LIVRE /// LA MACHINE de Emanuel Dadoun : Une découverte lors d'un comité de lecture

EMANUEL DADOUN

LA MACHINE

Avant de vous parler de ce livre, je voudrais d'abord dire les avantages à faire partie d'un comité de lecture dans une médiathèque. Ne croyez pas qu'il s'agit d'une réunion de "spécialistes" ou d'intellos qui feraient de ces échanges quelque chose de rebutant ou d'ennuyeux.

Non rien de cela, ce sont des lieux où se rencontrent des lecteurs qui ont envie de partager leurs coups de cœur et qui ont la curiosité de découvrir ceux d'autres, cela en toute convivialité et simplicité. 

Partage et Curiosité, voici les deux mots clefs des comités de lecture !

Tout cela pour expliquer comment je me suis retrouvé avec ce roman dans les mains alors que je n'en avais jamais entendu parler auparavant.

J'avais été prévenu que c'était un récit déroutant dont les clefs ne sont données qu'à la fin, de façon d'ailleurs totalement bluffante.

Des questions, l'on ne cesse de s'en poser :

Que fait Alain dans cette pièce à construire une machine ?

Cette machine, quelle est son utilité ? Les éléments fournis ne donnent pas d'explications, nous font nous interroger encore plus.
Quelle organisation a enlevé cet homme et séquestre sa famille pour l'obliger à travailler ? 

Pourquoi ne se rappelle-t-il plus la façon dont il est arrivé ici ?
Sommes-nous dans une réalité ou une virtualité ? 

Quand des rebondissements arrivent, qu'un début de rationnel se profile, l'on croit saisir le début d'une explication et puis tout repart de nouveau pour nous nous égarer.

En 4ème de couverture, une phrase caractérise bien cette histoire : "Et si l'illusion valait mieux que la réalité ?

Extrait : " Au début de son enfermement, quand il avait ouvert les yeux devant un plateau-repas anonyme, Alain avait cherché à rétablir la vérité en pourchassant de vieux démons qu'il s'était inventés, des spectres abrutis par le présent, à mettre des images à l'amnésie qui l'avait cueilli à froid. Quatre mois à s'acharner sur cette machine dont il ne comprenait toujours pas les tenants et les aboutissants, ni l'utilité, même s'il savait après tout qu'il s'agissait d'une arme de guerre, qu'elle avait un lien avec la mort."

Une vraie réussite !

Bonne lecture

J-C Togrège
17/04/2022