LE COEUR EN BRAILLE
DE MICHEL BOUJENAH
avec Alix Vaillot, Jean-Stan du Parc, Charles Berling, Pascal Elbé
Michel Boujenah est un tendre, il vit dans un monde juste à côté du nôtre, un monde plus lumineux, plus juste, plus beau où les possibles se réalisent. Ce n'est pas qu'il ignore la dureté de notre société, mais que voulez-vous, il lui reste dans le cœur ce quelque chose de l'enfance qui fait pétiller son regard. Cela se voit aussi bien dans ses spectacles que dans ses films.
Pour "le cœur en braille", il nous raconte l'histoire de Marie, une pré-ado d'une douzaine d'années, passionnée de musique (elle est violoncelliste), très bonne élève qui sait qu'elle va devenir aveugle, sa maladie s'aggravant inéluctablement. Elle le sait pertinemment mais une seule chose compte pour elle, masquer la gravité de sa situation pour passer le concours supérieur du conservatoire.
Alix Vaillot, dans ce rôle de Marie, est fantastique tant elle sait exprimer de choses différentes dans son regard : tantôt mutine, inquiète, passionnée (quand on la voit jouer), déterminée, désespérée mais toujours avec le refus d'être prise en pitié.
Elle va entrer en connivence avec Victor, le cancre de la classe, qui va l'aider à masquer son handicap pour ne pas entrer dans l'institut d'aveugles à laquelle le destine son père.
Une connivence entre deux jeunes, les premiers émois du cœur, comme un tout premier amour "seuls contre tous".
Alors, disons-le de suite, ce film a de sérieux "handicaps" : il n'y a ni sexe, ni violence, ni vulgarité et les jeunes ne vivent pas dans une cité ! Est-ce pour cela que les critiques l'éreintent autant ?
D'ailleurs Michel Boujenah le sait car il a déclaré :" Je sais qu'on va m'attaquer sur mon côté bons sentiments, mon côté un peu guimauve. On a besoin de rêver, on a besoin de tendresse, ce n'est pas mièvre mon film. Ce n'est pas un film qui fait du mal, c'est un film qui fait du bien."
Il a raison. Au delà de quelques maladresses, d'une fin que l'on devine facilement, c'est un film qui fait du bien, un film qui met en avant des enfants bousculant le monde des adultes.
Certains y verront de la sensibilité, de la fraîcheur, d'autres de la sensiblerie et de la naïveté, c'est selon. Peut-être, faut-il un côté "fleur bleue" pour être touché par son message ?
Certes, il frôle le mélo mais c'est rattrapé par des petites notes d'humour, et tant pis si nous y laissons quelques larmes à la fin, après tout ça fait du bien.
En somme un joli film à voir en famille pour un monde à la Boujenah, où le beau l'emporte toujours.
Cinéphilement vôtre
JC Togrège
07/01/2016
PS : Journée qui resta dans le "bleu", malgré le temps, car le soir sur France 3, nous eûmes une belle émission avec Renaud Capuçon. De la musique classique à 20h50, c'est la preuve que tout est possible, non ?
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