LES TRAVAILLEURS DE LA MER
VICTOR HUGO
Ce roman de Victor Hugo, dans une vieille édition Nelson, figurait dans ma PAL depuis bien longtemps.
A tout dire, j'avais déjà essayé de le lire mais m'étais "embourbé" dans une première partie nommée "L'archipel de la Manche" consacrée à l'île de Guernesey pendant
80 pages comportant des considérations géographiques, historiques, sur la flore etc.
80 pages comportant des considérations géographiques, historiques, sur la flore etc.
Je suis rarement rebuté par de longues descriptions mais ce fut le cas ici, désolé pour le grand maître de la littérature que j'admire tant.
Alors, j'ai suivi le conseil de lecteurs et ai commencé ma lecture en "omettant" ce grand préambule, sans lien direct avec le récit. D'ailleurs dans la 1ère édition de 1866, il n'y figurait pas. Les puristes vont me honnir, je le sais bien.
Une fois cet écueil contourné, j'y ai trouvé un récit romanesque à la hauteur des autres chefs d'œuvre de Victor Hugo. A travers cette histoire maritime, se croisent des contrebandiers, des maisons "visionnées", une histoire d'amour, la trahison, le surpassement de soi, la tragédie et des rebondissements....Et puis, mais c'est une évidence de l'écrire, il y a le style de l'auteur également grand poète.
Extrait "Une ride légère à double inflexion entre les deux sourcils éveillait confusément l'idée de l'oiseau de la pensée planant, ailes déployées, au milieu de ce front."
J'ai particulièrement aimé la scène du combat avec la pieuvre qui est un grand moment du livre. Par contre, la déconstruction et reconstruction de la machine m'a moins passionné, ce qui est normal eu égard à mon peu d'attrait pour tout ce qui touche à l'aspect technique des choses.
Gilliat est un pêcheur solitaire, plus ou moins mis à l'écart, qui s'éprend de Déruchette. Il la regarde de loin, ne s'illusionnant pas sur ses chances. C'est alors que le bateau de Mess Lethière, l'oncle de la jeune fille, fait naufrage. Ce dernier anéanti promet que celui qui lui ramènera la "machine" demeurée intacte épousera sa nièce. Gilliat va braver la mer …
"extrait :
Il y a de certaines arrivées au fond de l'abîme qui vous retirent du milieu des vivants. Les gens qui vont et viennent dans votre chambre sont confus et indistincts; ils vous coudoient sans parvenir jusqu'à vous. Vous leur êtes inabordable et ils vous sont inaccessibles. Le bonheur et le désespoir ne sont pas les mêmes milieux respirables; désespéré, on assiste à la vie des autres de très loin, on ignore presque leur présence; on perd le sentiment de sa propre existence; on a beau être en chair et en os, on ne sent plus réel; on n'est plus pour soi-même qu'un songe"
Bonne et belle lecture
J-C Togrège
09/04/2020
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