mardi 16 août 2022

LIVRE /// AME BRISEE DE AKIRA MIZUBAYASHI

AME BRISEE
AKIRA MIZUBAYASHI

Trouver un titre qui donne envie d'ouvrir un livre, tout auteur vous le dira, ce n'est pas simple. En quelques mots, il faut à la fois qu'il sonne bien et qu'il reflète l'esprit de l'œuvre.

Celui-ci m'a séduit alors que je n'avais jamais entendu parler ni du roman ni du romancier.

En parcourant le livre, je l'ai trouvé d'autant plus réussi qu'il a un double sens. Ce n'est pas seulement l'âme d'un personnage qui est brisée mais également de façon plus concrète celle d'un instrument. En effet ce mot désigne une petite pièce de bois du violon qui sera détruite par un soldat. 

Extrait " Emporté par la haine féroce, il balança le violon par terre de toutes ses forces et l'écrasa de ses lourdes bottes de cuir. L'instrument à cordes, brisé, aplati, réduit en morceaux, poussa d'étranges cris d'agonie qu'aucun animal mourant n'eût mis dans la forêt des chasseurs impitoyables".

Ce livre commence en 1938 par l'arrestation du père de Yu par des militaires, dans un contexte politique tendu entre la Chine et le Japon. Le fils, caché, assistera à la scène et aux dégâts causés au violon du père.

Puis nous suivrons en 1950 la rencontre de deux jeunes gens : Jacques (luthier) et Hélène (archetière).

Vous aurez compris qu'il sera beaucoup question de musique dans ce roman dont les 4 parties portent les noms suivants :

1 Allegro ma non troppo
2 Andante
3 Menuetto : Allegretto
4 Allegro moderato

Il est fait référence aux œuvres de Schubert ("Rosamunde". Je l'écoute en rédigeant cette chronique), Alban Berg ("Concerto à la mémoire d'un ange"), J.S Bach ("Partita n°3, gavotte en rondeau").

Mais ce n'est pas tout, il y est aussi question de transmission, de déracinement du pays natal, de beauté et de violence.

Akira Mizubayashi, japonais vivant à Tokyo mais écrivant en français, a une très belle écriture à la fois sensible et poétique.

Ce livre a reçu le prix des Libraire 2020.

Bonne lecture !

J-C Togrège
16/08/2022

1 commentaire:

  1. Même si le contexte n'est pas le même, cette chronique parlant de violon brisé et d'âme, m'a fait penser, par association d'idées, à la chanson écrite en 1885 : "Le violon brisé", que chantait notre mère...

    Sissie C.

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