vendredi 27 janvier 2017

LIVRE /// TRAFIC D'OR /// Policier


TRAFIC D'OR
DE ROBERT VAN GULIK


Parallèllement à ma lecture de Proust (je viens de finir le 1er tome des "Demoiselles en fleur"), j'explore ma PAL se trouvant à côté de mon lit.

Certains livres y sont depuis des années attendant...

C'est le cas de "Trafic d'or", roman policier dont l'auteur ne me disait plus rien du tout.
Je n'arrive même pas à me souvenir si c'est un achat que j'ai effectué ou un cadeau. Petit format de poche, il servait à tenir une pile, incognito. Je l'ai sorti de son oubli et bien m'en fit.

Le juge Ti est un personnage récurrent, un juge de 33 ans qui entre en fonction dans une province de la chine impériale de la dynastie des T'ang au VIIème siècle. Il est chargé de faire régner la justice et de résoudre les litiges et enquêtes. Pour ce faire, il est épaulé de deux anciens membres des chevaliers des vertes forêt, autrement dit des brigands de grand chemin détrousseurs de voyageurs, qu'il rencontre dans ce premier récit.

 Autant dire que le dépaysement est total pour le lecteur qui découvre les us et coutumes d'un pays et d'une époque. Cela m'a fait penser aux romans d'Ellis Peters, avec son moine Cadfaël, toujours prompt à mener une enquête dans l'Angleterre du XIIème siècle.

Dans les deux cas, grâce à ces romans policiers, nous découvrons une organisation sociale et la façon de vivre et de penser d'hommes ayant vécu à des siècles de nous. Outre des récits bien menés, des personnages intéressants, une fluidité dans l'écriture, c'est une façon de s'instruire tout en s'amusant. Certes, cela ne peut fonctionner que si les auteurs sont bien documentés, ce qui est le cas des deux auteurs cités. J'avoue une préférence pour Ellie Peters que je recommande bien vivement.

Robert Van Gulik était ce qu'on appelle un sinologue érudit. Il pouvait aussi bien publier des ouvrages très sérieux sur la Chine (la peinture par exemple) qu'écrire des romans policiers (16 au total). Il avait également traduit des romans chinois desquels il a respecté le fait  d'introduire trois enquêtes par livre, enquêtes qui peuvent se croiser, interférer ou pas du tout.

Autant dire qu'il n'y a pas d'anachronisme ou d'inexactitude dans sa description de cette Chine. Nous y découvrons aussi l'antagonisme entre les adeptes de Confucius et ceux de Bouddha.

Extrait :

"Le juge tirailla pensivement sa moustache. Au bout d'un moment, il dit :
- Ce serait stupide de ma part de nier l'existence de phénomènes surnaturels. N'oublions pas que notre Maître Confucius lui-même gardait une grande réserve quand ses disciples le questionnaient à ce sujet. Mais d'un autre côté, je crois qu'il faut d'abord chercher si les faits ne peuvent pas s'expliquer de façon rationnelle.
Le sergent Hong secoua la tête
- Ils ne le peuvent pas, Votre Excellence, s'écria-t-il. La seule explication, c'est que le défunt est privé de repos dans l'autre monde parce que son meurtre n'a pas été vengé dans celui-ci On a déposé son corps dans le temple bouddhique, et tant que la décomposition n'est pas trop avancée, un mort peut se manifester aux personnes qui se trouvent à proximité du cadavre

Bonne lecture

JC Togrège
27/01/2017

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