mardi 14 février 2023

DES MOTS D'AMOUR VIEUX D'UN SIECLE

 DES MOTS D'AMOUR VIEUX D'UN SIECLE



Je vais vous parler de cartes postales exhumées de mon grenier et qui ont été écrites entre 1923 et 1925. 

De celles-ci surgissent de jolis mots d'amour entre Marie et Albert. Les lire, c'est un peu les faire revivre, refaire briller leur passion.

Marie demeurait à Epernay dans sa famille et avait un emploi de bureau, tandis qu'Albert était en garnison à Metz. Il appartenait au 28ème régiment des Dragons.

Ils ne se voyaient que pendant les permissions d'Albert. Pour combler le manque, les fiancés avaient décidé de s'écrire tous les jours, car dans les années 1920 c'était le seul moyen de rester en communication.

Alors ils s'écrivirent, alternant les longues lettres et les cartes postales, s'alarmant lorsqu'ils restaient sans nouvelles plusieurs jours



Les cartes étaient choisies avec soin dans un style très romantique. Les lettres ont disparu, peut-être brulées par Marie peu de temps avant son décès, afin de protéger l'intimité de son couple. 

C'est sans doute mieux ainsi, car il y a quelque chose d'un peu impudique à lire une correspondance d'amoureux.

Mais il me reste toutes ces cartes postales, plus de 200 au total.


Sur le recto de certaines cartes, l'on peut lire des phrases telles que :

" Echangeons nos deux cœurs dans un divin baiser."
" L'émoi de ton baiser envahit tout mon être, et sa douce chaleur jusqu'à l'âme pénètre."
" Parmi les souvenirs dont mon cœur garde trace, celui de ton baiser tient la première place."

Cela permettait parfois à Albert d'y ajouter un commentaire : "Je pose un baiser sur la croix". (voir ci-contre)



Plus d'un siècle plus tard, ces mots d'amour conservent leur charme. Certains m'ont touché par leur profondeur et l'attachement qu'ils se vouaient l'un à l'autre.

Les petits noms qu'ils se donnaient m'ont fait sourire :

Marie pour Albert : mon ange adoré, mon fiancé chéri, ma caille adorée
Albert pour Marie : mon ange joli, ma petite caille, mon amour bien aimé, ma mignonne Pérette, 

Quant aux jolies phrases, je ne trahirai pas Marie et Albert et les garde pour moi dans le secret d'un album…



J'y ai trouvé aussi du vocabulaire plus guère utilisé de nos jours. 

Ainsi en est-il du mot "bécot", de l'expression "je te fais un bec" (pour je t'embrasse) ou de "cafard" utilisé pour dire leur grande tristesse d'être séparés.

L'un et l'autre vivaient dans l'attente d'une permission pour se rejoindre.

Leur patience fut récompensée puisqu'ils se marièrent le 29 juin 1925, lui avait 22,5 ans et elle 23 ans.

Longtemps après le décès de son époux survenu en 1958, Marie parlait encore de lui et évoquait le jour où elle le rejoindrait.



L'on dit souvent que les morts survivent 100 ans, tant qu'ils restent dans le souvenir familial, génération après génération, jusqu'à ce que plus personne ne se souvienne d'eux. Par cette chronique, j'ai fait revivre l'histoire d'amour de ma grand-mère et de mon grand-père.




Bonne Saint Valentin à tous les amoureux !

J-C Togrège
14/02/2023




5 commentaires:

  1. Merci pour cet émouvant partage ...

    RépondreSupprimer
  2. Merci d'avoir fait revivre l'histoire d'amour de ton grand père et de ta grand mère et merci de l'avoir partagée. C'est beau ! Bonne Saint Valentin à toi et à Chantal.

    RépondreSupprimer
  3. Quelle superbe et émouvante histoire d’amour ! Merci du partage.
    Carole

    RépondreSupprimer
  4. Jolie histoire, d'autant plus émouvante pour moi puisqu'il s'agit également de mes grands-parents maternels. Merci à JCT de continuer à les faire vivre à travers cette chronique que nombre de personnes auront plaisir à lire en découvrant de magnifiques et touchantes cartes postales accompagnées de déclarations d'amour poétiques.
    S.

    RépondreSupprimer
  5. Merci de nous avoir fait revivre cette émouvante histoire d'amour.

    RépondreSupprimer