lundi 9 janvier 2017

LECTURE /// CINE //// THERESE DESQUEYROUX


THERESE DESQUEYROUX
FRANCOIS MAURIAC

 
 

Il est des figures romanesques qui ont une réalité dépassant nombre de vivants et qui demeurent en nous comme des rencontres réelles. Il en est ainsi de cette énigmatique Thérèse Desqueroux créée par François Mauriac en 1927. Une de ces personnalités ambivalentes et secrètes que l'on cherche à comprendre !

Je suis revenu à ce personnage après en avoir vu l'adaptation cinématographique  de Claude Miller, et depuis je me suis replongé avec délice dans l'œuvre de Mauriac.

Commençons par le film et la magistrale interprétation d'Audrey Tautou qui réussit le tour de force d'un jeu tout en intériorité, le drame d'une âme qui souffre de sa condition, de cet esprit de famille qu'elle exècre et qui l'étouffe. Claude Miller (décédé en 2012) signe là son dernier film et c'est une réussite. Il a réussi à rendre l'atmosphère du roman, le temps qui s'étire à n'en plus finir avec l'impression d'être sans vivre réellement, anéanti par le poids de la fatalité.

Thérèse Desqueroux, c'est avant tout une femme qui se sent inadaptée à cette vie faite de conventions étriquées, à ce mariage de convenances, à la place réservée aux femmes en ce début du XXème siècle, à cette vie sans spiritualité. De cette inadaptation surgira, presque par hasard, le passage consistant à empoissonner son mari.

J'ai revu la version réalisée par Georges Franju en 1962 où Emmanuelle Riva fut également une excellente "Thérèse Desqueroux" avec dans le rôle de l'époux Philippe Noiret.

Mais, revenons à  François Mauriac que je vous invite à redécouvrir pour la maîtrise de sa plume et l'épaisseur psychologique de ses personnages.

Extrait :

Thérèse, à ce moment de sa vie, se sentait détachée de sa fille comme de tout le reste. Elle apercevait les êtres et les choses et son propre corps et son esprit même, ainsi qu'un mirage, une vapeur suspendue en dehors d'elle. Seul, dans ce néant, Bernard prenait une réalité affreuse : sa corpulence, sa voix du nez, et ce ton péremptoire, cette satisfaction. Sortir du monde... Mais comment ? et où aller ? Les premières chaleurs accablaient Thérèse. Rien ne l'avertissait de ce qu'elle était au moment de commettre. Que se passa t-il cette année ? ... "

Une autre recommandation, celle de  "Nœuds de vipères", la confession épistolaire d'un homme qui déteste sa famille et cherche le moyen de la déposséder de sa fortune, un homme torturé cas se croyant incapable d'aimer et d'être aimé.

Bonne lecture

JC Togrège
10/03/2013

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