samedi 22 février 2020

LIVRE /// LA MALCHIMIE : quand la chimie empoisonne !

LA MALCHIMIE
GISELE BIENNE



J'ai découvert cet auteur lors d'une rencontre en médiathèque et ai d'abord été séduit par la qualité et la pertinence des propos tenus sur un sujet difficile comme celui de la maladie induite de l'usage des pesticides et autres produits phytosanitaires agricoles.

Pas n'importe quel type de maladie, puisqu'il s'agit de la leucémie dont a souffert son frère agriculteur, victime de ce que Gisèle Bienne nomme "la malchimie".

Très documentée sur le sujet, elle nous démontre comment cette chimie est mauvaise quand elle est mise au service du  profit de grandes firmes de l'agro-alimentaire, et cela au détriment de la santé des agriculteurs !

Je me suis ensuite précipité sur son livre qui est un récit passionnant et difficile mais très bien traité dans un style que j'ai apprécié.



Ce texte touche à l'intime de l'auteur en ce sens qu'elle y exprime son désarroi, sa colère, sa souffrance face à la maladie d'un frère aimé. Ces différents états se retrouvent dans son écriture.

Elle y exprime sa colère contre le scandale de tous ces produits que l'on sait aujourd'hui malsains et qui empoisonnent les agriculteurs et notre terre. Courageusement, elle nomme les responsables, démonstration à l'appui.

Il y est très bien décrit également les étapes de la maladie (les espoirs suivis des désillusions tant pour le malade que pour la famille), la douleur de voir décliner un être aimé, l'impuissance qui saisit.

Afin que le récit ne soit pas que dans la noirceur, habilement il y a des retours en arrière lumineux pour évoquer la complicité du frère et de la sœur lorsqu'ils étaient enfants et qu'ils jouaient dans la campagne. L'évocation de ces souvenirs apporte une respiration pour le lecteur.

Extrait : "Le progrès, c'était la Science, on ne resterait pas à la traîne, on serait modernes. La chimie dans l'étendue de ses fonctions ne pouvait que jouer un rôle protecteur, elle assainissait le sol comme les médicaments fortifient le corps du malade. Si les agriculteurs remplissent les chambres stériles à moitié ou aux deux tiers, pour sûr il y a une raison à cela."

Ce livre a obtenu le prix "Maurice Genevoix" en 2019.

Bonne et belle lecture

J-C Togrège
22/02/2020

PS : Merci à la médiathèque de Bazancourt pour la rencontre lors de la séance "petit déjeuner avec mon auteur" !

vendredi 21 février 2020

ALLEZ A LA RENCONTRE DES AUTEURS !

ALLEZ A LA RENCONTRE DES AUTEURS !


Si vous avez la chance que votre médiathéque organise des séances "rencontre avec auteur", n'hésitez pas à vous y rendre !

Faites confiance à vos bibliothécaires dans leurs choix car les invitations ne sont jamais lancées à la légère.

Vous ne connaissez pas l'auteur ?
Vous avez peur d'être déçu, d'avoir perdu votre temps ?

Qu'importe, laissez-vous tenter !

Ce sera l'occasion d'une rencontre, de la découverte d'un univers, d'un échange avec l'écrivain mais aussi avec d'autres lecteurs passionnés de lecture.

Préférez un échange de visu au "tout écran" virtuel et solitaire dans lequel nous nous trouvons trop souvent. Et puis l'on a souvent à apprendre des auteurs…

Même si vous parfois cela ne correspond pas à ce que vous aimez, dites-vous qu'il en ira différemment la prochaine fois. Gardez cette curiosité d'esprit qui vous mènera vers  l'inattendu, le plaisir de la bonne surprise.

A titre personnel, ces derniers temps, j'ai découvert avec grand intérêt les livres de Virginie Lauby et de Gisèle Bienne. Je consacrerai une chronique prochaine à cette dernière pour "La malchimie" qui a obtenu le prix Maurice Genevoix en 2019.

Bonnes et belles lectures !

J-C Togrège
21/02/2020




vendredi 14 février 2020

LIVRE /// VERS LA BEAUTE : un livre bouleversant et profond de Foenkinos

VERS LA BEAUTE
DAVID FOENKINOS




C'est le livre que j'avais emmené pour me désennuyer en salle d'attente d'un cabinet médical afin de m'éviter de feuilleter des magazines sans intérêt que l'on trouve habituellement dans ces lieux.

Quand mon tour arriva, une infirmière  me demanda : "C'est quel genre Foenkinos ?"

Arriva la difficulté de répondre rapidement tout en sachant que m'attendait une piqûre, ce dont j'ai toujours eu horreur. L'aiguille me guettait déjà !

Il fallait bien répondre quelque chose alors j'ai dit "C'est léger et profond en même temps. C'est un auteur qui parle des sentiments humains."


Ce fut vague mais en réfléchissant c'est un peu ça, non ? 


David Foenkinos nous a concocté une belle histoire où il est question de culpabilité et de sauvetage par la beauté de l'art. 

Antoine, maître de conférences des Beaux Arts à l'âme souffrante quitte tout dont son poste pour se réfugier dans un musée en tant que gardien de salle.

Certes, il a vécu une séparation amoureuse mais l'on devine qu'il y a quelque chose de plus douloureux qu'il cache à tout  le monde.


C'est le livre que j'ai préféré de l'auteur depuis le magnifique "Charlotte", à croire que la peinture l'inspire particulièrement bien.

Extraits : " Antoine avait décidé, sans en demander la permission de déplacer légèrement sa chaise pour observer à son aise le visage de Jeanne Hébuterne (…)  Jeanne avait l'allure d'un grand cygne éthéré, une langueur perceptible dans le regard, une incommensurable mélancolie. De plus en plus, au fil des jours, Antoine serait happé par la force de ce tableau. Jeanne lui faisait survoler les heures. Il continuait parfois à lui parler, comme à une confidente. Cela lui faisait du bien. Chacun cherche son propre chemin vers la consolation. Peut-on se soigner en se confiant à un tableau

" La beauté demeure le meilleur recours contre l'incertitude"

Un livre profond et bouleversant !

Bonnes lectures

J-C Togrège
14/02/2020