lundi 21 avril 2025

LIVRE /// NUMERO DEUX de David Foenkinos : Quand la gloire frôle, ça peut faire mal !

 NUMERO DEUX
de David Foenkinos



Quelle bonne idée que celle de ce roman ! Au lieu de raconter la vie d'un gagnant, David Foenkinos s'intéresse à celui qui faillit être choisi pour être Harry Potter à l'écran.

Il ne restait que deux candidats suite au casting et tout semblait indiquer que ce serait Martin qui aurait le rôle . Et patatras, tout s'écroule, ce ne sera pas lui. 

Comment oublier cet échec alors que l'on parle de Harry Potter partout dans le monde ? 

" Ce qui est violent dans l'échec, c'est d'avoir perdu la maîtrise de son destin. C'est la soumission à la décision de l'autre."


C'est une histoire qui peut parler à tout le monde, car qui n'a pas vu un jour la chance lui filer sous le nez, alors que cela semblait bien parti  ? Cela a pu être un emploi manqué, une épreuve sportive loupée, une édition de roman qui ne se fait pas, que sais-je encore , la liste des déconvenues est longue.

David Foenkinos évoque d'ailleurs dans un chapitre le cas du musicien Pete Best qui fut pendant deux ans le batteur des Beatles, avant d'être remplacé par Ringo Star au moment de la signature d'un contrat d'enregistrement. Il s'en est fallu de peu qu'il ne devînt riche et célèbre. Au lieu de cela, il récolta l'image de "l'homme le plus malchanceux du monde" , tomba dans la déprime et tenta de se suicider en 1965.

C'est du même ordre pour Martin !

Comment construire sa vie après un tel échec ? Comment passer à autre chose alors que tout est là pour rappeler le succès de l'autre ? 

Extrait :  " Mais non, personne ne pouvait se réjouir d'un parcours achevé si près du but. Il était préférable de rester dans l'ombre plutôt que de frôler la lumière. L'amertume en était découplée."

Bonne lecture

J-C Togrège
21/04/2025


dimanche 13 avril 2025

BELGIQUE : BRUGES, une ville magnifique !

 BELGIQUE : BRUGES



Dimanche 12 avril 2025 : Retour sur une journée ensoleillée (digne d'un été) passée à Bruges où il y a tant de choses à voir. 

Mais par où commencer ? Que sélectionner ? Quelles priorités ? 

Voici les questions à se poser en arrivant dans cette ville belge dont le centre historique est inscrit au patrimoine de l'UNESCO.





Pour ne pas perdre de temps, nous déjeunâmes sur un banc d'une place tranquille avec un sandwich tiré du sac à dos. 

Cette restauration rapide se fit en compagnie d'une corneille mantelée qui apprécia notre pâté-croûte.




La Grand Place ou Markt. En arrière plan, le Beffroi


Nous nous dirigeâmes vers la Grand Place (appelée Markt) avec l'idée ensuite de monter les 366 marches du Beffroi.

Malheureusement, quand nous voulûmes prendre un billet, il n'y avait pas de créneau disponible avant la fin de l'après-midi, ce qui ne correspondait pas avec notre horaire de car.

 Ce sera pour une autre fois, voilà tout. 







Le Beffroi de Bruges


Après différentes flâneries pour admirer les bâtiments de la ville, vint ensuite le moment de la visite de Bruges en bateau sur les canaux. 

Moment de repos pour nous qui avions déjà pas mal marché. Se laisser bercer en admirant les beautés des lieux : Quai du rosaire, le vieil hôpital, les ponts médiévaux, l'Eglise Notre Dame, les maisons historiques se reflétant dans l'eau, etc.










Puis, l'envie de fuir faire la foule nous fit aller vers des ruelles qui nous menèrent vers des endroits moins fréquentés. C'est aussi cela visiter une ville, s'autoriser à sortir des sentiers battus.

Ainsi nous pûmes visiter l'Eglise St Jacques qui recèle une superbe collection de peintures des XV, XVI et XVIIème siècles. 

Que de trésors dans ce lieu !
Quelle quiétude !


En matière de bâtiments religieux, nous appréciâmes aussi :

La Basilique du Saint Sang.

La Basilique du Saint Sang (Heilig-Bloedbasilick)



L'Eglise Notre Dame 



Mais Bruges, c'est aussi la nature avec le Minnwater (le Lac d'amour) où l'on put se reposer après avoir beaucoup marché au soleil.


Kasteel-de-la-Faille



En repartant, l'on comprit que nous n'avions vu qu'une toute petite partie des trésors de Bruges et qu'il conviendrait d'y revenir.








Bien à vous.

J-C Togrège
13/04/2025


dimanche 6 avril 2025

LE CHATEAU DE CHANTILLY

 LE CHATEAU DE CHANTILLY



Deuxième visite du château de Chantilly (la première datant déjà de 2022) avec cette fois-ci une guide.

Et cela change tout, car elle sut attirer notre regard sur des particularités que nous n'aurions pas vus autrement.


Si nous pouvons voir toutes les merveilles dont  recèle ce château, c'est grâce au Duc d'Aumale qui en fit don, à sa mort en 1897, à l'Institut de France avec la condition que ses collections de peinture, de livres et de dessins y demeurent.


le déjeuner d'huîtres 1735

Commençons par la galerie de peinture où nombre de superbes tableaux sont exposés

Est-ce un hasard si notre guide attira notre attention sur le premier tableau représentant notre breuvage à bulles préféré alors nommé vin pétillant ?

En y regardant de prés, l'on voit qu'il est servi dans des verres à vin.

Il s'agit d'une toile de Jean François de Troy, et c'était donc avant la première coupe de champagne dont la légende raconte qu'elle fut moulée sur le sein de la marquise de Pompadour.




Dans cette galerie, Le tableau le plus violent, quand on l'examine bien est sans doute "Le massacre des innocents" de Nicolas Poussin :




Torchère retenue par un bras


Loin de moi, l'idée de faire un retour exhaustif de toutes les    splendeurs que nous avons contemplées, ce serait sans    doute ennuyeux. Et puis chacun, selon sa sensibilité, a eu ses coups de cœur.

Par contre, certaines particularités sont à noter, et cela grâce aux explications de notre guide. Ainsi en est-il de ce bras de lumière qui inspira Jean Cocteau pour son merveilleux film qu'est "La Belle et la Bête".







La rotonde à l'intérieur de la galerie de peinture

Quant au Santuario, c'est une salle qui renferme les œuvres les plus fragiles, dont deux tableaux de Raphaël :

La Madone de la maison - 1506 / 1507

Les Trois Grâces '1504 / 1505) avec plusieurs interprétations sur ce que cela représente : personnages de la mythologie grecque, les pommes de l'immortalité, les trois âges de la femme. Allez savoir !

Les Trois Grâces

La Madone de la maison d'Orléans








Le temps passa très vite.

Arriva l'heure du déjeuner avec un repas tiré du sac n'ayant rien à voir avec la table dressée dans le château.

Un exemple de menu figurant sur cette photo :

Œuf à la coque
Salade de saison
Rougets à la Russe
Filets de cailles à la Lucullus
Petits pois à l'Anglaise
Baba au rhum







Après une matinée culturelle, ce fut une après-midi musicale que se partagèrent en toute connivence et convivialité le Big Bang de Chantilly et Classic N' Jazz avec un public nombreux et enthousiaste.




Vive la Culture et vive la Musique !

J-C Togrège
05/04/2025

lundi 24 mars 2025

CINE /// ON IRA de Enya Baroux : un film d'une grande humanité !

ON IRA
DE ENYA BAROUX
avec Hélène Vincent, Pierre Lottin, David Ayala, Juliette Gasquet.


Maria est une vieille femme qui sait ce qu'elle veut et surtout ce qu'elle ne veut pas. Elle est très malade, se sait condamnée et refuse de mourir dans un hôpital après une déchéance indigne.

Sa décision est prise. Elle va se rendre en Suisse pour un suicide assisté. Le plus difficile reste de l'annoncer à sa famille, ce qu'elle compte faire sur le route la menant vers son dernier voyage, qu'elle présente comme un rendez-vous chez un notaire.

Sur un sujet difficile, Enya Baroux a fait un film solaire d'une vitalité étonnante. Il y a de la fantaisie, de l'humour, de l'émotion, de la profondeur, de la réflexion, de la tendresse.



Les quatre acteurs principaux sont excellents servis par des dialogues de grande justesse. Il y a bien sûr Hélène Vincent, dans le rôle de la vieille dame, David Ayala qui tient le rôle du fils immature, Pierre Lottin auxiliaire de vie embarqué dans cette aventure. Et puis il y a aussi une jeune actrice, Juliette Gasquet, qui m'a chaviré d'émotions. Les regards qu'elle échange avec sa grand-mère sont d'une profondeur remarquable. Il est en de même lorsque le trop plein de chagrin la fait courir, courir....Rien que d'y penser, j'en suis encore ému.

Je n'oublierai pas le rat Lennon et le tube "Voyage, voyage" qui accompagne le récit, la version originale bien sûr, mais aussi celle de Barbara Pravi, sans oublier les personnages la reprenant dans le récit.

Un film d'une grande humanité que je recommande.

Cinéphilement vôtre.

J-C Togrège
24/03/2025




samedi 15 mars 2025

LIVRE /// LA PETITE BONNE de Bérénice Pichat : un livre à la structure atypique

 LA PETITE BONNE
BERENICE PICHAT



J'ai été séduit par la structure atypique et très originale de ce roman avec différents modes de narration.

Tout à fait à gauche, c'est la voix de la Petite Bonne sous forme d'un poème en prose avec des phrases très courtes.

Quand le texte occupe toute la place avec de plus longues phrases, c'est le couple qui parle, tantôt Monsieur, tantôt Madame.

Et enfin, sur la droite, c'est une troisième narration que je n'ai comprise qu'à la fin, ce qui m'a fait relire uniquement cette partie depuis le début.

Rien que pour cela, ce roman vaut le détour car il nous fait sortir de notre zone de confort habituelle en tant que lecteur.

 

Cela seul n'aurait pas suffi, il fallait aussi un récit consistant et c'est le cas ici.

Le roman tourne autour d'un invalide de la guerre 14/18, et plus précisément de ceux que l'on appelait des gueules cassées. M. Daniel vit reclus dans sa maison, ne voulant pas se montrer sans mâchoire, sans jambes et sans mains. Il était pianiste et vivait pour la musique, et cela fait vingt ans qu'il survit avec l'aide de la morphine. Il n'en peut plus et n'a qu'une idée en tête, en finir mais comment faire ?

Mme Daniel, quant à elle, a laissé sa vie de côté pour s'occuper de son mari. Recluse, elle l'est aussi, et cela il ne le supporte plus, il veut lui redonner l'envie de sortir, de rencontrer d'autres gens.

Enfin, il y a la Petite Bonne, domestique qui travaille chez plusieurs couples bourgeois. Elle est courageuse, travailleuse, et prend la vie avec fatalité.

A l'occasion d'un court voyage de Madame, la Petite Bonne va se retrouver plusieurs jours seule avec celui qu'elle nomme au début "Le Vieux" puis qu'elle nommera "Monsieur".  Le roman prend alors la forme d'un huis clos passionnant et déchirant.

" Elle le sèche
du mieux qu'elle peut
partout
dans les plis
sans pudeur
Elle n'existe pas longtemps
la pudeur
quand on ne peut pas se laver
ni s'essuyer tout seul
C'est un mot lointain
c'est un mot étranger
qu'on n'utilise plus
il a eu du sens
autrefois."




Bonne lecture !

J-C Togrège
15/03/2025

jeudi 27 février 2025

LIVRE /// TRILOGIE : faire vivre plus longtemps les êtres de papier

 TRILOGIE

Je viens de lire la dernière parution de deux trilogies particulièrement réussies dans des registres différents.

Une trilogie, c'est faire un bout de chemin avec des personnages ou une famille auxquels l'on s'attache et que l'on  retrouve et voit évoluer au fil des romans et des décennies. Les protagonistes deviennent plus que des êtres de papier, l'on a comme l'impression d'avoir affaire à des personnes que l'on connait. Comme il est agréable de les retrouver de tome en tome, même si parfois il faut s'armer de patience pour avoir la suite !

Non seulement, on connait leurs histoires mais aussi leurs sentiments, leurs ressentis, leurs failles, leurs réussites, tout ce qu'ils ont déjà vécu dans les romans. C'est comme rendre visite à des bons amis que l'on n'a pas vus depuis un moment.



Je commencerai par "J'emporterai le feu" qui clôt la fresque familiale et historique "Le pays des autres" de Leïla Slimani, une trilogie mêlant le Maroc et la France de 1940 à 2000.

Bien que le focus soit mis ici sur les deux sœurs Mia et Inès, éprises de liberté et d'émancipation, nous retrouvons aussi Mathilde et Amine (les grands-parents) et les parents (Aïcha et Medhi). 

Un récit captivant, des sujets de réflexion et une très belle écriture.  Une très grande autrice !

" Si le feu brûlait ma maison, qu'emporterais-je ?
J'emporterais le feu"  - Jean Cocteau



Autre réussite avec un "Un avenir radieux" qui termine "Les années glorieuses.

Pierre Lemaitre, c'est une imagination des plus fertiles, des personnages haut en couleurs et des rebondissements. Il y a aussi comme un roman d'espionnage qui s'intègre très bien dans cette saga familiale .

Ah la famille Pelletier ! L'infecte Geneviève et son mari Jean, assassin à ses heures quand la pression est trop forte, le joli couple formé par Nine et François le journaliste, la formidable Colette sans oublier le chat Joseph. Et j'en oublie ! 

Ici suspense en pleine guerre froide avec un lecture qui devient vite addictive comme souvent chez Pierre Lemaitre, auteur populaire de grande qualité.


Bonnes lectures avec des livres qui nous emportent...

J-C Togrège
27/02/2025


vendredi 21 février 2025

CINE /// PETIT PAYSAN de Hubert Charuel

PETIT PAYSAN
de Hubert Charuel
avec Swann Arlaud, Sara Giraudeau,
 Isabelle Candelier, Bouli Lanners


Je ne fais jamais de chronique sur un film passé à la télé.

Si j'en fais une pour "Petit Paysan" c'est parce que cet excellent film, que j'avais manqué à sa sortie, reste disponible sur la plateforme de ARTE jusqu'au 20 mars 2025, et que ce serait dommage que vous le manquiez.

Hubert Charuel, qui crève l'écran du début à la fin, joue le rôle de Pierre, un jeune agriculteur qui a repris la ferme familiale. Il est éleveur de vaches laitières et très attaché à ses animaux qui tous ont un nom.

Mais voilà qu'un virus se propage et il craint pour ses vaches, car si l'une est contaminée ce sera le troupeau entier qui sera abattu.

Alors quand l'une tombe malade, il ne se résoudra pas et fera tout pour sauver ses autres vaches.


Ce film dépeint très bien une certaine forme de monde paysan, celui qui tend à disparaître pour être remplacé par de très grandes exploitations.

La vie n'est pas toujours facile pour Pierre, car ses parents (surtout sa mère) l'étouffent un peu, et le travail ne manque pas.

Le cinéaste a su filmer magnifiquement les regards, tant de l'acteur principal que celui des vaches, ceci dit sans ironie aucune, car les échanges entre eux sont bien réels. 

En plus de tout cela, l'histoire est des plus prenantes, il y a du suspens et de l'émotion.

Et enfin, comment résister au petit veau ?

Cinéphilement vôtre.

J-C Togrége
21/02/2025

mardi 18 février 2025

LA P'TITE QUATRIEME

 LA P'TITE QUATRIEME
DEJ-C TOGREGE

 


illustration de J-J Dumont


Une jolie petite fille pointa son nez le 10 janvier 2025, ce qui fit passer à quatre le nombre de nos petits-enfants.

L'expression "pointer son nez" n'est à vrai dire pas très adaptée, car trop avide de savourer le monde, elle voulut naître la bouche en avant, sa façon à elle d'embrasser toute de suite la vie. Ceci occasionna quelques désagréments à la maman (notre fille, la P'tite Dernière) lors de l'accouchement...

Circé, voici le joli prénom dont ses parents la dotèrent.




Dans la mythologie grecque, Circé était une magicienne puissante qui n'hésitait pas à transformer en animaux quiconque l'offensait.

Est-ce que cela préfigure une femme qui alliera force et féminité ?

Ou bien, sa magie à elle sera t-elle de transformer son existence en moments de beauté, de pureté et d'épanouissement ? 

Tant de questions lors d'une naissance !

Quand un enfant de notre famille vient à la vie, je le regarde, toujours émerveillé,  et m'interroge sur ce que sera sa personnalité, sur ce que pourront être ses  qualités, ses dispositions, ses passions, ses désirs, son rapport au monde.

Evidemment, il ne s'agit que de supputations car qui saurait dire ce qui se cache dans le regard d'un être neuf.

Ce que je te souhaite, Circé, c'est de trouver dans ton devenir tout ce qu'il te faudra pour vibrer et être heureuse.

Quant à moi, j'espère vivre assez longtemps pour voir ce que la Vie destinera à chacun de mes quatre petits-enfants.

Bienvenue à la P'tite Quatrième !

J-C Togrège
18/02/2025


tricoté par sa Mamie


samedi 15 février 2025

CINEMA /// UN OURS DANS LE JURA de Franck Dubosc

 UN OURS DANS LE JURA
de Franck Dubosc
avec Franck Dubosc, Laure Calamy,
Benoit Poelvoorde, Joséphine de Meaux



Si des ami(e)s cinéphiles ne m'avaient pas conseillé d'aller voir ce film, jamais je ne m'y serai rendu.

Nous avons tous des acteurs, actrices et réalisateurs dont le nom est rédhibitoire, c'est mon cas en ce qui concerne Franck Dubosc dont je n'apprécie ni les fanfaronnades ni le cabotinisme.

Force m'est de reconnaître qu'il a su changer de registre et jouer beaucoup plus sobrement que d'habitude dans un personnage ne ressemblant pas à celui dans lequel il évolue généralement.

C'est un bon film qui surprend avec un mélange de genres, puisqu'il évolue entre polar et comédie avec un humour que l'on pourrait qualifier d'absurde dans le sens positif. Cela m'a fait penser un peu à celui des frères Coen.

Le film commence brillamment et de façon assez trash par le fait d'un ours qui va faire s'enchainer différentes situations aboutissant à deux cadavres. Outre cela, l'enjeu portera sur les deux millions d'euros trouvés dans la voiture des victimes. La tentation est alors grande pour Michel (joué par Franck Dubosc) d'autant qu'il est endetté et que son entreprise de sapinière vivote.

Cela va aussi redynamiser le couple qu'il forme avec Cathy (Laure Calamy qui est excellente de bout en bout). Certes, dit comme cela, l'intrigue pourrait faire penser à nombre de téléfilms policiers sans imagination et d'une grande fadeur. De même on est loin de la comédie lourdingue à la française.

Ce qui change ici, c'est cet humour noir ou absurde ( je ne sais trop comment le qualifier) qui étonne avec maints rebondissements et avalanche de cadavres. 

Il y a parfois quelques facilités (la boite échangiste par exemple) et une perte de rythme en deuxième partie mais au global, c'est une bonne surprise tant dans la réalisation que dans le jeu d'acteurs.

J'ai bien aimé aussi le couple formé par Michel et Cathy ainsi que le côté politiquement incorrect du scénario.

 Comme quoi, parfois, il faut aller au delà de ses a priori. 

Cinéphilement vôtre.

J-C Togrége
 15/02/2025

lundi 10 février 2025

LA PIE VOLEUSE de Robert Guédiguian : Un film plein de charme !

 LA PIE VOLEUSE
DE ROBERT GUEDIGUIAN

avec Ariane Ascardine, Jean-Pierre Darroussin,
 Gérard Meylan, Grégoire Leprince-Ringuet



Maria est une aide à domicile courageuse très appréciée des personnes âgées chez qui elle se rend. Outre son travail qu'elle accomplit avec soin, elle les regarde, les écoute, leur fait du bien. Il arrive même que l'une d'entre elles l'appelle en soirée et elle s'y rend.

Maria a des problèmes d'argent, d'autant que son mari s'est remis à jouer aux cartes ; malgré cela, elle fait tout pour faire face.

Et puis Maria a un petit-fils qu'elle adore et qui montre des dispositions certaines au piano. L'une des très belles scènes du film c'est son regard plein d'amour et d'admiration quand elle l'écoute lui jouer un morceau. 



Pour qu'il puisse avoir un vrai piano chez lui et prendre des cours avec un professeur, Maria va voler quelques billets par ci par là aux personnes dont elle s'occupe…

Je n'en dirai pas plus sur l'histoire, si ce n'est qu'Ariane Ascardine est éblouissante du début à la fin dans ce rôle. Que d'empathie et de bienveillance dans son regard !

J'ai aussi particulièrement apprécié, comme toujours, Jean-Pierre Darroussin qui dans une scène citera un extrait du poème de Victor Hugo "Les pauvres gens".

Ce film, c'est une très belle histoire empreinte de tendresse et d'humanité qui aborde l'air de rien des sujets profonds, le tout filmé dans la jolie lumière de Marseille.

C'est une histoire de gens ordinaires qui font ce qu'ils peuvent pour mener leur barque, c'est peut-être cela qui nous touche tant, car de l'émotion il y en a. 

Quant à la musique, si vous aimez le piano, vous serez aux anges.

Cinéphilement vôtre

J-C Togrège
10/02/2025

jeudi 6 février 2025

PRIX POESIE 2025 DES LECTEURS DE LIRE ET FAIRE LIRE

  PRIX POESIE 2025 DE LIRE ET FAIRE LIRE

Il s'agit de la 23ème édition de ce prix de l'association "Lire et faire lire" dont le but est de sensibiliser les enfants à la poésie.

Le principe, c'est que des lecteurs et lectrices de "Lire et faire lire" lisent aux élèves 4 livres sélectionnés.

Un rendez-vous annuel fort prisé des enfants et que j'apprécié tout particulièrement en tant que lecteur  !



ME MANQUE
Texte et illustrations de Anne-Margot Ramstein

L'autrice livre ici une déclaration d'amour à son île de la Réunion, se rappelant ce qui lui manque.

Un rond découpé dans les pages correspond à un souvenir d'enfance que les enfants ont plaisir à identifie  : un ballon , une sucette, une bille, un fruit, etc.

"Me manque le soleil tout puissant
Me manque l'eau claire des bassins
."








ET NOUS IRONS VOIR LE MONDE
Texte et illustrations de Julia kuo

Ici il s'agit de célébrer de façon poétique les moments partagés entre une maman et sa fille, le tout avec de très belles illustrations,

"Si nous grimpions ensemble une colline ?
Si nous plongions dans un lac ?"

Le livre se termine avec cette jolie phrase " Parce que le plus beau voyage, c'est toi et moi."


 

PO & ZI
Texte de Fanny Pageau

PO et ZI sont deux personnages complétement différents dans leur façon d'être et leurs goûts.

" Po trouve Zi un peu trop zinzin
Zi trouve Po un peu trop planplan"

Qu'importent ces différences, ensemble ils peuvent faire de belles choses comme une "Poésie aZimutée"

Un visuel très original, un texte donnant de l'importance aux sons.







SUR LA POINTE DES PIEDS 
Texte de Christophe Jubien
Illustrations de Laurent Pinabel

Une succession de textes pour parler de moments de la vie. 

Des phrases légères et poétiques :

" Un rayon de soleil
sur l'oreiller
je quitte la chambre
sur la pointe des pieds
pour ne pas réveiller
ma dent malade"

Les dessins sont plein d'humour  avec l'utilisation de morceaux de journaux par ci par là.



Une fois la présentation finie, les enfants ont voté pour le livre qu'ils préféraient. Pour ce faire, ils avaient à disposition des bulletins de vote et une urne.





Poétiquement vôtre.

J-C Togrège
06/02/2025

lundi 27 janvier 2025

LIVRE /// DEDICACES INTEMPORELLES de Christelle Saint-Dizier

 DEDICACES INTEMPORELLES
CHRISTELLE SAINT-DIZIER


Quelle bonne surprise que ce livre d'une autrice locale qui demeure depuis peu dans mon village ! Outre que cela fait une recrue supplémentaire au comité de lecteurs de la bibliothèque municipale (humour !), cela permet surtout de découvrir une plume et d'échanger en direct sur ses livres.

Partant du principe que certains éloges funéraires sont très beaux et touchants, Christelle Saint-Dizier dit que ce serait tellement mieux de les dire aux gens de leur vivant.

Alors, c'est ce qu'elle va faire en s'adressant aux personnes qu'elle aime et apprécie : ses amis, sa tante, sa grand-mère, son mari, ses enfants.

Reconnaissons-lui de suite de l'audace car écrire sur ses proches n'est pas facile eu égard à la réaction qu'ils pourraient avoir. 


L'idée de base m'avait tout de suite séduit, même si je m'étais demandé si j'allais m'intéresser à une démarche aussi intime. Eh bien oui ! Je n'ai pas pu lâcher ce livre, car du personnel, elle fait de l'universel qui nous touche. J'ajouterai même que certains passages m'ont ému.

Même si nous ne connaissons pas les personnes auxquelles elle s'adresse, nous avons tous une famille, des amis, ce qui fait que nous pouvons nous y retrouver d'autant qu'entre les éloges, elle y glisse des considérations sur la vie, l'importance du moment vécu.

J'ai bien aimé aussi les références musicales dont  "la rose et l'armure", chanson magnifique que je n'avais encore jamais entendue et qui restera pour moi comme la bande-son de ce livre.

C'est une écriture fluide et touchante d'une très grande sensibilité.

J'ai hâte de découvrir sa première publication consacrée à une mère très particulière.

Bonne lecture.

J-C Togrége
27/01/2025

PS j'ai également écouté d'autres chansons citées dans le livre : "Des nouvelles" de Ben Mazué, "Si j'avais su" de Claudio Capéo, "Comme une évidence" de Grand Corps Malade.

vendredi 17 janvier 2025

DES HISTOIRES DE COUPLE QUI NOUS EMPORTENT

 DES HISTOIRES DE COUPLE QUI NOUS EMPORTENT !

Cette chronique sera consacrée à trois auteurs très différents mais qui ont le point commun de nous embarquer dans des histoires de couple, ce qui est parfait pour oublier les frimas de la saison.


Je commencerai par Mélissa Da Costa et son dernier roman "Tenir Debout". Autant j'avais été déçu par le précédent ( "Les femmes du bout du monde"), autant celui-ci me semble nettement plus abouti. Certes, l'on est dans du Feel-good mais comme dans tout genre littéraire, il y a du bon et du moins bon.

Il s'agit d'une histoire d'amour entre François, comédien célèbre à l'égo bien développé et de Eléonore jeune étudiante. Tout se passait bien, ils allaient emménager ensemble et puis un accident percute François. Le voilà en fauteuil roulant sans perspectives !

A travers ce couple qui tente de survivre à un accident, c'est aussi la sexualité des handicapés qui est abordée ici, ce qui n'est pas courant. Sans nous transformer en voyeurs, l'autrice dévoile les difficultés à s'aimer et à faire un enfant dans un tel contexte.

Le récit alterne entre les points de vue des deux personnages principaux. François anéanti considère sa vie comme fichue, tandis qu'Eléonore bataille pour le sortir de la déprime et maintenir un espoir à son couple.



Repose-toi sur moi de Serge Joncour :  J'ai emprunté ce livre par hasard dans une bibliothèque, mis en avant qu'il était sur une gondole. Et puis le nom de l'auteur me disait vaguement quelque chose. (*)

C'est la rencontre improbable entre deux personnes qui n'étaient pas faites pour se rencontrer. Leur seul point commun c'est la cour de leur immeuble, d'un côté des appartements spacieux et de l'autre du bas de gamme. 

La présence de corbeaux importuns dans cette cour va faire se parler Aurore, bourgeoise friquée, styliste reconnue, et Ludovic qui a quitté la campagne pour faire du recouvrement de dettes.

Tous les deux sont à un moment de leur vie où ils doutent. Est-ce qu'Aurore est faite pour cette vie trépidante où elle n'a guère de temps pour elle-même ? Est-ce que la vie citadine est faite pour Ludovic ? Quant à son physique de géant, il le dessert, on le prend pour un dur qu'il n'est pas.

Ce sera la rencontre de deux solitudes…



La lumière du bonheur
de Eric-Emmanuel Schmitt. Je vous avais déjà parlé du projet de l'écrivain de raconter l'histoire de l'humanité en 8 volumes. 

Pour cela, il se sert de personnages principaux qui sont des immortels, passant ainsi d'une période à une autre. Nous voici déjà au 4ème tome. Autant le précédent m'avait un peu ennuyé, autant celui-ci a retrouvé du rythme.

Nous voici en Grèce Antique où Noam va s'éprendre d'une jolie Athénienne nommée Daphné. Pour pouvoir se marier avec elle, il faudra qu'il obtienne le statut de citoyen d'Athènes.




En 4ème de couverture, les questions suivantes sont posées :

"Comment guérir des violences du monde et de l'amour ? 
Faut-il choisir la solitude ou risquer de se brûler à la lumière du bonheur ?"

Nous allons côtoyer Hippocrate, Périclès, Socrate, revenir aux sources de la démocratie via Athènes, réviser nos cours d'histoire d'antiquité (rivalité entre Spartes et Athènes, notamment), parler aussi de Jeux Olympiques.

A travers une histoire divertissante, c'est aussi un bon moyen de s'instruire.

Bonnes et belles lectures tout au long de 2025 !

J-C Togrège
17/01/2025

* Il s'avère que j'avais déjà lu et apprécié "Nature humaine" de Serge Joncour.

lundi 6 janvier 2025

VOEUX 2025 : Des vœux par les voix des poètes

BONNE ANNEE 2025
EN POESIE

Ami(e)s de la lecture,

En ces premiers jours de 2025, je tiens à vous souhaiter une belle et heureuse année à travers différents livres de poésie que je vous recommande.



Je commencerai par le dernier recueil de Christian Bobin "Le murmure" qu'il a commencé chez lui au Creusot et terminé sur son lit d'hôpital. 

Une poésie en prose comme lui seul savait en écrire. 

"Je saute à pieds joints dans toutes les flaques de découragement qui sont devant moi et je les change en étincelles"



Grâce à une libraire, j'ai lu avec plaisir le livre d'une jeune poétesse australienne " Le soleil se lèvera toujours". Elle y parle d'amour, de désir, de peine de cœur et d'espoir.

"Il y a des petits morceaux de bonheur éparpillés aux quatre coins de la journée. Alors prends un panier avec toi quand tu sors, remplis-le de tous ces petits fragments, et ramène-les chez toi."

"Nous naissons tous avec de la douceur
et il est important de grandir en la cultivant.
Ne laisse pas le monde endurcir ton cœur."



Je poursuivrai avec le grand et unique Victor Hugo dont je suis en train de lire "Les contemplations".

"Aimons-nous toujours davantage !
Unissons-nous mieux chaque jour.
Les arbres croissent en feuillage ;
Que notre âme croisse en amour ! 
"




C'est à ce grand poète que je laisserai le mot de la fin : "Les mots sont les passants mystérieux de l'âme".

Tous mes vœux de belles lectures tout au long de l'année 2025.

J-C Togrège
06/01/2025

LIVRE /// JACARANDA de Gaël Faye

 JACARANDA
GAËL FAYE

Gaël Faye avait su nous toucher en 2016 avec un roman très fort "Petit Pays", qui fut ensuite parfaitement adapté au cinéma par Eric Barbier en 2020.

En ouvrant "Jacaranda" son deuxième roman sorti en 2024, je m'interrogeais, craignant une redite sur un sujet aussi délicat.

Eh bien non, c'est parfaitement réussi, tant dans l'approche que dans l'écriture qui est toujours aussi belle. A mon avis, Gaël Faye est l'une des plus belles plumes parmi les jeunes auteurs.

Dans ce deuxième roman, il s'agit de résilience là où tant d'atrocités ont été commises. Comment un pays peut-il se reconstruire, comment les gens peuvent-ils revivre tous ensemble, comment la nouvelle génération qui n'a pas connu le génocide se comporte t-elle ?


Il y est aussi question de silence, du refus de parler du passé et de la rencontre d'un jeune homme avec un pays à travers les voyages qu'il y effectuera.

L'on y apprendra le fonctionnement des "gacaca", ces juridictions populaires chargées de juger les criminels où la parole pourra se libérer.

Le récit commence en 1994 et se poursuivra jusqu'en 2020.

Milan est un jeune garçon qui vit en France. Sa mère, qui est une rwandaise tutsi, ne lui parle jamais de son pays d'origine et de sa famille demeurée là-bas. Il ne découvre ce pays que par le biais de la télévision qui parle du génocide des Tutsis, puis par l'arrivée d'un neveu rapatrié de son âge avec un pansement sur la tête.

Ce roman est également très documenté d'un point de vue historique et nous aide à comprendre comment se sont construits les antagonismes entre les ethnies.

Pour finir, je dirai simplement que le titre du roman désigne un bel arbre, le Jacaranda, arbre fétiche et consolateur de l'un des personnages…

Extrait "Ce pays me troublait, me répugnait. Partout, il y avait ces visages banals, ces gens normaux et ces femmes ordinaires capables d'atrocités inimaginables et qui étaient parmi nous, autour de nous, avec nous, vivant comme si rien de tout cela n'avait jamais existé. Et sous la terre que nous foulions tous les jours, dans les champs, dans les forêts, les lacs, les fleuves, les rivières, dans les églises, les écoles, les hôpitaux, les maisons et les latrines, les corps des victimes ne reposaient pas en paix. J'avais envie de m'enfuir, de quitter cette terre de mort et de désolation".

Bonne lecture

J-C Togrège
06/01/2025