jeudi 30 juillet 2020

NE D'AUCUNE FEMME : Un livre remarquable !

NE D'AUCUNE FEMME
FRANCK BOUYSSE


Il y a bien longtemps que je n'ai pas lu un roman contemporain aussi bien écrit !

Et chose hors du commun, la ponctuation est si bien agencée, si précise, que ce livre appelle à être lu à haute voix, ce que j'ai fait pour une grande partie.

La force de cette écriture, c'est de rester belle et forte tout en ayant plusieurs voix pour raconter le récit.

L'on passe d'un style littéraire à celui d'un journal écrit par l'héroïne qui n'est pas très lettrée. Cela ne l'empêche pas d'écrire des choses profondes avec des mots simples. Les mots, l'écriture, ce sera d'ailleurs, ce sera ce qui permettra à Rose de survivre aux mauvaises conditions dans lesquelles elle se trouvera.


Outre l'écriture que j'ai vraiment beaucoup aimé, j'ai été saisi (je ne vois pas d'autre mot) par la profondeur du récit qui est percutant, émouvant (mais pas larmoyant) et difficile.

C'est noir, très noir mais pas que !

L'époque n'est pas précisée, cela doit se passer à la fin du XIXème siècle.

C'est l'histoire de Rose que son père vend à 14 ans à un sale type doté d'une mère à l'âme encore plus noire que son fils. Ce qu'elle vivra sera atroce, cependant elle restera debout tant sa force de résistance est exceptionnelle.

C'est un livre qui accapare et qui mijote longtemps en soi, un livre qui ne s'oublie pas.

Comme j'aimerais vous faire partager le grand plaisir que j'ai eu à lire ce roman qui réserve bien des surprises dans son déroulement !

Extraits :" Ce baiser dont je garde encore le goût lorsque me vient le désir du souvenir, comme tout homme qui souffre du présent."

"La seule chose qui me rattache à la vie, c'est de continuer à écrire, ou plutôt à écrier, même si je ne crois pas que ce mot existe, il me convient. Au moins, les mots, eux, ils me laissent pas tomber Je les respire, les mots-monstres et tous les autres. Je désire pourtant pas être sauvée."

Bonne lecture !

J-C Togrège
30/07/2020








vendredi 24 juillet 2020

FAMILLE DE HERISSONS AU JARDIN - 2 -

FAMILLE DE HERISSONS AU JARDIN - 2 -


Vous avez été nombreux à vous intéresser à la famille de hérissons qui évolue dans notre jardin, raison de cette 2ème chronique pour vous donner des nouvelles de tout ce petit monde.



Parmi ceux que nous appelons les "bébés", tous n'ont pas la même taille.

L'un d'entre eux est plus petit que les autres, peut-être moins débrouillard à trouver sa nourriture.

Alors ô surprise, tandis que je lisais dans un transat en fin d'après-midi, quelle ne fut pas mon étonnement de le voir venir vers moi, pas plus craintif que çà !

Je lui donnai alors des croquettes et de l'eau.


Depuis, c'est devenu un rendez-vous quotidien. Entre 18h30 et 19h00, je vois rappliquer son petit museau jusqu'à mes pieds où il attend son repas.


Coucou, c'est moi, c'est l'heure !

Croquettes au pied du lecteur. 


Quant à l'ensemble de la "tribu", c'est plutôt à la nuit tombée qu'elle se retrouve sous le barbecue. L'on attend alors le craquement de toutes les petites dents affairées…
Nous avons vu certains chercher la mamelle de la maman, mais celle-ci s'y refuse désormais, les trouvant trop grands pour cela.


les 4 bébés
la maman est plus craintive


Mais, tout n'est pas rose dans la vie des hérissons ! L'un d'entre eux a voulu connaître le vaste monde un peu trop tôt et s'est glissé sous notre portail côté rue où cela circule beaucoup et trop vite. Nous le retrouvâmes écrasé. C'est là que nous comprîmes qu'il y avait au départ 5 bébés et non 4, comme nous l'avions cru.

Depuis, nous avons obturé cette sortie en mettant des planches devant notre portail. Certes, l'esthétique n'y gagne pas mais cela évite à d'autres de subir le même sort.
Ceux qui voudront partir le pourront toujours mais côté jardin, ce sera moins dangereux.





Croyez-moi, les voir évoluer est bien plus passionnant qu'une soirée télé à s'endormir dans le canapé devant un programme indigeste !


J-C Togrège
25/07/2020




lundi 20 juillet 2020

LIVRE /// SHARKO : un thriller super efficace de Franck Thillier, idéal pour l'été

SHARKO
FRANCK THILLIEZ


Ainsi que j'aime à le dire, la lecture doit être plurielle afin de multiplier nos plaisirs de lecteurs. A priori, il n'y a pas de mauvais genres.

Je suis passé de l'écriture très classique et très belle de François Mauriac (chronique à venir), à celle d'un écrivain populaire de qualité (les deux termes ne sont pas inconciliables) en la personne de Franck Thilliez, tout en faisant un crochet par celle romanesque d'Alexandre Dumas ("Le vicomte de Bragelonne" en cours)

Grand écart dans la façon d'écrire et dans les siècles !

Pour en revenir à "Sharko", c'est un thriller de 550 pages particulièrement efficace et addictif, idéal pour la période estivale.

Il nous plonge dans le monde tordu d'une secte satanique.


Dans ce roman, nous retrouvons le couple Sharko et Lucie Henebelle filant le parfait amour et parents de deux jumeaux. Tout cela va être remis en question brutalement par le meurtre que commet Lucie. Nous le savons dès le début, je ne divulgâche rien et n'ajouterai rien.

Outre le talent de conteur indéniable de Thilliez (des rebondissements, de nombreux personnages, des chapitres courts appelant le prochain), j'y ai apprécié son travail de documentation scientifique. Cela ne lui fait pas écrire n'importe quoi juste pour faire avancer l'histoire. Il nous le précise d'ailleurs en postface.

J'y ai ainsi découvert ce qu'est le bio-art et ses tableaux particuliers (peinture au sang), le circuit mondial du sang, la maladie dégénérative d'une tribu anthropophage. Bien sûr, ensuite l'imagination du romancier s'emballe !

Quant à l'écriture, elle est de belle tenue, fluide et agréable.

Un petit conseil : si vous commencez ce roman, prévenez votre entourage que vous ne serez plus réceptif à quoi que ce soit d'autre...

Bonne lecture estivale.

visiteur pendant ma lecture


J-C Togrège
20/07/2020

PS : Ame sensible s'abstenir.

mardi 14 juillet 2020

FAMILLE DE HERISSONS AU JARDIN

FAMILLE DE HERISSONS



Direction "les croquettes"

Un peu d'attention, de temps libéré des contraintes vraies ou fausses qui sont les nôtres, voilà ce qu'il nous faut pour apercevoir les "petites choses" du quotidien qui éclairent une journée.

Cela peut sembler bête tellement c'est évident, il suffit d'ouvrir les yeux sur ce qui nous entoure. Arrêtons de courir, posons-nous et observons… Rien de plus simple quand on y songe !

Je vais vous conter, photos à l'appui, notre rencontre avec une famille de hérissons ayant élu domicile dans notre jardin !



Tout commença par un hérisson que nous vîmes évoluer à proximité de croquettes destinées initialement à nos chats. Il avait l'air de bien connaître le chemin le menant à la  cantine située sous notre barbecue.



La cantine
La particularité de celui-ci, c'est qu'il sort le jour et n'est pas très craintif ! A notre approche, il s'immobilise mais sans se mettre en boule. De cette façon, il nous voit regarnir les plats lorsque ceux-ci sont vides. Le voir se hisser pour boire un petit coup entre deux bouchées, l'entendre croquer, croyez-moi, c'est cocasse et attendrissant. 

Ce que nous ne savions pas c'est que Maman Hérisson avait fait son nid dans un endroit laissé volontairement bien feuillu destiné aux petits animaux et que bien à l'abri ses petits avaient grandi.


Quant aux bébés (ce sont déjà de "grands bébés"), nous les vîmes dans les jours qui suivirent, à un horaire plus tardif, aux alentours de 22h00 quand il fait sombre. D'abord nous en rencontrâmes deux, puis un autre et encore un petit dernier, tout ce petit monde ayant compris le principe des croquettes et de l'eau à proximité. 





Une fois rassasiés, à la queue leu leu, tous rentrent au nid



Depuis, quand la nuit est tombée, silencieusement, munie d'une lampe électrique, nous partons pour cette rencontre animalière. Nous savons que les hérissons sont voyageurs, que tôt ou tard, tous feront leurs bagages pour parcourir leur environnement. A moins que l'un d'entre eux ne devienne casanier ? 

J-C Togrège
14/07/2020 


Autre lieu de restauration



mercredi 8 juillet 2020

CINE /// LES PARFUMS : Une comédie charmante pas si lègère qu'il n'y paraît

LES PARFUMS
DE GREGORY MAGNE

avec Emmanuelle Devos, Grégory Montel, Gustave Kervern, Sergi Lopez, etc.

Tout ce qui, quatre mois auparavant, était banal, anodin prend aujourd'hui une forme de renouveau, de "première fois", de nouvelle saveur suite au confinement qui nous en priva.

Après la librairie et le disquaire, ce fut le retour dans une salle obscure, le plaisir de voir un film en grand hors de chez soi.

Quoi que l'on dise, un film dans son salon n'équivaudra jamais les sensations du cinéma !

Pour cette nouvelle "première fois", les retrouvailles eurent lieu avec une comédie charmante : les Parfums.

Le procédé narratif n'est certes pas nouveau, puisqu'il s'agit de la rencontre de deux personnages très différents évoluant dans des milieux sociaux sans lien entre eux. Ici, le charme opère, la petite musique fonctionne.

D'un côté, une femme plutôt arrogante et asociale qui fait profession de "nez" et de l'autre un chauffeur, papa d'une fille de 10 ans. L'un et l'autre sont à un moment de leur vie où ils ne sont pas au mieux.

Emmanuelle Devos, tout en retenue, et Grégory Montel, sont excellents, leurs personnages sont crédibles !

Je dois concéder que le thème du "nez" m'a particulièrement attiré, que l'on y découvre des aspects de la profession et qu'un épisode concernant une usine cherchant à masquer ses mauvaises odeurs m'a rappelé une plaque agro-industrielle que je connais bien.

Ce film n'est pas aussi léger qu'il y parait car il aborde des sujets de la vraie vie : l'insatisfaction à faire un travail qui ne convient pas, le rapport parents-enfants, la communication entre les êtres.

En somme un bon moment cinéphile.

J-C Togrège
08/07/2020


samedi 4 juillet 2020

MUSIQUE /// COMPOSITRICES A L'AUBE DU XXème SIECLE

COMPOSITRICES A L'AUBE DU XXème SIECLE
Juliette Hurel : Flûte
Hélène Couvert : Piano


Je vous ai déjà évoqué mes retrouvailles avec les librairies, mais celles avec les disquaires sont importantes également avec un premier achat "Compositrices à l'aube du XXème siècle".

Reconnaissons-le, la postérité a oublié les femmes compositrices, même pour celles qui connurent une grande renommée à leur époque. Et c'est une grande injustice !

La flûtiste Juliette Hurel et la pianiste Hélène Couvert, dont la complicité musicale n'est pas nouvelle et largement perceptible, ont eu la bonne idée de remettre au 1er plan les œuvres de cinq compositrices françaises :

Mel Bonis (1858-1937) : une œuvre de plus de 300 pièces composées majoritairement entre 1892 et 1914.

Cécile Chaminade (1857-1944) : compositrice et pianiste
Une production importante dont des partitions symphoniques.

Lili Boulanger (1893-1918) : compositrice qui, bien que morte très jeune, a eu également une grande production dont des pièces inachevées ou perdues.

Clémence de Grandval (1828-1907) : compositrice et cantatrice.
De la musique sacrée, des opéras, des œuvres instrumentales. L'une des compositrices les plus prolifiques.

Augusta Holmes (1847-1903) : compositrice française d'origine britannique, naturalisée en 1873.
Elle fut également pianiste, poétesse et écrivaine. Elle écrivit des pièces symphoniques ainsi que 130 chansons dont la célèbre "3 anges sont venus ce soir", standard du répertoire de Noël.

Le disque est un enchantement de par le choix des œuvres et le talent si complémentaire des deux instrumentistes. J'avoue une préférence pour la suite de Clémence de Grandval.

Quant à la flûtiste Juliette Hurel, j'ai eu la chance de la voir sur scène à plusieurs reprises dans le festival des Flâneries musicales rémoises à une époque où les "Vents" y avaient encore une belle place. Depuis, je suis avec intérêt sa production discographique.

Bravo à toutes ces Dames compositrices et musiciennes !

Flûtistiquement.

J-C Togrège
04/07/2020