mardi 29 décembre 2020

LIVRE /// ELLE S'APPELAIT SARAH

ELLE S'APPELAIT SARAH
TATIANA DE ROSNAY

Republication d'une chronique de 2012


L'on va dire que j'ai fait les choses à l'envers.

Contrairement à mes habitudes, j'ai livre ce livre après en avoir vu l'adaptation cinématographique, alors que tout lecteur le sait, on lit d'abord le livre et ensuite on peut en voir le film. 

Et encore, pour autant que le choix des acteurs corresponde plus ou moins à ce que notre imaginaire en avait fait. C'est ainsi que je n'ai jamais voulu regarder "Fanfan", car je ne pouvais pas imaginer l'actrice choisie pour le rôle. 

A chacun son adaptation personnelle, c'est l'une des forces de la lecture. L'on fait son casting soi-même !



J'ai fait exception en me plongeant dans le roman de Tatiana de Rosnay tant je voulais de nouveau côtoyer les deux personnages féminins principaux, Sarah et Julia. Deux personnalités riches au destin hors du commun qui sont restées dans ma mémoire.

D'un côté, Sarah, une petite fille d'une dizaine d'années qui enferme à clef son petit frère dans un placard lors de la rafle du Vél d'hiv, à Paris en juillet 1942. C'est la police française qui l'arrête, elle et sa famille; elle devrait vite pouvoir rentrer chez elle, voilà ce qu'elle croit. Elle ne peut absolument pas imaginer dans quelle tragédie elle va plonger.

De l'autre, 60 ans plus tard, Julia (parfaitement jouée par Kristin Scott Thomas), journaliste américaine vivant en France, est chargée de faire un reportage sur cette rafle du Vél d'hiv.

Les deux récits se déroulent parallèlement dans le roman, nous passons de l'un à l'autre au fil des chapitres. Ce découpage ajoute à l'intérêt du roman car les deux histoires vont s'imbriquer et lever des secrets familiaux, des non-dits. Plus rien ne sera comme avant.

Un épisode peu glorieux de la France est abordé par ce récit à deux voix servi par un style fluide, direct, efficace.

Cette fois-ci, ce n'est pas qu'un roman que je vous recommande mais également le film qu'en a fait Gilles Pasquet Brenner.

Bonne lecture

J-C Togrège
12/07/2012



CES AUTEURS QUI ONT DU STYLE : Franck Bouysse, Sandrine Collette, Jean-Louis Fournier, Fabrice Caro

 CES AUTEURS QUI ONT DU STYLE !


Hasard de mes dernières lectures qui va faire se croiser dans cette chronique des auteurs très différents mais qui ont un point commun indéniable, celui d'avoir une écriture, un ton et une narration bien à eux.

En clair, il s'agit d'écrivains contemporains qui n'écrivent pas comme tout le monde, et ceci pour le plus grand bonheur des lecteurs. Outre le fait qu'un auteur nous embarque dans une histoire, nous aimons plus que tout qu'il le fasse à sa façon à lui et qu'elle soit bien spécifique.

Commençons par  Franck Bouysse et sa très belle écriture littéraire : Franck Bouysse.

Après le magnifique "Né d'aucune femme" que je recommande à nouveau, voici son dernier roman : "Buveurs de vent"

L'histoire se déroule dans la vallée du Gour Noir complétement sous la coupe du propriétaire de la Centrale; rien ne se fait sans son accord, c'est chez lui que chacun travaille directement ou indirectement. Cela fait penser un peu à un western d'antan.

Nous allons suivre quatre jeunes gens issus d'une même famille, trois garçons et une fille, très différents les uns des autres mais très liés.

Leur complicité se  matérialise depuis longtemps dans leur pratique de se suspendre chacun à une corde sur le rebord du viaduc...



Un drame rural noir avec une approche psychologique des personnages, et comme toujours une langue riche, imagée où même les scènes crues passent, tant elles sont bien écrites sans vulgarité ou facilité. 
Sans oublier une fin inattendue !

Autre auteur, ou plutôt autrice, ayant une grande imagination : Sandrine Collette.
Chacun de ses romans nous plonge dans un lieu et un cadre différents. Avec elle, c'est l'aventure assurée tant généralement elle fait preuve d'originalité. J'ai notamment beaucoup aimé : "Des nœuds d'acier", "juste après la vague", "six fourmis blanches".

Il est difficile de qualifier ses livres à mi-chemin entre le thriller et le conte noir.


Dans "Et toujours les forêts", elle aborde un sujet souvent abordé, celui d'un monde post-apocalyptique. 

Quand l''explosion se produit, Corentin se trouve dans une catacombe où il a fait la fête. Quand il en sort, c'est un paysage de désolation qui s'offre à lui. Il décide alors d'aller à la recherche de la vieille femme qui l'a élevé.

Certes, il y a le talent de Sandrine Collette, son art de nous attacher à son récit, notre addiction à savoir ce qui va se passer, son style lapidaire et tout cela fait que c'est un roman où l'on prend du plaisir.

Cependant, j'y préfère des livres comme "Mangevil" de Robert Merle, "La route" de Cormac Mc Carthy ou "le fléau" de Stephen King.



 Autre style avec l'humour grinçant et la tendresse de Jean-Louis Fournier à travers des chapitres courts et des phrases qui font mouche pour son dernier livre " Merci qui ? Merci mon chien".


S'il en est un  qui aborde tout thème d'une façon originale et décalée, c'est bien Jean-Louis Fournier. 
Faut-il rappeler "Où on va Papa ?", "Veuf" ou "Trop" ?

Dans celui-ci, où il rend hommage aux animaux qui ont partagé sa vie,  la tendresse est très présente. D'ailleurs le sous-titre en est "Tendre savoir-vivre avec les animaux".

Il y parle aussi de maltraitance, d'absence de considération, d'abandon, de souffrance, de la manière abjecte dont les animaux sont traités.

L'écriture se fait sous l'œil attentif de sa  chatte blanche "Artdéco", dont il nous donne les commentaires.



Extrait :
Je suis très triste.
Je rencontre un voisin qui s'étonne de me voir dans un tel état de tristesse. Pour me consoler, il ne trouve rien de mieux que cette phrase :
"C'est pas grave, c'était qu'une bête."
J'ai eu un instant la tentation de l'imaginer mort à mes pieds et de pouvoir lui dire :
"C'est pas grave, t'étais qu'un homme."

Terminons par un roman qui donne le sourire tant le style est désopilant : Broadway de Fabrice Caro.

Pour Axel, père de famille, tout commence par une lettre qu'il reçoit de l'assurance maladie l'invitant à passer un examen de dépistage du cancer corolectal destiné aux personnes de 50 ans et plus. Or il n'a que 46 ans. Pourquoi cet envoi ? Cela le perturbe !

 Et puis, il y a cette convocation à l'école pour un dessin obscène fait par son fils, cet ami insistant qui veut l'emmener en vacances.

Tout n'est pas facile pour ce père de famille qui ne sait pas dire non et qui a bien du mal à dire les choses.

Les tracas d'Axel sont racontés avec justesse et humour jusqu'à l'absurdité de certaines situations, de quoi nous faire passer un très bon moment, le sourire aux lèvres.





Tous mes vœux de bonnes et heureuses lectures en 2021 !

J-C Togrège
29/12/2020



mercredi 23 décembre 2020

LES EX-ENFANTS AIMENT TANT NOËL !

LES EX-ENFANTS AIMENT TANT NOËL


Si les ex-enfants aiment tant Noël, c’est parce qu’il leur permet de renouer avec leus premières années, du temps où leurs parents veillaient sur eux et organisaient leur confort.

Ils étaient dans la situation du « petit », celui que l’on protégeait, que l’on nourrissait, que l’on chérissait.

Nul besoin de gagner sa vie, de prendre des décisions, de payer les factures, d’endosser le costume dicté par la société, il suffisait d’être, de profiter de chaque jour, de jouer.

Se laisser « porter », c’était bien confortable, non ?

Si les ex-enfants aiment tant les festivités de Noël, c’est parce qu’ainsi ils oublient quelque temps la dureté des temps, les barbaries, le temps qui passe.


Ils se rappellent comme il était grisant de se faire raconter des histoires, comme il était bon d’y croire et de se laisser bercer par la voix du conteur.

Le monde pouvait être magique ! 

Si nous, les enfants des temps révolus, aimons tant les festivités de Noël, c’est parce qu’elles nous ouvrent à nouveau les portes du pays enchanté des contes dont nous avons perdu le chemin en grandissant.

C’est qu’une fois l’enfance envolée, il faut survivre, se prendre en charge, assurer son quotidien. Alors nous nous affublons du masque de la gravité et faisons semblant de nous intéresser à nos dossiers sans poésie.

Mais en nous, demeure le petit enfant avide de merveilleux…

 


J-C Togrège
18/12/2020

vendredi 18 décembre 2020

ALBUMS JEUNESSE : J'aime pas la danse - J'aime pas le foot

J'AIME PAS LA DANSE
J'AIME PAS LE FOOT

Texte de Stéphanie Richard
Illustrations de Gwenaëlle Doumont


Voici deux albums-jeunesse d'une grande fraîcheur, tant par les coloris et traits des dessins que par l'humour du texte. Ils permettent de battre en brèche des clichés sur les préférences selon que l'on serait garçon ou fille.

Plus largement, cela montre aux enfants que tous n'aiment pas les mêmes choses et qu'il faut respecter les goûts de chacun.




Eh non ! toutes les petites filles n'aiment pas la danse.

"Moi, j'aime pas la danse.
Mais Maman l'adore"

Vous aurez compris que le problème vient de la mère qui se projette dans son enfant et considère qu'elle doit aimer la danser tout comme elle. La maman est en extase devant le tutu de danseuse, elle s'y voit davantage qu'elle n'y voit sa fille.

La dessinatrice a eu la bonne idée d'allonger les jambes des personnages, ce qui accentue l'humour des situations.




De même, tous les petits garçons n'aiment pas le foot !

Je vais vous avouer ce que ce fut mon cas, ce qui me laissa un peu à l'écart dans les cours de récréation. 

Dans ce livre-ci, Lucien a trois frères et un Papa totalement accros au ballon rond. Ils n'imaginent pas un instant que leur passion ne soit pas partagée par tous les petits "mecs". Et alors, régulièrement, ils trainent Lucien à l'entrainement, lui qui est d'un tempérament plus rêveur.

Je suis resté totalement étranger à ce sport et écoute toujours avec grand plaisir la chronique savoureuse écrite par Pierre Desproges " A mort le foot !"... mais ceci est une autre histoire.


Ce deux albums peuvent être lus en parallèle, histoire de bousculer un peu les stéréotypes qui sont encore bien présents.

Dans cette collection, l'on trouve aussi "J'aime pas être belle", "J'aime pas être grand", "J'aime pas les super héros".

Bonne lecture.

J-C Togrège
18/12/2020 








vendredi 11 décembre 2020

DANS LA FAMILLE CHEDID, JE DEMANDE LA GRAND MERE

DANS LA FAMILLE CHEDID, 
JE DEMANDE LA GRAND MERE



Dans la famille Chédid, je ne vous parlerai pas des chanteurs M (le petit-fils) ou Louis Chédid (le père) mais d'Andrée Chédid (la grand-mère) poétesse et romancière de grand talent.


Commençons par "Le message" (paru en 2000)

Une jeune femme, Marie, marche vers le rendez-vous que lui a donné son amoureux par courrier. Après une brouille, la passion est la plus forte, ce sera leur réconciliation car ils ne peuvent vivre l'un sans l'autre.

Cette jeune femme marche dans une ville meurtrie d'un pays en guerre et alors qu'elle est toute à la rencontre attendue, une balle tirée par un sniper embusqué l'atteint dans le dos. 

Gravement blessée, Marie n'aura plus qu'un seul désir, faire parvenir un message à son aimé pour lui dire qu'elle était en chemin et qu'elle l'aime. Y parviendra t-elle ? 

Je ne répondrai pas à cette question mais vous assure que ce texte est d'une grande profondeur. 


Ce court roman, très bien écrit, est vraiment bouleversant d'humanité par sa dénonciation de la guerre qui sépare les amants. Je dois le concéder, sa fin m'a arraché une petite larme.

Extrait : "Comment croire, comment prier, comment espérer en ce monde pervers, en ce monde exterminateur, qui consume ses propres entrailles, qui se déchire et se décime sans répit ?"

La force de cet écrit fut telle, qu'immédiatement, j'ai voulu rester dans l'œuvre d'Andrée Chédid avec son merveilleux poème "Destination : arbre." que je vous recommande.



Puis, j'ai relu "L'enfant multiple" qui date de 1989. 

Dans celui-ci, il s'agit de la rencontre de Maxime, qui tient un manège de chevaux de bois qui périclite, et d'un jeune enfant, Omar-Jo qui a quitté son pays en guerre pour Paris.

Alors qu'il a beaucoup souffert, cet enfant "multiple", va redonner vie à  cet homme sur le point de renoncer et faire du manège un lieu vivant grâce à ses "mises en scène", son aura.

Enfant multiple par ses origines, par son vécu et par ses talents, Omar-Jo a la force des faibles qui ne renoncent pas, la force des meurtris qui se relèvent.

Un personnage attachant et haut en couleurs dont nous découvrons le passé au fur et à mesure...


Je ne terminerai pas sans rappeler qu'Andrée Chédid a aussi écrit des textes de chansons dont  "Bonobo" et "Je dis aime" qui sont deux titres-phares de Mathieu Chédid (M).

Plus que jamais, je vous souhaite de belles lectures.

J-C Togrège
11/12/2020



vendredi 4 décembre 2020

FAMILLE DE HERISSONS AU JARDIN - 4 : EN DORMANCE

FAMILLE DE HERISSONS EN DORMANCE



Cela fait un long moment que nous n'avons pas vu  nos amis hérissons au jardin, car comme vous le savez ce sont des animaux qui hibernent dès que le froid se fait sentir. Ils ne ressortent qu'au printemps quand les températures remontent. Cela peut aller de 4 à 5 mois selon les régions


Mais avant cette longue période de repos, certains se mettent à voyager dès septembre pour dénicher un endroit abrité du vent et de la pluie où passer la mauvaise saison. Une fois trouvé, ils se confectionnent un nid douillet là à partir de branches et de feuilles.

Notre famille hérisson a t-elle migré dans sa totalité ? 
Certains sont-ils restés dans notre jardin ? 
Ce sera la surprise au printemps !


Un peu de bricolage !    
 
Courant septembre, nous leur avons confectionné des "cabanes",   nous servant pour cela de cagettes retournées (sans oublier d'y découper des "portes") que nous avons recouvertes de rondins et branches. 

A l'intérieur, nous y avons glissé du foin. Des feuilles mortes ont ensuite recouvert le tout.

Ensuite, il nous restait à les disposer dans des endroits abrités et à leur en soumettre la "location".

Cela leur a t-il convenu ?

Nous ne le savons pas, et pas question d'aller y regarder car il ne faut surtout pas déranger un hérisson en hibernation.






Le dernier que nous ayons aperçu c'est "Bébé Grillage" qui s'obstinait à rentrer bien difficilement au poulailler...

Bien difficilement, car comme il avait grossi, le passage devenait de moins en moins aisé !

Alors il allait de long en large pour trouver l'endroit le plus approprié à sa nouvelle corpulence. Voilà ce que c'est que d'être gourmand, la taille finit par s'épaissir !



Heureusement que notre petite famille a fait sa réserve de graisse, car un hérisson perd jusqu'à 30% de son poids pendant l'hiver. Il est conseillé au moment du réveil de disposer à sa proximité  des croquettes et de l'eau pour l'aider à reprendre des forces.


Appartements à louer 

Bonne nuit !

J-C Togrège
04/12/2020