dimanche 22 novembre 2020

ROMANS GRAPHIQUES

ROMANS GRAPHIQUES


Voici une forme de lecture que j'ignorais encore il y a quelques années et que progressivement j'ai appris à apprécier. Il s'y allie l'art du dessin et la qualité littéraire, ce qui justifie totalement le terme de "roman graphique".


Commençons par une publication de cette année avec "Radiums Girls" de Cy qui prend pour thème un scandale oublié datant des années 1920, l'empoisonnement lent et inéluctable d'ouvrières dans une usine.

"Radiums Girls" c'est le vrai nom que l'on donnait à ces jeunes femmes dont le travail consistait à peindre des cadrans lumineux avec de la peinture contenant du radium hautement toxique. Comme souvent, le scandale tenta d'être étouffé puis ensuite les industriels voulurent jouer sur le temps sachant que les plaignantes n'avaient plus longtemps à vivre. Tiens, cela ne vous rappelle rien ?


 Le roman est réussi car il nous présente la vie d'un groupe d'amies insouciantes, puis leur détresse et leur combat. 

Quant aux dessins, ils présentent la particularité réussie d'avoir été fait avec une palette réduite de crayons de couleurs (8) où dominent le violet et le vert.



Poursuivons avec "le  "Boiseleur" de Hubert (scénario, texte) et de Gaëlle Hersent (dessins) qui est à mi chemin entre le roman graphique et l'album d'illustrations. En effet, certaines pages ne comportent aucun texte, et ce sans aucun problème de compréhension du récit.

Ici, nous sommes davantage dans l'esprit du conte sociétal prenant notamment pour thèmes l'exploitation et la consommation.

L'auteur Hubert étant décédé le 12 février 2020, l"on peut craindre que les prochains épisodes ne puissent voir le jour.



Illian est un jeune sculpteur apprenti très doué qui habite dans la ville de Solidor où la mode est d'avoir des oiseaux exotiques. Pour le compte de son patron qui l'exploite à outrance, il façonne de merveilleuses cages. 

Son rêve c'est d'avoir pour lui seul un oiseau mais sans argent ce n'est pas possible. Alors en secret, il va en façonner un dans une chute de bois inutilisée. Il ne peut pas s'imaginer des conséquences que cela aura sur la ville...

Les illustrations sont très soignées et vraiment très belles. Elles se prêtent très bien à l'esprit de ce joli conte.

Terminons avec un album hors norme tant pour l'aspect très littéraire que pour le graphisme, résultat d'un travail d'une finesse exceptionnelle : Les Indes fourbes de Alain Ayoles (scénario et texte) et Juanjo Guarnido (illustrations). 

Il s'agit des aventures de Don Pablos de Ségovie au XVIème siècle, dans ce qu'on appelait les Indes, alors qu'il se trouvait en Amérique du Sud où la quête de l'Eldoro était obsessionnelle.

Cette fripouille va user de toute sa ruse et perfidie pour tenter de s'enrichir, avec des hauts et des bas, tantôt respecté, tantôt conspué selon que sa bourse était pleine ou vide d'argent. A quoi tient la considération n'est-ce pas ?

Le récit très construit se découpe en plusieurs parties, tout comme un roman :

Prologue
chapitre I : Où Pablos fait à l'alguazil le récit de sa vie
chapitre II : Où l'on apprend que l'alguazil dit au corregidor et ce que celui-ci dit à d'autres
chapitre III : Qui traite de ce que verra celui qui lira les mots et regardera les images 
Epilogue

Bonne lecture !

J-C Togrège
22/11/2020

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