lundi 1 mai 2017

LIVRE /// CHARLY 9 DE JEAN TEULE /// La "gaffe" du muguet du 1er mai...entre autres


 



Dans ce roman, Jean Teulé raconte la  vie du roi Charles IX à partir du moment où il devint l’ordonnateur officiel de la Ste Barthélémy en août 1572. 

C’est Catherine de Médicis, sa mère, qui  imposa ce massacre à ce jeune et faible roi. Cela lui en fit perdre rapidement la raison, la culpabilité rongeant son esprit.

 Après d’autres personnages historiques  tels que le mari de la Montespan et Jean Villon, Jean Teulé s’est attaché ici à décrire la dérive de « Charly 9 », appellation irrévérencieuse qu'il affuble à ce piètre roi de France, dont on aurait oublié le nom sans ce massacre de Protestants.

L'on se rappelle moins l'épisode du muguet !





 Cherchant une façon de se faire aimer de son peuple, il lui offrit du muguet. Un certain nombre de ses sujets, en ce temps de disette, l'utilisa dans son alimentation, comme une sorte de salade, et en périt car la fleur est vénéneuse ! Cela ne fit qu'accroître la désaffection de la population pour son monarque.

C’est de nouveau un bonheur que la verve et le style truculent de cet écrivain qui mélange habilement les tournures de langage de l’époque et celles de notre quotidien. Les puristes tousseront peut-être un peu, mais qu'importe. Il nous plonge avec talent et humour dans une époque ancienne où nous y croisons également Ambroise Paré et Ronsard.

L'on peut saluer cet auteur qui a sa propre petite musique et qui aborde à chaque fois des sujets très différents, toujours avec  humour et recul. Il réussit à nous captiver et à nous plonger dans l'histoire de France d'une manière fort divertissante et instructive.

Extraits :

... Un autre soldat, passant devant la porte ouverte d'une pauvre maison, propose à une famille indigente attablée devant un triste bouillon :
- Voulez-vous du muguet ? C'est de la part de Notre Majesté qui ne boit que de l'eau où trempent des fleurs...
Assis sur un ban et dos à un misérable lit de feuilles de châtaignier, un père squelettique, qui portait la cuillère à sa bouche d'un air rien moins que soumis, râle après Charly 9.
- Pour une fois qu'il nous file à bouffer, celui-là !... Donnes-en une poignée, soldat, pour mettre dans la soupe.
Le père répartit également les clochettes et les feuilles de porte-bonheur dans chacune des écuelles de sa famille en calculant :

-Toujours ça de plus à becqueter ! ...
Puis ils se remettent à manger mais soudain suffoquent, tombent, les yeux révulsés. Ailleurs, c'est une mère qui fait boire à son tout-petit l'eau du gobelet où elle avait plongé la tige d'un brin (...) "


Bonne lecture

01/05/2017

PS : Merci à Chantal de m'avoir donné l'idée de republier cette chronique le 1er mai.

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