samedi 7 mai 2022

LA FAMILLE MARTIN de David Foenkinos : un roman d'une grande fraîcheur qui fait du bien.

LA FAMILLE MARTIN

DAVID FOENKINOS



Un écrivain en panne d'inspiration décide de prendre comme personnage de son prochain roman la 1ère personne qu'il rencontrera dans la rue.

Ce sera Madeleine Tricot, une octogénaire, qui lui présentera sa famille : sa fille Valérie, son gendre Patrick et leurs deux grands ados Jérémie et Lola.

Une famille banale en soi avec ses petits tracas qu'il suivra dans son quotidien, s'imaginant simplement en spectateur mettant en mots ce qu'il verra, ce qui lui sera confié, ce qui sera vécu.



Ce ne sera pas aussi simple que cela car s'immiscer ainsi chez les Martin engendrera des perturbations pour tous, y compris pour lui-même.

J'ai lu avec beaucoup de plaisir ce roman plein de fraîcheur, de légèreté apparente,  d'humour, d'empathie et de tendresse. Dans un style toujours fluide, avec de l'autodérision, ce projet qui pouvait sembler banal, voire ennuyeux, est plus profond qu'il n'y paraît. 

L'on suit avec intérêt l'histoire de ces personnages a priori ordinaires que rien ne distingue d'autres mais qui ont leur singularité comme tout à chacun.

Et c'est là que c'est bien fait avec ce récit qui mêle au fond de l'autofiction et de la fiction.

Est-ce que toute vie serait romanesque ? 
Est-ce que chacun d'entre nous pourrait devenir un héros de roman, ou tout au moins le "héros" de sa vie ? 
Et si un écrivain s'invitait à notre domicile, cela donnerait quoi ? 

Extrait : " Comme à chaque fois que j'étais invité chez quelqu'un, je regardai la bibliothèque. J'ai l'impression qu'on peut tout savoir d'une personne en observant les livres qu'elle possède. A l'époque où je cherchais à acheter un appartement, je me dirigeai directement vers les étagères, en vue de découvrir les romans qui s'y trouvaient. S'il n'y en avait pas, je quittais aussitôt les lieux. Il m'était impossible d'acquérir un bien dont les précédents propriétaires ne lisaient pas. C'était comme apprendre qu'un crime horrible avait eu lieu au même endroit des années auparavant (chacun ses excès). De la même manière que certains croient aux revenants, je juge tout à fait crédible qu'il puisse exister une sorte de fantôme de l'inculture."

Un livre d'une grande fraîcheur qui fait du bien !

Bonne lecture.

J-C Togrège
07/05/2022



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