jeudi 5 septembre 2019

UN ETE PLURIEL

UN ÉTÉ PLURIEL


J'espère que l'été fut propice à chacun pour se rassasier de lecture loin des tracas professionnels, que ce soit dans son jardin, à la plage, à la montagne ou partout ailleurs. Un livre, l'on peut l'emmener partout, c'est ça qui est bien !

Et puis, c'est tout de même fabuleux quand on peut lire dans son lit jusqu'au bout de la nuit, happé par un récit, sans avoir à se dire que ce sera vraiment dur de se lever le lendemain.

Pour ma part, ce fut un été pluriel et très éclectique, allant d'une littérature qui se lit lentement jusqu'à des romans populaires, l'essentiel étant d'y trouver la qualité et le plaisir.
Je ne répéterai jamais assez : Les livres sont nos amis pour toute la vie. Oui, je sais, je radote !

Commençons par un classique, une magnifique pièce de théâtre que je n'avais jamais lue ou vue, à savoir "La mouette" de Tchekhov qui date de 1895/1896.

L'analyse des personnages y est excellente. Nous avons notamment la mère, Irina, une actrice imbue d'elle-même, obsédée par le fait de rester jeune et séduisante, son fils qui voudrait tant que sa mère le regarde alors qu'elle ne lit même pas les écrits de celui-ci. L'on y trouve aussi l'amant de la mère, un auteur à succès très veule et Nina (la Mouette), jeune fille un peu naïve qui rêve de devenir actrice. Les dialogues sont parfaits et font mouche !

A l'issue de cette lecture, je me suis précipité sur une version théâtrale filmée disponible sur YouTube.


Autre type de  style, de récit et d'auteur avec le dernier roman de
Stephen King :" L’outsider"
"La pensée ne confère au monde une apparence d'ordre que pour ceux qui ont la faiblesse de croire à ces faux-semblants."
Colin Wilson  ("The Country of the blind")

Depuis quelques années, l'écrivain s'est remis à faire de bons livres, ce qui est le cas de celui-ci qu'il est bien difficile de lâcher. J'ai vraiment adoré la première partie dans laquelle un homme innocent se voit accuser d'un crime ignoble. Toute la ville le croyant coupable, l'on n'écoute pas ses arguments. Il se dit que son alibi va sauter aux yeux de tous, que le cauchemar va finir mais non cela continue... La deuxième partie (bien menée également) est plus classique dans son récit, s'agissant d'une lutte contre une entité maléfique.


Il ne faut pas que j'oublie de vous parler de Jon Kalman Stefansson et du dernier roman de sa trilogie. J'ai déjà consacré des chroniques à cet auteur islandais reconnu sur le plan international.

"Le cœur de l'homme", tout comme les deux précédents, est un livre qui se lit lentement. L'écriture est exigeante, poétique et de très bonne qualité.

L'on y retrouve le gamin et Jens le postier qui ont survécu à la tempête de la neige dans cette Islande rude de la fin du XIXème siècle.

 
Extrait : " Où s'achèvent les rêves, où commence le réel ? Les rêves proviennent de l'intérieur, ils arrivent, goutte à goutte, filtrés, depuis l'univers que chacun de nous porte en lui sans doute déformés, mais y-a-t-il quoi que ce soit qui ne l'est pas, y a -t-il quoi que ce soit qui ne se transforme pas, je  t'aime aujourd'hui, demain, je te hais - celui qui ne change pas ment au monde"

Je terminerai par un auteur très populaire "Franck Thilliez" dont je n'avais pas lu une ligne jusqu'à présent. Mon beau-frère m'en parlant régulièrement, j'ai voulu savoir de quoi il en retournait. Eh bien, voilà une bonne surprise, prouvant que la littérature dite populaire (souvent avec dédain chez les pseudo-intellos) peut être de qualité.

Au hasard, j'ai commencé par emprunter "La forêt des ombres" pour m'apercevoir que j'en avais vu l'adaptation. Malgré cela, j'ai été de nouveau pris par l'intrigue et les personnages placés dans un huis clos angoissant et terrifiant.

Un vieil homme propose à un jeune auteur peu fortuné d'écrire pour lui un livre sur un tueur en série, en échange d'une très grosse somme d'argent. La condition est de s'atteler à cette tâche dans un chalet retiré de la Forêt noire. L'auteur accepte et y emmène son épouse et sa fille...

L'on devient vite addict au récit de Thilliez tant l'intrigue est implacable et pleine de suspens. L'on va dans le noir, le très noir, l'on y côtoie des âmes perverses et tourmentées...

 Le style est agréable et non bâclé comme dans certains thrillers écrits à la chaîne, ce qui m'a amené à lire également son premier roman "Train d'enfer pour Ange rouge" (2003) dans lequel intervient le commissaire Sharko qui est un personnage récurent de l'auteur. L'addiction fut la même !

Cette chronique ne serait pas complète sans une touche de poésie avec "La nuit du cœur" de Christian Bobin.

"Les livres sont comme la vie : ils s'éloignent après nous avoir parlé. De leur passage demeure une couleur, la déclaration de guerre d'un rire, l'intelligence d'un silence, d'un détail. Ce détail se referme sur le tout et le protège"

Un livre à déguster par petites touches par ci par là ... Ce Bobin parle si bien poésie !

Bonnes et belles lectures

J-C Togrège
05/09/2019

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