LES VICTORIEUSES
LAETITIA COLOMBANI
Après "La Tresse", le second roman de Laétitia Colombani reste sur les portraits de femmes et sur le principe du récit croisé. Elle y introduit en plus une distance dans le temps puisque l'une vit aujourd'hui et l'autre un siècle plus tôt.
D'un côté,une avocate, bourgeoise friquée , fait un burn out et réfléchit au sens de sa vie. Elle opte pour une mission bénévole d'écrivain public au Palais de la Femme, foyer d'accueil à Paris. Elle découvre alors ce qu'est la précarité !
De l'autre côté, Blanche Peyron, en 1925, militante sociale au sein de l'armée du Salut, consacre sa vie aux autres en compagnie de son époux. A eux deux, ils arriveront à l'impossible, acquérir un grand immeuble parisien rue de la Charonne pour y accueillir les femmes en détresse.
Le grand mérite de ce roman est de mettre en avant une femme exceptionnelle, Blanche Peyron, que la postérité a oubliée et l'on se demande bien pourquoi !
Ne se résignant jamais, d'une grande opiniâtreté, voici une personnalité altruiste hors du commun qui inspire le respect tant son engagement au service des plus pauvres fut constant.
Extrait :
"Raisonnable, Blanche ne l'est pas. Elle ne l'a jamais été. Je ne suis pas en état, et après ? lance-t-elle. Je me reposerai dans l'éternité. La sacro-sainte phrase est lâchée ! Albin se fâche, il l'a entendue tant de fois. Autant que ses promesses de se soigner. Sa femme est une obstinée. Une guerrière, un chevalier. Il se dit qu'elle mourra ainsi, l'épée à la main, au combat."
Cela me fait penser dans le domaine de la musique à une autre oubliée, Lili Boulanger, qui malgré sa courte existence fut une compositrice de grande qualité. Je vous invite à écouter notamment "Les sirènes".
En lisant ce livre et en écoutant Lili Boulanger nous réparerons deux injustices de la Postérité !
Bonnes et belles lectures.
J-C Togrège
22/08/2019
Très belle chronique et très belle musique. Merci Jean-Claude.
RépondreSupprimerJacotte