Dès que j'en ai commencé la lecture, j'ai compris qu'il me fallait lire ce livre à voix haute pour en apprécier pleinement le style et la ponctuation très précise.
Quel plaisir d'y constater l'usage du point virgule qui a tendance à se perdre alors qu'il a tout son sens !
C'est une écriture singulière, ciselée et précise. Sa plume a le pouvoir d'embellir les mots.
Chaque chapitre correspond à une journée d'une période allant de 1908 à 2008.
12 journées sans aucune chronologie pour raconter une histoire familiale sur un siècle.
D'un chapitre à l'autre, nous changeons d'époque et de personnages, avec un bond en avant de plusieurs décennies puis c'est un retour en arrière. Mais il demeure comme fil conducteur le fils, André. La réussite du roman c'est qu'on ne s'y perd pas malgré cette manière curieuse de mener un récit.
André est élevé par sa tante tandis que sa mère mène sa propre vie à Paris, ne retrouvant son fils que quelques semaines par an. Quant au père c'est un secret. Père inconnu, fils inconnu ? C'est l'une des questions que se pose André.
Extrait : « Il devint attentif à la voix, grave voilée chaude moirée veloutée. Il épuisa ses adjectifs. Il s’appliquait, les yeux fermés, divagant et ramassé dans sa peau. Granuleuse, peut-être la voix de Mademoiselle Léoty, mais pas rocailleuse, ni éraillée ; caressante ; non pas caressante, le contraire, presque le contraire, ça vous passait dessus, vous passait au travers, vous rentrait dedans, vous touchait à l’intérieur, sous la peau."
Ce livre a obtenu le prix Renaudot 2020.
Bonnes et belles lectures !
J-C Togrège
02/02/2021
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