vendredi 29 mai 2020

PROFANES DE JEANNE BENAMEUR : un livre lumineux !

PROFANES
JEANNE BENAMEUR



Heureux celui qui n'a encore jamais lu une ligne de Jeanne Benameur car il lui reste à découvrir une écriture lumineuse qui va le toucher.

Ce terme d'écriture lumineuse est celui qui me vient spontanément et qu'il me serait bien difficile de définir ou d'expliquer. J'aurais pu ajouter poétique, attachée à la profondeur de l'âme, qui touche à l'intime...

"Tu devrais aimer", voilà ce qu'on m'avait dit pour attirer ma curiosité !
N'était-ce pas tentant de voir si c'était vrai ?
Quelle image de lecteur, est-ce que je renvoie, qu'est-ce qui permet de penser que tel type d'auteur pourrait me plaire ?

Cela m'a suffi pour acheter ce livre, en librairie cela va de soi.


Eh oui, cela m'a plu, et pas qu'un peu, beaucoup !

Mais venons en un peu au propos du roman. Octave Lassalle, 90 ans, ancien chirurgien vit dans sa grande maison. Il comprend qu'il va avoir besoin d'aide et par le biais d'une annonce recrute quatre personnes qui viendront l'accompagner sur quatre créneaux horaires différents. Chacun de ses accompagnateurs (trois femmes, un homme) aura la clef de sa demeure et une chambre.

L'on comprend que les personnes ont été recrutées avec soin mais sans expliquer les critères retenus qui ne sont pas que professionnels, loin s'en faut. Octave Lassalle se fie à sa connaissance de l'humain...
Les personnages vont se découvrir, s'écouter, prêter attention à l'autre, faire preuve d'empathie, croire en l'autre.

Cette approche des relations va les aider les uns les autres, alors qu'ils ont tous une meurtrissure profonde qui les gangrène.

Ce récit est servi par une écriture magnifique et une approche très sensible de la condition humaine.

Extrait :"Cette nuit-là, chacun des quatre ignore ce qui s'est levé dans le cœur des autres. Quatre cœurs en éveil, reliés. Ce ne sont ni la lune ni les étoiles, que chacun d'eux pourrait voir s'il tournait son regard vers le ciel, qui tissent le lien. Les liens sont invisibles...et chacun d'eux fait, à sa façon, l'épreuve de l'obscurité. Ce qui pénètre de la clarté nocturne du ciel dans les chambres ne change absolument rien à ce qui noue une gorge, tient des paupières ouvertes. Le beau mot d'angoisse qui signifie l'étroitesse de la vie ne suffit pas non plus à nommer tout ce qui se passe. Pas plus que le mot amour...Quelque chose d'inconnu fait route."

J'avais déjà ressenti le grand plaisir du lecteur après avoir lu "l'enfant qui" paru en 2017, qui m'avait été conseillé par ma fille. 

En somme Jeanne Benaneur est une romancière que l'on me recommande !

Hasard de lecture, je viens de voir évoquer un autre de ses livres (Les demeureés)  dans un beau roman de Stéphanie Lesieur (Le vallon des chimères).




Bonne lecture !

J-C Togrège























vendredi 22 mai 2020

LIVRE /// LA LOI DU RÊVEUR DE DANIEL PENNAC : Premier achat en librairie après le confinement !

LA LOI DU RÊVEUR
DANIEL PENNAC


Enfin les librairies sont réouvertes ! Nous pouvons de nouveau fureter dans les rayons et nous laisser séduire par ces amis fidèles que sont les livres.

Cela me permet de vous présenter une nouvelle chronique consacrée à mon premier achat "déconfinement" avec le dernier livre de Daniel Pennac.

Commence alors la difficulté de le classer car il est "inclassable". Ce n'est pas un roman, pas un essai, pas non plus une autobiographie ou alors disons que c'est un peu tout à la fois. Comme bien souvent chez Pennac, la surprise est au rendez-vous.

Extrait :"Dès mon réveil l'envie me prit d'écrire un roman autobiographique, sur le mode Portrait de l'artiste en rêveur, quelque chose comme ça. Une sorte d'autofiction rêvée."


Daniel Pennac nous raconte ses rêves qu'il note dans un petit carnet depuis très longtemps, tout en nous parlant de son cinéaste préféré, Fellini, qui partageait ce même attrait onirique.

Il arrive qu'on ne sache plus s'il s'agit d'un rêve ou de la réalité, tant tout s'y entrecroise avec les souvenirs réels ou inventés de l'auteur. Mais l'on ne s'y perd pas pour autant très longtemps, Pennac étant toujours aussi bon dans l'art de raconter.

A l'issue de cette lecture, il subsiste cette envie de suivre l'exemple de l'auteur et de noter à notre tour nos rêves ce qui nous ramène à la phrase mise en exergue dans le livre :

"Lorsque j'avais six ou sept ans j'étais convaincu qu'il existait deux vies, l'une où l'on vivait les yeux ouverts et l'autre les yeux fermés."
Federico Fellini
Le livre de mes rêves


 J-C Togrège
22/05/2020

mardi 12 mai 2020

LIVRE JEUNESSE /// POURQUOI, MOI, J'AI JAMAIS DE CÂLINS ? : un album plein de tendresse

POURQUOI, MOI, J'AI JAMAIS DE CÂLINS ?

TEXTE DE CHRISTIAN JOLIBOIS
ILLUSTRATIONS DE MARIANNE BARCILLON


L'une de mes petites-filles s'étant entichée de tout ce qui tourne autour des hérissons, je me suis mis en quête d'un album jeunesse avec cet animal comme "tête d'affiche" pour son 3ème anniversaire.

L'on en trouve un certain nombre, mais j'avoue un faible pour cette publication du début d'année qui est pleine de charme et de douceur tant pour l'histoire que les illustrations.

Picot est un jeune hérisson qui voit tous les animaux autour de lui se faire des câlins. Quand il demande à en bénéficier, il se fait rabrouer et traiter de bien vilaines choses ("Cactus sur pattes", "Monsieur des épines" …), d'où sa réflexion récurrente :

"Pourquoi, moi, j'ai jamais de câlins ?"


Autant dire que Picot en a assez de ces piquants, jusqu'à ce qu'il lui en soit expliqué leur utilité et surtout qu'il lui soit révélé que la tendresse peut s'exprimer de de différentes façons. Cela vaudra une chute charmante au récit.

Le personnage principal, tel que vous pouvez le voir sur la couverture de l'album, est vraiment très craquant. Et puis sa quête de câlins, tout à chacun peut la comprendre, enfants ou adultes,  non ? 

Extrait : " Le cœur gros, il retrouve ses grands-parents sous la haie.
"Papi ! Mamie ! J'en ai trop marre de ces piquants !"

Touché par la peine du petit bonhomme, son papi comprend que le moment est venu
 de lui révéler le Grand Secret des Hérissons."

Bonne lecture !

J-C Togrège
12/05/2020




dimanche 10 mai 2020

APRES L'EPREUVE

APRES L'EPREUVE
J-C TOGREGE



La douceur de fouler la terre du sentier
De musarder au travers de rues réveillées
Aller libre dans un monde déverrouillé
A sa guise, sans la crainte d’être châtié.


Après l’épreuve, la vie retrouvée, enfin !

La saveur d’appareiller au petit matin
Le regard dessillé, le cœur en appétit.
Loin du superficiel, l’âme s’est repentie
L’avertissement n’aura pas été en vain.


Après l’épreuve, la vie libérée revint !

La joie de partager le repas familial
D’humeur badine tel un baladin jovial
Se réjouir de la compagnie de ses amis
Tous ces échanges qui font le sel de la vie.


Après l’épreuve, la vie simple, quel festin !

Le retour du musicien sur scène en concert
La vibration des sons l'unissant au public
Se complaire dans cette communion magique
Cœur en émoi, c'est le paradis entrouvert.

Après l'épreuve, la musique c'est divin !



J-C Togrège
11/05/2020

(extrait du recueil "Variations autour de Noël" dont il est la postface)

mardi 5 mai 2020

LIVRE /// LES TROIS MOUSQUETAIRES

LES TROIS MOUSQUETAIRES
D'ALEXANDRE DUMAS



édition de 1962 -collection de mes parents -


Le confinement, période idéale pour se lancer dans la lecture des grandes œuvres littéraires comprenant de nombreux tomes. L'on a du temps, alors allons-y, la lecture nous fera voyager !

Pour certains ce sera les Rougon-Macquart de Zola, La Comédie humaine de Balzac, pour d'autres Proust et sa Recherche du temps perdu, les grands classiques de Victor Hugo, de Stendhal etc.

Pour moi, c'est Alexandre Dumas.

Cela fait au moins 10 ans que je me promettais de replonger dans son œuvre toutes les fois que mon regard se portait sur la vingtaine de livres se trouvant dans ma bibliothèque.



J'ai commencé par l'un de ses romans les plus populaires : "Les Trois Mousquetaires".

Bien sûr, tout le monde en connait l'histoire soit pour l'avoir lue (pour ma part, ce fut vers 11 ans) soit pour en avoir vu les nombreuses adaptations cinématographiques. Alors, allais-je m'ennuyer ? 

Que nenni les amis ! C'est passionnant !

Et pour cause, quel talent de narrateur, quels personnages hors normes dont l'une des Méchantes les plus rouées de la littérature qu'il soit en la personne de Milady,  que de rebondissements, que d'aventures, et surtout quelle écriture !

Autant je me rappelais bien l'épisode des fameux Ferrets de la reine, autant d'autres épisodes m'étaient sortis de l'esprit. Tel dans la lecture d'un thriller ou polar contemporain, j'ai été happé par le récit et par le style.

Je vais poursuivre avec la suite "Vingt ans après"

Ah, je dois vous avouer une erreur que j'ai commise. "La fille de d'Artagnan" passant à la télé, j'y avais vu une occasion de rester dans l'univers des Mousquetaires d'autant que des noms prestigieux y étaient associés : Tavernier à la réalisation, Philippe Noiret, Claude Rich notamment. Oh la la  ! Comme c'est plat et ennuyeux ! Les scènes de cape et d'épée sont poussives, les tentatives d'humour tombent à plat. Quant à Sophie Marceau, elle y joue son rôle avec l'attitude d'une femme d'aujourd'hui et non du XVIIéme siècle. Cela semble anachronique. L'exhibition de sa poitrine ne rattrapa aucunement le fait qu'elle y était totalement incrédible. 


Extrait "Rien ne fait marcher le temps et n'abrège la route comme une pensée qui absorbe en elle-même toutes les facultés de l'organisation de celui qui pense. L'existence extérieure ressemble alors à un sommeil dont cette pensée est le rêve. Par son influence, le temps n'a plus de mesure, l'espace n'a plus de distance. On part d'un lieu, et l'on arrive à un autre, voilà tout. De l'intervalle parcouru, rien ne reste à présent à votre souvenir qu'un brouillard vague dans lequel s'effacent mille images confuses d'arbres, de montagnes et de paysages."


Bonne lecture 



J-C Togrège
05/05/2020






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