samedi 25 décembre 2021

MUSIQUE /// THE FIRST NOEL DE IBRAHIM MAALOUF

THE FIRST NOEL
IBRAHIM MAALOUF


Mes amis musiciens trompettistes vont être bien surpris d'apprendre que j'ai acheté un disque d'un des leurs.

Mais ce n'est pas n'importe qui !

Car il s'agit d'Ibrahim Maalouf, musicien aussi sympathique que talentueux aperçu tout dernièrement dans le Grand Echiquier.

Il y présenta son dernier album consacré aux chants de Noël où l'on retrouve tous les classiques du genre ainsi que deux Ave Maria (Gounod et Schubert) et trois inédits qu'il a composés.


Ibrahim Maalouf explique ainsi la naissance de ce "First Noël"

"First Noël est un album pour tous les âges. Je l'ai réalisé pour mon fils Nael qui n'a que quelques jours et parce que ce Noël 2021 sera son tout premier, ainsi que pour ma grand-mère Odette décédée cette année à l'âge de 99 ans et avec qui nous avons vécu son dernier Noël en 2020. Un siècle les sépare. Un siècle de Noëls qui traversent le temps, les tempêtes, les guerres , les cataclysmes. Mais un siècle de mélodies magnifiques et inoubliables qui embellissent nos vies depuis notre plus jeune âge."

C'est dit et bien dit !

ll se dégage de ces enregistrements une douceur, une sérénité et une grande musicalité. Certains titres sont auréolés de voix féminines au timbre angélique qui contribuent à la grande réussite de ce disque.

Eh oui, le mot "douceur" n'est pas incompatible avec la trompette, les mélomanes le savent bien.

Bonne écoute et joyeux Noël !

J-C Togrège
25/12/2021




jeudi 23 décembre 2021

L'ANOMALIE DE HERVE LE TELLIER : Un Goncourt de retard !

L'ANOMALIE
HERVE LE TELLIER


Ne comptez pas trop sur moi pour un avis sur le Goncourt 2021 car je n'en suis encore qu'à celui de l'année dernière. Dans le langage familier, cela s'appelle avoir un métro de retard !

Mais vous l'aurez deviné. Si j'ai lu ce livre d'Hervé le Tellier, ce n'est pas parce qu'il a obtenu ce prix prestigieux mais parce que le bouche à oreilles m'en a donné envie et m'a intrigué. 

Le sujet est original car c'est la confrontation avec soi-même.

Imaginez que subitement vous vous retrouviez face à votre double. Non pas quelqu'un qui vous ressemble mais quelqu'un qui est vous.

 Vous pouvez mentir aux autres, tenir un rôle, être dans l'imposture mais face à soi, ce n'est pas possible. Votre double vous connait puisqu'il est vous !


Alors comment réagiriez-vous ? Comment continuer à vivre ?

Il n'y a pas que cela dans ce livre qui mêle différents types littéraires dont celui du fantastique avec une histoire de distorsion de temps. Cela nous mène aussi vers les Politiques et les Religieux et leur façon de réagir face à ce phénomène. 

Tout commence par la présentation des personnages chapitre par chapitre, sans trop savoir où l'on va, tout en sachant que forcément il y aura un lien. Et pourtant, ils mènent les uns et les autres des vies radicalement différentes.

J'ai trouvé le livre original et bien écrit avec des dialogues qui sonnent juste Quant au récit, il est bien mené, de façon intelligente et rationnelle autant que possible.

Bonne lecture !

J-C Togrège
23/12/2021






VARIATIONS AUTOUR DE NOËL de J-C Togrège : Ce sont les lecteurs qui en parlent le mieux !

 VARIATIONS AUTOUR DE NOËL
J-C TOGREGE


Il est toujours intéressant pour un auteur de savoir comment son livre est perçu par les lecteurs.

Que les critiques soient négatives ou positives, c'est enrichissant et cela permet d'aller plus loin dans l'écriture du prochain. Le pire c'est l'indifférence, le silence total. C'est comme écrire dans le vide.

Je pense que c'est d'autant plus vrai pour un auteur local qui ne bénéficie pas d'une grande publicité et pour qui il est difficile de toucher un public.

Et au final, ce sont les lecteurs qui en parlent le mieux. 

Par souci d'impartialité, je n'ai mis de retours venant de proches.


" Une amie me tend un livre : " Pour toi qui aimes les histoires". Un nom d'auteur qui sent le pseudonyme, pas le pseudonyme pompeux d'un Ecrivain qui se targue de grandeur, non, un pseudonyme qui révèle un amateur de mots et de jeux de lettres. Un titre "Variations autour de Noël". Décidément, on est en présence d'un vrai amoureux des mots : le titre conviendrait davantage à un travail musical. L'impression est encore plus forte quand on lit les titres des différents textes de ce recueil. On croirait une liste de musiques et de chants de Noël. Récits, poésies, réflexions se succèdent annoncés par des airs qui fredonnent les souvenirs d'enfance"  J. Dorignie

"Je termine la lecture de vos Variations autour de Noël. L'effet a été magique.
J'ai sauvé un sapin artificiel des poubelles. Et il illumine modestement ma pièce de vie.
J'ai écrit quelques souvenirs de mon enfance, aussi, ceux que vous décrivez m'ont beaucoup parlé.
Et le monde devint lisible... Que c'est difficile de décrire cette magie, comme vous le faites bien !
L'esprit de Noël mis à mal.
Le Noël d'après...
C'est mon Noël à moi, le premier sans ma pauvre maman, décédée en mars du virus, sans que je l'ai revue et serrée dans mes bras.
C'est pour elle, et grâce à vous, que j'ai fait un sapin.
Je crois au pouvoir des idées mises en mot, en texte, en poésie.
La preuve est faite, une fois encore.
Merci de ce cadeau." 

" Cela m'a fait un bien fou de le lire.
C'est joliment raconté et on y retrouve la fraîcheur et l'innocence de l'enfance.
Votre prochaine étape ne serait-elle pas d'écrire des livres pour enfants ?




MERCI !

 

lundi 20 décembre 2021

NE TRAHISSONS PAS NOËL : J-C Togrège

 

NE TRAHISSONS PAS NOËL !


N'écoutons pas les sirènes mercantiles
Tellement présentes, actives et prolixes !
Se laisser séduire par leur mélopée infertile
Nous condamne à un monde factice.

Ne trahissons pas Noël !

Ne soyons pas des êtres de l'avoir !
Surconsommer ne rend pas heureux
Le croire est un songe dangereux
Miroir aux alouettes dérisoire.

Ne trahissons pas Noël !

Soyons les gardiens de son esprit originel
Fait de chaleur, d'espérance et de partage.
A tout âge cultivons son message fraternel
Sentinelles vigilantes d'une fête éternelle

Ne trahissons pas Noël


J-C Togrège
(Extrait du recueil "Variations autour de Noël")




lundi 29 novembre 2021

LES LIVRES DE DAVID DIOP : une très belle plume qui sait se diversifier !

 LES LIVRES DE DAVID DIOP



David Diop a réussi à écrire un livre sur la guerre 14/18 d'une façon qui n'avait encore jamais été faite à ma connaissance, et pourtant c'est un sujet dont se sont emparés nombre d'écrivains. 

Comme vous le savez, ce qui fait le talent c'est la façon d'aborder un sujet sur un angle bien à soi, et c'est le cas avec ce "Frère d'âme" vraiment exceptionnel.

Ce récit est raconté par l'un de ceux dont l'on n'a pas souvent parlé, à savoir un "tirailleur sénégalais". L'on désignait sous ce terme tous les soldats africains venus de l'ex empire colonial français qui ont  combattu pendant le conflit pour " la mère patrie". Cela représenta 200 000 soldats qui combattirent dont 135 000 en Europe.


La guerre va broyer Alfa Ndiyae qui a vu mourir dans d'atroces souffrances son "frère d'âme" lors d'un assaut. Ce drame va lui faire chavirer sa raison et l'amener vers une vengeance effroyable. Broyé, il broiera à son tour, s'enlisera dans une violence inhumaine, qui donne lieu à des scènes terribles.

Par delà le récit percutant, le style est totalement incroyable. Cela ressemble à une litanie incantatoire, avec des groupes de mots qui reviennent régulièrement. Ainsi en est-il de "Par la vérité de Dieu", "Le dedans du corps dehors", "mon plus que frère" etc. 

C'est bluffant !

Comment écrire un autre roman après un texte où la langue fut aussi forte ? 

La réponse à cette question, nous l'avons avec "La porte du voyage sans retour" qui traite d'un autre sujet (la traite des Noirs mais pas que) à une autre époque (le XVIIIème siècle) dans un style très différent puisque beaucoup plus classique dans sa forme, mais toujours très bien écrit.


La porte du voyage sans retour, c'est cette île de Gorée d'où sont partis nombre d'Africains pour devenir esclaves, et ce sans espoir de pouvoir revenir.

David Diop s'est inspiré de la vie d'un botaniste, Michel Adanson, et d'un de ses voyages au Sénégal pour en faire une fiction dans laquelle le personnage tombe amoureux d'une esclave en fuite à la personnalité hors du commun. Son regard s'en ouvrira et lui fera considérer l'esclavage différemment.

Ce roman historique et d'aventure est intéressant par les différents thèmes que sont la traite des Noirs, la transmission de fille à père et la fulgurance d'un amour perdu.

Tout commence par un écrit que retrouve la fille du botaniste, à la mort de celui-ci, découvrant tout un aspect de son père qu'elle ignorait.


Ces deux livres m'ont permis de découvrir un auteur talentueux que je vous invite à lire, si ce n'est déjà fait.

Bonne lecture

J-C Togrège
29/11/2021






vendredi 19 novembre 2021

LIVRE /// LE ROI N'AVAIT PAS RI de Guillaume Meurice : l'histoire d'un bouffon du roi

LE ROI N'AVAIT PAS RI
GUILLAUME MEURICE



Ce roman historique nous plonge au XVIème siècle en nous racontant l'histoire d'un bouffon du roi : Triboulet.

Les rois avaient alors un bouffon attitré qui seul avait le droit ou la "tolérance" de se moquer de la cour et même de sa majesté.

Ce personnage agissait comme une soupape dans un lieu où la parole était souvent muselée. Tant que le roi riait, tout allait bien.

Mais gare à la plaisanterie de trop ?  Cela pouvait être très lourd de conséquences. 

Peut-on rire de tout ? Tiens, tiens, question qui revient encore régulièrement de nos jours...

Quelle vie que celle de Triboulet  !


Rien ne le prédestinait à se trouver un jour en compagnie des rois, lui qui naquit dans un milieu misérable. Etre difforme, bossu, d'une grande laideur de traits, il était le souffre douleur de sa famille. Rejeté de tous, il survivait bien difficilement.

Et puis par un enchainement de circonstances que je vous laisse découvrir, il deviendra bouffon de deux rois, d'abord celui de Louis XII puis celui de François 1er. Concernant ce dernier, l'image que j'avais gardée de lui de l'école élémentaire (un monarque prestigieux, de belle allure) est largement écornée par celle présentée ici.

Guillaume Meurice a un réel talent de conteur. Il sait nous embarquer dans cette biographie romancée de ce Triboulet dont on suit les aventures avec grand intérêt. Quant aux répliques prononcées, certaines seraient réelles dont une qui fut capitale.

Un livre qui offre un beau moment de lecture où l'on peut voir aussi une réflexion sur le rire et le pouvoir.

J-C Togrège
19/11/2021




mercredi 10 novembre 2021

LIVRE /// AMELIE NOTHOMB A LE RENAUDOT !

 PREMIER SANG
AMELIE NOTHOMB



Belle surprise en apprenant qu'Amélie Nothomb avait obtenu le prix Renaudot 2021 ! L'on pourrait même dire : "Enfin !".

Ce n'est pas la première fois qu'un de ses romans figurait dans une sélection des prix littéraires mais à chaque fois cela lui échappait. Trop populaire, trop médiatique ?  Trop atypique ?  Trop chapeautée ? Allez savoir !

Et puis là, hop ! La voilà auréolée du prix Renaudot, ce qui lui fit dire : "Papa on a le prix !". Ce "on" est très révélateur du projet littéraire.

Pour être honnête, rappelons-nous qu'elle obtint le grand prix du roman de l'académie française pour "Stupeur et tremblements", mais cela c'était avant qu'elle ne devienne célèbre.


Il est fréquent que les écrivains écrivent sur leurs parents disparus, et cela fait parfois des livres sublimes tels celui d'Albert Cohen " Le livre de ma mère" ou plus récemment "Rien ne s'oppose à la nuit" de Delphine de Vigan.

Ce fut au tour d'Amélie Nothomb d'aborder cet "exercice" très particulier car très émotionnel mais sous un jour totalement inattendu. En effet, la romancière utilise le "je", se mettant littéralement dans la peau de son père. Comme elle l'a précisé, tous les faits sont vrais mais pour le ressenti elle dut l'imaginer car c'était un homme secret qui ne disait pas ses émotions.

Le pari était audacieux mais totalement réussi ! 

Bien sûr l'on retrouve dans ce roman  tendre et drôle son style d'écriture et son art des dialogues. Cela sonne toujours juste chez Amélie Nothomb. Chaque mot est à sa place.

La famille folledingue de son père, à elle seule, vaut le détour, ainsi que l'expérience traumatisante de se trouver face à un peloton d'exécution. 

Une petite différence notable toutefois, cette fois-ci le personnage n'a pas un prénom rare. Il s'appelait Patrick.

Bonne lecture !

J-C Togrège
10/11/2021

mardi 2 novembre 2021

DES LIVRES SUR LES ARBRES

 DES LIVRES SUR LES ARBRES


A vous qui aimez les arbres, qui êtes convaincus de leur importance sur la terre, qui voyez comme une catastrophe la déforestation, cette chronique est pour vous.

Vous y trouverez une sélection de livres, romans ou essais, qui ont le mérite de mettre en avant les arbres et leur rôle essentiel.


Commençons par un roman puissant avec celui de Richard Powers : "L'Arbre-Monde"

Nous y suivons le parcours de neuf personnages aux Etats-Unis qui tous à un moment vont s'engager dans un combat pour la cause de l'arbre. Certains basculeront même dans l'activisme pour contrer la tragédie de la destruction des forêts.

C'est un livre où nous apprenons beaucoup de choses sur la vie des arbres, sur leur rapport au temps si différent du nôtre.

Un livre dense, fort, très bien écrit, écologique et militant où il est question de biodiversité, de communication, de défense de l'environnement.




Evidemment, je ne peux que conseiller aussi les livres de Peter Wohlleben qui fut forestier pendant plus de vingt ans en Allemagne.

 Grâce à lui, depuis quelques années, nombre de personnes regardent les arbres d'une manière différente.

Pour cela il s'appuie sur des connaissances scientifiques solides  et sur ses observations qu'il présente avec pédagogie. Nous y découvrons la société des arbres, la façon dont ils communiquent, se soutiennent, luttent, vivent.

Citons bien sûr  le best-seller "La vie secrète des arbres" avec sa version enrichie de plus de 150 photos extraordinaires  mais aussi "L'homme et la nature".


En parcourant une librairie, j'ai découvert un jeune auteur canadien, Michael Christie, dont le titre "Le dernier arbre" m'a interpellé, de par le sous-entendu que l'on imagine.


En 2038, il ne reste que quelques arbres suite à la déforestation massive mais aussi suite au "grand dépérissement" causé par le dérèglement climatique. Ils sont tombés malades puis sont morts.

La terre est  devenue inhospitalière, pleine de poussières génératrices de maladie. Les plus riches vivent alors dans des demeures climatisées et aseptisées.

Il demeure une île épargnée par le fléau que seuls des privilégiés peuvent visiter.

Outre un plaidoyer écologique très fort, c'est aussi une saga familiale commençant en 1908 avec maints rebondissements, le tout en lien avec la forêt. Un récit passionnant !




 Il est grand temps de se "reconnecter" à la nature pour notre "bien vivre" !


Bonne lecture !

J-C Togrège
02/11/2021


jeudi 28 octobre 2021

LIVRE /// LA VERITE SUR L' AFFAIRE HARRY QUEBERT

 LA VERITE SUR L'AFFAIRE HARRY QUEBERT
JOËL DICKER


Nouvelle publication de cette chronique écrite le 23/07/2016


 
Tout commença par un SMS venant d'une lectrice avisée : As-tu lu "La vérité sur l'affaire Harry Québert ? Je l'ai lu en 24 heures et pourtant c'est un pavé !"

Il n'en fallut pas plus pour attirer mon attention et y plonger à mon tour. Il y  a tant d'événements, de rebondissements inattendus dans ce récit, mais aussi de réflexions sur la vie, l'écriture, l'amour que, captivé et captif, je ne mis que quelques jours pour le dévorer. 

Diable de roman ! 

Vous savez, ce type de fiction, où les personnages deviennent comme des êtres réels auxquels vous pensez au cours de la journée, avant de reprendre au plus vite le livre et de tourner les pages les unes après les autres. 

Vous êtes dans une bulle, ailleurs, et tout ce qui est autour vous parvient étouffé, les affaires courantes sont expédiées ou remises à plus tard. Vous n'êtes plus vraiment là, vous êtes dans l'histoire ! Et quelle histoire, car il en a de l'imagination ce Joël Dicker, l'on ne voit pas arriver les événements. L'on croyait que et puis non, l'histoire prend une autre orientation.

D'ailleurs, Maître Bernard Pivot lui même tomba dans les filets de l'écrivain "Si vous mettez le nez dans ce gros roman, vous êtes fichu. Vous ne pourrez pas vous empêcher de courir jusqu'à la six centième page. Vous serez manipulé, dérouté, sidéré, agacé, passionné par une histoire aux multiples rebondissements, fausses pistes et coups de théâtre."

Mais quelle est cette histoire ?

Le narrateur, Marcus Goldman, a connu un succès considérable avec son premier roman. L'on ne parlait plus que de lui partout dans les médias, il était reconnu dans la rue et tout cela el comblait totalement. Son rêve c'était de devenir un grand écrivain, et à trente ans il pensait avoir atteint le graal. Mais voilà au bout d'un an et demi, le constat est là : plus moyen d'écrire un autre livre, la panne sèche, plus d'inspiration ! Il se réfugie alors auprès d'Harry Québert, écrivain reconnu qui fut son professeur mais aussi son mentor. Il espère que par ses conseils, il va pouvoir se sortir de cette impasse.

Premier des nombreux rebondissements du livre, Harry Québert est arrêté par la police pour le meurtre de Nola, disparue il y a trente ans, et dont le corps est retrouvé dans son jardin. Nola, ce fut le grand et seul amour d'Harry, un amour caché.

L'enquête commence ...

Bonne lecture
J-C Togrège

PS du 28/10/2021 : Depuis l'auteur a sorti d'autres romans : "Le livre de Baltimore", "La disparition de Stéphanie Mailer" et "L'énigme de la chambre 622".


lundi 25 octobre 2021

LIVRE /// LA OU CHANTENT LES ECREVISSES de Delia OWENS : un hymne à la nature !

 LA OU CHANTENT LES ECREVISSES
DE DELIA OWENS



Ce livre nous conte l'histoire de Kya, petite fille de 10 ans, qui devra apprendre à survivre seule dans des marais situés en Caroline du Sud aux Etats-Unis dans les année 50.

Les membres de sa famille étant partis les uns après les autres pour fuir un père violent et alcoolique qui à son tour disparaitra, elle devra s'adapter dans un milieu difficile.

Aux yeux des habitants de la ville, elle deviendra "la fille des marais", celle qui vit dans une cabane sommaire, une sauvageonne qu'ils rejetteront avec mépris. 

Kya s'adaptera et fera sien ses marais, vivant en symbiose avec la nature et les animaux. Ce lieu sera à jamais son refuge.



Parallèlement au récit de la vie de Kya, nous suivons également en 1969 une enquête policière suite à la découverte d'un cadavre...

Ce roman sait parler avec justesse de l'abandon et de la solitude, de la façon dont cela est vécu par une jeune enfant abandonnée, qui jeune femme continuera de vivre à l'écart des autres.

Et puis il y a un hymne à la nature très joliment écrit par Delia Owens, zoologiste américaine, dont c'est le premier roman après des publications sur le monde animal et son environnement. 

Que dire du si joli titre énigmatique dont la signification est donnée dans le livre ? Il a tout son importance, trouver cet endroit permettra à Kya de toucher à la beauté.

Un beau livre auquel je me suis attaché jusqu'à une fin surprenante que je n'avais pas vue venir.

Bonne lecture

J-C Togrège
25/10/2021


mercredi 13 octobre 2021

CINE /// TOUT S'EST BIEN PASSE - FRANCOIS OZON : "Il faut que tu m'aides à en finir."

 TOUT S'EST BIEN PASSE
FRANCOIS OZON
avec André Dussollier, Sophie Marceau, 
Géraldine Pailhas, Charlotte Rampling


André (interprété par André Dussollier) venant de faire un AVC, ses deux filles sont appelées à son chevet.

Commence alors le temps de l'inquiétude, des soins intensifs et de l'incertitude sur les séquelles en découlant, tout cela avec des scènes d'hôpital réalistes qui rappelleront de mauvais souvenirs à nombre de spectateurs.

Se voyant fortement diminué, dès qu'il le peut, André dit à Emmanuelle (l'une de ses filles jouée par Sophie Marceau) : "Il faut que tu m'aides à en finir."

Phrase choc tant pour celui qui la prononce que pour celui qui la reçoit ! 

Comment réagir ? 

Espérer qu'il reprendra goût à la vie ? L'aider ? 


Vous comprendrez que ce film aborde la question du droit de finir sa vie dans la dignité par le suicide assisté, sujet qui fait largement débat dans la société.

Ici, le personnage principal, autant handicapé soit-il physiquement, a conservé l'usage de la parole et toute sa lucidité, ce qui n'est pas le cas de tous ceux qui font un AVC. Cela lui permet d'exprimer sa détermination d'en finir.

André Dussollier est absolument admirable dans ce rôle difficile d'homme diminué sachant très bien ce qu'il veut. 

Malgré le propos très difficile, il se glisse quelques moments de malice et d'humour dans un récit poignant qui frappe fort dans notre émotionnel.

Un film dont on sort bouleversé !

Cinéphilement vôtre

J-C Togrége
13/10/2021



lundi 27 septembre 2021

CINE /// DELICIEUX - DE ERIC BESNARD : un film à déguster

  DELICIEUX
DE ERIC BESNARD

avec Isabelle Carré, Grégory Gadebois, 
Benjamin Lavernhe, Guillaume Tonquédec



L'enthousiasme à  fouler l'entrée d'un cinéma.

La sensation d'entrer dans un monde fabuleux où tout est possible pendant quelques heures.

La joie de se retrouver dans une salle sombre avec face à soi un grand écran.

Les yeux grands ouverts prêts à s'émerveiller.

Un plaisir qui a tant manqué.

En avant pour la magie du 7ème art !



Ce retour se fit avec un film d'époque savoureux car consacré à la gastronomie, et plus précisément à l'idée d'ouvrir un restaurant ouvert à tous. 


Cette idée surviendra à Pierre Manceron et son "apprentie"  quelque temps avant la révolution française, alors qu'il s'est retrouvé congédié pour avoir servi à la noblesse attablée des pommes-de-terre.

 "-  Mais il nous prend pour des gorets !"

Son "apprentie", jouée par Isabelle Carré, aux yeux pétillants à souhait, jouera un rôle déterminant dans l'aventure.  

Cela ne sera pas sans embûche comme pour toute idée novatrice qui secoue l'ordre du monde. Mais il faut oser...

Un film qui met à l'honneur l'art de cuisiner et de déguster de bons plats. 



Les images sont très belles, raffinées, c'est bien filmé.

Le scénario est original et sort de l'ordinaire même s'il ne faut pas considérer cela d'une justesse historique absolue et si l'on voit où va aller la romance.

Les acteurs sont très bons dont Grégory Gadebois que je ne connaissais pas et qui capte l'attention dans son rôle d'homme bourru et renfermé au regard tendre.

Un film qui fait du bien !

Cinéphilement vôtre

J-C Togrège
27/09/2021

lundi 20 septembre 2021

LA POUPLIE - HISTOIRE D'UN SAUVETAGE - auteur J-C TOGREGE

 LA POULIE, HISTOIRE D'UN SAUVETAGE
J-C TOGREGE



Je vais vous raconter l'histoire d'un arbre magnifique.

Je vais vous raconter l'histoire d'une jeune femme tombée amoureuse de son arbre depuis son enfance.

Je vais vous raconter un sauvetage.

Je vais vous raconter une belle histoire !

Mais commençons par vous présenter ce Peuplier noir très particulier surnommé : la Pouplie.

Drôle de nom, me direz-vous ?




Alors, sachez que cet arbre âgé de plusieurs siècles (entre 200 et 300 ans selon les estimations d'experts) vit à Boult-sur-Suippe, petit village marnais de la Vallée de la Suippe, à quelques kilomètres des Ardennes.

Si j'ajoute que dans le patois local du XIXème siècle, le peuplier s'écrivait "Pouplier" (ou "Poplier), terme venant lui-même de l'ancien français pople, vous comprendrez le surnom que les Bouquins-Bouquines (c'est le nom des habitants du village) ont donné affectueusement à cet arbre.

D'autres peupliers noirs étaient présents sur la commune mais tous finirent par être abattus, comme la plupart des autres arbres à proximité de la Pouplie.



Cette géante de 38 mètres se trouve désormais seule sur son terrain depuis que l'Epicéa qui lui tenait compagnie a été tronçonné sur ordre du maire du village, sous le prétexte qu'il serait tombé malade d'ici quelques années, victime du coléoptère typographe qui fait tant de ravage dans notre région.

 Il est vrai que le réchauffement climatique favorise la multiplication de cet insecte tueur d'épicéas, mais cela justifiait-il d'anticiper ainsi sa fin ? 

Quelques amoureux des arbres tentèrent en vain de s'opposer à cette décision qui ne faisait pas l'unanimité au conseil municipal.


Mais revenons-en à la Pouplie.

En septembre 2018, de jeunes crétins désœuvrés ne trouvèrent rien de mieux, pendant la fête foraine, que de mettre des pétards dans sa cavité avec des emballages de pizza auxquels il mirent le feu. 


Ce n'est que lorsque de la fumée s'échappa de l'arbre que des riverains s'aperçurent que le tronc se consumait en interne. Ils tentèrent de l'éteindre avec des seaux d'eau mais ce ne fut pas suffisant.

Heureusement, les pompiers alertés rapidement purent arrêter ce début d'incendie en extrayant les braises de la cavité de l'arbre.

A priori, le seul dommage constaté était la destruction du champignon géant qui s'y trouvait mais la suspicion s'installa.


Avant de poursuivre ce récit, sachez que les vieux arbres ont des cavités dans leur tronc; c'est quelque chose de naturel qui ne signifie absolument pas qu'ils soient malades. Nous humains, avec l'âge, nous avons des rides, nos sens s'émoussent, parfois nous nous courbons. Les arbres, eux, se creusent pour le grand bonheur de nombreux petits animaux qui en font leur habitat.

La suspicion prit de l'ampleur, devint de l'inquiétude. Et si l'arbre venait à tomber sur les maisons à proximité, sur le parc de jeux ? Le maire prit un arrêté d'urgence fermant la circulation de la rue proche de la Pouplie, des barrières furent installées.

Il s'en fallut de peu que le sort du grand Peuplier ne soit scellé.

Le 21 septembre 2018, les habitants trouvèrent avec stupeur dans leur boite aux lettres une information de la mairie indiquant que pour la protection de la population, il avait été enjoint au propriétaire du terrain d'abattre l'arbre.

Une fois dépassé le stade de la consternation et de la tristesse, des voisins de la Pouplie se mobilisèrent, contactèrent la télévision régionale qui fit un reportage. Leurs propos étaient celui du bon sens avec la demande de la réalisation d'une expertise, précisant qu'ils se plieraient à sa conclusion si la dangerosité était confirmée. Une association de défense des arbres proposa d'aider au financement de l'opération. 

Ce fut comme un sursis pour la Pouplie.

L'ONF (Office National des Forêts) se livra à un examen dont les conclusions étaient plutôt encourageantes, tout en conseillant par sécurité un test de traction, à son tour réalisé en août 2019.

L'arbre tint bon ! Il fut prouvé qu'il n'était ni en fin de vie ni dangereux. Et pourtant, il ne fut pas toujours bien traité par la commune, celle-ci ayant même goudronné une rue le jouxtant et malmenant ainsi ses racines. La puissance de vie de la Pouplie était demeurée la plus forte.

Sa survie était toujours en cause, car il convient d'ajouter que l'ONF préconisa un élagage. Etant situé sur un terrain privé, la mairie ne voulut pas prendre en charge les frais et demanda au propriétaire de s'en charger.

Et c'est là que l'histoire prit une tournure qui aurait pu être funeste à la Pouplie car l'argent s'invita au débat. Situé sur un terrain constructible, l'arbre était une gêne pour le propriétaire qui y voyait déjà à sa place la construction de pavillons. Son intention n'était pas de le faire élaguer mais de le faire disparaître. Comme la loi le lui oblige, il écrivit au maire pour l'autorisation de l'abattage, ce qui lui fut refusé à plusieurs reprises.

Les deux hommes commencèrent par discuter puis par s'échanger des courriers recommandés qui étaient de très mauvaise augure. Plus la situation s'enlisait et plus les jours du Peuplier semblaient comptés.

C'est alors qu'une jeune femme amoureuse de l'arbre, se définissant elle-même comme une "utopiste et une grande optimiste" intervint en inscrivant la Pouplie au concours national de "l'Arbre de l'année 2020." Le propriétaire lui avait donné son accord pour autant que cela ne lui occasionnât pas de frais.


Amandine, c'est ainsi qu'elle se nomme, avait toujours été en admiration devant ce Peuplier hors du commun.

Petite fille, elle aimait à le regarder de la fenêtre de sa chambre, se plaisait à se promener à son alentour, subjuguée par la beauté qu'elle y voyait, charmée par le bruissement des feuilles, heureuse d'y voir des oiseaux, des écureuils y vivre.

Bien qu'habitant maintenant Besançon, Amandine ne manquait jamais d'aller saluer "son arbres" toutes les fois qu'elle regagnait le village où résident toujours ses parents et son frère.

Que la Pouplie disparaisse, cela ne pouvait se faire, il fallait agir et tant pis, si elle devait se lancer toute seule dans l'aventure de sa sauvegarde. Il y avait urgence à attirer l'attention sur cette "merveille de la nature encore conservée."


La Pouplie passa brillamment la 1ère étape de sélection après avoir séduit le jury composé de la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux), de l'ONF, du magazine "Terre Sauvage" et de l'association "A.R.B.R.E.S"

Elle fit partie des 10 lauréats retenus pour le concours de l'Arbre de l'année 2020.

Amandine se lança dans la bataille avec fougue et optimisme, ouvrit une page Facebook au nom de la Pouplie où elle publia de nombreux posts, contacta les médias et toutes personnes pouvant relayer le concours qui, elle le pressentait, serait une carte maîtresse pour la sauvegarde de l'arbre.

Que les villageois puissent se résoudre à sa disparition dépassait son entendement. 

Comment accepter que l'emblème du village qui figurait même sur le blason communal soit sacrifié au dieu Argent ? Les villageois n'avaient-ils plus de mémoire ? Ne se rappelaient-ils pas que pendant la 1ère guerre mondiale, les soldats trouvèrent en elle une alliée en tant que mirador pour surveiller l'arrivée de l'armée ennemie ? 

La Pouplie eut aussi d'autres amis à travers une association du village active en matière de défense de l'environnement dont les démarches auprès des élus, collectivités territoriales et autres se heurtaient toujours à la même réponse. S'agissant d'un terrain privé, les recours étaient très limités, le propriétaire demeurant le décisionnaire. Une solution éventuelle était de passer le terrain en "espace boisé classé" mais la mairie ne voulait pas retenir cette option, sans fournir d'explications. Cette association s'activa alors pour soutenir l'action de la jeune femme. Tous ne ménagèrent pas leurs efforts.

Petit à petit, les votes pour la Pouplie grossirent. Rien n'était gagné, les concurrents étaient redoutables, notamment celui de Corse.

Grâce aux articles dans les journaux, aux passages à la télévision, à la radio, la Pouplie devint populaire.

Puis avec 6344 votants en sa faveur, ce fut le sacre avec le prix du Public 2020 et l'entrée en lice pour un autre concours au niveau européen où elle se plaça honorablement avec 31 594 voix.

La Pouplie était devenue une star !

Le pari un peu fou de cette jeune femme était gagné, ce qui permettait à l'horizon de s'éclaircir pour son ami-arbre. Comment pouvait-il être envisagé de l'abattre après le succès qu'il avait remporté ? Nul doute que nombre de militants de la nature se seraient alors mobilisés.

Enfin, le maire et le propriétaire trouvèrent une solution en faisant un échange de terrains ! Celui de la Pouplie devenait communal tandis que le propriétaire récupèrerait en échange une parcelle constructible dans le village.

La conclusion qui s'impose c'est qu'il ne faut jamais baisser les bras, refuser d'écouter ceux qui répondent par "c'est impossible", "c'est trop compliqué, ça ne dépend pas de nous", tous ceux qui ne se bougent jamais, tous ceux qui attendent que leur voisin fasse le travail.

Un citoyen, même seul, s'il y croit, peut faire bouger les choses. Il suffit parfois d'une personne passionnée qui sache en convaincre d'autres pour que les forces s'unissent et bousculent la fatalité.

Merci Amandine d'avoir rendu possible l'impossible !

En guise d'épilogue, je mentionnerai une lecture organisée pour les enfants autour de la Pouplie durant l'été 2021.

Ce fut un hommage rendu à cette géante qui continuera encore longtemps à veiller sur le village.



Ce récit se trouve dans le recueil "Les bourgeons renaîtront"  sous le titre : Amoureuse de la Pouplie. 

J-C Togrège

14/07/2021


samedi 21 août 2021

LIVRE /// TROIS DE VALERIE PERRIN : un roman idéal en période estivale

 TROIS
VALERIE PERRIN



Après le succès de "Changer l'eau des fleurs", voici le nouveau roman de Valérie Perrin.

Adrien, Etienne et Nina sont des amis inséparables depuis le CM2 où ils se sont rencontrés. Pendant toute leur scolarité, ils sont demeurés unis, quasi fusionnels avec le projet de monter à Paris tous les trois faire de la musique.

Ils sont plein de rêves, ce qui est le propre de la jeunesse, et heureusement ! Si l'on ne rêve pas à cet âge, c'est désespérant, non ? 

Mais le temps fait son œuvre de sape, comme souvent, et les voilà éloignés les uns des autres, avec des rancœurs et blessures dont on ignore les tenants. Que s'est-il passé pour les désunir ?


Tout cela va ressortir alors qu'un cadavre d'une jeune fille est découvert dans une voiture au fond d'un lac. L'enquête va commencer dévoilant les liens qui les rapprochent de cette sinistre affaire.

J'ai beaucoup aimé la description de l'ambiance amicale de ce groupe au temps de leur enfance, adolescence, jeunesse.  Ils traversent ces étapes en se racontant tout ou presque car l'un des trois cache un lourd secret en lui qu'ils ne soupçonnent pas et qu'il ne peut pas dévoiler. 

Ensuite, il y a le passage à la vie adulte et la vie avec laquelle il faut plus ou moins s'accommoder : les renoncements, les lâchetés, les compromis. Sauront-ils aller au-delà et se retrouver ? 

Valérie Perrin est un conteuse hors pair, elle sait nous captiver tout en décrivant une époque, des sentiments. Cela en fait un roman idéal pour l'été.

Si je devais faire une petite réserve, ce serait au niveau du style où j'y vois parfois des facilités et l'usage d'un vocabulaire peu littéraire. Mais je pinaille, me direz-vous !

Bonne lecture

J-C Togrège
21/08/2021



mardi 10 août 2021

ROMAN GRAPHIQUE /// BLANC AUTOUR : Une réussite !

 BLANC AUTOUR
AUTEUR : WILFRID LUPANO
ILLUSTRATEUR : STEPHANE VERT

Un très beau roman graphique qui met l'accent sur des situations historiques difficiles avec des illustrations tout en douceur et en rondeur.

Cette dualité entre des propos rudes et de jolies couleurs est tout à fait réussie.

Venons en à l'histoire inspirée de faits réels qui se passe à Canterbury en 1832 dans le Connecticut.

Dans cette région du Nord des Etats-Unis, l'esclavage a été aboli, contrairement au Sud où cela ne sera effectif qu'en 1865 par un vote du Congrès. Cependant les noirs n'en en réalité guère de droits...


Nous faisons connaissance avec une jeune institutrice, Prudence Crandall, qui ouvre son école aux jeunes filles noires, ce qui crée un scandale dans la société blanche et lui valut de nombreux ennuis.

Parallèlement à ce récit, il nous est évoqué une révolte sanglante menée par  des esclaves  dans le Sud du pays  avec le massacre d'une soixantaine de blancs. Un personnage du roman, un jeune  enfant noir rebelle, sera là pour rappeler les faits et les déclarations du meneur, Nat Turner qui fut pendu en 1831. 

Le texte est très pertinent, les dialogues fort réussis.
Parfois, les mots s'effacent pour laisser les illustrations sans commentaire sur plusieurs pages.

Non seulement c'est un beau livre, mais c'est aussi un sujet de réflexion et d'ouverture.

Bonne lecture.

J-C Togrège
11/08/2021

vendredi 6 août 2021

LIVRE /// CARESSE DE ROUGE - ERIC FOTTORINO : un roman très singulier

 CARESSE DE ROUGE
ERIC FOTTORINO




Voici un autre roman très singulier d'Eric Fottorino paru en 2005.

Un  homme s'occupe seul de Colin, son petit garçon, la mère s'étant éclipsée et le lui ayant laissé à charge dès qu'il sut marcher.

Par amour pour son enfant, il va tout faire jusqu'à l'impossible et pour cela se déguiser en maman lorsque Colin lui dit "J'veux maman !"

Ce roman très bien écrit, dont les mots sonnent  justes, a une narration inattendue en ce sens qu'il nous emmène là où l'on ne s'y attend pas...



Tout commence dans une direction banale avec un constat d'assurance suite à un incendie dans un appartement par un agent d'assurances qui semble quelconque, puis cela se dirige vers ce qu'on croit être l'histoire d'un amour paternel excessif et d'un chagrin,  pour enfin prendre une autre tournure jusqu'au chapitre final qui nous cloue jusqu'au malaise. J'ai relu ce dernier deux fois tant il était dérangeant.

Ce qui est fort c'est que ce roman reste réaliste même sur l'aspect transformiste du personnage quand il revêt sa panoplie de "maman"; c'est vrai aussi quand il crée une famille imaginaire à son enfant pour le rendre heureux et lui faire oublier qu'ils ne sont que deux dans leur quotidien.

Je ne vous en dirai pas plus si ce n'est que "caresse de rouge" est une marque de rouge à lèvres.

Bonne lecture

J-C Togrège
06/08/2021


mardi 3 août 2021

ERIC FOTTORINO : "Baisers de cinéma" et "Marina A"

ERIC FOTTORINO


J'avais vu l'auteur à la Grande Librairie mais ne l'avais encore jamais lu. C'est chose faite avec deux romans très différents.


Je commençai par "Baisers de cinéma" qui date de 2007 et fut couronné du Prix Médicis

C'est l'histoire d'un homme, Gilles Hector, qui n'a jamais connu sa mère. Son père décédé, photographe spécialisé dans le noir et blanc, a simplement consenti à lui dire que c'est une femme avec laquelle il aurait échangé un baiser de cinéma. 

Alors il visionne tous les films de la Nouvelle Vague où son père collabora, à la recherche de cette femme mystérieuse. Cela permet d'évoquer nombre d'œuvres du 7ème art.

Et puis, parallèlement à cette quête, il y a son histoire d'amour avec une femme mariée, Mayliss.

En somme deux obsessions féminines pour le narrateur…


Tout cela reste assez mystérieux servi par une écriture de grande qualité, légère, nuancée, faite de détails, d'impressions. Cela crée un univers bien particulier.


Puis, je passai à la lecture de son dernier roman paru cette année : "Marina A"


Ce fut d'abord pour moi la découverte du travail artistique très particulier de Marina Abramovic dont il est question durant tout le récit. Il s'agit d'art contemporain, de faire de son corps une œuvre d'art.

Le narrateur, complétement subjugué par cette Marina, nous raconte les différentes performances réalisées par celle-ci au cours de sa carrière.

L'une est particulièrement marquante et dérangeante.

Voyez plutôt !
En 1974, pendant 6 heures, elle se livre au public en tant qu'objet dont il peut faire ce qu'il veut. A côté d'elle, une table avec 76 objets, certains de plaisir (plume, fleurs …), d'autres de destruction (couteux, barre de fer …) 

Dans un premier temps, cela se passa bien puis peu à peu les gens devinrent menaçants, lui lacèrent ses vêtements, la déshabillèrent, lui burent le sang etc.

L'artiste dira par la suite : " Ce travail révèle ce qu'il y a de plus horrible chez les gens. Cela montre à quelle vitesse, quelqu'un peut se décider à te blesser lorsqu'il y est autorisé. Cela montre à quel point il est facile de déshumaniser quelqu'un qui ne se défend pas. Cela montre que la majorité des gens "normaux" peuvent devenir violents en public si on leur en donne la possibilité.

La description des différentes performances de l'artiste, seule où avec celui qui fut son conjoint (Ulay), a pris le pas dans mon esprit sur le récit de ce Paul Gracheux, docteur de son état. D'ailleurs, ensuite, je suis allé sur internet pour en savoir davantage sur Marina Abramovic.

L'écriture est toujours de qualité mais je me suis un peu perdu dans les réflexions du narrateur. Si j'ai bien compris, sa conclusion renforcée par la pandémie actuelle est qu'il faut prendre soin de l'autre.

Deux livres qui ne laissent pas indifférents !

Bonne lecture estivale.

J-C Togrège
03/08/2021


lundi 26 juillet 2021

LIVRE /// CES ORAGES-LA : Le thème de l'emprise dans un thriller oppressant de Sandrine Collette

 CES ORAGES-LA
SANDRINE COLLETTE




Qui aime Sandrine Collette connait sa force à nous emmener dans des histoires glaçantes, des thrillers implacables, le tout servi par un style sec et percutant où la ponctuation a un rôle primordial.

Avec une romancière à l'imagination aussi fertile, l'on sait que nous serons embarqués dans une histoire qui ne ressemble pas à une autre.

Et c'est encore le cas pour "Ces orages-là" où il est question d'emprise, de destruction psychologique, de domination amoureuse, le tout mis en place par un pervers-narcissique.



Quand nous faisons connaissance avec Clémence, après un premier chapitre de terreur, l'on voit de suite qu'elle ne va pas bien. Elle n'a plus rien et emménage dans une petite maison hideuse, charmée par un jardin minuscule.

Elle se cache, mais de quoi ? De quelle façon la vie l'a t-elle autant meurtrie ?

Sans dévoiler davantage le récit, elle sort d'une relation hyper toxique, sans aucune confiance en elle, toujours à deux doigts de paniquer. Survivre, si seulement elle pouvait y parvenir ! 

Sandrine Collette traite ce thème social d'actualité avec dextérité et à sa façon, dans un récit oppressant.

Bonne lecture

J-C Togrège
26/07/2021

jeudi 15 juillet 2021

SI ON LISAIT A VOIX HAUTE

 SI ON LISAIT A VOIX HAUTE


Je viens de regarder en replay la finale de "Si on lisait à voix haute", concours organisé par la Grande Librairie pour la 2ème année consécutive.

Quel plaisir de voir des Jeunes (collégiens et lycéens) qui non seulement aiment lire mais savent aussi nous transporter par leur talent de lecteur !  A plusieurs reprises, j'ai été fortement ému, parfois jusqu'aux larmes, et bluffé par leur capacité à partager avec nous la puissance de mots des auteurs.

Quant aux choix des textes, quel éclectisme et quelle qualité !

Pour les lycéens : Romain Gary, Antoine Leiris, Sylvie Germain, J-D Salinger, Sylvain Tesson, Jean-Pierre Siméon, Karine Tiel. Une encore plus audacieuse que les autres nous fit la grâce  d'un poème d'Alfred de Musset.

Pour les collégiens (le plus jeune n'a que 10 ans) : Maylis de Kérangal, Haruki Murakami, J-M-G le Clézio, Claude Bourgeix, Olivier Adam, Jules Vallès, Guy de Maupassant, Karine Tuil. 

Comme il est réjouissant d'avoir l' image d'une jeunesse qui aime les livres, loin des décérébrés que l'on voit dans les émissions de téléréalité et dont absurdement il est fait de fades "célébrités".

Ces Jeunes-là ont compris comment la lecture pouvait les transporter, les toucher, les faire grandir, rêver.

Je vous assure que ces deux heures d'émission furent un moment suspendu, l'image de ce que pourrait être une télé intelligente et divertissante, car les deux ne sont pas opposés.

Pour lire dans les écoles, je suis persuadé qu'aimer lire est un cadeau et qu'il faut tout faire pour le transmettre au plus grand nombre. Quelle plus belle vision peut-il y avoir qu'un groupe d'enfants suspendus aux lèvres d'un lecteur, lui même au service de l'auteur ? 

Quant au principe de lire à voix haute, c'est indéniable qu'il donne encore plus de force aux mots et qu'il permet d'apprécier la musicalité d'un style.

Tant pis pour la redite : Les livres sont nos amis pour la vie !




J-C Togrège
15/07/2021


jeudi 8 juillet 2021

LIVRE /// LA TRAVERSEE DES TEMPS - PARADIS PERDUS - ERIC EMMANUEL SCHMITT

 LA TRAVERSEE DES TEMPS
VOL. 1 - PARADIS PERDUS
ERIC-EMMANUEL SCHMITT


Un projet d'une folle ambition : raconter l'histoire de l'humanité en 8 volumes !


C'est le travail monumental auquel s'est attelé Eric-Emmanuel Schmit. L'ampleur de la tâche est telle que l'on se demande mais comment va t-il faire ? 

Pour ma part, je l'apprécie tout particulièrement pour ses nouvelles et ses pièces de théâtre dont le format n'est pas le même du tout.

"Paradis perdus" est le 1er volume de la saga pour la période allant du Néolithique au déluge.

Le récit commence avec l'histoire de Noam. 
Il est le jeune fils du chef Pannoam à l'aura certaine et auquel il devra succéder un jour.



Nous voilà dans le monde de la préhistoire....Et nous voilà embarqués car bien sûr c'est un conteur hors pair !

Dans ce pavé de plus de 500 pages, l'on ne s'ennuie pas. Il y a des personnages attachants et bien campés, de l'aventure, de l'intrigue, des sentiments, des rebondissements.

Au fil des pages, l'on perçoit bien de temps à autre le clin d'œil de l'auteur sur des sujets contemporains. D'ailleurs les notes de bas pages, assez nombreuses, sont fort judicieusement placées.

J'ai aimé aussi la manière d'expliquer l'origine des légendes...

Surtout, je vous avouerai le grand plaisir que j'ai eu à rencontrer de temps à autre l'imparfait du subjonctif, ce qui est bien rare dans la production contemporaine actuelle. 

Ne vous y trompez pas, ce n'est pas du pédantisme mais seulement la preuve de la richesse extraordinaire de notre langue que maîtrise à l'absolu Eric-Emmanuel Schmitt. 

Ne trouvez pas vous dommage que tombent en désuétude certaines formes des modes du conditionnel et du subjonctif ?

Un livre sans franglais 
Un livre superbement écrit
Cela fait du bien !

Bonnes et belles lectures estivales.

J-C Togrège

PS : Merci à ma sœur de m'avoir fait découvrir ce roman