Ce livre figurait depuis un moment sur ma PAL (pile à lire).
J'avais déjà tenté à deux reprises de le lire mais bloquai rapidement au bout de 5 à 7 pages. Contournant le problème, la 3ème fois, je décidai de passer la longue introduction intitulée "Le bureau des Douanes" pour aller directement au texte.
Et ça changea tout, puisque j'ai pu aller jusqu'au bout et que j'ai fortement apprécié tant le style que l'histoire.
Il s'agit de l'un des tout premiers romans américains paru en 1850.
La lettre écarlate, c'est ce A cousu sur le vêtement de Hester Pryne pour la désigner comme une femme adultère devant vivre au ban de la cité. Nous nous trouvons dans une communauté puritaine d'une colonie située au Massachusetts. Les Puritains étaient des protestants "intégristes" qui voulaient construire une société très stricte sur le plan religieux, en somme des gens austères et plutôt fermés.
Hester Pryne, dont le mari a été déclaré disparu, a donc eu une liaison avec un homme dont elle ne veut pas révéler l'identité, et de qui elle a eu une fille.
Elle va faire de ce A qui la désigne comme impure quelque chose d'autre, recouvrant artistiquement cette lettre de fils d'or, car elle est très habile couturière. Son A va changer de sens, car malgré cette mise à l'écart, elle va aider son prochain. Alors A comme altruisme, comme ange, aidante ? A chacun d'y associer ce qui correspond le mieux à cette héroïne.
J'ai apprécié le style de cet auteur avec ses longues phrases et cette façon ancienne d'écrire. Certains trouveront peut-être cela ampoulé, pour ma part, je considère que c'est littéraire.
J'ai aimé aussi cette figure féminine forte dans un roman à la fois historique et pamphlétaire à l'égard de l'hypocrisie morale de son époque.
En conclusion, un beau roman que je vous recommande.
Une fois celui-ci terminé, je suis revenu à la longue introduction où l'auteur parle de l'ennui que fut le sien quand il travaillait dans un bureau de douane. Un ennui que j'ai ressenti aussi, même si certains passages sont intéressants.
Extrait "J'incline à penser que l'instant où un homme se fait couper la tête* est rarement le plus agréable de sa vie. Mais, et cela vaut pour la plupart de nos malheurs, même un événement aussi grave porte avec lui son remède et sa consolation, pour peu que la victime veuille bien tirer le meilleur parti, et non le pire, de l'accident qui lui arrive".
Bonne lecture !