samedi 26 juillet 2025

LIVRE /// LES RENAISSANCES de Agnès Martin-Lugand

 LES RENAISSANCES
AGNES MARTIN- LUGAND

Après une plongée dans les romans très noirs de Karine Giebel, où souvent ses personnages finissent mal, j'avais envie d'une lecture d'un autre type. 

Ce fut d'abord vers mon livre de chevet que je me suis tourné, à savoir "Les Contemplations" de Victor Hugo. C'est dans ce recueil que se trouve l'un de ses poèmes les plus connus et touchants. 

"Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. (...)"

Ce recueil divisé en 6 parties est d'une richesse incroyable. C'était un génie ce Hugo !


Puis, comme c'est l'été, ce fut l'envie d'un livre avec un dénouement positif. Pour cela, le dernier roman de Agnès Martin-Lugand m'a semblé adapté. Pour en avoir déjà lu quelques uns, c'est souvent une histoire de reconstruction. En cela le titre "Les Renaissances" convient très bien.

Alors me direz-vous, c'est du Feel Good. Certes, mais quand c'est de qualité (bien écrit, des personnages bien ancrés, un récit auquel on s'attache), ce serait dommage de s'en passer. Et puis, ça nous fait du bien, c'est d'ailleurs le principe de ce genre ! 

De toute façon, j'aime la diversité dans la lecture.

Bien sûr, il va y avoir la rencontre entre deux personnages très différents et tous deux "cabossés" : Rebecca romancière et Lino restaurateur de vieux meubles.


Outre cette confrontation bien menée, il y a d'autres sujets abordés dans ce roman qui en font sa singularité. 

Rebecca est une romancière qui a eu du succès et qui n'arrive plus à écrire, ce qui provoque en elle un mal-être, à moins que ce ne soit sa vie qui ne lui convienne plus créant ce mal être l'empêchant d'écrire. Toujours est-il qu'elle est en panne d'inspiration et en souffre !

Ce qui est très original aussi, c'est tout ce qui tourne autour de la création d'un roman et la réflexion sur le fait de s'attacher à des personnages fictifs. En effet, dans sa renaissance en tant qu'autrice, Rebecca va mettre en mots l'histoire que Lino lui raconte. A qui s'attache t-elle réellement ? A cet homme qui lui fait le récit de sa vie ou au personnage qu'elle crée dans son roman ? La fiction et la réalité se mêlent dans son esprit.

L'on y retrouve aussi les thèmes de la résilience et de l'amour sous ses différentes formes.

En somme un beau moment avec une lecture qui apporte du bien-être, tout à fait adapté en période estivale.

Bonnes lectures plurielles !

J-C Togrège
26/07/2025


jeudi 17 juillet 2025

PLAISIR DU MATIN de J-C Togrège : le plaisir de composer un bouquet au jardin

 PLAISIR DU MATIN

Le plaisir d'aller au jardin au matin pour y cueillir de jolies fleurs.
Merci Jardin !



Plaisir simple du matin
Flânerie au jardin
Saluer les fleurs jolies
Leur grâce accomplie.

En prélever des écloses
Dans leur apothéose
Pour un bouquet coloré
Qui éclairera, embellira
enchantera notre journée.

Le temps pourra être ingrat
Notre maison rayonnera.

Texte extrait du recueil "Les bourgeons renaîtront"







lundi 14 juillet 2025

CINE /// AMELIE ET LA METAPHYSIQUE DES TUBES : UNE MERVEILLE !

 AMELIE ET LA METAPHYSIQUE DES TUBES
de Maylys Vallada et Liane-Chi Han



Il allait de soi que j'irai voir ce film d'animation qui est une adaptation d'un des romans que je préfère d'Amélie Nothomb paru en 2000 : "Métaphysique des tubes" (roman autobiographique).

Il s'agit d'une histoire racontée à hauteur d'enfant avec une grande importance accordée au regard. Ah les yeux verts de la petite Amélie découvrant le monde !

Amélie est une petite fille belge née au Japon où son père est diplomate, tandis que sa mère est pianiste. Nous allons suivre ses trois premières années de vie.

Il est rare qu'un film sache sublimer autant un roman tout en respectant l'esprit. L'usage de la voix off faisant entendre les mots du livre y participe, ainsi que la très belle musique de la compositrice et pianiste Mari Fukuhura, au son de laquelle j'écris cette chronique.


Alors qu'il s'agit d'un film français, j'ai d'abord cru que c'était une production japonaise dans le courant du génial Hayao Miyazaki. Les images sont vraiment magnifiques, très douces.

Il y a de la poésie, des moments oniriques, d'autres très réalistes sur le quotidien de la vie, d'autres qui sont drôles. Je comprends qu'Amélie Nothomb ait déclaré avoir pleuré lorsqu'elle a vu ce film, tant l'émotion est forte parfois, notamment dans les rapports de l'enfant avec sa "nounou" Nishio-san.

Le mot qui résume tout cela, c'est que ce film est une MERVEILLE !

A mon retour, je me suis précipité sur ma bibliothèque pour en sortir le roman que j'ai commencé à relire. 



Cinéphilement vôtre

J-C Togrége

samedi 5 juillet 2025

LIVRE /// Karine Giebel : des livres noirs au suspens haletant

KARINE GIEBEL : des livres noirs au suspens haletant !


Je venais de lire des romans d'auteurs confirmés que j'admire et étais resté sur ma faim. Ce n'est pas que c'était mal, mais par rapport à leurs livres précédents, c'était moyen. Pas la peine de les citer, c'est juste pour vous indiquer mon état d'esprit  expliquant que je cherchais une histoire forte et dépaysante dans une bibliothèque.

En feuilletant "CHAMBRES NOIRES", j'ai vu que c'était un recueil de nouvelles, genre littéraire qui m'a toujours plu. 

C'est ainsi que j'ai découvert Karine Giebel et ai été séduit par ses histoires qui portent le nom de films aimés de l'autrice : Le vieux fusil, Un monde parfait, L'armée des ombres et Au revoir les enfants.

Parmi les personnages principaux, je citerai Martin qui se fait kidnapper et enfermer dans un réduit pour le punir d'une faute du passé, Yvonne pensionnaire d'un EPHAD pendant le confinement, Axel et sa famille dont les vacances virent au drame, Mathilde forcenée du travail pour nourrir sa famille et qui ne s'en sort pas. Des thèmes bien différents pour des nouvelles qui captivent.


J'ai voulu poursuivre cette belle expérience de lecture avec d'autres romans de cette autrice dont "ET CHAQUE FOIS, MOURIR UN PEU" suivi du tome 2 "TRAUMA(S)", soit un total d'environ 1200 pages que je n'ai pas vu passer. 

Je me rappelle avoir fini le 1er tome vers 1h30 du matin tant j'étais captivé par l'histoire de Grégory, infirmier faisant de l'humanitaire sous l'égide du CICR (Comité International de la Croix Rouge française). C'est plus fort que lui, il faut qu'il aille soigner son prochain partout où les hommes massacrent leurs semblables.

Alors il alterne sa vie en famille et ses missions dans différents pays tels que la Tchétchénie, le Rwanda, le Congo pour n'en citer que quelques uns.

Autant le dire, rien ne nous est épargné sur les horreurs commises ! Et pour autant, Grégory ne désespère pas de l'espèce humaine. Il n'y a pas que des salauds mais aussi tant d'hommes, de femmes, d'enfants à soigner, sauver. Le plus dur c'est quand il faut sélectionner ceux qui ont une chance de survie importante par rapport à d'autres et que le temps presse. 



Forcément, à force d'enchainer des missions de ce type, cela laisse des traumatismes profonds. Et tout bascule quand ses proches sont touchés et qu'il vit alors des drames personnels s'ajoutant aux visages de tous ceux qu'il n'a pas pu sauver pendant ses missions.

En commençant le 2ème tome, je me suis demandé comment l'autrice allait se renouveler, il aurait été vain de refaire la même chose que pour le premier. Et là, changement radical dans l'histoire qui devient plus accès sur la vie de Grégory. Et de nouveau, c'est passionnant et inattendu.






Je n'allais pas m'arrêter en si bon chemin, et ai continué avec : "JUSTE UNE OMBRE".

Cloé Beauchamp est une femme ambitieuse, assez hautaine, une battante qui a réussi et s'apprête à obtenir un poste de haute lignée dans son entreprise.

Mais voilà qu'une "ombre" se met à la suivre, à la harceler, voilà que des objets disparaissent et réapparaissent dans son appartement.

Elle perd pied progressivement d'autant que personne ne la croit, elle ne peut fournir aucune preuve.

Est-elle paranoïaque, glisse t-elle dans la folie  ou a t-elle affaire à un pervers particulièrement retors ? 

Un thriller psychologique d'une grande efficacité !

La force de l'autrice, outre son sens du récit, c'est la consistance de ses personnages auxquels l'on s'attache. Comme je l'ai écrit dans une autre chronique, voilà des êtres de papier pour qui l'on vibre ; ils deviennent comme de vraies personnes ! 

Le monde qu'elle dépeint est souvent noir, très noir, en somme le contraire d'un "Feel Good".

Et surtout, ces livres sont d'un suspens incroyable. Ils nous tiennent tellement en haleine qu'il était difficile de les lâcher.

Bonnes lectures estivales !

J-C Togrège
05/07/2025