samedi 21 octobre 2023

RETOUR SUR MES LECTURES ESTIVALES - 2 -

RETOUR SUR MES LECTURES ESTIVALES - 2

Voici le second volet de mes lectures estivales dans des styles différents de la première chronique.


Je commence par un livre écrit par Toshikazu Kawaguci, dramaturge japonais : "Tant que le café est encore chaud".

Une belle surprise pour ce livre acheté au hasard sur la bonne foi de sa quatrième de couverture. C'est une histoire de traversée du temps mais traitée d'une façon très nouvelle et originale. 

Cela se passe dans un petit café de Tokyo, où il est possible de retourner dans le passé mais avec des règles très précises. Cette incursion ne permettra jamais de changer le présent et ne pourra durer que tant que le café sera encore chaud. Gare à qui oublie cette dernière consigne, il pourrait rester bloqué loin de son époque.

Quatre personnages très différents vont faire cette expérience afin de pouvoir dire à un proche ce qu'elles n'ont pas dit ou pas osé dire, par peur, pudeur ou bêtise, nous rappelant ainsi l'importance du moment présent.


Les personnages sont attachants dans leur quête ultime de corriger un non dit. Tout cela est joliment raconté, nous sommes davantage dans le merveilleux que dans le fantastique.



D'une toute autre tournure, j'ai lu avec consternation l'essai de Victor Castanet "Les fossoyeurs" qui a eu un retentissement considérable sur sur le sujet de la maltraitance dans certaines maisons de retraite.

Un conseil toutefois, ne lisez pas ce livre le soir, vous risqueriez de faire des cauchemars.

Ce livre démontre ce à quoi mènent les dérives d'un libéralisme économique tourné exclusivement vers le profit sans considération pour l'humain. On en arrive à des aberrations telles que le rationnement de couches et une gestion catastrophique du personnel !

Ne nous leurrons pas ! Ce n'est pas le seul domaine où des directions générales éloignées de la base gèrent avec des tableaux Excel leurs entreprises, toujours avec le souci premier (voire exclusif) de la rentabilité et de la productivité. 

Ce qui est insupportable ici c'est de traiter aussi mal des personnes vulnérables que notre société devrait protéger. 

C'est bien documenté et accablant !

Autre très bon roman, celui de Karine Tuil "L'insouciance" où l'on retrouve la puissance narrative qui la caractérise.

Un pavé dense qui sait raconter des récits et y mêler une réflexion sur nombre de thèmes de notre époque : la religion, le pouvoir, le communautarisme, la violence dans les rapports sociaux et la violence de la guerre, sans oublier une histoire d'amour qui bouleverse deux existences.

Nous avons un puissant patron que l'on va ramener à ses origines juives, un soldat revenu d'Afghanistan avec des troubles post traumatiques, un jeune ambitieux issu d'une cité et devenu conseiller à l'Elysée (caution à la diversité ?), une journaliste embourbée dans un riche mariage.


L'été ce fut aussi l'occasion de relire certains romans (je devrais plutôt dire "contes") d'Amélie Nothomb qui maîtrise comme personne l'art de la chute.

Dans "Robert des noms propres", nous suivons l'histoire de Plectrude (les prénoms de ses personnages sont toujours savoureux d'originalité) ses déboires à l'école et son don pour la danse qui l'amènera à des extrémités dommageables. 

Et toujours une maîtrise du langage et un ton bien à elle teinté d'humour.


Bonnes lectures plurielles !

J-C Togrège
21/10/2023

1 commentaire:

  1. Vous avez su donner envie même avec des livres différents, certains difficiles à lire...merci J.Claude

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