mardi 21 mars 2017

LIVRE ET CINE /// PATIENTS DE GRAND CORPS MALADE

PATIENTS
GRAND CORPS MALADE
 



Le film est à la hauteur du livre ; de la tendresse, de l'humour, des situations difficiles, un humanisme sans apitoiement.

Et pourtant, tout comme pour le livre, le sujet de base était fort délicat, puisque s'agissant de la rééducation de personnes ayant subi de graves accidents.

Une superbe leçon de vie !

Ci-dessous la chronique que j'avais faite du livre en 2013



Cinéphilement vôtre

J-C Togrège
31/03/2021



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Tout le monde connait plus ou moins le slameur « Grand Corps Malade », ne serait-ce que pour l’avoir vu ou entendu dans les médias. Alors coup éditorial ou vrai témoignage que ce livre « Patients » ? 

J’avais un a priori positif sur cet auteur au regard des textes qu’il écrit, lui octroyant le bénéfice de la sincérité, sentiment renforcé après son passage dans la « Grande Librairie » qui n’est pas du style à recevoir les petites gloires de la chanson ou les « people » juste pour augmenter l’audience.

 Il s’agit du récit de son passage en centre de rééducation après son accident (chute dans une piscine) qui le laissa tétraplégique. 


C’est le livre de la reconquête de l’autonomie, de la renaissance, et même d’une certaine manière de la naissance de celui qui allait devenir ensuite un artiste sous le nom de « Grand Corps Malade ».

C’est un témoignage fort où il ne parle pas que de lui ; il nous présente aussi toute une galerie de portraits de personnages attachants dont la plupart ne retrouveront que très peu ou pas d’autonomie.

La réussite de ce récit tient au fait qu’il y a mis de l’humour (alors que le sujet ne s’y prête pas !), du détachement, du second degré, qu’il a su apporter un témoignage pudique sans méli mélo et sans zone d’ombre. 
Extrait :

« En réanimation, le plafond était jaune pâle...Enfin, je pense qu’à la base il était blanc, mais il  a dû se fatiguer à force de regarder des mecs en galère, des tuyaux plein la bouche.
Je connaissais mon plafond de réa dans les moindres détails, chaque tâche, chaque écaille de peinture. Il y avait un néon masqué par une grande grille rectangulaire. La grille était composée de quatre cent quatre-vingt-quatre petits carrés. Je les ai comptés plusieurs fois pour être sûr. En réanimation, quand on est conscient, on a le temps de faire pas mal de trucs essentiels... »

Il a une formule qui revient plusieurs fois et qui prouve son humanisme « C’est jamais inintéressant de prendre une bonne claque sur ses propres idées reçues »

Voilà le témoignage d’un patient tétraplégique qui ne peut laisser indifférent et qui nous ouvre la porte sur un monde inconnu des valides. Il nous présente cet étrange univers où la vie demeure, en rapport avec son texte « 6ème sens ».

Je n’apporterai qu’un léger bémol sur le style car je m’attendais à une forme plus littéraire, en rapport avec ses talents d’écriture tels qu’ils transparaissent dans ses slams

Ci-dessous un extrait de « 6ème sens » qui est en préambule du livre :
 
« ... Alors j’ai découvert de l’intérieur un monde parallèle,
 Un monde où les gens te regardent avec gêne ou compassion,
 Ce monde-là respire le même air mais pas tout le temps avec la même facilité
 Il porte un nom qui fait peur ou qui dérange : les handicapés.

On met du temps à accepter ce mot, c’est lui qui finit par s’imposer,
 La langue française a choisi ce terme, moi j’ai rien d’autre à proposer,
 Rappelle-toi juste que c’est pas une insulte, on avance tous sur le même chemin,
 Et tout le monde crie bien fort qu’un handicapé est d’abord un être humain
 »
 
Bonne lecture
JC Togrège
28/01/2013



1 commentaire:

  1. Je suis allée voir le film "Patients" au cinéma et je peux dire que le film traduit très bien l'atmosphère du livre. Le sujet est grave mais le public ne peut s'empêcher de sourire et même rire devant les blagues et vannes provenant de ces jeunes handicapés. Ce film donne la "pêche" ! S.

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