dimanche 30 août 2020

CINEMA /// PETIT PAYS : UNE ADAPTATION REUSSIE

PETIT PAYS
DE ERIC BARBIER

avec Jean-Paul Rouve, Djibril Vancoppenolle, Dayla De Medina 



Quel plaisir de voir un film de cette qualité, totalement fidèle à l'esprit du roman de Gaël Faye dont j'avais dit le plus grand bien dans ma chronique du 28/11/2016 !

Eric Barbier prend le temps d'installer ses personnages dans leur vie quotidienne.

La tension va monter progressivement, par petites touches, jusqu'à l'embrasement.

N'attendez pas une leçon d'histoire, tout est raconté à hauteur des yeux d'enfants dont les regards sont primordiaux, ce que rend bien l'affiche. Le   monde absurde des adultes va percuter leur enfance !

Le récit commence  un peu avant le génocide des Tutsis au Rwanda.



Gabriel (10 ans) et sa petite sœur Ana vivent au Burundi avec leur père français et leur mère rwandaise. La vie se déroule paisiblement, tout au moins en apparence. L'inquiétude des enfants porte sur ce qu'ils perçoivent de la mésentente grandissante de leurs parents.  

L'on discerne déjà un contexte politique difficile, des tensions sous-jacentes entre Hutus et Tutsis. Progressivement, tout ceci va se détériorer jusqu'aux événements dramatiques que nous connaissons. 

Jean-Paul Rouve est excellent dans son rôle de père protecteur et d'homme d'affaires. Quant aux deux enfants (Djibril Vancoppenolle et Dayla De Medina) , ils ont une présence et un regard extraordinaires.

Il n'y a pas de surenchère de violence, et pourtant l'horreur est bien là. Tout comme dans le livre, la scène de l'incendie est insoutenable et bouleversante !

A la fin de la séance, lentement le public s'est levé dans un silence révélateur de la force du film.

Cinéphilement vôtre

J-C Togrège
31/08/2020


La 300ème chronique, déjà ! : MERCI

LA 300ème CHRONIQUE, DEJA !


J'ai commencé ce blog en novembre 2016 avec une chronique sur les nouvelles d'Oscar Wilde et voilà déjà que se profile la 300ème !

Mon objectif fut toujours de partager avec le plus grand nombre mes impressions, découvertes, coups de cœur et émotions sur des sujets tels que la lecture, le cinéma, la musique et l'environnement. C'est une démarche comparable à celui qui a adoré un livre et le prête à son entourage ensuite. 

Je me suis toujours refusé à écrire des articles sur une œuvre que je n'ai pas aimée. Cela ne m'intéresse pas et je ne m'en sens pas la légitimité. C'est si dur de créer ! 

Pour  ce petit anniversaire, j'ai effectué un petit retour en arrière pour voir le tiercé gagnant :

1 - Nettoyeur de tranchées : publication du 7 novembre 2017. Ce numéro 1 me touche d'autant que c'est un texte de  ma composition à partir d'un souvenir familial. 
2 - Ma petite entreprise (chanson de Bashung) : publication du  9 juillet 2017
3 - La promesse de l'aube (roman de Romain Gary) : publication du 20 décembre 2017

Quant à l'année 2020, les deux chroniques sur la "famille hérisson" ont été plébiscitées. Une dernière sera publiée prochainement.

Cette 300ème me donne également l'occasion de vous annoncer en primeur la publication de mon deuxième recueil en octobre 2020 : "Variations autour de Noël".  Il sera composé de nouvelles, textes courts et poèmes avec comme fil conducteur les chansons et traditions de Noël.




Les retours que j'ai pu avoir, le nombre de visites croissantes (environ 600 par mois), tout cela m'a incité à poursuivre ce que je considère comme un échange.

Pour cela, je vous dédie cette chronique et vous adresse à tous et toutes un grand MERCI !



Bien à vous.

J-C Togrège
30/08/2020






lundi 24 août 2020

DEBUSSY : une biographie écrite par Ariane Charton

DEBUSSY
ARIANE CHARTON



"Les musiciens ont le privilège de capter toute la poésie de la nuit et du jour, de la terre et du ciel, d'en reconstituer l'atmosphère et d'en rythmer l'immense palpitation."

Afin de varier le plaisir, je me suis lancé dans la lecture d'une biographie, ce que je n'avais pas fait depuis bien longtemps. Or sur ma PAL, ce livre d'Ariane Charton attendait depuis des années.

Autant vous l'annoncer de suite, Claude Debussy est l'un de mes compositeurs préférés que j'écoute très souvent. D'ailleurs je rédige cette chronique au son de sa musique (œuvres au piano jouées par Jean-Efflam Bavouzet)

Comment vous dire ? Pour moi, cette musique est aérienne, chargée de sensations, sensible. Elle ne ressemble à aucune autre, elle est envoûtante. Certes, ce ne sont pas des termes qu'emploierait un musicologue, mais reconnaissez que c'est très dur de qualifier une musique que l'on aime.


Revenons à cette biographie qui est captivante et qui m'a fait découvrir un musicien hors norme, hors mode. Ce n'était pas un homme de concessions, il refusait les dogmes pour créer ce qu'il ressentait au plus profond de lui. Il mit du temps à s'imposer et eut tout le temps des dettes. 

Même une fois connu, il eut de nombreux détracteurs et aussi beaucoup d'admirateurs. Comme quelqu'un qui crée quelque chose de nouveau, il se heurta à l'incompréhension d'une partie de ses contemporains.

Le livre d'Arianne Charton se base sur de nombreux extraits de correspondances, ce qui nous rend Claude Debussy plus proche. Nous suivons aussi la naissance de ses nombreux chefs d'œuvre : "Nocturnes", "La Mer", "Prélude à l'après-midi d'un faune" (la partie "flûte" y est admirable) etc, sans oublier son unique opéra "Pelléas et Mélisande" que je ne connais pas encore.

Mais, laissons le dernier mot au compositeur :

"Je veux écrire mon songe musical avec le plus complet détachement de moi-même. Je veux chanter mon paysage intérieur avec la candeur naïve de l'enfance"

Musicalement vôtre

J-C Togrège
24/08/2020










lundi 10 août 2020

L'ENIGME DE LA CHAMBRE 622 - JOËL DICKER

L'ENIGME DE LA CHAMBRE 622
JOËL DICKER



Comme pour ses précédents romans, une fois la lecture commencée, reconnaissons qu'il est bien difficile de le lâcher. 

Ensuite, l'on peut penser que ce n'est sans doute pas son meilleur, mais n'empêche qu'on était bien captivé ! Nous n'avions qu'une idée en tête, se replonger dans le fil de l'histoire jusqu'à pas d'heure raisonnable...

L'auteur a une imagination d'une grande fertilité, l'art d'agencer un récit avec de nombreux entrelacs et rebondissements et avec une fin qui, chaque fois, fonctionne, où tout s'emboite et au final nous surprend !




Cette fois-ci, l'enquête se situe dans le monde de la banque : transmission, trahisons de toutes sortes, retournements de situation, soif du pouvoir.

L'on y trouve aussi d'autres sentiments plus nobles tels que la fidélité (notamment à travers l'hommage rendu à son éditeur introduit comme personnage dans le récit) l'amitié et la paternité.

Joël Dicker recourt à sa technique habituelle de mêler récit présent et récit passé avec de très nombreux retours en arrière.


Extrait : Selon Bernard, un "grand roman", c'est un tableau. U monde qui s'offre au lecteur qui va se laisser happer par cette immense illusion faite de coups de pinceau. Le tableau montre de la pluie : on se sent mouillé. Un paysage glacial et enneigé ? On se surprend à frissonner. Et il disait : "Vous savez ce qu'est un grand écrivain ? C'est un peintre justement, Dans le musée des grands écrivains, dont tous les libraires possèdent la clé, des milliers de toiles vous attendent. Si vous entrez une fois, vous deviendrez un habité."

Encore une fois, Joël Dicker a rempli son contrat à 100% jusqu'à la dernière page.

Si je devais mettre un "mais", ce serait celui de me demander comment l'auteur va arriver à se renouveler dans son prochain roman.


Bonnes lectures estivales !

J-C Togrège


jeudi 6 août 2020

SUPPLIQUE DE LA POUPLIE DE J-C TOGREGE (extrait du recueil "Les bougeons renaîtront"

SUPPLIQUE DE LA POUPLIE


Gens du village, écoutez ma supplique
Protégez-moi de la main machiavélique
Des bûcherons armés de tronçonneuses.
N'en voyez-vous pas l'intention odieuse ?

Ils convoitent ma terre constructible
Déterminés à m'abattre, une cible !
Ne les laissez pas me mettre au néant
Je vis là depuis plus de deux cents ans.

Vos aïeux, déjà, étaient mes voisins
Vos soldats m'apprécièrent en mirador
De votre village, emblème je devins.
Aux yeux de vos enfants, je vaux tout l'or.

J'aime dispenser Oxygène et Beauté
J'aime la danse du vent dans mes feuilles
J'aime offrir aux oiseaux un bel accueil.
Mais vous, auriez-vous cesser de m'aimer ? 

Gens du village, écoutez ma supplique
Celle d'un peuplier noir pas typique
Que vous avez surnommé "la Pouplie".

J-C Togrège
25/07/2020

(recueil "Les Bourgeons renaîtront")