vendredi 17 janvier 2025

DES HISTOIRES DE COUPLE QUI NOUS EMPORTENT

 DES HISTOIRES DE COUPLE QUI NOUS EMPORTENT !

Cette chronique sera consacrée à trois auteurs très différents mais qui ont le point commun de nous embarquer dans des histoires de couple, ce qui est parfait pour oublier les frimas de la saison.


Je commencerai par Mélissa Da Costa et son dernier roman "Tenir Debout". Autant j'avais été déçu par le précédent ( "Les femmes du bout du monde"), autant celui-ci me semble nettement plus abouti. Certes, l'on est dans du feed-good mais comme dans tout genre littéraire, il y a du bon et du moins bon.

Il s'agit d'une histoire d'amour entre François, comédien célèbre à l'égo bien développé et de Eléonore jeune étudiante. Tout se passait bien, ils allaient emménager ensemble et puis un accident percute François. Le voilà en fauteuil roulant sans perspectives !

A travers ce couple qui tente de survivre à un accident, c'est aussi la sexualité des handicapés qui est abordée ici, ce qui n'est pas courant. Sans nous transformer en voyeurs, l'autrice dévoile les difficultés à s'aimer et à faire un enfant dans un tel contexte.

Le récit alterne entre les points de vue des deux personnages principaux. François anéanti considère sa vie comme fichue, tandis qu'Eléonore bataille pour le sortir de la déprime et maintenir un espoir à son couple.



Repose-toi sur moi de Serge Joncour :  J'ai emprunté ce livre par hasard dans une bibliothèque, mis en avant qu'il était sur une gondole. Et puis le nom de l'auteur me disait vaguement quelque chose.

C'est la rencontre improbable entre deux personnes qui n'étaient pas faites pour se rencontrer. Leur seul point commun c'est la cour de leur immeuble, d'un côté des appartements spacieux et de l'autre du bas de gamme. 

La présence de corbeaux importuns dans cette cour va faire se parler Aurore, bourgeoise friquée, styliste reconnue, et Ludovic qui a quitté la campagne pour faire du recouvrement de dettes.

Tous les deux sont à un moment de leur vie où ils doutent. Est-ce qu'Aurore est faite pour cette vie trépidante où elle n'a guère de temps pour elle-même ? Est-ce que la vie citadine est faite pour Ludovic ? Quant à son physique de géant, il le dessert, on le prend pour un dur qu'il n'est pas.

Ce sera la rencontre de deux solitudes…



La lumière du bonheur
de Eric-Emmanuel Schmitt. Je vous avais déjà parlé du projet de l'écrivain de raconter l'histoire de l'humanité en 8 volumes. 

Pour cela, il se sert de personnages principaux qui sont des immortels, passant ainsi d'une période à une autre. Nous voici déjà au 4ème tome. Autant le précédent m'avait un peu ennuyé, autant celui-ci a retrouvé du rythme.

Nous voici en Grèce Antique où Noam va s'éprendre d'une jolie Athénienne nommée Daphné. Pour pouvoir se marier avec elle, il faudra qu'il obtienne le statut de citoyen d'Athènes.




En 4ème de couverture, les questions suivantes sont posées :

"Comment guérir des violences du monde et de l'amour ? 
Faut-il choisir la solitude ou risquer de se brûler à la lumière du bonheur ?"

Nous allons côtoyer Hippocrate, Périclès, Socrate, revenir aux sources de la démocratie via Athènes, réviser nos cours d'histoire d'antiquité (rivalité entre Spartes et Athènes, notamment), parler aussi de Jeux Olympiques.

A travers une histoire divertissante, c'est aussi un bon moyen de s'instruire.

Bonnes et belles lectures tout au long de 2025 !

J-C Togrège
17/01/2025

lundi 6 janvier 2025

VOEUX 2025 : Des vœux par les voix des poètes

BONNE ANNEE 2025
EN POESIE

Ami(e)s de la lecture,

En ces premiers jours de 2025, je tiens à vous souhaiter une belle et heureuse année à travers différents livres de poésie que je vous recommande.



Je commencerai par le dernier recueil de Christian Bobin "Le murmure" qu'il a commencé chez lui au Creusot et terminé sur son lit d'hôpital. 

Une poésie en prose comme lui seul savait en écrire. 

"Je saute à pieds joints dans toutes les flaques de découragement qui sont devant moi et je les change en étincelles"



Grâce à une libraire, j'ai lu avec plaisir le livre d'une jeune poétesse australienne " Le soleil se lèvera toujours". Elle y parle d'amour, de désir, de peine de cœur et d'espoir.

"Il y a des petits morceaux de bonheur éparpillés aux quatre coins de la journée. Alors prends un panier avec toi quand tu sors, remplis-le de tous ces petits fragments, et ramène-les chez toi."

"Nous naissons tous avec de la douceur
et il est important de grandir en la cultivant.
Ne laisse pas le monde endurcir ton cœur."



Je poursuivrai avec le grand et unique Victor Hugo dont je suis en train de lire "Les contemplations".

"Aimons-nous toujours davantage !
Unissons-nous mieux chaque jour.
Les arbres croissent en feuillage ;
Que notre âme croisse en amour ! 
"




C'est à ce grand poète que je laisserai le mot de la fin : "Les mots sont les passants mystérieux de l'âme".

Tous mes vœux de belles lectures tout au long de l'année 2025.

J-C Togrège
06/01/2025

LIVRE /// JACARANDA de Gaël Faye

 JACARANDA
GAËL FAYE

Gaël Faye avait su nous toucher en 2016 avec un roman très fort "Petit Pays", qui fut ensuite parfaitement adapté au cinéma par Eric Barbier en 2020.

En ouvrant "Jacaranda" son deuxième roman sorti en 2024, je m'interrogeais, craignant une redite sur un sujet aussi délicat.

Eh bien non, c'est parfaitement réussi, tant dans l'approche que dans l'écriture qui est toujours aussi belle. A mon avis, Gaël Faye est l'une des plus belles plumes parmi les jeunes auteurs.

Dans ce deuxième roman, il s'agit de résilience là où tant d'atrocités ont été commises. Comment un pays peut-il se reconstruire, comment les gens peuvent-ils revivre tous ensemble, comment la nouvelle génération qui n'a pas connu le génocide se comporte t-elle ?


Il y est aussi question de silence, du refus de parler du passé et de la rencontre d'un jeune homme avec un pays à travers les voyages qu'il y effectuera.

L'on y apprendra le fonctionnement des "gacaca", ces juridictions populaires chargées de juger les criminels où la parole pourra se libérer.

Le récit commence en 1994 et se poursuivra jusqu'en 2020.

Milan est un jeune garçon qui vit en France. Sa mère, qui est une rwandaise tutsi, ne lui parle jamais de son pays d'origine et de sa famille demeurée là-bas. Il ne découvre ce pays que par le biais de la télévision qui parle du génocide des Tutsis, puis par l'arrivée d'un neveu rapatrié de son âge avec un pansement sur la tête.

Ce roman est également très documenté d'un point de vue historique et nous aide à comprendre comment se sont construits les antagonismes entre les ethnies.

Pour finir, je dirai simplement que le titre du roman désigne un bel arbre, le Jacaranda, arbre fétiche et consolateur de l'un des personnages…

Extrait "Ce pays me troublait, me répugnait. Partout, il y avait ces visages banals, ces gens normaux et ces femmes ordinaires capables d'atrocités inimaginables et qui étaient parmi nous, autour de nous, avec nous, vivant comme si rien de tout cela n'avait jamais existé. Et sous la terre que nous foulions tous les jours, dans les champs, dans les forêts, les lacs, les fleuves, les rivières, dans les églises, les écoles, les hôpitaux, les maisons et les latrines, les corps des victimes ne reposaient pas en paix. J'avais envie de m'enfuir, de quitter cette terre de mort et de désolation".

Bonne lecture

J-C Togrège
06/01/2025