L'AUTRE MOITIE DU SOLEIL
CHIMAMADA NGOZI ADICHIE
Je poursuis dans ma bonne résolution de l'été de réduire la taille de ma PAL (Pile-à-lire) !
Celui-ci s'y trouve depuis environ 8 mois. Je l'avais acheté après avoir lu un roman magnifique ("Americanah" *) de cette femme auteur du Nigéria.
J'y ai retrouvé son souffle romanesque tout au long des 650 pages (en livre de poche) où elle nous retrace la guerre du Biafra, cette région du Nigéria qui fit sécession en 1967.
Le Biafra ? Enfant, c'est un nom que j'ai connu par le journal télévisé avec des images terrifiantes d'enfants noirs squelettiques au gros ventre. La famine sévissait, je découvrais comme le monde pouvait être horrible.
Dans ce gros roman, à travers la destinée de deux sœurs jumelles, Olanna et Kainene, la romancière nous raconte cette guerre, de ses origines jusqu'à sa conclusion, trois ans après, avec la victoire du Nigéria et la fin de la jeune république du Biafra
Ces deux sœurs issues de la bourgeoisie du pays ne se ressemblent pas et ont un caractère très différent. L'une s'éprendra d'un intellectuel engagé dans la construction du Biafra, tandis que l'autre s'énamourera d'un journaliste anglais. Elles s'éloigneront l'une de l'autre puis se retrouveront lors de la guerre. De nombreux autres personnages sont également bien campés et captivants.
Notre lecture passe de chapitres concernant le début des années 60 à d'autres sur la fin des années 60, par alternances successives. Le récit s'éclaire alors au fur et à mesure.
J'aime ces longs romans où il y a de l'intrigue, du romanesque, des personnages auxquels s'attacher, ces romans où l'on apprend quelque chose et où l'on réfléchit en même temps.
Extrait :
"Le monde s'est tu pendant que nous mourions."
" Une mère était assise par terre avec deux enfants allongés à ses côtés. Olanna aurait été incapable de dire leur âge. Ils étaient nus : les globes tendus qu'étaient leurs ventres n'auraient pas tenu dans une chemise, de toute façon. Leurs fesses et leurs poitrines tombaient en plis de peau chiffonnée. Sur leurs têtes, des touffes de cheveux roussâtres. Les yeux d'Olanna croisèrent le regard fixe de leur mère, et Olanna les détourna vivement. Elle chassa une mouche de son visage et songea que toutes ces mouches avaient l'air en pleine santé, vivantes, florissantes."
Une belle réussite !
JC Togrège
23/07/2018
PS Chronique de "Americanah" : http://leschroniquesdejctogrege.blogspot.com/2017/09/livre-americanah-chimamanda-ngozi.html
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