant des thèmes très diversifiés, inattendus et toujours sous un angle bien à elle. Ses chansons sont multi-facettes, parfois malicieuses, pleine d'humour, drôles (les bijoux de famille) parfois profondes et émouvantes ("Météo marine", l'exil avec "Aller sans retour") et toujours très bien écrites. Les mélodies qui en forment l'écrin sont toutes aussi diverses.

Car Juliette aime les mots ! Elle s'en délecte pour notre plus grand plaisir. Sa diction étant parfaite, nous pouvons en apprécier toute la saveur.

Dans ce spectacle, elle était au piano et entourée de 4 musiciens multi-instrumentistes nous permettant d'entendre des sonorités éclectiques (accordéon, flûte, contrebasse, trombone, clarinette, sousaphone,trompette et de nombreuses percussions)

Pour qui en douterait, la chanson française, bien que si peu médiatisée, n'est par morte. Nous en eûmes la preuve brillante ce samedi.


album devant paraître en février 2018


Musicalement vôtre

JC Togrège