samedi 10 mars 2018

LIVRE /// L'HOMME QUI VOYAIT A TRAVERS LES VISAGES - ERIC-EMMANUEL SCHMITT : Et si Dieu était interviewé ?

L'HOMME QUI VOYAIT A TRAVERS LES VISAGES
ERIC-EMMANUEL SCHMITT




Après la lecture des "Perroquets de la place d'Arezzo", changement total de décor car l'on retrouve cette fois-ci l'empreinte de l'auteur agrégé de philosophie.

A travers l'histoire d'Augustin, jeune homme pauvre, exploité comme stagiaire non rémunéré dans un journal, mais debout et différent avec le don de voir les morts, Eric-Emmanuel Schmitt nous emmène dans une réflexion sur Dieu et les religions.

Le début du récit commence par un attentat islamiste à Charleroi qui place Augustin comme témoin (il a vu le terroriste et "son commanditaire") et victime.

L'enquête commence ! Elle nous présentera maintes originalités dont celles d'introduire l'auteur comme un personnage du roman et de mener à une interview de Dieu, rien que cela !



Le livre peut se lire à deux niveaux, celui de l'intrigue où l'on se prend de sympathie pour ce jeune garçon, Augustin, qui ne mange pas tous les jours à sa faim, qui squatte, et qui se trouve être une belle personne. L'autre aspect concerne l'approche philosophique, la réflexion menée sur les écrits saints, sur Dieu, sur le libre-arbitre de l'homme et ce qu'il en fait.

J'ai bien aimé une formule prêtée à Dieu par l'écrivain : "J'ai mal à l'homme."

Et puis, ce contexte d'attentats et de terroristes est bien sûr terriblement d'actualité !

Quant au dénouement du récit (que bien sûr je ne déflorerai pas du tout), je ne l'ai pas vu venir.

A travers deux livres différents ("les perroquets de la place d'Arezzo" et "l'homme qui voyait à travers les visages"), l'on peut voir comme les thèmes de cet auteur prolifique sont très différents. Grâce à son imagination féconde, nous savons que nous n'aurons pas une redite mais quelque chose de nouveau.

Extraits :

" La croyance absolue ne relève pas de l'intelligence mais de la volonté. Elle ne représente pas une façon de connaître le monde, mais un engagement dans le monde. Le fanatique rencontre toujours des raisons de douter mais il ne veut pas douter. Il préfère tant sa fiction à la réalité qu'il nettoie la réalité à la kalachnikov dès qu'elle le contredit..."

" - Ne fais pas quelque chose pour le finir, fais-le pour le faire. Les hommes crèvent d'occuper le futur, jamais le présent. Ils se préparent à vivre, ils ne se réjouissent pas de vivre."


Bonnes et belles lectures.

JC Togrège
10/03/2018











2 commentaires:

  1. Ce commentaire me donne envie d'évoquer Une Confession de M Gorki, livre publié en 1908 et traduit en Français dès 1909 mais exclu des Oeuvres complètes de l'écrivain par la censure marxiste: récit d'une quête spirituelle ( G construit une doctrine de justification de Dieu jugée hérétique par Eglise et marxistes!) dans la Russie tsariste et orthodoxe. Ed Libretto 2018 avec traduction de M Niqueux de 2005.

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    1. Bonjour et merci pour ce commentaire. J'ai déjà lu des livres de Gorki mais pas celui-ci. Je vais voir si je peux le trouver en médiathèque.
      Bonne lecture tout au long de 2018

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